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que par boutures ( quoique leurs marcottes rétif- J
fi fient très-bien), parce qu’elle eft prompte in certaine.
Pour l’exécuter, on coupe; au commencement
du printemps , des branches de l’année précédente
, ayant un court talon de bois de deux
ans, & on les place , près à près , dans des-pots ;
remplis de terre de bruyère, mélangée d’un tiers
de terre franche , & on les enterre dans une
C ouche a châssis. Voye% c e mot.
A pareille époque de l’année fuivante, on Cé-
pare les pieds qui ont pouffé, fit on les met chacun
dans un pot rempli de la même terre, pots
qu’on traite de même.
Enfin, à la troifième année, ces pieds font
aflez forts pour n’avoir plus befoin de la couche,
& on les traite comme arbres faits d’ORAN-
GERIE. V o y e£ ce mot. *
Rarement la ferpette doit toucher les oliviers
dans l ’orangerie ; c’eft au printemps, lorfqu’ils
font fortis, qu’ il convient de Us tailler, fi befoin
eft. -
U olivier commun fe comporte plus mal qu’aucune
autre efpèce dans nos orangeries. Je ne l’y ai
jamais vu faire une bonne figure, fi je puis employer
cette expreflion triviale.
Aéluellement je reviens à Y olivier commun ,
que , d’après Olivier, de l’Inftitut, Voyage dans
l’Empire ottoman, vol. 3 , png. 48) , il faut croire
originaire de l’Afie mineure , & en avoir été
apporté à Marfeille par les Phocéens , lorfqu’ils
vinrent fonder cette ville,'environ 600 avant
l ’ère vulgaire.
L’olivier a été introduit non-feulement dans les
Gaules , mais encore en Italie, eh Efpagne , en •
Sicile & autres îles de la Méditerranée, dans la
Grèce , dont il a fait de tout temps la richeffe,
dans la Méfopotamie, la Judée, l’Arabie, l’Egypte
& la côte de Barbarie.. Jamais il n’ a pu prof- ;
pérer à plus de trente à quarante, lieues de la
Méditerranée ; cependant on dit que lé Chili fait
exception , que même il y donne des fruits monf-
trueux.
Il n’eft pas probable que le véritable olivier
fauvage fe trouvé en France.; mais on appel ede ce
nom , oleaftre, tous les pieds qui ont crû naturellement
dans les buiffons fit dans les haies , quoiqu’ils
varient beaucoup entr’eux , lorfque leurs
feuilles font rondes, fie leurs fruits fort petits fie.
à peine ■ pulpeux.
Ces oliviers fauvages fourniffent peu d’huile,
mais elle eft plus légère , plus.parfumée, 8e fe con-j
ferve plus long-temps que celle des variétés cultivées.
Ils fleuriflent, aux environs de Marfeille, à
la fin de mai, fie leurs fruits font mûrs à la fin de
décembre.
Une imtnenfe quantité de variétés a été la fuite
d’une culture aufiï prolongée que celle de Y olivier.
Il feroit impoffïble fie inutile d’établir la nomenclature
de celles qui font cultivées hors de France ;
o L 1
mais .je dois indiquer fommairement celles de ces
variétés qui le font plus fréquemment en France
parce qu’on attribue à chacune d’elles des qualités
qui lui font propres fic qui lui méritent une pré.
férence quelconque.
Magnol, Garidel, Tournefort, Gouan, Bernard
8t Amoureux, ont fucceffivement décrit les
variétés de Y olivier dans des ouvrages fpéciaux.
Quelques cultivateurs ont fait de petits fup.1
plémens à ces ouvrages. Voici la férié de celles
de ces variétés les plus répandues en ce mo-
rrient.
L’Olivier franc.' Olivier fauvage déjà amélioré.
Il elt préférable, comme plus vigoureux &
plus véfifiant aux gelées, pour la greffe des variétés
ci deffous.
L’ÔliVIERE ou l i v ie r e , ou g a llin in g e re , ou lau-
r in e . Sa chair eft molle fit' fournit une huile grof.
fière. On la cultive fréquemment autour de Narbonne,
de Béziers fit de Montpellier/ Un bon
fonds lui eft indifpenfable. Ses fruits fe confirent.
L’AMANDIER ou amélingue , ou ame lon , on
p la n t d ’ A i x , charge beaucoup, aime un fol caillouteux,
craint les gelées , fe cultive beaucoup à
Gignac fit Saint-Chamas. Son fruit, tiqueté &
renflé d’un co té , a un petit noyau, donne de
très-bonne huile, & fe confit de préférence.
V o y e \ fa figure dans le N ouveau D u h am e l, vol. 5,
pag. 1 31 • M Ê
L 1o liv ie r d ?Eh ire ca fteau craint les.gelées fit demande
une taille rigoureufe. Ses fruits font fou-
vent blancs, toujours les premiers,mûrs , 8c donnent'
une fort p..mnê hui’e. Sa figure fe voit
pj. 27 du N ou v eau D u h am e l.
Le CÔURNAU , cour-niau, _ courgnal, rapugniely
cayonne ou cayane, ou plant de falori, ou de Gnijjt 3
ou de la Fane, aies fruits petits, alongés, arqués,
donnant une huile très fine. On .le cultive beau*
, coup. La vigueur de fa végétation, a in fi que la
| rédinaifon de fes branches , le font remarquer. Il
produit tous les ans. Une taille rigoureufe lui eft
| avantagehfe. Il eft figuré fous, le nom à'oiivia
p le u re u r , pl. 29 du Nouveau D u h am e l.
Aux environs du Pont-Saint-Efprit, le cournau
eft diftingué du courniau. Le premier-y ell regardé
comme le plus productif de tous les oliviers.
Souvent, furtout à fa- floraifon d’automne, il
donne, comme le bécu, des olives rondes & pref-
• que fans noyau.
• La C a y a n n e de Marseille o u anglandon,a
été confondue avec L s précédantes variétés; cependant
fes fruits font conftamment plus gros,
plus ronds, fie deviennent blancs avant de devenir
bruns. Ce font ceux qui fourniffent principale*
. nient l’huile d’ Aix, fi eftimée. Elle craint les gelées
du printemps, à raifon de la précocité de (a
végétation. Un terrain léger lui eft plus favorable.
Le C aYON ou n a r ie s , ou p la n t étranger de Cuerf,
- Tous les terrains lui conviennent lorfqu’ils fou*
fecs. Sa végétation eft trèsrhâtive 8c fes récoltes
bienues.
tiennes. Il exige une taille fréquente. Son fruit,
petit & peu coloré, donne une des meilleures
huiles. U eft très-multiplié aux environs de Draguignan
, de Toulon. La blanquette de Tarafcon
en diffère peu.
L’Ampoulé a u ou baral'tnguetYc très-répandu en Languedoc St en Provence, mais il eft difficile de
le cara&érifer. Son fruit eft fphérique fit donne
i une très-bonne huile.
Le Rouget ou mervailleto a les fruits aflez gros
il exactement ovales, ce qui feulement diftingué
cette variété de la précédente. Son huile eft également
très-fine.
La Picholïne ou faurine. Ce nom eft celui du
premier qui a trouvé le moyen de confire les oli-
; yes de manière à les conferver bonnes à manger
pendant plufieurs années (1 ). Il s’applique à
• quatre fous-varietes.
La première fe Voit auprès de Saint-Chamas 8c
à Iitrée. Son fruit eft alongé 6c d’un noir-rou-
j geâtre lorfqu’il eft mûr. Son noyau eft filloriné.
C’eft la meilleure pour confire, mais celle qui fe
conferve le moins.
, La fécondé fe'cultive aux environs de Pézenas,
|-où elle eft juIÏî appelée picotte. Elle eft plusalon-
gée & plus obtufe.
C’eft dans Its environs de Béziers que fe trouve
; la troifième , dont le fruit eft très-noir, rond,
avec une pointe. Son noyau eft lifte. .
La culture de la quatrième a principalement lieu
aux environs du Luc 6c de Nîmes. On l'appelle
au (fi olivier du Luc ou à fruits odorans. Son fruit i
j eft long, recourbé &c odoranr.
1 Ces quatre variétés chargent beaucoup 6c donnent
de la très-bonne huile.
La Verdale ou le verdau a les fruits o vo ïd e s,.
arrondis à la bafe, pointus au fommet, d'un vert-
jbrun dans leur maturité. Son huile eft peu eftiméej
aiifli eft-ce pour confire qu’ ôn l’emploie prefque
|exclufivement. Elle charge peu, mais réfifte aflez
bien aux gelées. Les enviroos de Montpellier 6c
de Béziers font les lieux ou il s'en voit le plus.
Le Mourëau ou la mourette, ou la mourefcalt,
ou la nigreue, a les fruits ovales, cou r s , à noyau
[très-petit, prefque fans filloiii il mûrit en deux
[temps. L’huile qu'il fournit eft des meilleures i
aufli le cultive-t-on généralement. II offre plufieurs
fous-variétés , telle que la more ou la more '
Jette du Pont-Saint-Efprit, telle que Y amande de
\c4 res de Montpellier, fous-variétés qui donnent
moins d’huile.
Le Redouan de C otignac eft un très-petit
arbre portant de gros fruits oifpofés en grappes,
[ y P 11 vo*c dans les ouvrages des An cien s, qu’on fa voie
|*n rcce & en Italie conferver les olives pour ies mang.r
°nB temPs après .leur récolte, & les peuples de l’ Afu- mi-
[i"Ur| ’ de la Barbarie, qui fans doute ne font pas allés à
p «oie de P ich o lin i, les faveur également conferver.
des Arbres & Arbujles.
I fujets à être peu abondans 6c à tomber avant 1-ur
mmiricé, mais donnant de très-bonne huile 6c fe
confiant fort bien, ;
Cette variété exige un bon fol ou des engrais
abondans, 6c une taille peu févère.
Le Bou tEILLAN ou boutiniaire, oïl ribienne,
, ou rVoies § ou rapugnette , a les fruits difpofés en
ï grappes. L’huile qu’il fournit eft bonne , mais dépose
beaucoup. Toutes fortes de terrains lui conviennent.
Il ne charge pas fouvent, mais .quand
>! le fa it, c’eft à outrance i fouvent fes fruits
avortent comme ceux du bécu. II ne faut le confondre,
comme on le fait dans quelques lieux, ni
avec le ribiès véritable, ni avec le cournau.
Le plant d’AuPS, ou bouteillan, eft différent
du précédenr. Il produit peu , mais fes fruits font
gros 6c ne manquent jamais.
Le Bécu offre deux fortes de fruits j les unîi
gros, ovales, peu charnus, à pointe recourbée ;
les autres , petits , ronds , prefque fans noyau. U
eft figure pl. 3 I du Nouveau Duhamel. Ses récoltes
font toujours abondantes 6c produifent de l’excellente
huile, quoiqu’ il foit planté en terrain médiocre,
pourvu qu’il foit régulièrement fournis à
la taille. Les environs de Draguignan le cultivent
beaucoup, au rapport de M. Gafquet, qui me
l’a fait connoître, il y a déjà plufieurs années.
C ’eft de nos variétés celle qui fe rapproche le
plus de Yoliva fantana de Naples, que j’ai décrite
dans le nouveau Diftionnaire d’hifoire naturelle,
variété dans laquelle routes les olives font rondes 6c prefque fans noyaux. Voye\ Coulure.
L A sAYERNE on fagenet ou falierne, a les fruits
ovoïdes, d’ ufc violet noir 8: recouverts d’une
poutfière farineufe. L’huile qu’ils donnent eft dé-
licietife. Leur noyau eft petit. L’ arbre ne vi~nt
pas gros 6c aime les tetrains caillouteux.
La Marbrée ou tiquette, ou pigale, ou pigâu, a
!es^ fruits prefque rotlds, d’u.i violet foncé ponctué
de blanc. Cette variété en comprend deux
autres, dont la plus petite eft commune aux environs
de Nîmes , & fe confond avec la mourerte.
Le patma a le fruit oblong, légèrement recourbé6c
pointu. Il donne de la bonne huile &
en petite quantité.
Cette variété paffe pour être ttè--peu fufeep-
tible des atteintes de la gelée;
La PARDiGUièRE de C otignac a les fruits
m o y e n s, o b tu s, donnant abondam m ent & four-
niffant une huile des pliîs fines. E lle dem ande
une taille fév ère.
Le V e rm il l a o u , ou vermillau, a les fruits
moyens, oblongs, jaunes 6c rouges avant leur
maturité. Leur huile eft excellente. C'eft auprès
du pont du Gard qu’on le cultive le plus , attendu
qu’il réfifte fort bien aux gelées.
L Olivier a fruits noirs et doux a !ô
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