f ‘ $ véfu’ bns font de très-peu fupérieurs à ceux des f
\<ig r .e s tenues fur les arbres.
L'intervalle des lignes eft lai fie en pré ou femé
en céréales. ce qui paie la rente de la terre, la
façon & l’ impôt, & laide ainfi, en bénéfice, la
récolte entière du vin. %
La culture de ces v ig n e s confifte à émonder
plutôt qu'à tailler les far mens , à les rattacher aux-
arbres lorfqu’üs s'en font fëparés , & à donner
deux ou trois labours par an autour de chaque
pied.
La fécondé manière de difpofer les v ig n e s hautes,
c'eft de les attacher , fans en écarter les farmens,
à des perdu-s de dix à douze pieds de haut, perches
qu'on ne change que lorfque leur partie infé-
r eqre eft pourrie. J’ai cru voir , dans ce cas , que
les bourgeons, retombant des ceps ,~couvroient
les grappes & nui foie ru à leur maturité.
Il eft des lieux, comme aux environs de C o lmar,
où les v i g n e s , quoiqu’on fi élevées , font cependant
attachées dans leurs parties hautes ; mais, "
l a , les ceps font fi rapnrothé«., que le loleil pénètre
peu dans leurs intervalles, ce qui amène un
réfultat analogue.
On a adopté . dans un grand nombre de nos dé-
parteme* $ du M id i, la méthode de tenir les ceps
tn Touches hautes de deux , de trois , de quatre
pieds , & de difpofer les Lrmens en têtards,
qui, lorfqu’ ils font fuffifamnent écartés & lorf-
qu’ i’.s ne font pas trop fiuchargés de bourgeons,
donnent abondance de raifins , qui peuvent jouir
de l'influence du folcil & fournir du bon vin. i
Outre cet avantage, il y a dans cette méthode '
économie d’échdlas dont on fe paffe , diminution
dans la dépenfedes labours qui fe font à la charrue.
LfS départemens des Bouches du-Rhône, du
Gard , de l'Hérault, de l’Aude , offrent beaucoup .
de v ig n e s air.fi difpofées. Elles y font connues fous
le nom de v ig n e s c o u r a n t e s . J'ai dû applaudir à leurs
avantages, furtout dans la plaine de Nîmes, où
les Touches n’ont que deux pieds de haut.
P'.ufieurs des vignobles des environs de Mar-
fcjlle, de Cahors, d’A b i , d'Agen , & c ., une partie
de ceux des départemens du Rhône, de l’Ain ,
de l'Y fe re , du Doubs, du Jura, de l'Aube, du
Lyonnois, de Maine & Loire, de l’Orne,&c. dre.,
offrent de s treilles élevées de quatre à cinq pieds ,
dans les premiers écarrés de dix , quinze , vingt
pieds , dans les féconds feulement de deux à trois,
avec de nombreufes modifications pour chacun.
Partout j'ai bu de bons vins provenant de ce s v ig n e s ,
mais je fuppore qu'ils euffent été encore meilleurs,
fi ces treilles avoient été plus baffes, c'eft-à-
dire, femblables à celles du Médoc, des environs
de V t fo u l, des environs de V a ffy , &c. &c.
Je reviendrai plus tard fur le mode de culture de
ces trois démit rs vignobles, dont je fuis déterminé,
parla théorie & i’obfervarion, à confeiller l'adoption
partout, & principalement dans les pays
fioids.
Dans la ci-devant Bourgogne, dans la ci-devant
Champagne, dans les environs de Paris, &r je puis
dire dans tout le nord de la France, à quelques
exceptions près, on plante la v ig n e en rangées écartées
de deux, de trois ou de quatre pieds au plu4,
& chaque cep eft • accompagné , pendant tout
l'été , d'un échalas , auquel on attache les bourgeons.
Tantôt, & c'eft le mieux , les Touches font
confervées les plus baffes, poflible, tantôt on les
laiiTe monter fur un , deux & trois brins ou bras
jufqu'à deux pieds. Les raifins des premières mûri
fient mieux, par la raifon déjà citée , des émanai
tions de la chaleur terreftre.
Dans quejqu.s pays froids, & fur quelques côtes
; méridionales, on lailfe ramper les v ig n e s fur la fur-
| face de la terre, tant pour qu'elles profitent mieux
des émanations de la chaleur terreftre , que pour
quelles donnent moins de prife aux vents refroi-
diflans 5 mais il faut, pour cela , que le fol Toit fa-
blonneux & en pente. On en voit de telles aux environs
de Caen, à Argcns, aux enviions du Puy ,
département de la Haute-Loire. O n en voit de
telles aux environs de la Rochelle , dans l'île de
T in s , dans la Crimée, & c . &ç. Dans quelques autres
on les tient même plus baffe s que la fu.rface du
fol. je citerai celles des environs de la ville de
Sauve, dans le royaume de Léon, que j’ai vifitées.
Elles font plantées, un cep dans chacun , au
fond d'un entonnoir de deux pieds de profondeur
& de fix pieds de diamètre , centre les parois
duquel rampent les farmens, ioutenus fur de petites
fourches. Je cirerai les environs de Chartres*
o;ù elles fe plantent dans des toiles encore plus profondes.
Par contre on entoure , aux Açrfres , chaque
pied de v ig n e d’ un petit mur , fur lequel on dirige
les bourgeons, de forte que la terre refte
fraîche, tandis que les raifins reçoivent l'influence
dire été & réfléchie de la chaleur folaire.
C'eft fans doute encore dans !è même but qu'aux
environs de Cabocea , dans la Nouvelle-Caftiile,
-on plante les ceps au fommet de monticules de
deux ou trois pieds d'élévation, & écartés d'autant
, ^eps dont on r.bat les bourgeons fur la
pente les tenant à un pied*de terre. J’approuve
rois beaucoup cette culture, fi elle n'étoit pas
fi coûceufe.
Les v ig n e s baffes doivent fe divifer , i° . en
v ig n e s q u i, comme les v ig n e s hautes, ne fe pro-
vignent pas , & qu’on arrache après trente ,
quarante, cinquante , même cent ans de productions
j i ° . en v i g n e s qui fe provignent tous les
deux ans , ou tous ies trois , ou tous les quatre ,
ou tous les dix ans, &c. On appelle les premières
g ro jfe s v ig n e s dans quelques vignobles, parce
qu'elles fort ordinairement compofées des' v-a*
rie tés auxquelles on demande l’abondance plutôt
1 que la qualité du vin , & qu’on provigne celles en
j plants fins, defquelles on attend plus de qualité de
i vin que d’abondance, ces dernières étant afFôiblies
par l ’ o p é ra tio n du M a r c o t t a g e , com m e il a é té
d it à Ton a r t ic le . '
Les v ig n e s plantées fur des coteaux très en
pente peuvent être lai (fées pi u^-hautes que celles
en plaine, lorfqu’on les incline dans le fens de la
montée , parce qu’elles profitent plus long-temps
des émanations calorifères de la terre ; il eft cependant
des vignobles , & je citerai feulement .
celui de Tonnerre, où on les incline dans le fens
de la defeente. Eft-ce que les v ig n e s en efpaliers n'amènent
pas plus tôt leurs'raifins à.maturité qu’aucune
des autres ? V o y . Espaliers, Mur & Abri.
L’emploi des .éch fias, fi général dans tous les
vignobles des pays froids , & dont les jeunes
v ig n e s f e paffent difficilement dans les p lys chauds,,
eft d’une telle dépenfe , qu’il devient pieflfant
de chercher les moyens, ou de s'en paffer, ou
d’en diminuer la quantité , ou d'en augmenter la
durée. La-culture en treille baffe en reflreint pro-
digieufement la conibmmation, de forte., qu'en
goudronnant leur extrémiré, comme l’a propofe
M. Léorier, leur acquifition feroit peu à charge
aux propriétaires.
Actuellement je paffe aux divers modes de plantation
de la v ig n e .
Toute plantation de v i g n e devroit être précédée
d’un défoncement du fol, à au moins detix
pieds de profondeur $ mais le befoin d’épargner
le temps ou l'argent, fait qu’ on s’en difpenfe trop
fouvent, au grand détriment des récoltes futures
& de la'durée des ceps 5 car la profpérité d’un
arbre qui doit vivre un ou plufieurs fiècles tient à
la facilité que trouvent fes racines à aller puifer au
loin les fucs né ce (fai res à fon exifterice. Cette
néceffité du défoncement eft fondée fur cé que
la v ig n e eft fouvent plantée dans des lieux qui, ont
une fort petite épaiffeur de terre végétale , fur
des pentes où cette terre eft expo fée à être,
promptement entraînée par les eaux pluviales ; elle
fç fait principalement fentir quand c'eft fur une
roche fendillée que repofe cette terre. On appelle
quelquefois, dans ce dernier cas , M in e r , l'opération’
de D é f o n c e r . V o y e \ ces fieux mots.
Il eft des vignobles où les vignerons font tenus,
par leur engagement, à défoncer ou miner chaque
hiver une certaine étendue de terrain, pour la
planter ou replanter l ’hiver -fuivant, ce qui fait
que le renouvellement fe fait fans qu’on paroiffe
l’avoir payé.
Une fumure abondante , ou , à défaut, un en-
fouilfemenc de plantes herbacées ou de plantes
licneufes, effectué dans la jauge au moment
même du défoncement, affure la vigueur du plant
de la v i g »■ , & on fait que c ’eft de cette vigueur
feulement qu'on peut.conclure un bon fuccès.
, L’opération du défoncement le fait toujours
dans l’hiver, parce qu'alors les vignerons font
inoccupés & que la main d’oeuvre eft à meilleur
marché. Elle a lieu un an avant la plantation,
pour donner le temps à la terre du fond, ramenée
à la f u r f a c e , d e f e f a t u r e r d e s g a z a tm o f p h é r i q u e s
& d e d e v e n i r p r b * ' ; à n o u r r i r d e s p l a n t e s . V o y e £
T erre & V égétat ion.
P o u r d im in u e r la d é p e n f e , o n f e c o n t e n t e f o u -
v e n t d e d é f o n c e r l e t e r r a in d a n s d e s l ig n e s d ’ u n ,
d e u x & t r o i s p ie d s d e l a r g e , m a is c ’< ft u n m a u v
a i s c a l c u l i d a n s u n g r a n d n o m b r e d e c a s , f i s
r a c in e s d e la v ig n e a r r iv a n t b i e n t ô t a la p a r t i e n o n
d é f o n c é e , e l l e l a n g u i t & d o n n e d e f o i b l e s r é c
o l t e s à l’é p o q u e o ù e l l e d e v r o i t e n d o n n e r d e
t r è s - a v a n t a g e u i 'e s .
D a n s b e a u c o u p d e p a y s , l e d é f o n c e m e n t d e la
v i g n e d o n n e l ie u à l ’ e x t r a é l i o n d ’ u n e g r a n d e q u a n t
i t é d e g r e f f e s p i e r r e s , q u ’ i l f e r o i t t r o p c o û t e u x
d e t r a n fp o r c e r a u lo in , & q u ’ o ù d é p o f e fu r U s
b o r d s e n t a s r o n d s o u a l o n g é s . C ' e f t c e q u ’ o n a p p
e l l e M erger. Voyex c e m o t .
L a a iP p o fh io n d e c e s p i r r e s e n r a n g s p e r p e n d
i c u l a i r e s à la p e n t e d u t e r r a in , e f t d a n s l e c a s
l ’ ê t r e r e c o m m a n d é e , c a r il e n r e f u l t e d e s e f p è c e s
d i t e r r a f lb s q u i a r r ê t e n t le s t e r r e s & é p a r g n e n t ,
p a r c o n s é q u e n t , L u r r em o n r e .
C e p e n d a n t q u e l q u e f o i s , a in f i q u e j e l’ a i d é j à
o b f e r v é p lu s h a u t , le s p i e r r e s la i f ié e s d a n s la
vigne f o n t f a v o r a b l e s a u x p r o d u i t s , e n c o n f t r -
v a n t d e l 'h u m i d i t é à la t e r r e .
J] è f t p lu f ie u t s p r é c i e u x v i g n o b l e s o ù l e s c l ô -
tu - e s ' e n m u r s f o n t t r è s - n u i Sri p l ié e s - J e d a i s le s
a p p r o u v e r , c a r e l le s n 'o n t c o n t r 'c l l e s q u e la d é -
; p e n f e d e l e u r c o n f t r u é fc io n . M a i s p r e f q u e p a r t o u t
; c e l l e s e n h a ie s f o n t p r o f e r i - e s , f o u s le p r é t e x t e
i q u e l e u r o m b r e & le u r s r a c in e s n u i fen .t à la v i g n e ,
q u 'e l l e s f o n t l e | f p a i r e d e s o i f é a u x &r d e s in -
f e é l - s , q u ’e l le s f a v o r i f e n t le s v o l e u r s , & c . V o y e %
Haie.
J e n e d i f f i tn u le p a s u q e p a r t i e d e c e s in c o n v é -
n ie n s , m a is je f o u t i e n s q u 'u n e h a i e , t e n u e à d e u x
o u t r o i s p ie d s d e h a u t d u c ô t é d u l e v a n t , d u
m id i & d u c o u c h a n t , & l a i f f é e f o r t é l e v é e d u
c ô t é d u n o r d , e ft p lu s u t i l e q u e n u i f ib ie . L e c l o s
d e M i g r a in e d o n n - t i l d e m a u v a i s v in ? J e v a is
p lu s lo in , & j e c o n i e i l l e d ’ e n p l a n t e r d a n s t o u t e s
le s v ig n e s f o r t e n p e n t e , d e lo in e n lo in , p e r p e n d
i c u l a i r e m e n t à c e t t e p e n t e , e n le s t e n a n t e n c o r e
plias b a f f e s p o u r r e t e n i r l e s t e r r e s . S i n o s p è r e s
a v o i e n t p r o c é d é a i n f i , c o m b i e n d e c o t e a u x , a u jo
u r d ’ h u i d é n u d é s , d o n n e r o i e n t e n c o r e d u v in 1
V o y e { Abri T errasse.
A & u e l i e m e n t i l s’ a g i t d e d é t e rm in e r la v a r
i é t é q u i d o i t ê t r e ' e m p l o y é e d a n s la p l a n t a t io n ,
& c e n ’ e f t p a s . u n e c h o f e f a c i l e , v u l e u r g r a n d
n o m b r e & l e u r s d i f f é r e n c e s e n q u a l i t é , c o m m e je
l ’ a i d é jà a n n o n c é & c o m m e o n l e v e r r a e n c o r e
m i e u x p a r la f u i t e . J e n e d i r a i p a s : t i r e z v o t r e
p la n t d u M i d i , t i r e z v o t r e p la n t d u N o r d , c a r i l
n ’ e f t r ie n m o in s p r o u v é q u e c e l a f o i t a v a n t a g e u x ,
m a lg r é le s a f f e r t io n s d e q u e lq u e s é c r i v a i n s ; m a is
b ie n : c h o i f i f f e z d a n s v o t r e v i g n o b l e o u d a n s le s
v i g n o b l e s v o i f in s le s v a r i é t é s c o n n u e s p o u r d o n -
. ner, a u t a n t q u e p o f l i b l e , en m êm e t e m p s , & d u
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