
cob' B O I B O I
Comme les b o i s Ce me furent plus ou moins bien
dans les cordes* félon qu’ils font plus ou moins
gros, droits ou tortueux, unis ou noueux, il en
relulte que ceux qui font fpéeifiquement d’ une plus
haute valeur pour le chauffage, ne confervent cependant
pas cette proportion de valeur par corde.
Il réfulte des expériences de M. de Werneck fur
le cordage des B o is 3 qu*il y a de grandes différences
dans la folidité & par conféquent dans la
pefanteur des cordes de b o i s 3 fuivant le nombre
& la qualité des bûches dont elles font compofées.
On pourroit appliquer à ces réfultats les expériences
|de M. Hartig fur la combuftion à folidité
égale, d’autant que ce dernier auteur n’a pas fuivi
des procédés très-rigoureux dans celles de fes expériences
qui ont eu pour objet de déterminer la
folidité & la pefanteur des cordes de chaque ef-
pèce de ^o/j.
Cependant, pour conferver ici l’enfemble du
travail de M. Hartig, qui au fUrplus eft affez exaét
fous ce derniér rapport, nous allons préfenter le
tableau de la valeur comparative des b o i s d’après
la folidité qu’ il a trouvée dans chaque corde.
II. T a b l e a u J u i f a n t c o n n a î t r e , d a n s u n o r d r e
d é c r o i s a n t , l e s r a p p o r t s p a r - c o r d e , d e l a
v a l e u r d e s d i f f e r e n t e s e f p è c e s d e b o i s d e f e u .
d ’ a p r è s l e s e x p é r i e n c e s d e M . H a r t i g , &
S u i v a n t l é s â g e s r e jp e c t i f s d e - c e s b o i s .
P R E M I E R 1 O R D R E .
BOIS d’un -A C C BOIS S E ME NT P AK FAIT.
Noms & âges des Bois.
N 05.
.Va leurs comparatives
par corde.
1. Sycomore de ioo ans........... .. 17 fr. yy
2. Pin fauvage de 12,; ans. . . . . . 15 6 7
3. Frêne de 100 ans ..................... iy j i
4. Hêtre de 110 ans................... i j 40 y. Charme de 9 0 ans.................... 14 86
6. Aîizier de 9 0 a n s . .. .................. 14 38
7. Chêne rouvre de zoo a n s .... 13 14
8. Mélèze de 100* ans.................... iz 71
9 . Orme de 100 a n s . . i z j 9
10. Chêne à grappes de 1 9 0 ans., i z 31
11. Epicia de 100 ans....................... i z 31
i i . Bouleau de 6 0 a n s . . . . . ........... 11 9 o
13. Sapin commun de 100 a n s ... 10 9 9
14. Saule marceau de 6 0 ans......... 10 81
i.j. Faux acacia de 34 ans........ ...... 10 31
i é . Tilleul de 80 ans......................... 9 64
17. Tremble de 6 0 ans.................... 8 511
18. Aune de 70 ans ..................... 8 ' 13
19 . Peuplier noir de 60 a n s . . . . . . 7 2.3
zo. Saule blanc de 50 a n s . . . ....... 7 8
z i. Peuplier d’ Italie de zo a n s . .. . 6 84
S E C O N D O R D R E .
BOIS DE MOYEN AGE.
Noms & âges des Bois.
Valeu1rs comparativej
par corde.
I. Sycofnore de 40 ans............. .. . 13 fr. H c.
Z. Charme de 30 ans.................... . 1 z Z7 3- Pin fauvage de yo ans........... . 1 1 97 4* F-rêne de 30 ans....................... . I l •70
S • Hêtre de 40 ans........................ 11 5 8 6. Chêne à grappes de 40 ans. . , . 1 1 zi
7 - Alizièr de 30 a n s . . . . ............... 1 1 1 14
8. Acacia de 8 a n s ...'...................■ 9 75 9- Orme de 30 ans.......................... 9 55 IO . Saule marceau de zo a n s . . . . . 9 5 3 1 1 . 8 3 9
iz . Tremble de- zo a n s .,................ 8 30
I l- 'Epicia de 40 ans........................ 7 65 14. Aune de zo ans..........................• 7 57
l 5' Saule blanc de 10 a n s . . . . . . . . ■ 7 47 16 . T illeul de 30 ans.................... . 7 M1 7 . Mélèze de Z5 a ïs ......................• 7 3 18. Sapin commun de 40 ans......... 6 97
' 9- Peuplier noir de zo ans......... . 5 7 6
zo. Peuplier d’ Italie d e '10 an s ...,• 5 1 7
On voit par ce tableau, que la qualité du bois
de feu varie félon l’âge, & que cette variation
n’ eft pas tout-à-fâit la même dans chaque effence,
puifque tel b o i s 3 le mélèze par exemple, qui, dans
le premier ordre, occupoit la huitième place, ne
fe trouve plus qu’à la dix-feptième dans le fécond
> 8 c que tel autre, l’acacia, qui n’avoic que
la quinzième place dans le premier ordre, occupe
la huitième dans le fécond. Cependant ces variations
ne font pasmombrèufes, & affez généralement
les b o i s qui fe trouvent être les premiers
parmi ceux d’un accroiffement -parfait, font encore
les premiers parmi ceux de moyen âge.
(Les articles Bois communiqués par M. B a u *
drillart3 à l’exception des dénominations d’arbres
étrangers.)
BOISSIERE. B o i j f ie r a . Genre de plantes qui
ne diffère pas de celui appelé T houinie & Lar*
D I Z A B A L E .
BOISSON. Liquide propre- à appaifer la foif
des hommes & des animaux.
L’eau eft la boiflon la plus naturelle 8 c la plus
générale. La plus limpide eft toujours la meilleure.
Celle de fource & de puits peut être, à
raifon de fa grande fraîcheur, d’un ûfage dangereux
pendant les chaleurs. En conféquence les
hommes doivent en ufer modérément, & il faut
laiffer à l’air pendant au moins un jour, celle
qu’on tire des puits pour les beftiaux.
Dans quelques parties de la France on appelle
fpécialementÂoi^ofl, i ç . i’eau jetée fur ie marc de
raifin, après qu’il a été privé de I a plus grande partie
de fon vin par des preffions réitérées, eau qui
fe charge de ce qui étoit refté de ce vin & forme
ce que, dans d’autres pays, on appelle le Petit
v in j 20. la Piquette , faite avec les pommes &
les poires fauvages, les cormes, les alizés, les
prunelles, & c . } 3°. l’eau dans laquelle on a délayé
du fon, 5<rc., eau nourriffante à raifon de la quantité
de farine reftée attachée au fon, & qu’on
donne aux animaux malades. V~oyeç, pour lefurplus,
les articles Ea u , V in , Bière , C idre, Poiré.
BOITURE. Les Rejetons, o u les Accrus
des, arbres portent ce nom dans quelques cantons.
BOLASSE. Nom employé, dans le département
de l’Ain, pour défigner une forte de T erre
intermédiaire entre les fortes & les légères. La Bo-
la jfe eft très-produdtive, mais fes produits font
de médiocre qualité.
BOLDOA. B o ld o a . Cavanilles a donné ce nom
à un genre de plantes qui ne diffère pas du Sal-
p i a n t h e ,,.
BOLE. B o le u m . Genre qui a été créé pour fé-
parer le V ella rude des autres.
BOLET. Ê o l e t i i s . Genre de champignon appelé
Agaric par les anciens botaniftes ( v o y e i
le D i c t io n n a i r e d e B o t a n iq u e ) , 8 c auquel Lamarck
a confervé le même nom.
Il renferme un grand nombre d’efpèces dont
plufieutsfe mangent. Il fe divife en deux ferions,
dont les efpèces de l’une, croîffant fur h terre,
font molles 8c régulières, & les efpèces de l’autre
vivent aux dépens des arbres, 8 c font fubéreufes
ou dures & irrégulières.
Les deux efpèces de la première divifion, qui
font les plus connues des cultivateurs, font le
Bolet comestible, vulgairement appelé c e p s 3
g ir o id e , b ru g u e t , & le Bolet orangé qu’on dé-
iigne plus Couvent fous les noms d e r o u p ie ou g i -
role rou g e . On en fait une grande confommation
dans le midi de la France.
. Ceux de la fécondé divifion qu’il eft le plus
important de citer ic i , font :
i°. Le Bolet du noyer , connu fous les noms
vulgaires de m i é l i n , l a n g o u 3 o r e i l l e d ' o u r s , qui fe
mange, .
2°- Le Bolet du mélèze dont on fait ufage
en-medecine , fous le tiom^d' a g a r i c b l a n c 3 pour
re vomir 8 c détérger les ulcères. 3°- Le Bolet odorant qui croît fur le faule
& que fon odeur fuave fait rechercher.
4 • Le Bolf.t ongulé, le Bolet amadou-
autres voifins qui vivent fur les arbres
.miniers, ainfi que fur le hêtre , le frêne * le peu-
puer, & c. C ’eft du premier dont on emploie la
chair , après lui avoir fait fubir quelques préparations,
fuit fous le nom d' a g a r i c c h i r u r g i c a l ,
fa
pour arrêter les hémorragies, foie fous le nom
À'a m a d o u , pour fe procurer du feu au moyen
d’une pierre filiceufe 8 c d’un morceau d’acier.
On ne cultive aucune efpèce de b o le t .3 quoiqu’
il fût peut-être poffible de le faire : ainfi je n’ai
ici à parler que de l’ influence des b o le t s fubéreux
fur l’altération du bois des arbres.aux.dépens desquels
ils croiflenc, & de la manière de préparer
l’ a g a r i c c h i r u r g i c a l 8 c l 'a m a d o u .
Les b o le t s y ainfi que la plupart des autres
champignons parafites, ne fe développent fur les
arbres que lorfque ceux-ci commencent à s’altérer,
dans quelques-unes de leurs parties, mais ils accélèrent,
beaucoup cette altération ; & en conféquence
un grand nombre de perfonnes les regardent
comme la caufe déterminante de la mort des
arbres, ce qui n’eft pas, comme je le prouverai'
au mot C arie»
_ Ainfi que l’a conftaté Bulfiard par des obferva-
tions répétées, le b o le t o n g u lé eft le feul avec lequel
011 puiffe, en Europe , faire le bon amadou ,
quelques rapports extérieurs qu'il y ait entre lui &
deux-ou trais autres, parce qu’il n'y a que fa chair
qui foit véritablement fubéreufe.
On tire à Paris, des montagnes de la Suiffe
8 c des montagnes de la Soiiabe, les b o l e t s , appelés
fimpleme'nt c h a m p ig n o n s dans le commerce,
avec lefquels on fabrique C a g a r i c c h i r u r g i c a l 8 c
C a m a d o u y car les futaies de hêtre font devenues
fort rares en France, & c’ eft principalement fur
cet arbre qu’ ils deviennent affez gros pour bien
remplir ces deux buts. Il y en a qui ont plus d’ un
pied de large fur moitié d’épaiftèur.
Vo ic i, d’après Bulliard, la manière d’opérer,
manière que je certifie la véritable pour l’avoir vu
exécuter.
Pour faire l ' a g a r i c c h i r u r g i c a l , on choifit parmi
les jeunes individus ceux qui préfentent le plus de
furface 3 on en ôte l’écorce & les tubes pendant
qu’ils font encore frais, ou après les avoir fait
tremper dans l’eau. On coupe enfuite la chair
par tranches; on la bat avec un maillet; on la dé-
tire de droite & de gauche; on la faitfécher,
puis on la bat encore à fec. On la frotte entre
les mains jufqu’à ce qu’elle Toit bien douce,
bien moelleufe. Plus elle eft molle, & mieux elle
abforbe le fang , le fait cailler promptement, &
par-là remplit parfaitement fon o b je t, qui eft
d’arrêter la fortie de ce fang.
Rien ne peut remplacer complètement l’agaric
dans les cas de bleflures & d’hémorragies : en
conféquence il eft à defirer que les cultivateurs
en aient une petite provifion qui fe conferve conf-
tamment bonne, pourvu qu’elle foit tenue à l’abri
de la potifîière 8 c de l’ humidité.
On verra au mot Amadou que les préparations
premières qu’on donne au b o le t font les mêmes,
mais au’on y ajoute enfuire une opération propre