
tulipier, lorfque le terrain eft frais & profond. La
diftance qu’il faut lui donner dans les trois premiers
cas, eft.de 20 à 30 pieds. A mon avis, c’ eft i
ifolé qu'il produit les meilleurs effets. Sa transplantation
s'effcétue pendant tout l’ hiver, dans de
vaftes trous faits fix mois à l’avancé, & on arrofe
fortement pendant le printemps Suivant. On
pourra, l’année Suivante, Supprimer une ou deux de
Ses branches inférieures, & ainfi Suc ce Hivernent
chaque année , jufqu’ à ce que Sa tige Soit arrivée à .
la hauteur voulue.
Les fleurs du tulipiers’épanouiffeht; au milieu de
l'é té , & Ses cônes de fruits mûrilfent à la fin de
l’automne. Il eft allez fréquent que les pluies de
cette faifon nuifenc à leur maturité, Sc qu’elles
Soient par fuite frappées par les gelées. Cette dernière
circonftance doit être prévue par leur récolte
avant leur maturité, laquelle Se perfectionnera,
jufqu’ à un certain point, dans le grenier. Il eft rare en
général, en France , qu’un cône qui contient cent
graines, en préfente dix à douze de bonnes; aïnfî
il faut Semer plus épais celles récoltées foi:même,
que celles venant d’Amérique.
Il y a une variété de tulipier dont les fleurs
font toutes jaunes* elle Se trouve dans plufieurs jardins
, aux environs de Paris.
Dans les climats plus froids que celui de Paris,
il eft prudent de tenir le plant de tulipier en pot,
pendant trois ou quatre ans, pour pouvoir le rentrer
dans l’orangerie pendant l'hiver.
TULIPIFÈRFS. Famille de plantes qui a pour
type le genre T ulipier, & qui réunit on outre
les genres Dryandre , Dr y m i s , Badiane
Magnolier. Voye^ ces mots.
.. TU Y A U DE CHALEUR. Conduite en brique,
en tô le , en fonte, qui fait paffer la chaleur d’iin
Fourneau , autour d'une Serre > d’une Bâche,
I d’une Orangerie. Voyei ces mots.
La Fumee étant mortelle pour les plantes, les
tuyaux de chaleur doivent être difpofés dè manière
à n’en pas laifftr échapper. Voye^ ce mot.
TYPHUS. Maladie putride, très-contagieufe,
qui, de loin en loin, fait périr des milliers, de bef-
’ tiaux, Surtout de bêtes à cornes, & contre laquelle
il n'a pas encore été trouvé de remèdes
efficaces. Il n’ y a que trois ou quatre jours entre
Son invafïon & la mort.
C ’eft en iSolant les beftiaux , autant que poffible
dans des bois, qu'on peut SSpérer de les empêcher
d’être atteints par cette affreufe maladie Voye[
•Contagion.
U
T j RA TE . Nom donné à la combinaifon chimique
de I’Urée avec une baSe, & qu’on a mal à-propos appliqué, dans ces derniers temps, à un mélange
de l’urine avec le plâtre, ou mieux avec la marne
’ qui Se trouve entre les lits du plâtre, aux environs
de Paris, pour l’ ufage de l’agriculture.
L ’urine agit comme engrais, comme ftimulant,
comme arroSement; a 11 fil produit-elle de merveil-
It ux effets lorsqu’on l’emploie avec modération
fur les plantes en état de végétation (yoye\ Son
a r tic le ), mais elle s’évapore & Se décompofe.facilement.
L’ unir avec de la terre, affure la conti- ■
nuation de Ses propriétés. MM. Donat ont donc ■
bien mérité de l’agriculture en imaginant d’en
faire commerce dans cet état; mais ne la vendent-
ils pas trop chère pour efpérer continuer longtemps
les fournitures qu’ ils en font en ce moment ?
C ’eft ce que l'avenir nous apprendra.
URÉE. Un des compofans de I’Ur in e . Voye1
ce mot dans le Dictionnaire de Chimie.
URTICÉES. Famille de plantes à laquelle le
genre Ortie Sert de type.
Les autres genres qui y entrent font : Figuier,
T am bo ul , Dorstène , Hédicaire, Pére-
BIER, CoULEQUIN, J/ QUIER, MURIER, BROUS-
SONNETIE , FORSKAL, PARIETAIRE, PtÉRAN-
the , Houblon , Chanvre , Elastôsteme,
Bohemère , Procris , T heligone , Poivre,
Gunnère , Lacistème , G n et , T h o a , Ba-
T3ASSIER, COU S S API ËR & POUROUMIER.
Decandolle a propofé de faire deux nouvelles
familles aux dépens dé celle-ci, dont l'une auroit
pour type le genre Jaquier, & l’ autre le genre
Poivre.
‘ USAGE. Expreffion que la routine emploie
Couvent pour excufrr le vice de Ses procédés.
Plufieurs millions Sont annuellement perdus
pour l’agriculture, par le fait de Yufage, & plufieurs
autres euffent été en outre gagnes, fi Yufage
ne s’y étoit oppofé.
Mais, dira-t-on, quels moyens peuvent empêcher
ces triftes résultats ? Une bonne inftruétion,
répondrai-je. Voye^ Routine & Préjugé.
U V ETTE . Ephedra. Genre de plantes de la
moncecie hexandiie & de la famille des coni-
/ères, renfermant fix efpèces, dont une croît
naturellement dans le midi de la Fiance, & , ainfi
que deux autres, Se cultivent en pleine terre dans
le climat de Paris. 11 eft figuré planche 803 des
Illustrations des Genres de Lamarck,
Efpèces,
1. L’Uvette élevée.
Ephedra altijfima. Desf. D Des côtes de Barbarie.
2. L’U vette double épi.
Ephedra dijtachya. Linn. T> Du midi de la
France.
3. L’Uvette à un é»i.
Ephedra monofiachia. Linn. T) De Sibérie.
4. L'Uvette fragile. s
Ephedra fragilis. Desf. fr Des côtes de Barbarie.
y. L’Uvette d’Amérique.
Ephedra amtricana, Humb. J) Du Pérou.
6. L’Uvette Sans feuilles.
Ephedra apkylla. Forsk. ï) D Arabie.
Culture.
Les fruits de ces arbuftes, furtout du n°. 3,
font acides & agréables au goût; en conséquence,
on les mange , on les utilife dans Ja médecine.
Les trois premières efpèces Se cultivent dans
nos écoles de'botanique & dans les jardins de
quelques amateurs. Elles forment des touffes toujours
vertes qui ne fonc pas Sans agrément, mais.qui
le cèdent à celles de beaucoup d'autres efpèces a arbuftes.
Toutes trois craignent les fortes gelces du
climat de Paris, mais la troifième, moins que les
autres. En conséquence, il eft bon d’en tenir quelques
pieds de chacune en orangerie, pour pouvoir
réparer les accidens. Les autres Se placent
dans un Heu abrité des vents du uord, & Se. recouvrent
de feuilles fèches ou de fougère pendant le
fort de l’ hiver. Il eft rare, au refte; que leurs ra-.
cines périffent par le Seul effet des gelées, & un
ré cépage remet les pieds, au bout de deux ans, au
même état qu’auparavant.
On multiplie les uvettes par leurs rejetons, qui
Sont toujours plus nombreux que 1 exigent les ber
Soins du commerce, & par marcottes qui, faites
; au printemps-, avec des pouffes de 1 année précé-^
depte, s’enracinent pendant le courant de l’été
Suivant Les uns & fis autres Se relèvent au printemps
& Se mettent en place. |
Si ori vouloir placer ces efpèces dans un jardin
P* fager, il faudroit préférer le bord des allées,
fane monter les rameaux de la première fur un
arbre, & difpofer en boule ceux de la Seconde.
Y
A C AN S. On appelle ainfi, dans quelques ,
parties de la France, les terrai is qu’on réferve
dans chaque exploitation , pour le pâturage des
BûEUFS & autres beftiaux. Vdye[ ces mots.
V A CH E ARTIFICIELLE. Peau de géniffe
qu’on fait paffer en mégifferie, en confervant Sa
têce , Ses pattes & Sa queue, dans laquelle Se place
un chaffeur armé de Son fufil, pour aller a la ■
chaffe des outardes, des canards, des oies, des
yanneaux, & c . , oifeaux qui n’ ont, pas peur des
beftiaux. Voye^ Hutte ambulante.
V A L A T . Fossés creufés pour empêcher les
E aüx pluviales de Raviner les Pentes des
Montagnes. Voye% ces mots.
VARP 1É. On donne ce nom , dans le département
du Jura , à la lame de fer qui fe met au-
deffus de l’oreille de la charrue , pour fixer cette;
oreille & rendre le tirage plus facile: Vayeç
Charrue.
V ASPALS. Ce Sont, dans le midi de la France,
les épis qui tombent des gerbes avant leur tnife
en meule. Voye{ Moisson.
.V ÉG ÉT ATIO N . On nomme ainfi î’n&ion par
laquelle une Plante germe, vit & ameoe à
Maturité les Graines qui doivent la Reproduire.
Voyeç ces mots. ^ ^
L'AIR & I'Eau font indiSpenSables à la végétation,
parce que les plantes ne peuvent vivre (ans
eux. La T erre , de quejqu’importance qu’elle fort
pour la plupait, n’ eit que Secondaire en principe
abfolu. Tous concourent, plus ou moin», Selon
les efpèces, les circonftances atmosphériques, & c .,
; à leur Nu trition. Voye\ ces mots. v
Mais pour que la végétation s'opère , il faut que
les plantes Soient vivantes ejleS ceffent de l'être
dès que la circulation de la Sève s’interrompt un
Seul moment en elles, comme dans les animaux la
mort eft immanquable dès que le Sang eft écoulé,
ou que le coeur ou le poumon ont ceffé leur
a&ion.
Cependant les plantes ont un avantage Sur les animaux,
c'eft que leur Sève ne peut pas s’épancher rapidement,
& que les trachées,qui remplacent lepoux
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