
xons du Commet pour la terre des foffes. Celles de
ces v ig n e s qui font les moins bien foignées four-
niffenc de foibles récoltes, mais leur vin eft le
meilleur. On y a obfervé que le vin de pineau s’y
conferve aujourd’hui moins long-temps qu’autre-
fois, ce qu'on attribue à une culture trop parfaite.
Cette culture ne diffère pas de celle des v ig n e s
de la côte de Reims & de la Côte-d’or > ai n i je
n’en parlerai pas.
Les variétés les plus généralement cultivées ,
ceft-à-dire, qui font la bafe des vignobles, font :
le p in e a u n o i r , ou p l a n t f in ; le p in e a u b la n c , qui Ce
place de préférence fur les côtes les moins garnies
de terre ; le g a m e t , qui eft réclamé par les terres
fortes & humides des bas, & le t r o y e n , dont le
vin eft meilleur, après celui des pine'aux, mais
qui Couvent laiffe tomber (es grappes aux approches
de fa maturité. ■
Les autres variétés qui fe voient dans ce vigno-J
ble» font : les lo m b a r d s ro u g e & b l a n c , le c h a j f e la s de 1
Bar-lur-Aube , le f e r v i n i e n , le m e f lie r d o u x , fous-
le nom d' A u f c h ; le p in e a u g r i s , lous le nom de
b u r e a u ,* le f e r v in i e n ro u g e -c e n d r e 3 lous les noms de
C é r ig n y , de C k ê v i g n y , de f r o m e n t ê y variétés déjà
connues. J’y ai décrit, comme ne l'ayant pas. encore
cité j outre le t r o y e n , le p in e a u < £A i l l y ou
d 1 O r l é a n ' s , que je crois être le même que Y a u v e r -
n a t de ce dernier vignoble ; le d a m e r i , ou d am e r e t ,
Y a lb a n e , ou r a i f in à lo n g u e q ueue , fous-Variété de
chaffelas, le c h a r d o n n e t & le p u r io n , ou g o u a is
b la n c .
La difpofition des v ig n e s change dans la vallée
de la Seine, principalement autour'de Troyes.
C ’eft en treilles, hautes de quatre à cinq pieds,
qu’on les tien t, comme dans quelques parties du
département de l'Yonne. Leur culture eft la même
que celle de ces dernières} ainfi je puis me dif-
penfer de la décrire. Les plants préférés font les
g a m e t s , les g o u a i s & autres groffes races , qui
donnent un vin dur, très-coloré, celui du dernier
de garde, celui du premier devant être bu dans
l’année. L à , quelques vignerons, font leurs marcottes
de remplacement dans des Mannequins.
V o y e £ ce mot.
D é p a r t e m e n t de S e in e e t O i s e ,
et e n v ir o n s de Pa r i s .
Les vignobles de ces départemens ne font pas
célèbres} le vin de ceux de Brie, principalement,
eft accufé de faire d a n f e r l e s c h è v r e s j mais ils four-
niffent abondamment, & leurs vins trouvent toujours
un débit affuré dans les nombreux cabarets
qui entourent la capitale. Il s’y trouve environ
24,000 hectares de v ig n e s .
La quantité eft ce qu’ on leur demande exclufi-
vement 5 auffi ' les plante-t-on dans des terrains
propres aux céréales & autres cultures ; auffi les
fume-t-on à outrance, même aux environs de
Paris, avec les boues de cette v ille , qui donnent
à leur vin une odeur & une faveur repouffante.
Généralement la plantation de la v ig n e a lieu
dans des foffes de deux pieds de largeur, fur un
pied & demi de profondeur, féparées par un à-dos
de deux pieds & demi de large. Il y a deux rangs
de ceps dans chaque foffe, qui ne le comble qu’à
la troifième année de la plantation.
C e font des croffettes, confervées dans l’eau
jufq'u’ au printempsf qu’on emploie prefqu’exciu-
fivement aux plantations. On les place à l’angle du
fond, oppofé au bord oiVon veut qu’elles fortenr,
à un pied & demi de diftance dans les bons fonds,
& à deux dans les mauvais. Ils s’enterrent de fix à
huit pouces, & laiffent voir quatre ou fix yeux.
Le labour d’hiver de ces v ig n è s en petites monticules
ifolées , eft très-bien entendu , ainfi que je
l’ai obfervé plus haut & à l’article Labour.-
• Février & mars'font l’époque de la taille. Elle
fe fait fur un feul farment, les autres étant fup-
primés, & fur deux yeux, dans les fols maigres ou
peu fumés, & fur les ceps foibles, & fur deux ou
trois farmens, & fur trois, & même quatre yeux,
dans les circonfiances contraires.
Rarement on fait des arcs ou fautelles aux v ig n e s
en plaine des environs de-Paris, parce que les
ceps en font trop rapprochés} mais ils font fréquemment
pratiqués fur celles en coteau, non
complets, comme il en a été cité des exemples
plus haut, mais feulement en étendant le farment
réfervé parallèlement au fo l, & l’attachant à un
échalas voilîn, ou le fixant dans la terre par fon
extrémité. Les v ig n e s de Sèvres , Saint-Cloud &
autres, expofées à l’eft ou au midi , offrent des
fautelles amfi fixées. On les fupprime conftam-
ment à la taille fuivante.
On -ne fait des provins dans les v ig n e s de ce
départemènt, que pour garnir les places v id es }
auffi, après quarante ou cinquante ans, les Touches
ne pouffent-elles plus de bourgeons vigoureux,
& ces derniers de grappes nombreüfes & groffes;
en conféquence on les arrache, pour cultiver en
place des céréales, des légumes, &c.
Le peu de durée des v i g n e s du département de
Seine & Marne fuffiroit pour les-empêcher de
donner du bon vin, quand .même leur engrais
trop abondant, le mauvais choix des plants, le
rapprochement des ceps, ne produiroient pas ce
réfultat.
L’effilage des échalas, leur placement, l’ébour-
geohnement, l’accolage, le rognage, l’épampre-
ment, & trois ou quatre binages, font les façons
qu’on donne à ces v ig n e s dans le courant de l’été.
Les variétés qui fe yoient le plus fréquemment
dans les v i g n e s des environs de Paris, font : en
noir, le m e u n i e r , 1 e g a m e t , le m a u r e lo t ou la n g u e -
d o c , le m o r i l lo n , le p l a n t de r o i ou b o u r g u ig n o n , le
p in e â ù f r a n c , le n o ir e a u OU n é g r ie r , le f a u m o i r e a u ;
en blanc, le m e f l ie r , le b o u r g u ig n o n o u f e u i l l e r o n d e ,
le m o r i l lo n , le g o u a i s , le p l a n t d e L u n e , la r o c h e l le y
en gris, le m u fe a d e t ou p i n e a u g r i s .
Il eft des v ig n e s uniquement plantées en meunier,
d'autres en gamet. d'autres en meflier ,
mais en général ces variétés font mêlées.
Le meunier donne un vin plat & dè peu de
garde, mais i! coule rarement & mûrit de bonne
heure. Son fruit, vendu fur les marchés de Paris,
peu après la m a g d e la in e , laquelle fe cultive en/
treille, donne des produits- très-avantageux.
Le vin.de meflier eft le plus chaud, mais il conferve
un goût acide qui n’eft pas agréable.
Le pire de ces rai fins, mais le plus productif,
eft la r o c h e l le , dégénérefcence du f a i n t - p i e r r e , dont
il fera queftion plus bas.
Les chaffelas & les mufeats fe montrent quelquefois
dans les v i g n e s , mais c ’eft en treilles qu ils
fe cultivent le plus ordinairement.
Dé p a r t e m e n t de l’ Eu r e .
Il exifte environ 6 0 0 0 hectares de v ig n e s dans
ce département*. Les variétés qu’on y cultive le
plus généralement, font: Y a u v e r n a t n o i r , qui donne
le meilleur vin rouge} le m e u n ie r , cité plus haut
comme produifant un mauvais vin 5 le m e f l ie r , qui
fournit le meilleur vin b'anc } Y a u v e r n a t b la n c & le
b la n c d e B e a u n e , dont le vin eft peu eftimé.
Aux environs de Chartres, on plante la v ig n e
dans des fofl’es de trois à quatre pieds de profondeur,
pour la mettre à l’ abri des vents froids.
D é p a r t e m e n t de l a S a r t h e .
On compte 10,350 hectares de v ig n e s dans ce
département, mais elles fourniffent des vins fort
peu eftimés, excepté celles du clos des Jafniers, entièrement
planté de pineaux rouge & blanc} ce qui
confirme le fait que ce font ces deux pineaux & le
gris qu’ il faut choifir dans la dernière zone où il
eft poffible de la çulciver, quand on veut y récolter
du bon vin.
. IL n’eft pas néceffaire de parler des v i g n e s des
d é p a r t em e n s d u C a l v a d o s , d e l O r n e , d e l a M a y e n n e
& d e l a M a n c h e , .attendu quelles font extrêmement
peu nombreüfes & de nulle importance fous
le rapport de la culture., i
V ig n o b l e s f it u é s e n t r e l e ^ c . O l e 4 7 e . d e g r é d e la t i t u d e .
D é p a r t e m e n t du. D o u b s ...
L ’étendue des v ig n e s de ce département n’eft
que de 8000 hectares, fort difperfées. J'ai vifité
celles des environs de Befançon & celles des environs
d’Ornans.
L’expofiuon des vignobles des environs de
Befançon varie continuellrment, parce qu’ils font
plantés autour des ca.-s formes par les montagnes
calcaires primitives repofant -fur le fthifte, des
deux cô-és de la vallée formée par le Doubs. Les
meilleurs vins proviennent de ceux au midi 5 cependant
celui de Beurre, village qui eft au nord,
paffe pour un des premiers. Celui du fond des
vallées eft le plus mauvais.
La culture en terraffe eft très en faveur dans
ces vignobles, la plupart extrêmement en pente,
& j’ ai dû lui applaudir, car elle diminue les frais
de la remonte des terres, rend leurs labours plus
faciles, & favorife l’abondance des récoltes fans
l’exagérer. J'engage les ennemis de ce mode à
aller i’ étuiie r , perfuadé qu’ils en deviendront fes
pârtifans.
La plantation des l i g n e s s exécute en faifant des
foffes dirigées dans le feris de la pente, de deux
pieds de large & d’ un pied de profondeur.
Le labour, le provignement & la taille ont lieu
pendant l’hiver. Généralement cette dernière façon
s’exécute-, pour les v i g n e s rouges, fur deux
yeux, &Tur les v ig n e s blanches, fur trois yeux.
Le pulfare feul l’eft lur cinq à fix.
On greffe quelques v ig h è s eh mars.
Trois & même quelquefois quatre binages leur
font donnés pendant l’é té , avec une houe fourchue.
Quatre manières de.difpofer les ceps’ exiftent
dans ce vignoble, & ce“ quelquefois dans le même
canton.
Ou on tient les ceps bas & on les provign^ dans le
fens de la montée, tous les deux ou trois ans, &
on attache leurs bourgeons- à un court échalas}
c’eft la pratique de la Bourgogne.
Ou on les tient également bas & en rangées régulières
, & on paliffade leurs bourgeons à des perches
tfanfverfales attachées à des pieux, à deux
pieds de la furface du fol. On en agit à peu près
ainfi dans le Médoc & aux environs de Vefoul.
Ou on les laiffe monter davantage, & on les
attache à trois ou quatre pieds de haut, à des
traverfes fixées fur l’angle d’échalas qui fe croi-
fent.
1 Ou , les confervant également hauts, on donne
à chacun un échalas, qui reçoit, à fon fommet ,
des traverfes allant d’ une rangée à l’autre dans
tous lés fens, de forte que la v ig n e repréfente, en
deffus, un gril- à carreaux égaux, qu’on appelle
l iq u o m o t .
Je n’ ai pu comprendre les motifs des deux dernières
pratiques, qui ont pour réfultat que les
raifins font rarement frappés par les rayons du
foleil, & conftamment entourés d’humidité.
Les variétés que j’ai vues dans ce vignoble, font :
. Le n o i r ie n Ou p i n e a u f r a n c , j il compofe la pref-
que totalité des v ig n e s de Beurre, & c’eft à lui
qu’eft due la fupérioriré du vin qui s’y récolte.
Le g am e t n o i r . Il fournit le plus, mais fon vin
eft greffier.
Le g am e t b la n c ; c’ eft le m e lo n de la Côte-d’Or.
Ses productions font encore plus abondantes &
plus groffiëres.
L e b u g i t i, le t r e i j a u , le g a u c h e , le l u i f a n t b l a n c ,
le g r a p p e n a u x , le p u l f a r e , exiftent auffi dans ce vilij