
les jours de gelée e x cep tés. Il eft bon de p référer
la fin de l’autofnne p o u r îes terrains fecs & lé g e rs,
8c ie com m encem ent du printem ps p o ur ceux h u m
ides & argileux.
L e m ode de levée & de p’antatiôn du plant des-'
arbres fruitiers , ne diffère pas de celui des arbres
fareftiers ci-de {Tus indiqués..
U n labour & deux ou trois binages font donnés
chaque année au plant repris.
L ’h iv er fuivant on rem place les pieds man-
quans , & fix m o b plus ta rd on greffe le to u t à
deux pouces de te r r e , à oe il dorm ant.
Il eft des pépinières*où on réferve les pieds les
plus d roits & les plus vigoureux , p o u r les laiffer
m o n te r, en les taillant en c ro c h e t, 8c en faire ce
q u ’on appelle des égrains ou aigrins ,'c*eft-a-dire ,
d es a rb re s' q u ’on ne greffe qu’à fix à h u it a n s ,
p o u r qu’ils p rennent un bel em pâtem ent de ra cines
& qu’ils puiffent form er des arbres de plein
v en t de la plus grande taiile. S ouvent ces égrains .
fe v e n d e n t, à trois ou quatre a n s, plus cher que
les arbres greffés de m êm e âge.
L es greffes font délainées au com m encem ent de
T h iv e r ,.f i leur é ta t l’ex ig e. A u p rin te m p s ,. on
coupe la tê te de tous les pieds où elles font en bon
é ta t, & , o u on greffe à oe il pouffant pu en fente
ceux d o n t l’oe ile f t é te in t, ou o n a tte n d a l’auto
m n e p o ur le faire de nouveau à oe il dorm ant.
L a greffe en fen te réuffit m ieux fur quelques
v ariétés que celle en écuffon ; pour d ’a u tre s , il
fa u t p référer la greffe en écuffon à oe il pouffant, à
celle en écuffon à oe il dorm ant. J’a i indiqué ces
anom alies aux articles defdites variétés.
A u m ilieu d e l’é té , à deux o u trois re p rîfe s, &
en laiffant p our le d ern ier le fupérieur à la greffe ,
c e qu’on appelle A m u s e r l a s è v e (voyeç ce
m o t),o n fupprim e les bo urgeo n s nés fu r le iu jet,
b o urgeo n s q u i,s’ils reftoient,affam eroient celui de
la greffe. Q u elque tem p s après , ce d ern ier eft
a tta c h é , avec du jonc ou de la p aille , a l’o nglet
du fu je t, à cet effet laiffé fo rt lo n g , ou à un T u t
e u r . yoyeç ce m ot.
Je p ré fè re em ployer dqs tu te u rs , qui redreffent
en m êm e tem ps le b o urgeo n s’il eft irré g u lie r,
p arce que des arb res m al faits font d e peu de
v e n te . 9
L o rfqu ’une greffe pouffe tro p de bourgeons latérau
x , on caffe la p o in te à ces d e rn ie rs, pour
fo u rn ir au term inal les m oyens de s'alonger.
L ’h iv er fuivant on co u pe l’o n glet très-près &
en oppofition avec la greffe, & on taille fes rameaux
en c ro ch et.
Les arbres font dans le cas d’ê tre extraits de la
pépinière à leur troifièm e ou q u atrièm e année.
C om m e il faut a v o ir, dans les environs des
grandes v ille s, plus de po iriers greffés fur C o g
n a s s i e r & d e pom m iers greffes fur P a r a d i s ,
q u e de greffés fur fra n c , il dev ien t indifperfùjole
d ’avoir des M è r e s , p o ur s’en fournir en fuffifante
q u antité. J ’âi indiqué à ces. m ots le.s moyens à
em ployer pour arriver à ce réfulrat.
L e plant p ro d u it pa r c e s mè res fe p la n te , fe
•greffe & fe co n d u it com m e c e lu i v en u d e pépins•
c ep en d a n t les- coen a ffie r s fo n t e x p o fes aux atte
in te s dès fo r te s g e lé e s de l’ h iv e r , & il eft pril, i
d en t d e les en g a ran tir , en b u ta n t les mères & les !
p ied s greffés . K o y e - Bu t a g e .
Les arbres deftinés à relier nains , ou à devenir !
•des efp aliers, d e s- co n tr’e fp aliers, d e s, buif-
fo n s , Src. , font coupés à deux ou trois yeux au-
deffus d e la greffe, p o ur leur faire pouffer des
b ranches latérales, auxquelles on rie touche pas.
C eux deftinés à form er d< s tig e s, des demi-
tiges , des p y ram id es, des quenouilles font taillés
en c r o c h e t, com m e il a é té indiqué plus.haut. j
G énéralem ent on cfait délire r vendre les arbres' ■
fruitiers à pépins au b o ut de trois à quatre a ïs ;
mais il eft des prèp riétaires qui i e veulent les
acheter que lorfqu’ils ont le double de cet âg e, &
il fau t en réferver p o ur e u x , fauf à les leur faire
payer en eonféquence.
U n e infernale m aladie organique attaque fou-
vent tes poiriers 8c quelquefois les pom m iers, 15c
fe propage de la greffe au fujet & du fujet à la
greffe : il fau t donc faire une extrêm e attention
au choix des greffes , & d étru ire fans miféricorde '
les fujets qui en in d iq u en t l’exiftence. C ’eft la
B r u l u r e . (Voyei ce m o t*) C e fonr principalem
ent les cognaftièrs qui en font affrétés. J’en ai
vu auffi fauvent fur. les p a ra d is, & même quelquefois
fur les francs.
Les arbres fruitiers à noyaux , o u tre les foins
généraux ci deffus , en exigent en core qui leur
font pro p res. A infi, il faut néceffairem ent ftrati-
•fier les am andes, pour é v ite r qu’elles perdent.leur
facu lté germ inative. Il eft bon de ne les planter
qu’après leur g e rm in atio n , pour p o uvoir pincer
leur p iv o t. L’in té rêt exige de les p lan ter à dif*
tance re q u ife , p our ne pas re lev er le plant qui
en p roviendra. Ainfi , ce plant p eu t ê tre greffé
en écuffon à oe il d o rm a n t, l’autom ne de la prem
ière année } ce qui eft un avantage im portant,
puifqu’il devient m archand dès ,1a fin de la fécondé.
La greffe en fen te réufftt rarem ent fur l’amand
ier : en eo n fé q u e n c e , c’eft to u jo u rs cellë en
fente à oe il dorm ant qu’on pratique dans lesgrandes
pépinières.
E n g én éral, to u s les pieds qui o n t é té greffes
plus de deux fois fans fu c c è s, dans une pépinière
jaloufe de fâ ré p u ta tio n , do iv ent ê tre arrachés &
plantés dans les m affifs, parce q u e , la greffe réuf*
fiffant une troifièm e, ils fe ro n t rarem ent de beaux
arbres. •’
L e p êch er fe greffe auffi très-fréquem m ent fur
le p ru n ie r, parce que ce d ern ier fe plaît mieux
que le prem ier dans les terrains argileux & humides
; to u tes fes variétés ne la reçoivent pas ega-
■ lement
lement bien ; le p e tit dam as eft la m eilleure. J ’ai
donné fur c e t o b jet des indications éten d u es , aux
articles P ê c h e r , P r u n i e r & G r e f f e .
L’abricotier fe g riffe plus fréquem m ent fur
prunier que fur am andier Q uelques unes d e fes
variétés fe rep ro d uifen t de noyaux.: R arem ent on
greffe des fujets provenant de ces n o y a u x , à raifon
de la len teu r de leu r croiffance.
On m ultiplie auffi béaucoup les pruniers par les
rejetons , qu’ils pouffent d e leurs racines fou-
vent en très-grande abondance j mais les arbres
qui proviennent de ces rejetons font plus fujets
à tracer & à en co n n er que ceux venus de
noyaux, & par conléqiient p o rte n t m oins de
fruits & v ivent moins long-tem ps. Il faut d o n c ,
autant que p o flib le, é v ite r d’en faire ufag'e, & en
eonféquence avoir quelques pieds de c e rife tte ,
de petit d am as, de S a in t-Ju lie n , variétés préférées
pour en femer- les n o yau x , &c par là o b te nir
du plant. Foyei P r u n i e r .
U y a deux espèces dans les cerifiers : celle de
nos b o is, appelée merijier, d o n t la grandeur eft
confidérable, & d o n t là chair du fru it eft douce
& dure} celle d ’A fie , type de nos- griotti ers, qui
s’élève bien m o in s, 8<r d o n t la chair du fru it eft
aigre & m olle. Elles fe greffent réciproquem ent
l’une fur l’au tre ; mais dans les pépinières,, les
amandes de la fécondé é tan t prefque toujours in fertiles,
on les greffe fur le m erifier,& fur le ma-
kaîeb, a u tre efpèee plus p e tite , qui a la p ro p rié té
de cro ître dans les terrains les plus arides. Voyei
Ceri sier.
On greffe très-fréq uem m en t le çerifier fur le
mertfier, en fen te 8e à fix à h u it pieds du fol, pour
en faire des pleins vents de h au te fîaiure.
Pépinière d*arbres <P agrément*
Les travaux qu’exige cette pépinière font bien
plus m ultipliés & bien plus favans que ceux des
deux p récédentes fo rtes, parce q u ’ils s’ex ercen t fur
près de deux m ille efpècès, indigènes ou exotiques,
provenant d e te rra in s, de clim ats d ifféren s, d e mandant
chacune-une cu ltu re p a rticu liè re , & que
(ouvéfit le pépiniérifte eft obligé de p ro céder par
des analogies trom peufes lorfqu’il re ç o it une ef-
pèce 'nouvelle. Auffi les dépenfes font-elles plus
confidérables & les bénéfices plus grands.
11 eft r.éceffaire q u ’une pépinière d’arbres d’agrément
fait en to u rée de m urs é lev és; q u ’en o u tre
fi y ait dans fom in té rie u r des pa!i(fades d ’arbres.
Les a b ris ,.fa it du *n o rd , fa it du m id i, fa it de
l oue^-> y f° nt indifpenfables. Les eaux y d o iv en t
etre abondantes , car le.s arrofem ens peuvent etr-e
fouvent très fréquens & très-abondans. Koyer
Ab r i & A r r o s e m e n t .
Au pied des m urs & c o n tre les pâliffades s’é ta-
baffent & de p etites planches polir les fêmis & les
Péici, des Arbres & 'Arbufies, *
r e p iq u a g e s , & de la rg e s p lan ch e s p o u r r e c e v o i r les
p lan tes d e t e r r e d e b ru y è r e fe t v a n t , fo i t de p o r te»
g r a in e , fa it de m è r e . Voyeç P l a t e -b a n d e . -
L e refte du terrain elt d iv ifé en carrés ou en'
lofange pour la p lantation des arbres & arbuftes
les m oins délicats.
A ujourd’hui il n ’eft plus poffible, vu les progrès
du g o ût p our les plantes é tra n g è re s, d e fe ciifpenfer
de jo in d re à un e pépinère d ’arbres d’agrém ent une
C o u c h e a c h â s s i s , une B â c h e , une O r a n g
e r i e 8c m êm e une S e r r e . Voye-^ces m ots.
. Les arbres & arbuftes cultivés dans nos pépi-'
ni'eres fe rangent n aturellem ent en fep t divifions
générales ; relativem ent au m ode d e leu r cu ltu re}
lavoir :
i° . C eu x du p a y s, q u i, com m e les frênes , les
érables'; les peupliers , les au b ép ines, lés ro -
fie rs, & c ., font deftinés à fervir d e fujets à "la
greffe des efpèces étrangères des m êm es 'genres
qui ne p o rte n t pas de graines en F rance , ou de
leurs propres v ariétés.
20. C eux des pays é tra n g e rs, depuis long-tem ps'
cultivés en E u ro p e , & qui ne dem andent pas des
foins b eaucoup plus nom breux , tels que les mar-
ro n ie rs, les ro biniers , les lila s, les fyringas.
3°. C eux qui nous fo n t venus de la S ibérie 8c
au tres contrées o rie n ta les, tels que les baguenau-
diers , les caragan *, les fp iré e s, & c.
4 0 . C eux dés . hautes m ontagnes de to u tes les
parties du M onde , qui dem andent de l’h um idité ,
de l’om bre & de la te rre de b ru y è re , c-’eft-à-diré,
les ro fa g e s, les kalm ies , les an d rom èd es, les a ire
lle s, les c le th ra s, &cc.
- 50. C eux des p arties m éridionales de l’E u ro p è
& de quelques au tres ' parties du M on le , qu i
gèlent quelquefois l’h iv e r, m ais-qui peuvent cep
en dan t fübfifter long-tem ps en pleine te rre dans
le clim at de P a ris, tels que les chênes v e r ts , l’o liv
ie r, le m y rte , le filaria, l’a rb o u fie r, & c.
6°. vG eux du Cap d e B onne-E fpérance , de là
N ou vêlle - H:o'l ! ande , du nord de là C h in e-& du
Ja p o n , & c. , qui d em andent de la te rre de b ru y è re
& de la chaleur. Dans leur nom bre fe tro u v e n t
les bru y ères , les p ro té e s, les banckfîes, les m é-
tro fid ero s, les m élàleiiqties, & c. O n les a b rité
l’h iv e r fous des bâches ou dans des ferres tein-
p érées.
7 0. C eux des pays in tertro p icau x , qui dem andent
la ferre chaude pendant l’hiver.
La c u ltu re des arb res des tro is prem ières d ivifions
diffère peu de celle des arbres fôreftiers.
Je l’ai in d iq u ée en détail aux articles qui leur font
confacrés. C elle des arbuftes fé fait lé plus fo u -
v en t par divihon des vieux pieds & par m arco ttes.
Il en eft qui gagnent à l’ê tre par le femis des graines
de l’un d’eux &r par la greffe des autres fur celui-
c i . V G a r a g a n ,
Je rappelle , à leur o ccnfio n, que ce n ’eft que
par le femis des graines qu’on o b tie n t de ro u -
■ velles v ariétés. A in fi, il fau t annuellem ent fem er
M m m m