
Ces deux auteurs propofent aufli quelques exceptions
pour les cas fui vans' : i° . Lorfque les bois
des premières clafles font compofés en majeure
partie de coudriers , de châtaigniers, de marceaux,
ou quelquefois même de frênes & de chênes, &
qu’ ils fe trouvent dans des localités où le cerceau,
léchalas, les fagots & les bourrées fe vendent
fur la place à un prix excédant celui relatif du bois
de chauffage, ilconfeille de les aménager, favoir:
à 12 ans, fi le coudrier domine., & à 16, fi ce
font les autres .elfe ne es. 2°. Lcrfq.ue les bois des
dernières claflès, peuplés en quantité dominante
des effences de la plus grande longévité, font
fitués dans d-. s localités privées de débouchés,
& où conféquemment le bois de chauffage eft à
vil prix, il eonfeille alors de les aménager en futaies
pleines. Il penfe, au furplus, que les aménagement
qu'il a propofés pour les troifième, quatrième
& cinquième clafles, ne peuventêtre adoptés.
que par les grands propriétaires, qui font en
pofition de pouvoir attendre le bénéfice qui doit
réfulter de l'éloignement des coupes.
9°. M. Halfenfratz a préfentë dans fon Traité
de £art du charpentier, un grand non bre d’obferva-
tionsfur la croifîance des arbres 5 mais comme elles
s'appliquent principalement aux futaies, & qu'elles
ne font point connoïtre les quantités de fie res de
bois produites par les taillis à différens âges, je
n’en parlerai ras.
io°. M. Fontayne, dans un Mémoire fur l’an mi-,
niftration des forêts, imprimé en l’an 9 ( 1801 ) , .
mettoit au nombre des caufes qui avoiert concouru
au dépériflement des forêts, l’ufage a fiez
ordinaire de couper les bois arop jeunes. lien rappelle
tous les inconvéniens, dont les plus remarquables
font de n'obtenir que'du fagotage, point
de beau bois de chauffage, point de futaie, point
de bois de fervice, parce que les brins qu’on ré-
ferve dans les coupes de très-jeunes taillis, étant
une fois aérés, ne s'élèvent plus & ne produifent
que des branches latérales. L’âge de 5 y à 40 ans
lui paroifloirêtre en général l’époque la plus favorable
pour exploiter les taillis ; plus tard, le recru
feroit trop clair, lent & difficile. Cependant il
penfe que les taillis de charme pourroient n’être
coupés qu’à 4J ou yo ans.
Suivant lu i, la différence des produits en matières
& en argent des aménagemens à 2 y , à 30 &
3y ans, feroit, en prenant pour exemple un heor
tare fîtué en bon fonds, celle ci-après :
- Çao cordes de bois marchand , à 6 f.
120 f.‘
a a n s .^ ^ de bûis de charbon, <3 2
% 200 f.
, Ç3o cordes de bois marchand , à 6
0 ans’ £55 idem de bois de charbon, à 2
180 1 ” 0 J 29-° .
’ idem ' - de bois de charbon, à 2 a4° 100 _ 390 -
35 ans TT° Gordes de bois marchand , à 6
Dans ces produits, l’auteur ne compte pas les
bois de fervice 8c autres provenant de la futaie
furnuméraiie & dëpétiflante.
i i ° . M. Dralet rapporte que 1*aménagementd«|
20 & 2ÿ ans eft celui q u i, dans tous les temps, J
paru convenir au plus grand nombre des foiêtsl
c’eft-à-dire, à celles qui font aflifes fur des tet*
rains d’une médiocre qualité.
« C ’eft à cet â g e , dit- il, que vers 16601
M. Dcfroidour aménagea la plupart des forêts dj
Midi, notamment celles appartenant aux communes
j c’eft l’âge de 2y ans qui fut fixé par l ’édit del
1719, & l ’arrêt du confeild’Etat du 9 mars 1729J
pour la coupe des bois des eccléfiaftiques & des
communautés d’habitans. Panneliér d’Annèl prétend
qu’aucun taillis ne doit être coupé, avant]
l'âge dé 20 ans. M. Claufle affure que c’eft à l’âge]
de 20 à 25 ans que doive» t être coupés les taillis
excrus fiir des fonds médiocres. Enfin, ajoute]
M. Dralet, j’ai tous les jours occafion de me conJ
vaincre que dans les forêts des pays méri üonauJ
de la France, cet aménagement eft le plus généra«]
lement convenable ; 8c longtemps avant que mes]
fondions m’appelaffent dans ces contrées, j’avois]
fait les mêmes obfervations fur le fol foreftier del
la ci devant province de Lorraine. »
M. Dralet parle enfuite de l’aménagement à 50
ans, qui, fuivant Tellès d’Acofta, étoit le plus]
avantageux pour les forêts de la ci-devant ChamJ
pagne, & qui, fuivant Varenne de Fenille, ne]
s’éloigne pas beaucoup, quant aux bois natîoniut]
fitués en bons fonds, du maximum qui a fait l’ob«|
jet ds fes recherches.
L’âge de 3 y à 40 ans^aroît'à M. Dralet çonveJ
nir a fiez généralement à la coupe des taillis où domine
la charmille.
Il penfe, au furplus, que K s tvillis de châüi-1
gniers doivenc être coupés à y , 6 & 7 ans; quel
l’âge de 10 ans convient aux buis limés dans les]
terrains où il n’y a pas de fond, & il afture quel
dans le Midi il y a beaucoup de bois de particuliers
dont les tiges fe couvrent de moufle & les]
cimes fe d : flèchent vers l’âge de 10 ans ; que, dansl
la Belgique, c’ eft à cet âge que s’exploitentl
beaucoup de taillis, parce qu’ on y a befoin del
gaules & de perches pour la culture du boüblonJ
ufage quiéft encor.e luivi dans les pays de grandsl
vignobles, où la vigne fe cultive en hautins oui
avec des échalas. Il rappelle aufli l’afleitiori del
Duhamel & -de M. Fontayne, que le meilleurj
charbon eft celui qui fe fait avec de jeunes rondins,I
Enfin,.les âges de ly , 16 & iS ans, auxquels MJ
Detroidour avoit aménagé les forêts de la généralité
de l’ Ile-de-France, lui paroilfent avoir été
fagement déterminés , & il dit qu’on trouve aulfi
dans les départent ns méridionaux des forêts qui!
doivent être ainfi aménagées.
Je pourrois pouffer plus loin l’examen des ob-l
fervations faites fur l’accroiflement des taillis, &l
fur les âges auxquels on doit les aménager ; maisj«
craindrois de fatiguer le leéteur, & je penfe, au
furpliis, qu’il eft inutile de rapporter un plus grandi
nombre d’obfçrvations. Les expériences & les opi'l
s' ' nions
lions que je viens d’analyfer', font fuffifantes pour
.‘fonderies principes du meilleur aménagement des
B ji paroît que Vaménagement de 20 à 30 ans eft
celui qui réunit le plus de fuffrages pour la plupart
des taillis de la France, & qu’ il y a fort peu
de terrains qui ne puiflent nourrir le bois jufqu’à
■ lo ans. Ce dernier âge feroit donc le moindre terme auquel il feroit permis de fixer la coupe
des t-iilis dans les terrains de faible qualité, & on
Éevroit porter l'aménagement des autres ra-llis juf—
i u ’à 2y, 30, 40, yo ans & plus, félon que-les
terrains s’éloigneroient davantage de cette foible
qualité. J’ai voulu m’ affurer fi la pratique étoit
l ’accord avec les indications de la théorie, 8c j’ai
frouvé, en confultai.it les états de la ftatiftique fo-
•ieftière, que nos aménagemens de taillis ne s’ecar-
loient pas beaucoup de çes indications. En e ffet,
la plupart font fixés de 20 à 30 ans. Cependant il y
|na beaucoup au-deffous de cette période, & je ne
loute point que parmi ceux-ci, le plus grand
Jiombre ne puiflent être portés à 20 ans. Voici un
court aperçu de nos aménagemens en général.
Arrondiffemens forefiiers.
B Pa r is . Plus de la moitié des taillis aménagés à
mo ans & au-dc flous. Près du tiers, de 21 à 30 ans.
SJn dixième, de 31 à 40. Le refte, de 41 à yo. Les
iuraies, de 80 à 120 ans. Effences dominantes :
■ ithêne, hêtre, bouleau, charrr.e, châtaignier.
B T roye s. Les taillis font généralement amena- -
i|és de 20 à 30 ans ; beaucoup à 25. Prefque tous
.les taillis font mélangés de futaies, & il y a aufli i
^beaucoup de demi-futaies. Effences dominantes : '
jahêue, hêtre, charme, bouleau, tremble.
; Roü! N. Les aménagemens, des taillis varient
depuis 10 ans jufqu’ à 30 ans. Les demi-futaies, .
Bménagées à 40, yo , 60 & 7 } ans. Les futaies, à
1 go.ans. Effences dominantes : chêne, hêtre, bou-
Beau, charme, quelques pins & fapins.
B C aen. Beaucoup de taillis â 20 ans & au-def-
ffous. Le refte, à 2y, 30 & 40. Les futaies, à 100 &
120 ans. Effences dominantes': chêne, hêtre, bou-
fleau, tremble, aune, peuplier, faule. Beaucoup
de vides & de bruyères.
B Bennes. Prëfque tous le* taillis, de 20 à 30 ans.
-Beaucoup à 2y ans. Beaucoup de futaies, à 120
■ pus; le refte, à 100 8c 130 ans. Effences dominantes :
chêne, hêtre, bouleau, tremble, pin, chantai
gnier.v^
B Angers. Beaucoup de taillis à 20 & au-dfef-'
afous. Le refte, de 20 à 30. Beaucoup de futaies, de
jio o à 1 yo ans. Effences dominantes : chêne, hêtre,
J bouleau, pin maritime.
B Orléans. Beaucoup de taillis à 20, 24 & 2y
Le refte, aibdeflfaus de 2p, & à 30 8c 40. Les
Diéi, des Arbres £> Arbufies, •
futaies, de 7ÿ à 200 an s, Effences dominantes : chêne,
hêtre, charme , tremble, bouleau.
Po itier s. Beaucoup d’aménagement de taillis
à 20 8c 25 ans. Il y en a au-deflous de cet âge , 8c
au-deflus, comme à 30, 40 & yoans. Les futaies,
à 100 & 120 ans. Effences dominantes: chêne,
châtaignier, hê tre , érable.
Moulins. Beaucoup de taillis , de iy à 2y ans.
Il y en a à 30, 40 & yo ans. Les futaies, de*8o à
100, 120, iyo 8c 180 ans. Beaucoup de futaies
d'ans les montagnes de l’Auvergne & autres, font
compofées de hêtres & fapins, qui s’exploitent en
jardinant.
Bordeaux. La plupart des taillis aménagés de
20 à 2y ans. Effences dominantes : chêne & pin
maritime', charme, chêne noir, chêne-liège , châtaignier.
Il y a plus de 60,600 hectares de fables,
landes & bruyères dans la Gironde.
Pa u . Prefque point de taillis. La plupart des
forêts des Pyrénées font en futaies mélangées de-
hêtres & de fapins, que l’on coupe en jardinant.
Effences dominantes : hêtre, fa pin, chêne.
T oulouse. Beaucoup de taillis, de 20 à 25 ans.
Il y eh a au-deflus de cet âge jufqu’à 40 ans. Il y
i a beauccu.) de futafes & de demi-futaies j la plupart
compofées de hêtres & de fapins, que l’on
i exploite en jardinant. Environ le cinquième de
| chêne eft en malfif de futaie. Effences dominantes :
hêtre & fapin fur les montagnes; chêne blanc,
chêne bâtard, chêne rouvre 8c hêtre dans les forêts
de plaine.
Montpe llier. Peu de taillis; ils font aménagés
à 10, i y , 20 & 30 ans. Les futaies & demi-
futaies font compofées, notamment dans les Pyrénées
orientales, de hêtres, chênes, pins 8c fapins
mélangé.-; quelques pins d’ eflencespures. Elles
s’exploitent en jardinant & à divers âges.,
Nîmes. Les tai.lis, de' 10 à 20 ans. Les futaies
font compofées, pour la plupart^ de pins, fapins
& hêtres mélangés, que l’on coupe en jardinant.
Effences dominantes : chêne-vert, chêne blanc,
pin , fapin & hêtre.
A ix . Il y a beaucoup de futaies, la plupart en
pins, fapins 8c hêtres; quelques-unes en effences
pures; d’autres, & c’eft dans les Alpes, font mêlées
de fapins, de quelques mélèzes & d’ifs. Les futaies
d’effences mélangées s’exploitent en jardinant, à
divers âges : 60, 80, 100, 120 & 180 ans. Le
refte des forêts eft en taillis compofés de chêne
ordinaire, de chêne-liège, d’érable, & c .
G renoble. La plupart des forêts & futaies
compofées de fapins, épicéas, hêtres & chênes,
qu’on exploite en jardinant.
Dijon. Prefque tous les taillis font aménagés à
20, 2y & 30 ans; la plupart à 2y. Les effences do~
minantes font le chêne, le hè-Tô & le charme.
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