
Ils redoutent encore , du moins à Montreuil»
une petite chenille appelée V erdeau , appartenant
à une A lucite que j’ ai décrite & figurée
tom. 69 dés A n n a le s d *A g r icu ltu r e 3 laquelle lie les
feuilles Raillantes de p ê c h e r i e mange l'extrémité des
Bourgeons. La rechercher à la main & l’écrafer
eft le feul moyen d’empêcher fes ravages pour le
préfent & l'avenir.
Plus ta rd, deux efpèces de pucerons abforbent
la fève des bourgeons & les empêchent de fe développer.
La leflïve çauftique indiquée plus h au t,
feringuée fur eux , en déharrafle fûrement. V o y e ç
Puceron.
L’Ebourgbonnement du p ê ch e r s 'e x é c u t e plus
tôt ou plus ta rd , félon la variété, félon le terrain,
félon la faifon. 11 faut mieux le faire petit à p e tit
qu’en une fo i s , car il offre des dangers réels lurf-
qu'il eft trop rigoureux. V o y e \ fon article.
Il en eft de même du Pa l is sa g e , qui en eft la
fuite néceffaire. V o y e \ ce mot.
C ’eft pendant ces opérations que s’enlève la
furabondance des f ru its , car plus il y en a , &
moins ils font g ro s , &r mains ils font bons, & ,
dans les marchés de Pa r is , la groffeur eft le premier
mérite d ’une pêche.
Les fruits d'une branche qui n’a pas de feuilles 1
n’ arrivenr pas à maturité par défaut de f è v e , mais
on répare c e t inconvénient en la greffant, par
approche, à une branche voifine qui en offre. V o y t \
F e u il l e .
Ecarter les feuilles qui recouvrent les p ê c h e s ,
un peu avant l’ époque de leur maturité, pour fa-
vorifer leur maturité & leur coloration, eft une opération
prefqu’ indifpenfable 5 mais il faut éviter le
plus poftible d ’en ô te r , par lataifon ci-deffus.
La cueillette des pêches doit être faite avec at-o
tention , parce que, dès qu’ elles ont é té bleffées
par la compteffion des d o ig ts , elles s’altèrent &
deviennent invendables. O n ’ reconnoît qu’elles
font mûres 1 or fqu elles cèdent à un très-petit effort
de la main qui les tire. Elles font meilleures quelques
heures après avoir été détachées de l’ arbre.
U n e très-utile & très-fa vante opération fe pratique
quelquefois à M on treuil, fous le nom de
R em p l a c em e n t . ( V o y e i c e m o t.} Elle confifte à
tailler , fur un ou deux yeux ., les brindilles qui ont
porté du fruit, & q u i , prefque tou jou r s , meurent
l’ hiver fuivant. Son but eft de faire pouffer à ces
deux y e u x , pendant le relie de la fa ifon , des
bourgeons qui donneront du fruit l’année fui vante.
Chaque hiver on d onne, généralement, un fort
lab o u r , & chaque é té deux ou trois binages, aux
p ê c h e r s en efpalier, & on plante à leur pied, à raifon
de la bonne expofition, des p rimeurs, tels que pois,
ha ricots, falade ; mais à Montreuil on n’y laboure
pas, on n’ y plante rien i feulement on ratifie l'allée
qui les lo n g e , parce qu’on a reconnu que par
cette pratique on confervoit mieux l’humidité
autour des racines.
La K r re s’ épuifant autour des ces rac ines , il
convient de la fumer tous les trois , quatre , cinq 1
ou fis ans , félon la qualité primitive du fol & j] I
force des p ê c h e r s , mais il faut éviter tout fumier I
de mauvaile odeur , & faite ce tte opération avaïj* I
l’h iv e r , pour éviter toute altération dans la faveur I
des fruits. Quelques propriétaires emploient du I
terreau de vieille c o u c h e , & même fimplemenn
de la terre de pré.
Lorfqu'on veut remettre des p ê ch e r s contre un
mur où il y en aVoit déjà , il eft mdifpenfabie
d’en enlever la-terre dans une profondeur de trois
à quatre p ie d s , *& de la remplacer par d’autre, 1
prife dans les carrés du jardin ou au dehors “ fi I
! on veu t que la nouvelle plantation profpère. I
■ Jfcÿrç A ssolement.
Deux maladies font le défefpoir des cultiva- I
teurs de p ê ch e r s . L ’ une s’appelle 1a C loque, &
l ’au tre , la Gomme. On n’ en connoît nf la came
ni le remède. les mots précités.
La Jau n is se , le Blan c des r a c in e s & deux
fortes de Br û l u r e s , l’organique & la circonftan- I
tie lle , nuifènt aufii quelquefois aux p ê ch e r s . J’ai in*
d iq u é , à leurs artic le s, les moyens de, s’oppoferà
leurs effets & d'en réparer les fuites.
N on : féulement les pêches fe mangent crues,
mais-encore confites'dans de l’ eau -d e-vie, mais
encore cu ite s , mais encore fèches. J’ai dit qu’on
en tÎEoit de T e a u de-vie dans l’Amérique Septentrionale.
O u tre fon f ru it , le p ê c h e r donne ime Gomme
qui fe gonfle, mais ne fe diffout pas dans l’eau. On ,
en fait peu d’ ufage. V o y e ç ce mot.
On fait également peu ufage de fes feuilles & i
de fes fleurs en médec ine, quoique très-ancien* !
‘nement reeonnues»comme fébrifuges / vermifuges
& purgatives. Elles fervent dans les îles de la
G rè ce à teindre la foie en .v e to
P É D IL A N TH E . P e d i la n th u s . G enre établi pour
placer I’EuphorbE t ith ym a lo ide & quelques
efpèces nouvelles venant de ‘Saint-Domingue. '
i P É G A L E . Les T errains schisteux du
Cantal portent ce nom.
P EG L E . C ’e f t , dans les landes de Bordeaux,
le G o u d r o n épaiffi, leque l fe confond mal-à*
! propos avec la poix.
i P E IG N E M A C H A U . Efpèee d e Scarifica-
\ t e u r , pourvu de piufiéurs rangs de dents & de
icinq petites ro u e s , q u i , traîné fur les prairies ■ naturelles.& a r tific ielle s , après leur coupe, leur
donne un petit binage très-avantageux, furtout
fi la pluie furvient peu après.
Si j’ai à critiquer cet inftrument, que j’ai vu
opérer , ce n ’eft qu’ à raifon de fon haut prix , qui
le met hors de la portée des petits propriétaires»
& de fon p o id s , qui ex ig e un attelage de trois
forts chevaux, V a y e [ Herse*
Peigne sec. Efpèee de Da r t r e qui s'établit
fur la couronne des pieds des chevaux.
pELADON. C roche t de fer fixé à un long
manche., lequel fert à tirer la Paille des Meules. *
y 0y ‘ ç . c t s m o i s .
PE LARG A . C ’eft le Sain foin dans quelques
lieux.
P E L I O S A N T H E . P e lio fa n t h e s . Genre qui
renfeime deux .plantes venan t, la première de
l'Inde, 8< la fécondé de l’ Amérique. Il ne d i f fère
pas de I’O hiopogon , du Sl a t er ie & du ;
Fliiggee. On 1 s cu ltive dans nos jardins en pot
& en Lrre chaude. Leur multiplication a lieu par
féparation des racines des vieux pieds.
PE L LE V E R SAG E . L e L a b o u r à 'la Bêche
s’appelle ainfi dans quelques lieux.
PELLE V E R SO IR . Synonyme de Bêche.
p EN IC . E L I . A I R E P e n i c e l la n a . Genre de
plantes établi pour placer les Houlques en épi
& CYLINDRIQUE.
PEN TA LO BE. P e n tâ lo b a . Arbre de la Cbchin- '
chine , qui forme, dans la pe ntandrje monogy-
pie, .un genre fort voifin des V angüieRS.
Il ne fe cu ltiv e pas en E u rope.
PEN^AMERIS. P e n tam e r i s . Plante de Mada-
gafear ; qui conftitue un genre dans la famille des
gi aminées. •
Elle ne fe vo it pas dans nos jardins.
. P EN T AN ÈM E . P e n ta n em a . Plante de la fyn-
géiiéfie fuperfluc , dont le pays natal eft inconnu.
P E N T A R R À P H LS- P em a r r a p h i s . Plante du
Mexique, qui conftitue un genre dans la famille
des graminées.
On ne la cu ltive pas en Europe.
PÉPINIÈRE. Terrain confacré au femis 8e à la
culture ‘des arbres 8e des a rbuftes, pendant les premières
années de leur vie.
Ce mot vient de p é p in , parce que d’abord on
n’a cultiyé que des pommes & des poires.
Nos pères appeiloient b-aftardiere le Heu où ils
tnnfplantoient le plant des arbres levés dans la
pépinière.
Aucun document hiftotique n’ indique que les
pépinières fuffent connues des Anciens. On ignore
l’époque où elles commencèrent à être employées
par les Modernes > mais il paroît q u ’elles l’étoient
■ déjà depuis long-temps à l’ époque où é c r iv o k
Olivier de Serres ( 1 6 0 0 ) . A lo r s , chaque proprié- [
tajre deftinoit un petit coin de fon jardin à élever
les arbres fruitiers qui lui étoient néceffiires &
qui ne fe tromo ien t pas dans fes b o is , codTme
pruniers , pêchers, abricotiers, noyers. Je dis qui
ne fe ttoavioient pas dans fes b o is , car le plus
Couvent., & cela a encoce lieu dans quelques çatiton
s, les cultivateurs éloignés des grandes villes
préféroient faire arracher des pommiers , des poir
ie rs, des cerifiers dans les bois & en feiner les
graines, croyant gagner du temps. Quant aux arbres
foreftiers & d’ agrément, les premiers étoient toujours
tirés des b o is , & les derniers, des jardins où
il s’ en trouvoit déjà*. . -
C e n’eft que vers la fin du dix-feptièm$ lïèd e
qu’ on a , à l’ exemple des Chartreux de Paris,
commencé à étab lir, autour des grandes v ille s ,
quelques p ép in iè r e s marchandes d ’une petite étendue
& ne renfermant que des arbres fruitiers.
Plus tard, on jba vu des arbres foreftiers indigènes,
& des arbres utiles & ag ré ab les, qui peuvent
croître en pleine t e r r e , & qui ont é té apportés
fucceflivement de toutes les parties du Monde.
Aujourd’ hui on y trouve , en furabondance &
à bon marché , tou t ce qu’on peut defirer en
efpèces 8e en v ar ié té s, & à tous les âges.»
auffi les pépiniériftes font-ils devenus des hommes
inftruits, qui perfectionnent conftaminent
leurs cultures accroiftent annuellement la ri-
chefie territoriale en faifant leur bien-être.
S i le goût des plantations, un peu ralenti depuis
quelques années, fe. relève en F r a n c e , on
ne tardera pas à fe dédommager, autant que pof-
fible ., par elles , de la diminution de nos forêts»
peut-être même les Commets des montagnes, devenus
fi n u s , au détriment de nos cu ltu res, . auxquelles
ils fourniffoient des abris & des eaux permanentes
, fe regarniront - ils de bois. V o y e ^
Montagne
Il n’ eft pas toujours poftible de choifir le local
pour établir une p ép in iè r e , mais on doit préférer
celui en plain e, ou prefqu’en plain e, qui eft à
l’ abri des vents froids , dont le fol , d’ environ
deux pieds de profondeur , n’eft ni trop b o n ,
ni trop mauvais , dans le voifinage duquel il y
ait de l'eau. On l’entourera de murs ou de haies,
ou d’ iin large & profond f o f fé , pour empêcher
les hommes & les animaux d’y entrer. Si l’ abri
naturel demandé n’exifte p a s, on en fera un artificiel
avec des arbres garnis de branches depuis
leur b a ie , tels que le peuplier d ’ Italie , la charm
ille , le genévrier de V irg in ie , le th u y a , & c .
Voyei Rideau & A bri.
La demande d’ un terrain médiocre e ft fondée
fur ce qu’ uo a r b r e placé dans un fol fertile pendant
fes premières années, fouffre lorfqu’ on le tranf-
platate dans un plus mauvais, parce que fes vaif-
feaux avoient pris dans le premier une amplitude
à laquelle la f è v e qu’ il trouve dans le dernier ne
peut pas fuffire. C ’ eft par ce tte caufe que tant
d’arbres achetés dans les p ép in iè r e s marchandes ,
le plus fouvent en fol fe r tile , parce qu il eft de
leur intérêt d’en avoir de beaux & de promptement
venus , périffent à la fécondé ou a la troifième
année de leur plantation. V o y e \ F e r t i l i t é .
L ’efpace d’ une p ép in iè r e fe partage en carrés ou
en pacallélograimraes plus ou moins v afte s, félon
LUI 1