RIBOULTS, Dans le Laonois, ce font les terres
qu’ on fèmeen V esce d 'h iv e r , en Co l s a , & c .,
immédiatement apiès la moiffon.
RIDELLES. Pièces de bois de deux à trois pou- 1
ces de diamètre & parallèles, traversées par des
baguettes , qui fe placent fur les V oitures pour
retenir les objets volumineux & peu pelans qu’on
y tranlportë. Voye[ ce mot.
RIO. Un des noms du Liseron des champs.
R IT T E , R1T T O N , RITTER. Aux environs
de Mirecourt, le premier de ces noms s’applique
à une forte de charrue fans oreille , au focle de
laquelle s’attache, au moyen d’ un double crochet,
un fabre recourbé de deux pieds de long, qui fert
à couper le fommet des mottes que fait naître le
Labour. Voyeç ce mot.
Le fécond de ces mots défigne le fabre» le troi-
fième, l’aftion de l’employer.
J’ai vu labourer avec la nue3 mais il m’a paru
qu’ elle opère lentement & incomplètement $ auffi,
quoiqu exigeant deux opérations., la houe à cheval,
à plufieurs focs, m’a-t-elle paru lui être préférable.
ROBINET. Nom vulgaire de la Lychnide
d ic ïq ü e .
R O B IN I E R . Robinia. Genre de plantes de la
diadeiphie décandrie & de la famille des légu-
mineufes, dans lequel fe placent vingt-neuf ef-
pèces, dont la moitié (0 cultivent en pleine terre
dans nos jardins.
Observations,
Quelques botaniftes ont féparé les C a r a g a n s
des robiniersi i c i , ils relieront réunis.
Efpeces.
1. Le Robinier faux-acaçia.
Robinia pfeudo-acacia. Linn. T) De l’Amérique
feptentrionale.
2. Le Robinier vifqueux.
Robinia vifcofa. Vent. D De l’Amérique fep-
çentrionale.
3. Le Robinier hifpide.
Robinia kifpida. Linn. De l’Amérique feptentrionale.
4. Le Robinier à fleurs violettes.
Robinia violacea. Linn. T? De l’Amérique méridionale.
5. Le Robinier ftrié.
Robinia firiata. Willd. I? De l’Amérique méridionale.
6. Le Robinier écailleux.
Robinia fquamofa. Vahl. ï> De l’Amérique
méridionale.
7. Le Robinier à larges feuilles.
Robinia latifolia, Poiret. U de 1 Amérique
méridionale.
8. Le Robinier fleuri.
Robinia fiorida. Vahl. T? Des îles de l’Amérique.
•
9. Le Robinier panococo.
Robinia panococo. Aubl. T> De l’Amérique mé- I
ridionale.
10. Le Robinier Niçou.
Robinia Nicou. Aubl. ï> De l’Amérique méridionale.
11. Le Robinier des haies.
Robinia fepium. Willd. T? De l’Amérique méridionale.
12. Le Robinier à Heurs foyeufes.
Robiniafericea. Poiret. T? De l’Amérique méridionale.
13. Le Robinier des marais.
Robinia uliginofa. Roxb. Des Indes.
14. Le Robinier couleur de rouille,
j Robinia rubiginofa. Poiret. 1} Des îles de l’A-
mériqüe.
ly. Le Robinier à feuilles de régime.
Robiniaglyciphylia. Poiret T) De la Martinique.
16. Le Robinier douteux.
Robinia dubia. Poiret. T> De la Martinique.
17. Le Robinier amer.
Robinia amara. Lour. T? De la Chine.
18. Le Robinier caragan.
Robiniacaragana. Linn. T> De Sibérie.
19. Le Robinier à petites feuilles.
Robinia microphylla. Poiret. De Sibérie.
20. Le Robinier féroce.
Robinia ferox. Linn. De Sibérie.
21. Le Robinier argenté.
Robinia halodehdron. Linn. T) De Sibérie.
22. Le Ro b in ie r de la Chine.
Robinia chamlagu, Linn. T) De la Chine.
23. Le Robinier digité.
Robinia frutefcens. Linn. T? De Sibérie.
24. Le Rob inier pygmée.
Robiniapygm&a. Linn. T} De Sibérie.
2 c, Le Robinier à bouquets.
Robinia polyanthos. Swanz. De 1 Amérique
méridionale.2
6. Le Robinier altagan.
Robinia altagana. Lhérf t) De Sibérie.
27. Le Robinier à fleurs nombreufes.
Robinia jubata. Pallas. b De Sibérie.
28. Le Robinier tragacanthe.
Robinia tragacanthoides. Pallas. b De Sibe|ie*
29. Le Robinier à racines jaunes. *
Robinia fiava* Lour. b Dé-la Chine.
Culture
Le robinier faux-acacia, OU Amplement 1 acacia,
a été apporté de l’Amérique feptentrionale en
Francs, au commencement du dix-feptième fiècle.
. Son agréable feuillage, la bonne odeur de fes
fleurs , la rapidité de fa croiflance , lui ont affure
la faveur des amateurs. D'abord il lut très-prone,
comme
comme arbre d’agrément, enfuite trop dénigré y |
puis il a j oui d’une réputation exagérée comme
arbre utile, & exceflivement multiplié dans toutes
les.parrties de la France. Aujourd’ hui il e(i retombé
à fa véritable valeur, & on n’en plante j
plus que dans les jardins & en avenue.
Les avantages du robinier font fa rapide croif-
fancè, fon feuillage léger & très-variable dans
fes nuances, la beauté & la bonne odeur de fes
grappes de fleurs, la belle couleur & la foiidité
de fon bois ; mais il a l’inconvénient'de pouffer
tard , de perdre fes feuilles de bonne heure,
d’être pourvu, dans fa jeüneffe, de redoutables
épines , qui donnent lieu à de fréquens acci- ;
dens > d’avoir fes branches trop caftantes, &c.
Dans fon pays natal, ou certes le bois ne
manque p'as , on en planre fouvent un certain
nombre de pieds, lorfqu’ii fe fait un mariage,
& , au bout de dix-huit à vingt ans, le produit
fait la dot des en fans nés de ce mariage', il
pèfe, fec, d’après Varenne de Feuille, 56 livres
par pied cube, fe retrait d’ un fîxiëme , &
pourrit difficilement. On en copfiruit des mai-
fons, des courbes de vaiffeaux , des pieux, &c.
Son feul défaut eft d’avoir lés porès très-grands
& dé ri’être pas fufceptible de poli.
Les feuilles.de l ’acacia font li fucrées, que les
en.fans aiment à les mâcher. Tous les beftiaux les
aiment avec paffion. Elles augmentent la quantité
& la qualité du lait des vaches qui en font nourries.
Beaucoup d’écrivains , moi du nombre, ont
préconifé fa culture; fous ce rapport 5 mais des
obfervations nouvelles ont conftaté que des chevaux,
que des lapins étoient morts pour en
avoir exclufîvement mangé , & en conséquence
je crois qu’ il faut n’en donner qu’aux vaches,
& encore une petite quantité à la fois.
Les fauvages, emploient l’écorce de l’acacia
pour fe faire vomir 3 ce qui indique fes qualités
délétères, & en effet c’eft elle qui a fait périr le
plus de chevaux.
François de Neufchâteau nous a appris qu’ à
-Saint-Domingue on Fabrique une liqueur de table
très-efiimée avec les fleurs de l’ acacia infufées
dans l'eau-de-vie fucrée y mais font-ce bien celles
de l’efpècè dont il eft ici queftion ?
Un fol léger, fertile & profond, eft impérieu-
fement néceffaire aux acacias pour qu’ ils prof-
pèrent. C ’eft pour n’avoir*pas fait attention à
cette circonftance , que tant de propriétaires ont
perdu de greffes fommes en plantations ; que
celles faites à Fontainebleau ,- à Rambouillet, -
au bois de Boulogne , &c. , ont difparu au bout
de, quelques, années.
Malgré fes redoutables épines, l’acacia, n’ eft
pas propre à être employé e n . H a i e , parce ,
qu’il.s’emporte trop & fe dégarnit promptement
du pied. F oye% ce mot.
La multiplication de l’acacia peut s’effectuer
' Di6l. des Arbres & Arbujles.
par fes racines, par fes rejetons \ par fes marcottes
, par fes graines. On s’én tient aujourd’hui
à ce dernier moyen, qui fournit les arbres'
les pius beaux & les plus durables.
C ’tft depuis la fin 'de l’automne jufqu’au printemps
qu’on cueille la graine de l’acacia, à la
main, placé fur une échelle double, ou au moyen
d’ un ‘ léger croiflânt. En montant fur l’arbre ,
on rifque de fe bleffer aux épines & de tomber,
fes branches, je le répète , étant extrême m. nt
caftantes. Elle peut fe confeiver deux à tp-;is ans
bonne dans fa gouffe. Il eft prudent d’en réf. rvec
pour l’année fui vante, car elle n’eft abondante
que de deux années l'une.
Généralement la graine d’acacia fe fème dans
une planche convenablement préparée, foit en
rayon , foie à la volée, vers la fin d’avril, mais
on peut retarder cette opération fans inconvé-
niens graves. La graine fe recouvre d’ un demi-
pouce de terre. Dts atrofemens pendant, les chaleurs
font très-ava tagenx. Dans un bon fonds &
dans une année favorable, le plant doit s’élever ,
avant l’hiver, à plus d’un pied de hauteur. S’ il eft:
trop ferré , on l’éclaircit, en le binant, au milieu
de l’été. Dans le climat de P.,ris-, ce plant gèle
fouvent pendant l’hiver , & il tfi bon de le couvrir
de fougère ou de feuilles fèches. Au relie s
cet événement ne fait jamais périr le collet des
racines, & n'influe que fort peu fur les plantations
fubféquentes.
Plus au nord , il faut femer l’acacia en terrines
ou en caiffes, pour en rentrer le plant dans
l’orangerie aux apyroches des gelées.
Le remis de la griine d’acacia en grand fe fait
à la volée , fur d ux labours , & fort cla ir, en
la mêlant avec de l’orge , qu’on récolte en l’afra--
charit. Je rappelle, qu’en oppofition avec plufieurs
écrivains, je ne.çroispas qu’ il foit avantageux
de former en France des forêts de cet arbre.
Au printemps de l’année fuivante on relève le
plant de l’acacia, en minant la planche qui le contient,
pour que fes racines, généralement fort
caflantes, puiffent être enlevées fans dommages
notables. Le plus petit eft mis en rigole, à fix
pouces de diftance , & le plus gro.s en ligne , à
deux pieds l’un de l’autre, dans une autre partie
de la pépinière, dont le terrain aura été défoncé
de deux fers dé bêche. Voy. Pé-pinière & P l a n t
a t i o n .
Couper le pivot des racines , & Ta partie fupé-
rieure des tiges , a très-freq.uemment lieu avant
ces opérations» mais» lorfque la tige n’a pas été
gelée , il eft toujours bon de s’ en difpenfec ,
le pivot étant plus utile à cet arbre qu’ à beaucoup
d’ autres.
Dans le cou r s de la p rem iè r e / an n é e , le plan t
tta n fp la n té reçoit d eu x b in a g e s & un la b o u r
d ’h i v e r , à la fin d u q u e l on c o u p e to u te s les t ig e s
r e z - t e r r e . Voyej R e c e p a g e .
T t t t