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tous les oifeaux baccivores. On peut tirer de
L'huile de l’amande de Tes noyaux.
Toute efpèce de terrain convient au micocou-
lier, cependant c’eft dans cëjut qui eft léger, chaud
& humide, qu’ il fait le plus de progrès. Il refte
buifîon dans les lieux très-arides, mais dans cet
état il donne un bon bois de chauffage fe d’excellentes
feuilles pour les beftiaux. On peut l’employer
avec avantage dans la compofition des
jardins, à raifoo de la couleur fombre de fon feuillage,
qui contraire avec celui de la plupart des
autres, & de la facilité avec laquelle il fe prête
aux caprices du jardinier. Une variété à feuilles
panachées exifte & le multiplie ou par marcottes,
ou pas fa greffe fur le type.
C'eft toujours ifolé ou Simplement groupé, que
j’ai vu le micocoulier en France, en Efpagne fe en
Italie, mais il eft probableÉqu’il entre dans la
compofition de quelques forêts : il fert fréquemment
à faire des promenades, des avenues, à
garnir les routes. Dans les environs de Narbonne
on le plante en quinconce dans un bon terrain,
à dix pieds de diitance, & lorfqu’ il eft arrivé à
douze ou quinze ans, on le coupe rez-terre pour
lui faire pouffer des rejetons très longs fe très-
giêles , rejetons qu’on élague annuellement ,
qUon coupe à quatre ou cinq ans, fe qui fervent
à faire ces manches de foutts de cocher qu'on
paie trois francs à Paris. Aux environs de Sauve,
ces rejets, au lieu d'être déterminés à s’afooger
par l’art, fo it déterminés à fe fourcher, & après
le même efpaee de temps on en fabrique des
fourches, les meilleures qui exiftent pour la durée.
Ces deux genres de culture font très-profitables à
ceux qui s’y livrent.
En Sicile , le micocoulier, foit vivant, fort
mort, fert de fupport aux vignes en liautin.
Les habitans de Lesbos tirent une couleur
jaune folide de fes rameaux.
La multiplication du micocoulier s’ exécute par
le femis de fes graines, dont il donne toujours
abondamment dans le midi de la France , mais
qu’on iaiffe aux oifeaux le foin de difféminer ,
pour enfuite en lever lés productions çà fe là ,
& les planter ou on veut qu’ elles croiffent. Rarement
on leur donne des binages fubféquer.s.
Dans le climat de Paris, le micocoulier auftral fe
multiplie le plus foüvent de marcottes qui fe
font pendant l’hiv e r , & qui prennent racine ordinairement
dans le courant d e j ’été , parce que
la graine du petit nombre de vieux pieds qui
s’y trouvent manque fouvent, & qu’il en coûtèrent
trop cher d’en faire venir des bords de
la Méditerranée. Le produit des marcottes fe
plante en pépinière , à „deux pieds de di'fhnee , fe
recèpe l’année fuivante, fe taille en crochet celle
d’ après , fe ne peut être mis en place que dans
la lixième année. Il eft difficile de leur faire
pouffer une tige bien droite fans l’emploi des
tuteurs, à raifon de ce que leurs bourgeons
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s’aoûtent tard & font fujets à être frappés psr
les gelées précoces, qui du refte ne font jamais
périr les pieds.
Le micocoulier de Virginie a beaucoup de rapport
avec le précédent., & porte fouvent fon
nom dans les jardins des environs de P?ris
où il eft beaucoup plus commun, parce qu’il y
donne abondamment de bonnes graines &
ne redoute-nullement les gelées. Les propriétés
de fon bois font peu connues, mais doivent
fe rapprocher de celles indiquées plus haut. 0i>
le multiplie prefqu’exclulïvement de graines
qui fe mettent au germoir pendant l’hiver, &
qui fe fèmenc, au printemps , dans une terre
légère & fraîche, fi on en a à fa difpofition
terre au préalable convenablement labourée. j
Le plant provenu de ces graines fe repique
dans la pépinière, à fa fécondé année , & fe j
traite comme je l’ai indiqué à l’occafion de l'efpèce
précédente.
Ces deux efpèces font de peu d’effet dans,
les jardins payfagers, elles s’y placent, cependant j
très louvent au troisième rang des maffifs, mais
il ne faut .pas les y prodiguer.
Le micocoulier à feuilles en coeur eft la plus
belle efpèce du genre. Nous la poffédons depuis
que Michaux père en a envoyé des graines aux
pépinières de Verfailles. Je l’ ai multiplié , autant j
que je l’ai pu, pendant que j’étois à la tête de j
ces pépinières, par fa greffe fur du plant de la i
précédente, greffe qui réuffit prefque toujours. |
Aujourd’hui il donne de bonnes graines dans
beaucoup de jardins, & il fera fans doute auffi
facile de le reproduire qu’elle par ce moyen,
qui doit toujours être préféré par les vrais amis
de la culture.
Le micocoulier de Tournefort eft un petit ar*
I bre affez élégant, que nous cultivons également
i en pleine terre dans nos jardins , & qui ne s’y
| multiplie guère que par fa gr; ffe fur celui de
; Virginie, quoiqu’on puiffe le faire également par
: graines fe par marcottes. Il contraire avec les
: autres par fes rameaux courts fe difpofés à former I
^ une tête globulëufe.
Le micocoulier de la Louifi me a encore plus
de rapport avec l’auftral que celui de Virginie}
mais on ne peut le conferver en pleine terra
dans le climat de Paris : en conféquence e’dl
dans des pots qu’on le tient , pour pouvoir lô
rentrer dans l’orangerie aux approches des gelées:
Ce n’eft qtie dans les grandes collerions',!
comme le Jafdin des Plantes , les pépinières de
Verfailles, de Cels j de Noifette, & c ., quille
voit.
J’en dois dire autant du micocoulier de la Chine»
d’abord apporté à la pépinière du Roule , oâ le
trouve le feui individu franc de pied que je cou*
noiffé.
Ce s deux dernières efpèces n’ont pas encotë
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flonné de graines, & fe multiplient par la greffe
pjf les deux premières.
Les feuilles du micocoulier lime fervent à polir
les métaux dans les pays où il croît.
MIE IL L E RO . Nom des champs plantés en
Maïs, dans le fud-oueft de la France.
MIÉLATION. Etat des Fru it s , intermédiaire
entre ieur Maturité fe leur altération. C'eft
|celui où le Suc y eft le plus abondant. f^oye^
U s mots & celui Acide.
MIL. Nom du Maïs dans le Midi.
MIMARLOS. Ce font, dans la ci-devant Provence,
lesCROCETTEs ou les Boutures de vi-
: gnes confervées en terre.
MINSI. Mélange, pour les jeunes Dindons ,
de Son & d’ORTiE hachée. Le fon n’eft jamais
; bon pour les jeunes animaux.
MIQUE. Préparation de farine de maïs dans
les landes de Bordeaux, par laquelle on la confectionne
en boule, après quoi on la fait cuire
doucement & on la fait griller.
MIS O L T E. Nom du Paturin maritime
;dans la Charente-Inférieure.
MISSOLE. Variété de froment.
MISTRAU. V ent du fud-oueft.
MiTADENC. Mélange, dans la Haute Ga-
jpnne, des variétés de Froment à chaume fo-
lide & à chaume creux.
M IT T E . Acrus, Genre d’infeétes voifin des
Cirons , des Ixodes fe des Sarcoptes , qui
renferme un grand nombre d’efpèces, dont deux
font dans le cas d’être étudiées par les agriculteurs.
La Mitte domestique eft ov a le , velue,
bhnihâtre, avec deux taches rouftes. Elle fe
trouve dans le vieux fromage , qu’elle réduit en
poulfière , la viande fëche , le vieux pain , & c .
La Mitte de la farine eft alongée , velue,
blanche, avec la tête rouffe. Elle vit aux dé-
i pens de la farine, dont elle altère fouvent de
grandes quantités.
Ces deux infe&es font à peine vifibles à l’oeil
nu. Il n’eft pas toujours facile de s’en débarraffer,
parce que la chaleur, foit fèche, foit humide,
qui eft le meilleur moyen à employer pour les tuer,
ne peut s’appliquer fans de graves inconvéniens
dans ce cas. Une furveillance continuelle fe l’emploi
des objets, font donc à recommander lorfque
les mittes font multipliées.
Les Blattes fe les Bruches portent auffi ce
nom.
MORANDE. Cep de V igne dont les racines
fen ii feftées par I’Isaire, f e qui eft fur le point
k -fe defféchet.
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I On ne peut fauver ce cep , maïs on garantit
fes voifins, en l'entourant d’un foffé profond,
dont la terre eft rejetée en dedans. Voye^ Blanc
de racine & mort du Safran.
MORDETTE. Synonyme de V er blanc.
- MORT DES RACINES. Nom qui fe donne
à l'is aire dans quelques cantons, à raifon de fa
faculté à favire mourir les racines , fe par fuite
les tiges des arbres fur lefquels ce champgnon implante
fes filamens. Voye[ Safran f e Sclérote.
MORTAIN. Marne de couleur jaune, qu’on
emploie aux environs d’Aubenas à 1’Amendement
des V ignes.
MOTTÉE. Ce font, dans les marais delà V en dée
, de petits carreaux de terre entourés de profonds
foffés.
MOTTOIS. Race de Boeufs du Cantal.
MOUCE. Terrain vague des vignes des environs
de T o u l, que les propriétaires abandonnent
aux vignerons pour y cultiver des légumes à
leur ufage.
MOUCHE. Petit tas de Fagots dans le département
des DeuxrSèvres, & petites Meules
de grains dans le département du Morbihan.
M O U C H E R O N . Ce nom eft vulgairement
donné à tous les petits infeétes à deux ailes, quel
que foit leur genre. Ainfi, non-feulement les petites
mouches le portent, mais encore les Tr-
pules, les C ousins , lés Sc a to ps , &rc.
M O U C H E T . Les bourgeons qui fortent de
l’ailfelle des feuilles fupérieures de la vigne portent
ce nom dans les environs d’Orléans.
MOUILLE. Terrain qui eft rendu Humide par
des Sources fuperficielles.
MOULE. Mytilus. C oquille marine fi abondante
fur les rochers de certaines côtes , qu’on
l’ emploie à l’engrais des tërres. On la mange en
France.
La moule dJétang eft I’Anodonte.
La moule des rivières appartient au genre Mu-
LETTE.
Moule. Vafe de terre percé de trous, dans lequel
on met égoutter les Fromages.
MOULIN A BATTRE LE BLÉ. Il y a longtemps
qu’on a propofé de couper les épis du blé
avec là faucille, au moment de la moiffon, fe
de porter ces épis, après leur complète deffic-
cation, foit dans des moulins à farine, dont les
meules feroient écartées de trois à quatre lignes,
foit dans des moulins dont les meules feroient
* en bois fe garnies de clous.
Cette manière d’opérer femble avoir pour
t elle U rapidité fe la bonté des ré fui ta ts ; cependant
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