
Bien fouvent, dans ma jeuneffe, j’ai obfervé les '
maffacres par les larves de la coccinelle à cinq points,
à fept points, à neuf points, à douft points , à deux
puftules, & autres, des pucerons des arbres trûi-
tiers. Ils étoient des plus rapides & des plus
éten d u s,c ’eft-à-dire, qu’ une larve fixée fur une
branche où il y avoir un grind nombre de pucerons
, tu oit & fuçoiten peu de minutes tous ceux
qui étoient à portée de fa bouche , qui peut s’a-
Jonger de près de deux lignes } après quoi elle fe
repofoit, changeoit de place , pour-recommencer
au bout de quelque temps.
Je n’ai pas eu occafion de remarquer les attaques
de ces larves fur les cochenilles ; mais il pareil
qu’ ils font egalement très-confidérables.
La coccinelle du càétier nuit beaucoup à la récolte
de la cochenille, fi on en juge pai le nombre
d’individus defléchés qui nous arrivent avec elle.
C O C C O C 1PSILON. Synonyme de Cocipsile.
ÇOC CODÉ Ë . Coccodea.Genre de plantes delà
famille des algues, qui paroît être formé fur des fila-
mens déforganifés de Bysses & d’OcciLLAiR&s.
COCCOLOBIS. Synonyme de Coccoloba.
Voye\ Raisinier.
CODARI. Codarium. Arbre de Guinée qui a été
long-temps confondu avec le Dial-i , mais qu’on
a reconnu devoir former un genre particulier dans
la diandrie monogynie.
CODIGI. Plante herbacée du Malabar, qui pa-
roït devoir confticuer'un genre dans la triandrie
monogynie.
il ne fe cultive pas en Europe.
CODION. Codion. Genre de plantes de la famille
des algues, feétion des conterves, qui paroît
avoir de grands rapports avec les Batracho-
SPF.RMES.
CODRE. C’ eft , dans le Médoc, une baguette
de châtaignier propre à faire des cercles.
CCENOPTÈRE. Coenopteris. Genre de fougères
qui ne diffère pas de celui appelé Darée & My -
RIOrHEQUE.
ÇOICHER. Ce mot s’applique, dans le département
des Ardennes, aux Labours d’autoinne
des terres deftinées à recevoir des Mars. .
C O IG N A S S IE R . Cydonia. Genre de plantes
réuni aux Poiriers & aux Pommiers par Linn.
æus, mais qui poilède des caractères fufEfins
pour en être difiingué. Il fe rapproche aufti des
Néfliers , des Alisiers & des Sorbiers.
Efplccs.
j. Le Coignassier commun,
Cydonia vulgaûs. Perf. Du midi de l’ Europe..
•
2. Le Coignassier de la Chine. :
Cydonia fin enjîs. Thouin T; De la Chine.. .
3. Le C oignassier du Japon.
Cydonia japonica. Andrews. f) Du Japon,
4. Le C oignassier lobé.
Cydonia hbaia. Bofc. T? De l’Amérique fep-
tentrionaîe.
Culture.
Le coignajfier commun eft un petit arbre qui
aime la cnaleur & l’humidité. Son tronc eft rarement
droit} fes branches font toujours tombantes}
Tes fleurs allez grandes & fes fruits gros , pyri-
formes, jaunes, cotonneux à leur furface, ont
une chair acide & odorante.
On cultive le coignajfier & pour fes fruits &
pour fervir de fujet à la greffe des variétés de poiriers
qu’on defire tenir bas, ou dont on veut accélérer
1 époque de la nfife à fruit. Il faut .donc que
je le confidère fous ces deux rapports.
Les variétés Aücoignajfierfont allez nombreufes }
cependant on n’ en cite que trois dans les jardins
de Paris : l’une, fort remarquable par la grandeur
de toutes fes parties, laquelle poùtroit être conh-
! dérée comme une efpèce, fi véritablement elle retrouve
fauvage, eft le coignajfier du Portugal, qu’on
devroit feule cultiver, tant elle l’emporte, fur les
autres parla groffeur & la bonté de fon fruitymême
pour la facilité de fa multiplication. Les deux autres
, à peine diftinétes, le coignajfier pomme ou v
mâle , ou dont le fruit eft rond & la peau grife 5 le
coignajfierpoire ou femelle, ou dont le fruit eft ovale
& la peau fauve.
Pallas rapporte qu’ il y a en Crimée, outre la
nôtre, une variété de coings .qui mûrit en été , &
une autre dont la chair n’eft point acerbe & fe
mange crue.
Ce n’eft que dans îes parties méridionales de
l’Europe que le coignajfier. pouife avec vigueur &
donne des fruits pourvus de tout le parfum qui
leur eft propre. Dans le climat de Paris il cr'aintles
fortes gelées de l'hiver, & pour peu que l’été foit
froid & humide, fes fruits n’arrivenupas à maturité.
Dans ce dernier climat il doit être planté à
une expofition chaude & dans un terrain peu fertile
, léger & frais, fes fruits n'étant jamais mangeables
à celle du nord & dans un fol fort ment
lumé , où l’arbre pouffe trop de branches & de
feuilles.
La durée de la vie des coignajfiers eft de plaideurs
fièeles, mais leur croifl'ance eft lente à 1 excès,
c’eft-à-dire, autant & plus peut-être que celle
de l’ alifier.
Le bois du coignajfier diffère peu de celui de ce
dernier arbre., par fon liant & fa contexture} mais
on n’en fait ufage que pour le feu, n’étant jamais
’ d’un allez fort échantillon pour être employé dans
les arts.
Il eft tfèi-rare qu’ on affujettiffe le ccign.’Jficrïh
taille} feulement dans les pépinières, on le forme
en le taillant en crochet dans fes premières années,
& en arrêtant, à fix à huit pieds* fa croilfance en
hiuteiir. Cependant on doit le debarrafler des j
hranches chiffonnes & des branches gourmandes,
qu'il pouffe quelquefois pendant toute la durée de
b L a cueille des coings fe fait le plus tard poflible,
parce qu'ils fe confervent fur l'arbre mieux qu'ail-
Hirs. On attend ordinairement aptes les pre-
tnièrés gelées, dans le climat de Paris. Ceux du
coi en a fier de Portugal ne tombent jamais.
Les coings cueillis fe confervent , commé les
autres fruits, dans des fruitiers dont l’air fe renouvelle
peu, & où la lumière pénètre en petite quantité}
mais comme leur odeur eft très-jorte,qu'elle
porte à la tête , il faut n’y entrer qu’avec précaution,
c’eft-à-dire, après avoir, au préalable, lailfé
la poite overte pendant quelque temps.
Au refte , on a peu d'intérêt à conferver les
coings, attendu qu’ils fe gâtent facilement &
placent crus & cuits à fort peu de personnes, à
ràifon de leur odeur & de leur faveur. Il faut donc
les employer de fuite à confectionner des confitures
des gelées, des pâtes molles , marmelades, des
pâtes fecheSjCor/g/wc, des liqueurs de table, & c . & c.
On les emploie auflVjen médecine comme aftringens.
A mon avis, les coings du midi de la France ont
trop d’odeur, mais ils ont la chair plus agréable
que ceux des environs de Paris, qui font acerbes
au plus haut degré, & qui ne font bons qu’ à donner
H plus mauvaife opinion de ce Emit.
Rarement on greffe le coignajfier fur lui-même ou
fur poirier, néflier & autres arbres de la même famille
, parce qu'on gagne peu à; le faire , fe mul-,
tipüant avec la plus grande ' facilité & la plus
grande rapidité , de rejetons de marcottes, de
boutures, de racines. Par la même raifôn on fème
rarement fes graines, qui font cinq ans à donner
un arbre qu'on a en trois ans par un des moyens
précités.
Les effets du contrafte du p o r t , des feuilles,
des fleurs & des fruits du coignajfier, doivent le
faire entrer dans la compofition des jardins payfa-
gers , foit-en buiffbn, loit en tig e , foit en avant
des maflifs, foir.ifplé au milieu dts gazons, fur le
bord des eaux. Il eft très - prppre , difpofé en. pâli
(fade, à cacher un mur, une.fofîe à fumier, &c.
Celui de Portugal, furtout, s’ y fait diftinguer par
la couleur foncée de fes feuilles. On en forme de
très-bonnes haies lurfqu’on le dirige convenable-
riientv ' "
Pour peu que le coignajfier foit dans.un teravin
qui lui convienne •& que fës racines foient blef-
feespar les labours, il pouffe une grande quantité
de rejetons qui, levés & féparés , fourniffent bien
plus de fujets qu’ il n’en eft demandé pour les be-
foins ordinaires des jardins.
Lorfquon couche un rameaü de coignajfier, au
printemps, il prend, ainfi que toutes fes ramilles,
des racines dans l ’année } de forte qu’on a , l’hiver
fuivant, autant de pieds qu’ il y avoit de ces ramilles
en terre j mais quand on couche une bçqnche,
elle eft quelquefois deux ans &r p’ us avant de
s’enraciner, ce qui fait qu’on repoufle ce moyen.
Le moyen de multiplication par les rameaux,
tout facile & certain qu’ il foit, n’eft: pas celui qu'on
préfère dans les grandes pépinières, parce que fes
productions ayant fouffert de la courbure du rameau,
ne font ni auffi groffes ni auffi droites que
celles provenant d’un pied coupé rez-terre & couvert
de terre. Ce font les Mères de cette forte
qu’on voit dans toutes celles des environs de
Paris, & elles fourniffent immenfémenc.
Placées dans un. fol léger & frais, les boutures
faites an printemps de l’année précédente avec une
pouffe portant un talon d? bois de deux ans, manquent
rarement de prendre racine. On fait ufage
de ce moyen, lorfqu’ on n’ a point de mères pour
faire dès marcottes.
La multiplication par racines eft peu ufitée.
J’ai annoncé plushautquec’étoit principalement
pour fournir des fujets propres à rendre plus petites
les diverfes variétés de poiriers ou accélérer l’ époque
de la mife à fruit de ces variétés , qu’on rnuiti-
plioit autant le coignajfier dans les pépinières ; mais
il eft quelques variétés qui ne fe prêtent pas à nos
vues à cet égard, telles que la falviati, le bon-
chrétien d‘été' mufqué, la poire d‘oeuf, Vangleterre , la
bergamoue fylvange , le bet^i d* Hé r i, la bergamotte
i <£Angleterre, la ja!oufie3hrouJfeline, le betfi de Quef-
noi, la mervciie d’ hiver, le fr an fois , la poire de
livre, & c . Il en eft quelques autres qui rëufliffetic
dans les bons terrains, & manquent conftamment
I dans les mauvais. On peut au refte échapper à cec
1 inconvénient, en greffant d ’abord du beuré ou de la
virgou'eufe, qui y réuffiffène à merveille , & à placer
fur leur pouffe les variétés fufnommées.
La greffe en fen^e fur le coignajfier manque fou-
vent, parce que fon bois fe refferre & fait fauter
le rameau. En conféquence, c’ eft celle en écuflbn
quon emploie pr fqu’exciufivement.
Les càufes qui font que le coignajfier eft fi précieux
pour les cultivateurs , qui Veulent avoir des
productions anticipées, c’ eft , d’abord , qu’il eft
plus p e tit, & par conféquent a moins de racines
que le poirier ; enfui t e , que fa fève eft de nature
affez différence, pour que les greffes de ce dernier
arbre fouff ent d’ être forcées de s’en nourrir,
& que toutes les plantes qui fouffrent fe hâtent
dé fructifier.
Le coignajfiur de Portugal, quoique plus vigoureux
que le commun , remplit cependant auffi bien
que lui l’objet qu’ on a en vue, & mérite la préférence
par la raifon que je vais dire.
Aujourd’hui, prefque toutes Es mères de coignajfiers
des environs de Paris-, furtopt de la va-»
riété à peau fauve, font inteftées de la maladie
organique appelée brûlure, de forte que les arbres
qu’on greffe fur les fujets qu’elles fourniffent ,
donnent, 5 : , de plus, en très-petit nombre, des
fruits petits , difformes, fans g o û t , même
amers, & qu’ils durent peu d'années. On reconnoïc
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