teroic pasbeaucoup du maximum d’accroiffement,
en rég’ant à 30 ans la coupe de fes taillis fuués fur
des terrains femblables (1).
8°. Si maintenant nous jetons les yeux fur le
travjil de M. de Perthuis , nous nous convaincrons
de plus en plus de l'avantage des aménage-■
mens à longs termes. Cet auteur a donné le tableau
comparatif ci-après, du produit des bois fur les
différentes efpèces de terrains, d'après l’âge de leur
aménagement, tel que le lui avoient fourni les réful-
tatsdes nombreufesexploitations qu’il âvoitfaites.
Il annonce que pour Amplifier fes calculs, il
n’a opéré que fur des bois de chêne fans mélange,
ou de hêtre fans mélange, ou fur des bois garnis
de ces deux effences. Il a compris le charbonnage
& les bourrées dans ces évaluations, afin d’être
plus exadl dans les produits} & pour ne pas multiplier
les colonnes du tableau, il a compté 4 cordes
7. de charbonnage & 150 bourrées pour une
corde de bois de chauffage. La corde de bois dont
il eftqueftim, eft celle-dite de vente , de y pieds
de hauteur fur 8 pieds de couche j les bûches de
3 pieds 6 pouces de longueur fur 6 pouces de tour
au petit bout. Cette corde contient par conféquent
140 pieds cubes.
T a b l e a u du produit des bois en matières , fur les
dijférens fo ls & £ après £ âge de leur aménagement.
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g ,3 •= ‘ «2 ^ 1 - O- 1
tt rP O B SE R V A T IO N S .
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1 Produi
meille
0
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à ans. cordes. cordes. . cordes.
IO Z . 4 f H Si le fol le meilleur
I f * i 9 S M eft en chêne mélangé
z o 3 f i y 9 t de charme, le bois proa
y y f duira d autant moins
JO 6 7 z 7 charme fera en plus'
3 5 7 3 y ZI grande abondance.
40 7 42- 5 6 ' H K Le charme diminue
° auffi la quantité de
60 5 70 3 7 bois d’induftrie :q.ue
z
70 3 80 Ion pourroit en retir
Sp z 510 4« 7 eft pas fufceptible.
90 96 4 8 f Il faudroit' faire
100 IOZ S i de femblables déduc-
J 2 0 fions,fi les boisétoienc
140 12.4 62. mélangés de bois
l y o i z 8 . blancs qui commencent
«4
à dépérir à. 4o
1 31 6 7 ans, & qui difparoifz
y o 1 10 60 fent enfuice à i 3o.
300 1 ï .0 yy
(1) C ’eft auffi à cet âge qu
ambages. {Voye^ page 8 r .j
’ils font le plus généralement
S’il y avoiten France autant de bois placés fur
les mauvais terrains que fur les bons , le produit
moyen pourroit fervir à évaluer les produits en
matières de tous les bois de la France dans leurs
différens améhagemens ; mais l’auteur tient poincertain
qu’ il y a peu de bois fur les terrains les plus
mauvais, & il eftime que pour avoir des données
auffi jufles que poffible pour faire cette appréciation
, il faudroit ajouter un fixième à chaque article
des produits moyens de ce tableau comparatif.
Avant de paffer aux conféquences qui réfultent
de ces différens produits, l’auteur fait obferver :
i°. Que l’on convertit dix fois plus de menus
bois en charbon qu’en fagots, & qu’alors une
corde de bois de chauffage vaut mieux fous ce
rapport que 4 cordes &, demie, de charbonnage,
parce qu’elle produit plus de charbon ;
20. Que les bois âgés de 10 ans, ne produifenc
point de bois de moule j
30. Que ceux âgés de ry ans, en produifenc
très-peu}
4°. Qu’à 20 ans * les taillis en produifent davantage,
& qu’à zy ans & au-deffus, le produit
s’augmente progreffivement jufqu’à ce qu’ il commence
à dépérir j ■ §
5°. Que le prix du bois de moule provenu de
bois âgés de i y ans, eft inférieur à celui qui provient
de bois plus âgés, & que la progreffion de
ce prix eft toujours à l'avantage de ces derniers
jufqu’ à l’âge de yo ans j
6°. Qu’au-deffus de cet âge , la qualité du bois
de chauffage provenu de taillis ou gau lis ou futaies,
va en décroijfant a mefure qu ils vieillijfent,
ae manière qu’ à 150 & 200 ans, fa qualité n’eft
plus qu’égale à celle du bois de chauffage pris dans
des taillis de 2.5 ans y
7°* Que le bois fous un même volume pèfe
moins à 10 qu’à 20 ans..,}- à. 20 ans qu’a. 30 5 à 40 ans
quàyo; & qu après cet âge, fa pefanteur fpécifique
diminue a mefure qu i l vieillit davantage. Il y a donc
beaucoup plus de matière combuftible dans une
corde de bois rondin de 25 à 70 ans que dans une
corde de bois de chauffage tirée de taillis de iy à
20 ans} il s’enfuit donc, que fi, à 2y ans,. & en
fuppofant les pefanteurs fpécifiqufs des bois de
2 y aps & de 1 y à 20 ans, dans le rapport de 6 à
y , un arpent de bois produit 18 cordes de bois de
chauffage} ces 18 cordes entretiendront un feu
auffi long-temps que 21 cordes de bois prifesdans
un taillis de i y à 20 ans : avantage toujours croif-
fant à mefure que la pefanteur fpécifique du bois
augmente}
8°. Que plus les bois font jeunes, & moins ils
font fufceptibles d*etre employés en bois à oeuvrer.
De 10 à 20 ans, ils nè peuvent fournir que
des cerceaux & des échalas communs} à 2y ans,
ils eh préfentent déjà une certaine quantité, & ils
en produifent d’autant plus , & d'une qualité
d’autant meilleurequ’ils ne font coupés qu’à l'âge
que la nature a fixé pour la maturité.
■ £n prêfentant les obfervationsci-deffus, M. de
t>euhu’S a eu pour objet de démontrer de plus en
«lus l’avantage des aménagemens prolongés jufqu’ à
un certain âge} mais il me paroît s’être trompé en
énonçant, d’une manière générale, que les bois à yo:
ans perdoient de leur pefanteur fpécifique, & par
lonfequent de leur qualité pour le chauffage. Pour
admettre cette opinion , il faudroit admettre auffi
que l’âge de yo ans eft celui où les taillis des meilleurs
Knds cefferôient de croître, & où les bois feroient
Sans leur perfection. Mais il a été reconnu par les
Expériences de plufieurs phyficiens, que tant que les
bois croi fient en hauteur & en grofleur, ils augmentent
auffi en denfité, en pefanteur, en force & en
qualité pour le chauffage. Ce n’eft que lorfque l’ac- _
lioilfement fe ralentit fenfiblement que ces qualifiés
diminuent, parce qu’alors le centre de l’ar-
|re venant à s’obftruer , le bois du coeur fe
,deffèche faute de nourriture fuffifante, & délient
plus léger que le bois de la circonférence:
effet qui arrive plus tôt ou plus tard, & qui eft
proportionné à la profondeur, à la différence du
terrain & aux circonftances qui peuvent prolonger
Eu raccourcir le temps de l’accroiflement des arbres.
D’après les expériences de Buffon, le bois
augmente en pefanteur & en force, jufqu’ à un
certain âge dans une progreffion arithmétique,
après quoi cette pefanteur diminue à peu près
dans la même proportion ; mais ces effets varient
prodigieufement fuivant les climats & les différens
ternins. Duhamel a prouvé auffi q-u’on ne devoir
s’arrêter à l’âge ni à la groffeur pour décider du
temps où il faut les abattre} que cetâge étoit celui
jèù ils celfoient de profiter. De fon cô té , M. Har-
iig a calculé la pef-mteiir des bois & leur qualité
•pour le chauffage , à différens âges, & l’ on ne voit
Ipas qu’il’y ait un âge fixe où ils aient plus de d enfilé
& où ils produifent un-meilleur chauffage } ces
«éxpériencès prouveroient même plutôt contre que
pour l’opinion de M. de Perthuis, en ce que,
pTez ordinairement, les bois au-deffus dè-yo ans
produifent unjneilleur chauffage qu’avant cet âge 5
il ré fui te en effet, du tableau que j’ai placé à la
fuite de L’ouvrage4 e M. Ha;tig , que les bois de
po, 9 0 îop &r 120 ans, valent pour la plupart un
Jliers de plus que ceux am-delfous de yo ans. Aiufi,
11e peut pas dire d’une maniéré abfolue , qu’à
|cet âge les bois perdent de leur qualité pour le
-feu, parce que fi cette affercion étoit vraie pour
Quelques taillis, elle ne le feroit point pour ceux
«ont l’accroiffement fe prolonge au-delà de: ce
■ erme.
: r Je reviens aux conféquences que M. de Perthuis a
^déduites de fon tableau précédent. En voici l’ana-
Bÿfe, qui prouve que dans les âges inférieurs, deux
. arpens ne produifent fouvent pas autant de bois
Jqu un feul arpent dans les aménagemens plus prolongés
, & que, dans ce dernier cas , les bois
d’oeuvre vont toujours en augmentant.
H i - ^ QUALITÉS
AGES. | fi p- m, A03 des
(J ^ Bois fuivant les âges.
j
IO ans- Z 6 f Bois de chauffage de la
qualité la plus infém
lieuré.
1 z 0 I 9 7 Id. qualité moins inférieure.
1 «J z 1 I 2 Bois de chauffage très-
» médiocre.
• j y ° z l 6 2 Id. de bien meilleure
qualité.
' 1 0 z ! l 8 2- Bois de chauffage affez
■ 4° I T
bon.
Id. d’une qualité bien
fupérieure.
zy - Z t 6 1 Bois de chauffage d’un
bon ufage.
y° I 3,1 Id. de première qualité,
& bois propre aux mar-
chandifes d’induftrie.
30. z 33 T Bois de chauffage de
fort bonne qualité.
5 • \ 60 - I •37 i l Id. de femblable qualité
& plus de bois { à oeuvrer.
H ■ 1 41 Bois de chauffage de
I 41
bonne qualité.:
Id. un peu inférieur,
mais beaucoup de boi3
d’induftrie.
40 z . 4 9 Bois de chauffage d’une
' excellente qualité. 7 ■ < 80 1 i 4.6 2 Id. . de qualité infé-
!
rieure, mais beaucoup
plus de bois d’oeuvre.
1 6z Bois de chauffage de
première qualité.
8 • ICO I 5 1 Id. qualité toujours inférieure,'
mais encore
plus de bois à oeuvrer.
’ 60 1 7 5 Bois de chauffage d’une
qualité inférieure à ce-
CT° lui de yo ans.
V 10 I } 7 La quantité de bois
d’oeuvre augmente toujours.
f 70 z « 5
io°; ' 140 I 7Z Des bois à oeuvrer encore
en plus grande
1
quantité, & des mar»
chandifes plus chères»