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deffèche d'ordinaire & ne repouffe plus. Mais ,
d’un autre c ô té , les j n s qui renaîflènt de cês parties
durcies , ufées par l’âge , font conftamment fi
foibles , que le mieux feroic d’enlever toujours
la fouche avec l'arbre. Te l eft le fentimetic de
M. Duhamel ( i ) , & foixanre ans d'une expérience
raifonnée lui donnoient de grands droits à
prononcer.-
En Catalogne & dans le Rouffillon on n’ abat
le chêne que pendant les mois de juillet &
d’août. M. B'ïyer, conftru&eur à Toulon, dit
qu’ il en eft de même dans le royaume de Naples
& dans plulieurs contrées de 1*Italie. Les Hollandais
ne pratiquent leurs coupes importantes
que dans l’ été (2). Tout concourt donc à prouver
que Y abatage, reftreint à la feule faifon de l’hiv
e r , fournis d’ailleurs aux phafes lunaires , n’a
d’autre, fondement que la routine & les préjugés
locaux.
Qu’on fufpende les coupes durant les fortes
gelées, qu’on les fufpende furtout pendant les
grands vents} la moindre pratique enfeigne ces
deux exceptions. Dans les gelées fortes, les arbres
font trop difpofés à fe rompre en tombant. Dans
les grands vents ils tombent avant que la hache
ait achevé les entailles ; & fouvent cette chute
anticipée arrache du tronc des fragmens dont la
• fouftraètion met hors de fervice une portion importante
de fa longueur. Dans les grands vents
d’ailleurs on ne conduit plus l’arbre, il maîtrife
l'ouvrier ; cependant, pour la confervation de
certaines branches, comme auffi pour les arbres
voifins, il elt intéreffant que le côté de la chute
ne foit point à la décifion du hafard (3).
Des différentes maniérés d’abattre.
Suivant les réglemens relatifs aux forêts, « les
» furaies doivent être coupées le pins bas que
» faire fe pourra , à la coignée , à fleur de terre,
»3 en forte que les brins de cepées n’excèdent pas
» la fuperficie de la terre ( 4 ) . » Les marchands
appellent cette coupe,a la blanche taille.
53 (1) « Ces Couches, néceffai remène fort groflès , ' étant
coupées à fleur de terre, comme le veut l’ordonnance,
» pouffent à la vérité quelques jets entre le 'bois & l’é-
s) corce j mais comme l’aire'de la coupe ne fe recouvre
» jamais d’écorce, le bois fe pourrit & endommage la na if
» .fance'des nouveaux jets, que le vent enfuite éclate très-
53 s> aifémenc. Les racines de ces arbres abattus périffent pour
la plupart enserre, & les autres fe trouvent ufées. On
33 peut donc dire qu’une haute futaie , ainfi abattue , ne
» peut jamais faire par la fuite une belle futaie n i un beau
55 taillis. C ’eft là , fuivant m o i, une des plus grandes çaufes
s> de la deftru&ion des forêts. Pouf y remédier, je penfe
55 qu’il ne faudroit adjuger les hautes futaies qu’à condi-
tion d’arracher les arbres. 55 Traité des fem is & plantations
liv. V I , chap. V I I .
(2) Exploitation des b o is , liv. I I I , "chap. V . (3) Ibidem.
(.j) Ordonnance de 1669 , tit. X V , art. /j1 2-
A B A
Une autre manière eft d’extraire la' terre qui
recouvre le pied , de couper à leur naiflance toutes
les racines latérales, & d’enlever avec l’ arbre
toute fa culée : cette autre manière eft appelée
coupe a. noire-cul ou coupe en pivotant.
On a vu plus haut combien peu le rejet des
vieilles fouches dédommageoit du facrifice qu’ il
faut faire des fouches mêm-s iorfqu’on abat à la
blanche taille, & le bois qu’on laifle en terre n’ eft
pas l’unique perte qu entraîne cette méthode.
Les entailles prolongées qu’elle néceftîte retranchent
encore du tronc une partie précieûfe , &
d’autant plus confidérable que l’arbre a plus de
diamètre & par conféquent plus de valeur.
On épargneroit du moins cette partie du. tronc
en employant la feie. Malheureufement les ordonnances
en ont proferit l’ ufage , & , fans examen
ultérieur, on s’eft perfuadé que la feie n’étoit
point adiniffîble, que fop frottement bruloit le
bois, qu’à plus d’ un pied de diftance elle en dé-
truifoit l’organifation , qu’en fin les fouches fur
lefquelhs elle paffoit ne repouffoient jamais (1 ).
M. Duhamel fit cependant couper différentes
branches, les unes à la coignée , les autres avec
l’inftrument condamné , en lailfant à chacune un
chicot ou moignon d’environ fix pouces de longueur.
« Toutes ces branches (2) ont produit
>3 des bourgeons , à la feule différence qu’ aux
33 branches qui avoient été coupées à la coignée,
>3 une partie de ces bourgeons fortoit d’entre le
33 bois & l'écorce, au lieu qu’ aux branches fciées,
J »3 prefque tous les bourgeons fortoient un pouce
33 ou deux au-deffous de l’endroit fcié. »
Voilà fur-le même fait une contrariété certainement
bien manifefte! tout Particle abatage
en préfente de femblables; Mais quand un homme
habile, & d’ailleurs incapable d’en impofer,
oppofe conftamment l’expérience à ce qui n’eft
que routine aveugle, & fouvent entêtement,
il me femble qu’on eft exempt de flotter longtemps
dans l’incertitudë.
Nous décrirons ci après les moyens d’enlever
les arbres, non-feulement avec leur fouche, mais
encore avec leurs principales racines. Voye\ le
mot A r r a c h e r . (Article de M. de S e p t -
F o n t a i n e s . )
ABATARDISSEMENT. Ce mot s’applique à
un animal domdtique ou.à une plante cultivée ,
appartenant à une race qui eft affoiblie par une
circonftance quelconque. Il eft fynonyme de De- GÉNÉRATION.
ABAT-FOIN. On donne ce nom dans quelques
lieux à une ouverture faite au plancher du Fenil ,
lorfqu’ il eft au-deflusde I’EcuRie , de I’Eta b le
(1) InfiruSlion fu r les bois de la marine , tit. IX .
(2) Exploitation des bois liv. I I I . chap. V i l .
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ou de la Berg erib , & par lequel , on jette la
nourriture aux animaux. v . ,
Si un abat-foin eft commode, il offre 1 inconvénient
de favorifer conftamment l'aition des exha-
laifons lut les fourrages, & de donner lieu, au
moment du fervice, au développement d'une pouf-
fière fouvent confidérable. Pour diminuer ces m- rf.nvAnipnt donc un cm n
AB ATI A. Abatia. Genre déplantés de la polyandrie
monôgynie, voifin du Moutalier &
de I’a z a r a , qui réunit deux arbres du Pérou
dont l’introdu&ion n’a pas encore eu lieu dans nos
jardins.
ABA T1S. Synonyme de C oupe en langage fo-
reftier. On a fait un grand abatis dans cette forêt,
eft une expreflion fréquemment employée. Voyei
A batage et Bois.
A BATTEMEN T. Médecine vétérinaire. Symptôme
delà plupart des maladies dans lés animaux,
& qui difparoît avec la maladie. Ii eft auffi quelquefois
la fuite de l’excès de la fatigue ou du manque
de nourriture. Les excitans le font quelquefois
momentanément difparoître ; le repos eft le meilleur
remède qu’ on puiffe directement lui oppofer. ,
ABAVI. C ’eft le Baobab.
ABCÈS, maladie des arbres. On donne ce nom
à un écoulement fanieux qui fe montre fur le tronc
de quelques arbres, principalement aux deux
époques des mouvemens annuels de la fève, &
qui eft produit par l’extravafion de cette fève, foit
par l'effet d’ une léfion extérieure de l'écorce, foit
par celui d’ une mdadie interne, telle que la Ca rie
sèche, le C arreau , &c.
Lorfqu’un abcès eft la fuite de l’infiltration des
eaux pluviales , caufée par la caffure ou de la
coupe d’une branche, il s’appelle Goutiere.
On ne connoît pas d’autre moyen de guérifon
des abcès des arbres que leur amputation'jufqu’au
vif; mais ce moyen défigure prefque toujours le
tronc, & fouvent accélère fa perte. Beaucoup de
jardiniers fuppléent cette opération en recouvrant
Y abcès d’ONGUENT DE S AJNT-FlACRE , d’ARGILE,
de Plâtre , & c ., ce qui réuffit quelquefois,
mais ce qui plus fouvent augmente le mal,
la fanie s’étendant d’autant plus loin dans l’intérieur
du tronc, qu’elle eft gênée dans fa fortie.
ABDELAVI. Efpèce de Melon cultivé en
Egypte.
x ABEADAIRE. Le SpilAnte acmelle porte
ce nom.
ABÉCÉDAIRE. Nom de I’Agave d’Amérique
aux environs de Perpignan , où ii eft employé
comme propre à former des Haies.
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ABELICÉE.'Genre de plantes qui ne paroîc pas
différer du Planère.
ABELMOSC. C ’eft la Ketmie ambre tte.
ABÉREME. Aberemoa. Arbre de Cayenne qui
feulconftitue un genre, & que nous ne cultivons
pas en Europe.
ABILDGAARDIE. Abildgaardia. Genre de
plantes établi aux dépens des Souchets. yoye^
ce mot.
ABIME. On appelle fouvent ainfi des trous
très-profonds & dont les parois font à pic, lef-
quels, dans les pays à couches, ou exiftenc d’an-
cienné date, ou fe font formés inftantanémenc.
Leur origine eft due à l’aCtion des eaux inférieures.
le ne les cite que pour recommander aux •
cultivateurs de les entourer ou de murs, ou de
haies, ou de paliffades, ou de barrières pour empêcher
les hommes ou les animaux d’y tomber
pendant la nuit.
ABLE. Petit poiffon du genre C yprin , qui eft
très-abondant dans certaines rivières & qu'on pêche
pour en retirer I’E ssence d’Orient, matière
qui entoure fes écailles & avec laquelle on
fabrique les perles.
Après que ce poiffon a été dépouillé de cette
matière, on l ’emploie dans beaucoup de lieux à
l’engrais des terres; mais il ne faut pas le prodi*
guer, parce qu’il donne un mauvais goût aux: productions.
Ce poiffon eft très-avantageux à introduire dans
les étangs où il y a des brochets, car il multiplie
beaucoup.
ABOLBODE. Abolboda. Genre de plantes de
la triandrie monogynie & de la famille des refti.i-
cé e s , qui réunit deux efpèces de l’Amérique méri-
j dionale. Comme elles ne font pas encore introdui-
, tes dans nos caltures,. je n'ai rien à en dire de plus.
ABOLE* Abolq. Genre de plantes qui ne différé
pas de celui appelé C inna.
ABOUGRI, RABOUG RI, RACHITI5 , RA-
F A U T . Expreffions admifes pour défigner les
bois mal-venans, d’umafpedt défagréable, & fur
lefquels on ne doit fonder aucune efpérance de
réuflite. D’après l’ordonnance de 1669 ( 1 ) , les
grands-maîtres avoient, dans les forêts du R o i ,
ila Faculté de faire remplacer ces plants vicieux ,
par de nouveaux plants.
Depuis l’édit de 1 7 1 6 , les mêmes officiers
doivent Amplement dreffer procès-verbal des dégradations,
& le Confeil décide.
Différentes caufes peuvent également concourir
à rendre les bois abougris : i ° . la qualité du fol ;
2°. l’ombre & le dégouttement d’arbres anciens,
(1) Tic. III, arc, i6.