
roient des branches qui rivalifent de groffeür avec
celle qui eft la plus directe 5 alors on les couperoit
.à quelque diftance du tronc, à deux ou crois pouces,
par exemple. Par cette opération, qui reporte dans
la tige la plus droite la fève qui en étoit déviée,
on accélère fingulièrement le groffiffement de ce
tronc. Vvyei T aille en crochet.
Tout buis coupé eft expofé à fe fendre, & lorf-
qu’il l’eft pendant qu'il eft en végétation, il fe fend
bien plus. On diminue les effets de ce grave inconvénient
en le depofafit, immédiatement après
qu’il eft coupé, dans une cave obfcure pendant
trois, quatre & cinq ans, après quoi on le débar-
raffe de fon aubier & on le garde dans des magasins
également obfcurs, jufqu’au moment de fon
emploi.
Souvent aufli on fait tremper le buis dans Peau .
foit froide, foit chaude, pour l’empêcher de fe
fendre ou de fe déjeter, & cette opération remplit
prefque toujours fon objet.
Le bois de buis eft jaune , d’ un grain très-fin,
fufceptible du plus beau poli. Il pèfe vert 80 liv.
7 onces, 8c fe c , 68 iiv. 12 onces 2 gros le pied
cubé.
Le bu/s de Mahon croît naturellement dans les
-îles Baléares, &r probablement fur la côte d’Ef-
pagne qui en eft voifine , car il vient de Cadix un
^«wd’un jaune plus v if qui en provient fans doute,
& les îles Baléares ne font pas affez étendues
pour le fournir feules au commerce. Ce buis fe dif-
tingue du commun par fes feuilles plus grandes 8c
plus roides, par fes rameaux toujours érigés , 8c
parce qu’il craint beaucoup plus les gelées du climat
de Paris, où on le cultive beaucoup depuis
une quarantaine d’années. Ses effets dans les jardins
payfagers ne font pas fi agréables que ceux de celui
dont il vient d’ être queftion : auffi fe contente-t-on
d’y en planter quelques pieds. On le multiplie pref-
qu’exclufivement de boutures faites dans des pots
fur couche & fous châlfis, boutures qui s’enracinent
dans les deux premiers mois, & qu’on peut
repiquer, à cette époque, dans d’autres pots qu’on
rentre dans l'orangerie aux approches de l'hiver.
C e n’eft qu’à leur troifième année qu’on doit ha-
farder de mettre ces pieds en pleine terre.
Comme cette efpèce paroît croître plus rapidement
& s’élever davantage que le buis commun, il
feroit probablement d’un grand intérêt national
d’ en entreprendre la culture fur les côtes fran-
.çaifes de la Méditerranée, où il profpéreroit fans
doute.
B U I S S O N ( Arbres en ). C ’eft ainfi que les
jardiniers appellent les arbres à fruits dont la tige'eft
baffe & dont les branches font difpofées par la
taille, de manière à repréfenter un entonnoir.
Les Poiriers & les Pommiers d’abord , puis
les A bricotiers , font ceux qui fe prêtent le
mieux à cette difpofition.
On donne le nom d’ARBRES vases & d’ARBRES
gobelets à des formes qui different peu
de celles-ci, 8c qui fe dirigent de même da .s toute
la durée de leur exiftence.
Nos pères faifoient un grand cas des arbres en
buijfon, 8c les vieux jardins en font encore garnis ;
niais comme ils tiennent beaucoup de place , donnent
beaucoup d’ombre, offrent beaucoup de difficultés
dans leur raille & font peu agréables à
l 'oe i l , quand ils font trop rapprochés dans les
carrés, on les remplace prefque partout aujourd’hui
par des demi-tiges à tête'naturelle ou peu
altérée, par des Quenouilles, des Pyramides,
des Nains. Cela eft fâcheux, parce qu’ ils font
très-produCtifs.
Quoi qu’ il en fo i t , il m’ eft indifpenfable de
donner ici les règles de la première formation des
arbres en buijfon, & de la taille qu’ ils exigent lorf*
qu’ ils font formés.
Pour difpofer un arbre à cette forme, on
choifit, dans la pépinière, les fujets greffés depuis
deux ans , foit à quelques pouces, foit à quelques
pieds de terre, félon l'objet qu’ on a en vue, donc
la pouffe eft la plus vigoureufe; on en coupe la
tige à cinq ou fix yeux au-deffus de la greffe ; l’année
fuivante ces yeux ont pouffé autant de bourgeons,
dont on ne conferve que quatre ou cinq, en
fupprimant le plus bas ou le plus haut félon la difpofition
des autres. Ces bourgeons tenus écartés
du tronc, & les uns des autres, au moyen d’un cercle
de bois, devenus branches, après avoir é té , l’hiver
fuivant, taillés fur deux yeux, donnent huit ou dix
bourgeons également écartés du tronc, & entr’eux,
par un fécond cercle plus grand que le premier,
& ils font également taillés à deux yeux l’hiver
d’après, ce qui donne feize ou vingt bourgeons
qu’ on foumet aux mêmes opérations , après quoi
l’arbre n’ a plus befoin que des tailles annuelles,
parfaitement analogues à celles qui fe donnent aux
Espaliers , Pyramides , & c . Arrivé à ce point
on ne conferve les cercles, & principalement le
dernier, que pour affurer la confiance de la direction
forcée des branches.
Tous ces cercles font fucceffivement attachés
à des pieux fichés en terre, d’autant plus loin du
tronc qu’on veut donner au buijfon une plus grande
ouverture. Cette ouverture varie félon le terrain,
fuivant l'efpèce ou la variété , ainfi que fuivant lé
fujet. Ainfi, elle eft plus grande dans les bons terrains,
pour les poiriers en général, pour ceux qui
font greffés fur franc.
Les attaches des jeunes branches à ces cercles
doivent n’ être pas affez ferrées pour les étrangler.
Lorfqu’ on eft obligé de leur donner une diredion
trop forcée , on les garantit de 1’aCiion de ces attaches
au moyen d’un tampon de moufle.
Pendant les quatre années on donne un fort
labour d’hiver 8c deux d’ été , au terrain où ces
arbres font plantés.
Mais il ne fuffit pas, les deux dernières de ces
années, de rapprocher les nouvelles pouffes, ilfaut J
encore tailler celles qui fe font développées fur les
quatre ou cinq, ainfi que fur les huit ou dix premières
branches, & c’ eft cette taille, qui demandé
je plus de méthode, qu'il eft le plus difficile de
bien exécuter. En effet » trop fupprimer de branches,
affoiblit le pied 5 trop en laiffer, l’embarraffe
& le rend diffus. Pour fe guider & avoir fureté dans
fa détermination , il faut confidérer d’abord qu’ il
ne doit point refter de branches en dedans de l’entonnoir,
& que celles confervées en dehors &
dans l’intervalle des mères, doivent être également
efpacées & refter toujours foibles.
On taille les nouvelles pouffes des mères-branches
à deux, trois ou quatre yeux , fuivant la foi-
bleffe ou la force de l’arbre, toujours le dernier
oeil en dehors, à l’effet d’augmenter d’autant l’ouverture
du buijfon.
Dans le cas où une des branches-mères menace-
roit de périr par fuite de la pouffe d’ un Gourmand
(yoyei ce mot), on tailleroit fur ce gourmand
8c on fupprimeroit la branche-mère.
Il eft avantageux d’ÉBOUTONNER pendant
l’hiver les arbres en buijfon, pour éviter de les
Ébourgeonner trop lévèrement en été, cette
dernière opération affoibliffant plus les arbres que
la première.
Enfin, je le répète, il faut toujours tendre à
conferver aux branches-mères la fupériorité de
groffeür, & à mettre le plus d’égalité poffible
dans les diflances de toutes les autres.
Chaque année on taille l’extrémité des branches-
mères à deux yeu x, afin qu’ elles fe fourchent
fans ceffe, ■ 7
En général, il eft fort difficile d’efpérer conferver
aux arbres en buijfon une régularité parfaite ,
mais .on doit s ’efforcer de le faire. Les jardiniers
qui les arrêtent à fix ou huit pieds du point de départ
des mères-branches, ne font qu’accélérer fa
détérioration. Duffent-ils s’élever jufqu’à vingt
pieds, il faut les tailler de même tant qu’ils ont
affez de force pour le fupporter.
On trouvera ce qui manque à cet article, à ceux
des arbres qui font dans le cas d’être difpofés en
buijfon, ainfi qu’ à ceux T a il l e , E spalier,
Contr’ espalier', Pyramide & Quenouille.
B U L B IN E . Nom ancien des Jacinthes A
toupet. & a grappe, qui a été. appliqué par
Linnæus à des plantes du genre Anthéric , &
par Gærtner à une C rinolf. qui conftitue aujourd'hui
le genre C ryptanthe.
BULBOCHÈTE. Bulbocheta. Genre de plantes
qu’a établi Agardhpour féparer la C onferve sé-
tigère des autres.
B U L L IA R D E . Bulliarda. Genre établi par
Necker, mais qui rentre dans celui appelé Xy lopie.
BUMÉLIE. Bumelia, Genre de plantes de la
pentandrie monogynie & de la famille des hilo-
fpermes, établi aux dépens des A r gans, ainfi
que des C aimitiers, & qui raffemble quatorze
efpèces, dont quatre fe cultivent- dans nos ferres
ou dans nos orangeries.
Efpèces.
1. La Buméli-e noire.
Bumelia nigra. Swartz. T} Dé la- Jamaïque.
2. La Bumélie pâle.
Bumelia pallida. Swartz. T> De la Jamaïque.
3. La Bumélie à feuilles obtufes.
Bumelia retufa. Swartz. De la Jamaïque.
4. La Bumélie très-fétide.
Bumelia foetidijjima. Swartz. f) De Saint-Db--
mingue.
j . La Bumélie à feuilles de faule.
Bumelia faliàfolia, Swartz. f) De la Jamaïque.-
6. La Bumélie des montagnes.
Bumelia momana. Swartz. T? De la Jamaïque..
7. La Bumelie nerveufe.
Bumelia ne'vofa. Vahl. 1} De Cayenne.
8. La Bumélie lycioïde.
Bumelia lycioïdes. Mich. f) De Caroline.
9. La Bumélie foyeufe.
Bumelia tenax. Mich. De Caroline.
10. La Bumélie lanugineufe.
Bumelia lanuginofa. Mich. ï) De Caroline.
1 1 . La Bumélie réclinée.
Bumelia reclinata. Mich. T) De Caroline. I
12. La Bumélie pentagone.
Bumelia pentagona. Swartz. 1? De la Jamaïque.
13. La Bumélie à feuilles rondes.
Bumelia rotundifolia.S'w artz Delà Jamaïque.
14. La Bumélie à feuilles en coin.
Bumelia cuneata. Swartz. T) De la Jamaïque.
Culture,.
Les efpèces que nous poffédons dans nos écoles
de botanique & dans les collections de nos amateurs,
font les 8e., 9e. , 10e. & 1 1 e,
La bumélie lycioïde paffe en pleine terre, à une
bonne expofition , les hivers ordinaires du climat
de Paris, mais elle eft frappée par les fortes gelées
; en conféquence il eft prudent de la tenir
dans l’orangerie pendant cette faifon. G’ eft un
arbufte de dix à douze pieds de haut, dont l’écorce
laiffe fluer, lorfqu’on l’entame, un fuc laiteux,
dont les fleurs exhalent une odeur très-
fuave 8c dont les rameaux font épineux, très-nombreux
, extrêmement difficiles à caffer. On en fait
en Caroline, fon pays natal, où je l’ai obfervé ,
des haies impénétrables aux animaux & même aux
hommes dépourvus d’ififtrumens tranchans. Son
introduction, pour cet objet, dans le midi de la
France, feroit une acquisition fort importante;
-mais quelque nombreux qu’aient été les envois
de fes graines par Michaux père & fils, & leur
[ diftribution par mon prédéceffeur ou par moi, il