
lées, ils relient conflamment bas, grêles, & ne
donnent que quelques fleurs.
C ’ eft de la première efpèce que provient la
réfine appelée ftorax folide , dont on fait un
fréquent ufage en médecine & dans l'art du parfumeur.
La dernière forme le véritable Benzoin ,
dont l'emploi eft encore plus étendu, & qu’on
fubftitue fou vent à 1’En cens.
ALISIER. Voyez Alizier.
ALISMOÏDÈS. Famille de plantes qui renferme
les genres Butome , Flu te au , Alis-
MA , FlÉCHIÈRE , SCHEUCHZERIE & TROS-
CÀRT.
ALISMORKIS. Alifmorkis. Genre établi dans
la famille des Orchidées , mais dont aucune
des efpèces n’eft cultivée.
ALIUME1Z. Nom du Figuier sycomore
en Égypte.
ALIZIER. Craugus. Genre de plantes de l’ico-
fandrie monogynie & de la famille des rofacées,
renfermant quelques arbres de nos forêts, q u i ,
à raifon de la variation des parties de leur fructification
, ont été tantôt placés parmi les Néfliers
, tantôt parmi les Poiriers , tantôt parmi
les Sorbiers. Ils ont cependant un caractère
commun dans leurs feuilles larges & fortement
dentées, & dans leurs fleurs toujours en corymbes
terminaux. Voyez pl. 433- de.s llluftrations des
Genres de Lamarck.
Efpeces,
1. L’Alizier blanc.
Craugus aria. Linn. Jy Indigène.
2. L’Alizier torminal.
Crat&gus torminalis. Linn. Indigène.
3. L’Alizier ,à feuilles larges.
Craugus latifobia. Lamarck. f> Indigène.
4. L’Alizier nain.
Craugus humilis. Lamarck. Indigène.
Culture.
La première efpèce eft un grand arbre qui
croît naturellement dans les forêts fituées fur
les montagnes calcaires, & qu’on cultive dans
nos jardins d’agrément, à raifon de la beauté
de fa forme & de fon feuillage, dont là blancheur
contrafte avec le vert des autres. Je l’ ai vu extrêmement
abondant dans celles de la Haute-
Marne , de là Haute-Saône & de la Côte-d’O r ,
parce qu’on le regardoit comme un arbre fruitier,
& qu’en conféquence on le réfervoit toujours
lors des coupes, à moins qu’il ne fûtabfokiment
furie retour. Son bois eft extrêmement recherché
& fe paie plus cher qu’aucun autre x lorfqu il eft
d’un certain volume, pour faire des vis de pref-
foirs, étant liant & tenace au plus haut degré,
quoiqu’il ne foit pas dur. Les tourneurs l’emploient
pour faire des flûtes, des fifres & autres
petits articles. On en fabrique des meubles qui
prennent bien le poli & la teinture. Ses fruits
fe mangent après qu’ ils ont été biffés fe b lo s s ir
fur la paille , & on les fait entrer dans la compc-
fition d’une efpèce de mauvais poiré qu’on appelle
boijfon en Bourgogne.
Malheureufement cet arbre, intéreffant fous tant
de-rapports, croît avec une extrême lenteur, &
pour acquérir toute fa hauteur ( trente à quarante
pieds) & toute fa groffeur (un pied & d em i) ,
il lui faut plus d’un fiècle : aufli ne peut-on pas le
cultiver avec profit, franc de pied, dans les pépinières
marchandes, où il devroit relier dix à douze
ans avant d’avoir acquis la valeur d’ un poirier de
trois à quatre ans j auffi n’en trouve-t-on que de
greffés fur épine, fur coignaflier, fur poirier,
fur pommier.
On multiplie cet arbre par le femis de fes
graines en pleine terre, dans un terrain léger & fec,
par marcottes, par racines & par rejetons, dont il
fournit affez abondamment.
Ses graines fe tiennent ftratifiées dans du fable
frais jufqu’au printemps, qu’on les met en terre,
à quelques pouces les unes des autres, dans des rigoles
profondes au plus d’un pouce. On bine
le plant qu'elles ont produit deux à trois fois par
an. Au printemps de la troifième année on relève
le plant pour le repiquer dans une autre place, à la
diftance de vingt-cinq à trente pouces. Là il reçoit
les façons précédentes jufqu’à ce qu’on le mette
définitivement en place, c ’eft-à-dire, air.fi que
je l’ai déjà dit, pendant dix ou douze ans. Il meurt
toujours beaucoup de pieds, quelques foins qu’on
prenne, à la première & à la fécondé tranfplanta-
tion , à raifon de la longueur du pivot & du peu
de chevelu dont il eft accompagné.
Lorfqu’ on veut introduire Y alizier blanc dans
une forêt, le feul moyen économique eft d’en
femer les graines, réfervées pendant l’hiver,
comme il a été dit plus haut, dans des petites fof-
fettes formées d’un feul coup de hpue.
La multiplication par marcottes n’eft point
difficile lorfqu’on a un gros pied coupé rez terre,
lequel fournit tous les ans des pouffes qu’on couche
après l’hiver fuivant. Voyez Mère.
On emploie rarement la voie des racines, mais
fréquemment, dans le voifinage des forêts & dans
les jardins payfagers , celle des Reietons,
quoique leur tranfplantation foit encore plus incertaine
que celle du plant crû dans les pépinières.
C ’eft ifolé , à quelque diftance des maffifs, que
Y alizier doit être placé dans les jardins payfagers.
Il ne produit aucun effet dans les maffifs &
s’y conferve même fort difficilement. On cherche,
dans fa jeuneffe , à iui donner une tête régulière*
au moyen d’une taille intelligente, mais enfuite
il perd toujours à être touché par la ferpette.
Il y a une variété de cet alizier à longues Veuilles
& à fruit en forme de poire, de la grofleur du
pouce, que quelques perfonnes regardent comme
une efpèce j elle eft connue fous le nom d alouette
de Bourgogne, pays où on la cultive comme arbre
fruitier dans les vergers & autour des champs.
Elle mérite en effet la préférence , fous tous fes
rapports, fur l’efpècej mais combien elle elt inferieure
aux plusmauvaifes variétés de poires ! On la
greffe ordinairement fur le Poir ier sa u v a g e o n .
La fécondé efpèce , vulgairement connue fous
le nom tiallier, diffère beaucoup de la première
par fon feuillage , & elle s’élève moins haut *
mais tout ce qu’on vient de lire lui convient parfaitement.
J’engage les amateurs à ne pas auffi négliger
fon emploi dans la décoration des jardins
payfagers, car réellement elle y produit d ex-
t- ceilens effets.
La troifième efpèce eft vulgairement connue des
pépiniériftes de Paris fous le nom d'alizier de Fon-
~ tainebleau. Elle tient le milieu entre le genre dont
il eft ici queftion & celui des Néfliers. On
l’emploie fréquemment à la décoration des jardins,
où fes touffes, fort garnies dé branchés & de
i, feuilles, lui méritent une place diftinguée. C'eft
fur le bord des maffifs & ifolée le long des allées ,
qu’il convient de la placer. Elle ne s’élève pas ordinairement
à plus de quinze à vingt pieds. La
greffe fur' épine eft le moyen le plus ordinaire de
la multiplier, & il fuffit aux befoins du commerce.
La dernière efpèce'eft naturelle aux montagnes
élevées. On l’appelle quelquefois alizier du Mont-
; d'Or j parce qu’elle a été trouvée dans cette partie
de l’Auvergne. On la cultive, beaucoup dans les
pépinières des environs de Paris, où on la multiplie
de graines, dont elle donne abondamment, & par
greffe fur l’ épine. Son beau vert-foncé & fon
!/ peu de hauteur (trois à quatre pieds au plus) la
i rendent propre à fervir à l’ornement des jardins*
payfagers, ou on la voit en effet fouvent ifolée
jj .dans les corbeilles de terre de bruyère ou le long
des allées.
Voyez, pour le furplus,aux mots Poirier,
Pommier, Néflier & Sorbier.
Alizier. Le Micocoulier porte quelquefois
ce nom dans le midi de la France.
ALKARAZAS. Les habitans de l’Efpagne méridionale
&, de l’ Afrique feptentrionale donnent
■ ce nom à des vafes peu épais, de médiocre grandeur,
formés d’argile fablonneufe & peu cuite,
dans lefquels ils mettent l’eau deftinée à leur boiffon,
pour la rafraîchir par l ’expofition de ces vafes
au foleiL,
; Cette fingulière propriété des alkarazas ne tient
pas à la nature de l’argile dont ils font compofés,
.comme on le croit communément, mais à la
petite quantité d’eau qui tranffude par leurs pores,
& qui, pour fe transformer en vapeur, enlève
du calorique à la portion reftée dans l’ intérieur.
On peut produire le même effet avec des vafes de
métal fort minces, qu’ on entoure de linges imbibés
d’eau, & encore mieux d’ alchool.
Il feroit fort à defirer que les cultivateurs qui
font ufage de l’eau de rivière ou de marre fuflehc
pourvus à’alkarazas pendant la moiffon , car la
grande chaleur de la faifon & les travaux forcés
qu’ ils exécutent alors, leur caufent fouvent des
fièvres bilieufes, des coups de fang & autres maladies
dont ils fe garantiroient par le moyen d’une
boiffon fraîche, légèrement aiguifée de vinaigre.
Partout on peut fabriquer des alkarazas & les ;
vendre au meilleur marché poffible, c’eft-à-dire,
trois à quatre fous au plus , puifque , pour eux ,
l’argile la plus commune eft la meilleure. Il faut
leur donner la forme élevée & le diamètre des
pots à l’eau ordinaires. On dit que, pour les rendre
„plus poreux, on fait entrer dans cette argile, au
moment où on la met fur le'tour, quelques pincées
de fel dont les grains laiffent,en fondant, un plus
grand nombre de vides dans les parois du vafe.
ALKER. Synonyme d’ALGUE ou de Varec.
ALKITRAN. Réfine du C èdre du Liban.
ALKOOL. Voyez Alchool.
ALLAHONDA. Nom de pays d’ une G r en a -
dille de Ceylan.
A L L A I T E M E N T . ( Médecine vétérinaire. )
Cette fonction des femelles des animaux domef-
tiques donnant lieu à quelques accidens, il eft
bon que j ’en dife un mot.
Quelquefois le pis fe durcit & devient douloureux
: il faut alors retirer le nourriffon , traire
la mère avec le plus de précautions poflîble, &
mettre fur. la partie un cataplafme émollient,
qu’on renouvelle tous les jours. En même temps
on donne des lavetnens, une nourriture ràfraî-
chiffante & une boiffon nitrée.
Dans quelques cantons on ne laiffe jamais teter
les jeunes animaux. Cette pratique contre nature
n’eft pas dans le cas d'être approuvée, car il eft
de fait que plus les petits confomment de lait
dans les premiers jours de lèur vie , & plus ils
deviennent forts. Cependant on ne peut fe difpen-
fer d’allaiter artificiellement ceux de ces petits
dont la mère eft morte, dort la mère n'a pas de
! . la it, dont la mère repouffe les approches, & c .
Dans ce cas on les accoutume à boire dans un
vafe, en leur mettant là tête dans ce vafe & le
doigt dans la bouche. On attache auffi au fond
du vafe un tampon de toile figuré comme un
p is q u 'o n appelle la poupée, qu’ils s’accoutument
à teter.
Généralement les animaux domeftiques refu-
fent de donner à teter à d’autres, petits, qu’aux