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4. L’Ëràble a feuilles d’obier.
Acer apulifoUu.ni. Vill. f) Indigène.
y. L’Érable hybride.
Acer hybridant. Bofc. ï j Du midi de l’Europe.
6 . L’Érable opale.
Acer opalum. Linn. I> Du midi de l’Europe.
7. L’Érable de Montpellier.
Acer monfpejfulanum. Linn. Indigène au
midi de l ’Europe. f
8. L’Érable de Crète.
Acer creticum.' Linn. Du midi de l’ Europe.
9. L’Érable de Tattarie.
Acer tatariçum. Linn. ï> De Tartarie.
10. L’Érable à feuilles de frêne.
Acer negando.’ Linn. "fr De l’Amérique feptentrionale.
11. L’Érable jafpé.
Acer penfylvanicum. Linn. ï> De l’Amérique
fepcentrsonalei
12. L’ Érable en épi.
Acer montanum. Hort. K e v . f) De l’Amérique
feptentrionale.
13. L’Érable rouge.
* Acer rubrum. Linn, T) De l’Amérique feptentrionale.
14. L’Érable à fruits cotonneux.
Acer eriocafpum. Mich. De l’Amérique feptentrionale.
1 y. L’Érable, de Caroline.
Acer carolinianum. Walter. De l’Amérique
feptentrionale.
1 G. L’Erable à fucre.
Acer faccharinum. Linn. f) De l’Amérique le p-
tentrionaîe. ,
17. L’Érable noir.
Acer nigrum, Mich. "fr De l ’Amérique fepten-
«ionale.
18. L’Érable hétérophyffe.
Acer heterophyllum. Willd. T> D ’Orient.
19. L’Érable obtufate.
Acer obtufatum. Waldft. J) De Hongrie.
20. L’Érable ibérique.
Acer ibericum. Willd. T? D’ Ibérie. .
21. L’Érable peint.’
Acer pictum. Thunb. f) Du Japon.
22. L’Érable palmé.
Acer palmatum. Thunb. Tj Du Japon.
23. L’Érable du Japon.
Acer japonicum, Thunb. T) Du Japon..
24. L’Érable à feuilles découpées.
Acer dijfeclum. Thunb. T? Du Japon.
zy. L ’Érable trifide.
Acer trifidum. Thunb. f> Du Japon.
26. L’Érable pinné. /
Acer pinnatum. Lour. T? De la Cochinchine.
Culture.
Les vingt premières efpèces fe trouvent dans
nos jardins, & quoique la même culture puiffe
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leur convenir, il eft bon de donner à chacune
d’elles les foins particuliers qu’exige fon organi-
i fation. Ainfi je vais les palier fuccelfivement
? en revue.
L’Érable champêtre croît dans les bois &
; les haies de prefque toute la France, principalement
■ aux lieux fecs & montueux. Il eft peu élevé &
\ très-rameux. On leconnoît fous les noms d'érable
i commun ou petit érable des bois. Son bois eft dur ; il
■ pèfe, fec, 51 livres r once $ gros par pied cube, 8c
| prend un beau poli. Il n'éprouve qu’un feizièmede
fon volume de perte par la defficcation. Les tourneurs,
les luthiers & les ébéniftes recherchent fur-
tout fon brouflin; mais comme la confommation
qu’ ils en font eft peu confidérable, la. prefque totalité
de celui qui fe coupe chaque année eft
conficrée au feu. G’eft un des meilleurs arhres
qu’on puiffe employer, dans les terrains arides,
pour faire des paliffades & des haies-, parce qu’il
.garnit extrêmement 8e fouffre la tonte la plus
rigoureufe. Tous les beftiaux, furtout les chèvres,
en aiment les feuilles avec patfion , foit vertes
, foit fèches. Enfin, fes avantages font tels,
qu’il femble qu’avec lui feul on pourroit décupler
les revenus de beaucoup de propriétés que
leur fol argileux, pierreux, leur nature fèche 8c
leur expofition brûlante rendent peu propres aux
céréales & autres.cultures. Hé bien, nulle parc,
en France, je ne l’ai vu cultiver autrement qu’en
haies. Pourquoi ? parce qu’ il eft trop commun,
qu’on fuppofe qu’il faut du rare pour faire gagner
de l’argent.
J’ai lieu de croire que c’eft en taillis qu’il faut
tenir Y érable champêtre fi on veut en tirer tout le
parti poffible, parce que ce n’eft que dans les
bonnes terres qu’ il parvient rapidement à toute
fa grandeur, 8c- qu’on ne doit pas l'y laiffer.
La multiplication.de Y érable champêtre a lieu
par tous les moyens poffibles ; mais c’eft par le Ternis
de fes graines, dont il donne fouvent des
quantités prodigieufes, qu’on doit généralement
l’opérer, comme la plus économique 8c comme
donnant feule l’efpérance d’avoir de beaux arbres.
Ces graines fe récoltent à la fin de l’automne, fe
eonfervent pendant tout l’hiver ftratifiées dans la
terre, 8c pour n’être mifes en terre qu’au printemps,
foit dans les clairières de bois, fi on en a
à regarnir, foit fur des champs arides 8c épuifés,
fi on en veut créer, foit en lignes, le long d’un
foffé, fi on eft dans l’intention de former une
haie, foit, enfin, dans une pépinière, fi l’objet
eft de le planter dans des jardins payfagers, des
remifes à gibier, 8cc.
Le plant de cet érable te repique comme celui
de Y érable fycomore ; ainfi je n’en dirai rien ici.
Soit qu’il foit ifolé au milieu des gazons, foie
qu’il fafle partie des maffifs, Y érable champêtre pro-
I duit un bon effet dans les jardina payfagers, à raifon
i de l’épaiffeur, de la forme & de la couleur deion
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feuîflage. N fournit plufieurs variétés, dont l’une
i feuilles panachées, l'autre à bois tortillard,
l’autre dioique, 8cc.
Rarement on emploie cette elpece a la grette
des autres, quoiqu'il y foit très-propre.
L’Érable sycomore, autrement appelé
faux-fycomore, faux-platane , érable blanc| s’élève .
"davantage 8c plus rapidement que le précédent.
j| eft fort commun dans les bois montueux du
centre de la France, dont le terrain eft frais &
léger. Le nord eft l’expofition qu’il m'a paru préférer.
La beauté de fon écorce,, de fon port, de
fes feuilles, le rend un des .arbres d’ornement les
plus employés, foit en avenue, foit en quinconce,
foit .en maffif. La taille le défigure ordinairement,
mais il fupporte paffablement la dif-
pofnion en paliffade de fes branches inférieures.
Ses touffes de deux à trois ans décorent fort bien
un gazon. Il pouffe extrêmement vîre. Les beftiaux
recherchent fes feuilles, qui font fufceptibles
de fe panacher en blanc, en rouge 8c en jaune. Il eft
difficile d’en faire de bonnes haies. Son bois eft
blanc, fort recherché par les menuifiers, les ébéniftes
, les luthiers 8c les tourneurs. ^ Les côtés
des violons 8c les tables des. clavecins en font
prefque toujours conftruits. J’ai vu les ébéniftes
payer fon Brou ssïn fort cher, à raifon de la beauté
des petits meubles qu’ils en fabriquoient. Il eft
peu dur 8c répand peu de chaleur pendant fa com-
buftion. Sa pefanteur, étant complètement dèf-
féché, eft de 51 livres. 7 onces 3 grains par pied
cube, 8c fa retraite un peu plus du douzième.
Je l’ai vu employer pour monter des fufîls, fer-
vice auquel il convient par la légèreté 8c le beau
poli dont il eft fufceptible. Ses racines font fou-
vent agréablement veinées.
Quelque peu propre que foit Y érable fycomore
pour le feu, à raifon du peu de chaleur qu’ il 1
donne, on peut en faire des taillis qui, coupés à
quatre ou cinq ans, fourniront, outre les feuilles
pour les beftiaux, de nombreux fagots qui feront
avantageufement employés à chauffer le four, à
faire cuire la chaux, le plâtre, 8rc.
La mu tiplication de Y érable fycomore a Heu par
.graines, par rejetons , par marcottes, par racines,
même par boutures i mais c’eft la première
de ces fortes qu’on préfère dans les pépinières
des environs de Paris, où on en élève de grandes
quantités de pie is , non-feulement pour la plantation
des jardins 8c des avenues , mais encore pour
les employer à la greffe des efpèces étrangères,
objet auquel il eft très-propre.
On récolté la graine de Y érable fycomore à la fin
de l’automne, 8c on la ftratifie ainfi qu’il a,été
dit pour celle de Y érable champêtre, à l’effet de la
mettre en terre feulement au printemps; car fi
on la femoit auffitôt la récolte , comme la nature
l’indique, elle feroit en grande partie mangée
par • les fouris, les campagnols 8c autres ron-
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geurs, 8c fi on U laiffoit fe deffécher, elle ranci-
• roit prefque toute bc deviendroit impropre à la
germination..
Bien préparer la terre pendant l ’hiver qui précède
les femis de la graine d’érable, affure le
fuccès de la germination 8c la belle croiffrnce
du plant qui en provient.
La meilleure manière deTemer les graines de
: Y érable fycomore eft en lignes écartées de fix pouces
j mais on peut, fans grands inconvéniens, le
faire en planches, pourvu qu’elles foient fore
écartées.
Généralement le plant êYèrabk fycomore ainfi
difpofé , acquiert environ un pied de haut dans
la première année, quelquefois plus. S’il eft en
ligne, on lui donne deux binages > s’ il eft en
planche, on fe contente de le farder.
Au printemps de l’année fuivante, le plant le
plus fort de Y érable fycomore fe lè ve pour fe repiquer
dans une planche également bien préparée,
à deux pieds de diftance en tous fens, 8c le refte
eft mis en rigole.
Comme tous les érables font des arbres à flèche,
jamais on ne doit ni leur couper la tête
en les plantant, fans néceflité urgente, ni les
. rabattre après un ou deux ans de féjour dans
Ja pépinière , comme 00 le fait pour les ormes ,
les châtaigniers, 8cc.
A leur fécondé année on coupe en crochet
les branches inférieures des érables fycomores, 5c
à leur quatrième on les en’ève toutes pour leur
former une tige nue. Ils font livrables à la
cinquième ou à la fixième. " «
Pendant tout cet intervalle, on donne à la
terre deux binages 8c un labour par an.
Quelques pépiniériftes coupent à la même époque
la flèche aux érables fycomores, à huit pieds
de terre, pour leur faire pouffer une tête plus
touffues mais je n’approuve pas cette opération.
La greffe des autres efpèces s’applique fur
Y érable fy comore à fa-ieconde ou troifième année,
* plutôt fur .les pieds mis. en rigole que fur les
autres, plutôt rez-terre qu’à hauteur d’homme,
p’utôt à éçuffon à oeil dormant que de toute
autre manière.
Il eft pcffible, pendant tout l’hiver, de planter
les érables fycomores. Les trous où on les place
doivent être ouverts trois mois à l’avance. Je renvoie
au mot Plantation ceux qui voudront des
détails fur le mode, à employer, ce mode n’ ayant
rien de particulier.
On a retire en Allemagne une affez grande
quantité de fucre de la fève de cet arbre, air fi
que de celle du fuivants mais, comme il fera die
plus bas , je ne crois pas qu’on puiffe l’exploiter
pour cet objet. Tout au plus devra-t-on faire
avec cette fève 8c de la farine ou du pain, une
bière qui eft d’un excellent goût 8c d’ une affez
longue durée.