
grande fu péri o rité dans Ie moment de leur emploi,
mais qui reftreint la durée de leur aôtion. C ’ eft
donc fur des cultures eh état aôtuel de végétation
qu'il convient de les appliquer, t e c'elï ce qu'on
ne fait » '.s aflez.
C ’ eft parce que les cultivateurs de la Belgique
opèrent de la première de ces manières, q^e le
fermier entrant paie toujours, à dire d'experts,
au fermier for tant, l’engrais qu’a lai {Te dans la
terre le fumier que ce dernier y a répandu l'année
précédente. Quel bon ufage à imiter en France !
Il eft une férié d’opérations ou de fubftànces
qui, en facilitant l’ aôtion des élémens fur le fo l,
i'aôtion de la végétation dans les plantes, la décom-
polition des engrais, & c . , augmentent fingulière-
ment les produits des récoltes : on les appelle des
A mendemens. Voye^ ce mot.
Les principaux amendemens font les Labours, ;
les A r ro sem en s , les Mélanges des t e r re s ;
de coniiftance oppofée, la Chaux* la Marne,
le Pl â t r e . F o y e i ces mots.
Quelque petite que foie la quantité de principes
que la terre fournit aux plantes, fa nature agit
wffi fur la végétation. Théod. de Sauflure a
prouvé , par des expériences pofitives * que deux
pieds de la même plante, cultivés en même
temps dans un foi filiceux dans un fol calcaire,
offroient dans leurs cendres une proportion plus
confiiérable de la bafe du fol où. chacune avoit
été placée.
Il eft des plantes qui abforbent tel ou tel principe
terreux plus abondamment que tel autre, dans
quelques lieux qu’elles croillent. Par exemple, les.
graminées, & furtout le bambou , fe furchargent
de filice. Les charagnes femblent n’être qu’une
criftallifation caicaire.
Pour qu’un terrain foit regardé comme complètement
propre à la culture, outre une forte
proportion d'humus, il.faut qu’il ne foie ni trop
compare, parce que la chaleur folaire, les eaux
pluviales & les racines y pénétreroient trop difficilement,
ni trop léger, parce que l’eau le tra-
verferoit trop rapidement, ou s’évaporeroit trop
promptement, parce que les racines ne pour-
roient pas fe défendre de l’aôtion des grands
yents,
Les terrains argileux font les plus difficiles à
améliorer, parce qu’on n’y parvient que par des
labours fans nombre, ou des mélanges de fable
très-coûteux.
On peut -affez facilement rendre productifs des
fols fablonneux, lorfqu’ils font en pofition de recevoir
le$ bienfaits des I r r i g a t i o n s . V o y e i ce
mot.
L’expérience prouve que chaque efpèce de terre
convient mieux à certaines cultures qu'à certaines
autres i ainfi l'étude du cultivateur doit fe porter
v e r s la connoiffance des faits qui peuvent le dirige*
avec certitude dans (es choix à cet égard,
B eft des terres qui ne fou firent aucune végétat
io n , telle que la Magnésie. Voye^ ce mot.
Cet article trouvera des fupplémens fans nombre
dans la plupart de ceux qui compofent ce
Dictionnaire.
VENDANGE. Nom de l ’opération de couper
les R a is in s , lorfqu’ ils font arrivés à Ma turité
plus ou moins complète , pour en faire du V in.
V~oye% ces mots & celui VlGNE.
Je dis plus ou moins complète, quoiqu’ il foit
certain qu’on ne peut faire du ban vin qu’avec-des
rai fins très-mûrs , parce qu’il eft telle variété qui
ne contient pas afllz de fuc pour fournir la
quantité d’alcool néceflaire à la confervation du
vin j qu’il eft tel pays où on préfère les vins apres,
qui grattent la gorge par excès de tartre.
Dans la plus grande partie des vignobles de
France * le jour de la vendange £.û fixé* fur le rapport
de quelques propriétaires & vignerons,-par
une détifion municipale , qu’on appelle ban de
vendange ÿ & le lendemain ou furlendemain de ce
jour , l’autorité-publique ne défend plus contre les
voleurs la réculte des vignes qui n’ont pas été vendangées.
Quelqu’antique que foit cet ufage, je ne
puis l’approuver, car il eft un attentat au droit de la
propriété, & nuitconfidérab’ernent à la richeffe publique,
en ce qu’ il s'oppofe à ce que le vin foit auffi
bon & aufil de garde qu’il eft poffible qu'il foir.
D ’abord, généralement le befoin d'argent &
I la crainte des dernières grêles, des pluies perma-
: nentes, des froids précoces , portent les pro-
| priétaires & les vignerons défignës pour pro-
| pofer le jour de la vendange, à en anticiper plutôt
i qu'à en retarder l'époque; Enfuite, lorfque les
| vignes, comme cela a prefque toujours lieu , contiennent
piufieurs variétés de raifin , il eft quelques
unes de ces variétés dont la maturité eft plus
tardive que celle des autres, & ces dernières affoi-
b iflent la qualité du vin des premières. Mon opinion
, fondée fur la théorie & la pratique, eft que
chaque variété doit être vendangée féparément, à
piufieurs jours de diftance pour quelques-unes, &
au plus haut point de maturité poffible, fans cependant
outrepafler ce point, après lequel le duc fe
décompofe , les grains pourriflent & tombent.
Aux environs de Paris, pour citer un exemple,
il y a près de-deux mois entré la maturité de la
Madelaine, la variété la plus hâtive qui s’y cultiv
e , & le plant de lune ,, variété qui n’y mûrie
pas toujours. .
En général il fera, je crois, prouvé à l’article
V igne , qu'il eft plus avantageux de ne1 cultiver
qu’ une ou deux variétés dans une vigne, qu'une
douzaine, encore moins qu'une vingtaine de variétés
j mais il etf peu de vignobles où cela foit
rigoureufement pratiqué , quoique les vignerons
reconnoiflent la bonne & la mauvaife qualité de
chacune des variétés qu’ils cultivent, parce que
tous tirent plutôt à la quantité qu’à la qualité.
Dans les bons vignobles de la Champagne & de
la Bourgogne, quelques propriétaires zélés font
faire leur vendange à. trois reprifes , malgré que la
même variété, le pineau, domine dans leurs vi- 1
gnes, parce qu’il eft plus tôt mûr à mi-côte qu’au 1
bas & au fongmet.
Il en eft de même de ceux des vignes de Malaga
qui font leur vendange en juin, en août & en octobre.
Le vin de la première coupe a la confïftance du
miel} celui de la fécondé eft feç & fort 5 celui de
la troifième eft le, feul qui fe mette dans le commerce.
On procède à la v e n d a n g e *le plus tard poffible
dans les vignobles de Langon, de B.rgeiac & autres
du Midi, & encore, tous les deux ou trois
•jours, pendant un mois, parce qu’ on ,ne ouioe
que les raifins dont la fphacellation de la peau indique
la parfaite ma eu ri: é.
Dans ceux de Quérir s , près Bordeaux, pour
faire arriver tous les cépages en maturité au'même
moment, on plante dans les parties fèches les
variétés les plus tardives, t e dans les parties humides
les. variétés les plus hâtives.
. Mais pourquoi planter tant de variétés différentes
en époques de maturité dans la même vigne?
parce que, dit-on, fi une variété devient
improductive par l’effet de .la.gelée,-de. ja coulure
, & e . , l’autre en dédommage. Mais pourquoi
ne.pas planter, cela fuppofé vrai, des vignes
feulement avec une de ces variétés, ce qui re-
vieniroit au même ?
La maturité des fruits s’accélérant après.qu’ ils
ont été féparés de l’arbre qui les a produits ,
écrafer les raifins & les mettre dans la.cuve que
quelques jours après la vendange, améliore toujours
la qualité du vin, comme l’a prouvé M. Sarri-
Puillo, Portugais, par des expériences rigo-ureufes,
& comme il eft peu de vignerons qui l’ignorent.
C ’eft d’après ce principe que fe fabrique en quelques
contrées le v in de p a ille , fi en rapport avec
lé vin de Tok a i, le vin de Malaga, le vin de
Madère, &rc. Foyff ViN. ... ;
- Dans certains vignobles on fait la vendange pendant
la rofee ou pendant la pluie, parce qu’alors
l’eau qui s’attache aux grappes augmente la quan-
t'té du vin •, mais cette miférable fpécolation a
toujours des effets nui fi blés, -non-feulement fur
la fo r c e , mais èncore fur la qualité du v in , la
fermentation étant, dans ces cas , plus lente &
plus inégale. Fermentation.
Cependant, dms la ci-devant Champagne, où
on fait du vin blanc avec des raifins rouges , i!
faut cueillir ces raifins avant la chaleur, pour que
le vin ne fe colore pas ; là , on ne vendange que de
huit à dix heures du matin ; là auffi on pâlie à plu-
fiaurs reprifes dans la même vigne, pour ne mettre,
dans le prefioir une les raifins les plus mûrs.
La révolution, qui a détruit tant d’abus, n’a.
anéanti que momentaném.m les bans de vendangey
au contraire, ils font aujourd’hui établis, fans loi
OiOi* des. Arbres & Arbujles.
fpéciaîe,.là où ils n’exiftoient pas autrefois, par
la feule volonté‘des maires.
Je me trouve déterminé à citer un fait qui
prouve leurs inconvéniens.
En 1821. l’ année a été très-fèche & très*chaude>
auflï les raifins, dans le nord, comme dans le midi
de la France, ont-ils mûri, en apparence, près
d’un mois avant l’époque ordinaire, & étoient-i!s
excellens à manger. On s’attendoit partout à avoir
du vin de première qualité j mais la fécherefle , &
par fuite le défaut de liquidité du ju s , n’avoient
pas permis au mucofofucré de ces raifins de fe
transformer en fuçre, & au moment de la vendange,
les. pineaux étoient dans l’état où relient
chaque année les chaflelas. Il en eft ré fui té que le
Vin des vignes qui ont é té , par fuite du ban de
vendange, récoltées les premières, c’çft-à d ire ,
du plus grand nombre, s’eft trouvé fans force,
| s’eft altéré avant, l’hiver, & qu’il a fallu le charger
d’eau-de-vie pour le conftrver, tandis que
celui des vignes récohéfs quinze jours plus tard,
& après la pluie, a été de qualité fupériêure &
s’eft vendu moitié en fus du premier.
Les "environs de Paris font peut-être l’endroit
où la vendange , eu égard au climat, fe fait le plus
tôt j auffi le vin y.eft-il âpre & acide au plus haut
degré , & s’y conferve-t-il à peine une année fur
l’autre, Cependant * tel qu’ il eft, il fe boit dans les
nombreux cabarets des environs de cette v ille, où
celui des bons vignobles feroit peu eftimé comme
trop foible } mais c ’eft une circo >fiance particulière
qui ne devroit pas fervir de règle, la bonté
& la durée étant générait, ment les bafes de la valeur
commerciale des vins.
Il eft une opération , appelée I’Égrappage ,
qui s’exécute dans beaucoup de vignobles, tantôt
dans la vigne même, tantôt lorfque la vendange
eft arrivée à la maifon. J’en ai donné fa théorie à
l’article V in , & indiqué fes divers modes à l’article
Egrâppoir.
On fe fert de paniers pour mettre les raifins,
à mefure que les vendangeurs les coupent > &
quand ils font pleins , on les verfe, ou dans des
hottes de bois, ou dans des baquets portés fur une
1 civière , pour pouvoir les tranfporter dans des
vaifleaux appelés Banes , ou Baines , ou Bennes
, fixés fur une charrette qui les attend hors
de la vigne.
Les raifins rouges & blancs font très-fréquemment
mêlés , à la vigne même, dans la benne , &
i apportés de fuite dans la cuve > mais là où on
J veut faire du bon vin , on les répare pour apporter
| les premiers dans la cuve & les féconds fur le pref-
} foir, l’ufage général étant de ne faire çuver’le vin
j blanc qu’après que le jus du raifîn a été féparé de la
| grappe. Alors on le met prefque toujours dans
j des tonneaux, où la fermentation s’opère, & d’où
j les matières étrangères fe dévèrfent par la boiv'e
avec une petite portion du moût. Voy e^ C u v e
i S i F e r m e n t a t i o n .
D d d d d