
dans toute leur longueur, après avoir mis de la
moufle humide entre leurs racines.
Il a été reconnu qu'il eft avantageux de choifir
les époques de la fufpenfion de la fève , pour faire
des envois de plantes, & de couper les branches
& les racines, pour concentrer la feve dans le
tronc.
Lorfque*les plantes font en pots , on enterre ces
pots dans de la litière , qu'on aflujettit avec des
perches attachées aux barreaux de la charrette.
Ainfi difpofées & arrofées , ces plantes pour-
roieni faire le tour du Monde, puifqu'elles font
fur la charrette comme dans le lieu d’où elles ont
été enlevées.
Cette manière de tranfporter les plantes feroit
partout préférée , fi elle n’avoit pas deux graves
inconvéniens , celui d’être très-coûteufe, fort peu
de pots tenant fur la plus grande charrette, &: peu
fu ie , les paflans & les valets d'auberge pouvant
dégrader & même voler les pieds.
Les objets les plus précieux , & qui font généralement
de peu d’élévation , s'emballent aufli de
deux manières principales.
Ôn met de la moufle autour & fur le p o t, dans
une épaiffeur de deux ou trois pouces. Qn réunit
plufieurs de ces pots, en rempliffant de moufle
leurs intervalles, au fond d’un panier à claire-
voie, fait exprès, dont la profondeur foit double
de la hauteur des plantes contenues. On fixe la
plante de chaque pot à une baguette, & toutes
ces baguettes font réunies par leur fommet & attachées,
ainfi que la fur face des pots, par d'autres
bagu ttes tranfverfales aux parois du panier.
Quand toutes ces conditions font convenablement
remplies & que le$ pots ne fe caflent pas ,
cette manière d'emballer les plantes remplit très-
bien fon objet ; maL-il eft rare qu’il n’arrive pas
d'accidens.
Dans l’autre manière on dépote les plantés , on
entoure leur motte de moufle humide, aflùjettie
avec de la ficelle ; on fixe la tige de chaque pied à
une baguette, & on aflujettit les mottes les unes
contre les autres, dans une caifle, tant en les
comprimant qu'en plaçant des tafleaux croifés
aux pieds des tiges. On fait des trous d'un pouce
de diamètre à la caifle.
Ici les plantes font privées de la lumière, mais
elles font plus à l’abri des accidens.
Lorfqu'on veut faire venir des plantes des colonies
, fur des vaiffeaux marchands , on les plante
dans des caiffes recouvertes d'un toit mobile,
garni de vitres, toit qu’on ouvre dans le beau temps
& qu’on ferme dans le mauvais. Il exifte dans la
belle collection du Muféum d'hiftoire naturelle de
Paris, plufieurs modèles différens de ces caiflfes.
J’ai plufieurs fois reçu des plantes vivantes , en
très-bon é ta t, de nqs colonies & des Etats-Unis
de l’Amérique , qui avoient été Amplement ftra-
tifiées avec de la terre, de*la moufle, dubois
pourri, dans des cailles ordinaires, ou leur végétation
avoit été fufpendue par défaut d’air &
lumière.
Toutes les plantes emballées doivent être ac-
compagnéesde leur nom, écrit fur du parchemin
& attaché à leur tronc, ou introduit dans une
fente faite à une de leurs petites branches, ou d*U(l
numéro frappé fur du plomb & correfpondant à
un catalogue. On fubftitue quelquefois au plomb
des morceaux de bois entaillés, depuis une juf.
qu'à dix coches.
A leur déballage, les plantes font prefque toujours
plus ou moins étiolées ; quelquefois même
les pouffes qu’elles ont faites font- complètement
blanches : aufli doivent elles de fuite être mif.-sà
l'ombre & légèrement arrofées. J en ai vu beaucoup
périr pour n'avoir pas pris ces deux précautions.
Celles qui font originaires des pays chauds
feront mi fes fous une bâche , mais toujours tenues
dans une demi-ombre, jufqu'à ce qu’elles aient
confolidé leurs pouffes.
L'emballage des graines eft de deux fortes : les
unes fe mettent Amplement dans des facs d e toile
ou de papier; les autres fe ftratifient dans de la
terre , dans de la moufle, dans du bois pourri :
ces dernières font principalement celles d o n t la
nature eft cornée y & qui perdent, par leur deflfé-
chement, leur faculté germinative , telles que
les glands, les châtaignes, & c . , & celles dont
l'huile fè rancit aifément, comme les noix,les
amandes, & c . Prefque toutes les baies font aufli
dans l'un ou l'autre de ces cas.
EMBELIE. Emb elia. Genre de plantes qui ne
diffère pas de la Salvadore.
Embelie. Embelia. Synonyme de Ribelier.
EMBEY. Arbriffeau rampant dont on forme
des cordes au Bréfil.
S.>n nom générique ne m’eft pas connu.
EMBLIC. Em b lica . Genre de plantes qui a
pour type le Phyllanthe, qui donne les My-
ROBOLANS ÉMBLICS.;
EMBOLE. Embolus. Genre de la famille des
champignons, depuis réuni aux Stémonites.
EMBONPOINT. Un cultivateur qui defire faire
piofpérer fes affaires , doit tenir fes chevaux ou
fes boeufs dans un état confiant d’embonpoint,
parce que c’eft dans cet état, qui eft le milieu
entre l’obéfité & la maigreur, qu’il en obtient
le meilleur fervice.
C ’eft à la feule ignorance qu’il faut attribuer le
mauvais état du bétail dans une partie de la
France, car il y a partout moyen de lui donnée
de Y embonpoint, en employant une partie fum*
fante de fon gain en achat de fubfiftances. En
Suifle, en Allemagne , ‘en Angleterre, où on
fait que plus les chevaux & les boeufs font bien
nourris & plus ils travaillent, on n’en voit point
autant
lotant qu’en France d’étiques & de couverts de
rengage donc les cultivateurs à moins écono-
mifer fur la quantité & fur la qualité de la nourric
e de leurs beftiaux , à les moins furmener, à
panfer leurs bleffures, & c . , afin de les avoir conf-
tammeftt en état d’embonpoint. Voyc^ CHEVAL,
Bqeu.f , V a ch e , Mo u to n , Breb is-, & c.
EMBOQUER. Il eft des*lieux., dans les landes
de Bordeaux, par exemple, où on nourrit les
boeufs habituellement avec des boulettes de fourrage
qu’on leur met dans la bouche une à une.
Dans beauc6up.de pays on fait entrer de force
de la pâtée dans le bec des Dindons , des C h a pons,
des Oie s , & c . , pour les engraiffer plus
promptement. ..
Ces moyens font économiques & mènent bien
au but, mais ont quelques inconvéniens. Voye^
Engrais.
EMBRUNE. Synonyme d’AiRELLE.
EMBRYON. Synonyme de G erme , ou mieux,
organe de la Grain e qui devient le G erme , lorf-
qu’au moyen de l’humidité & de h chaleur il à
pris vie. Voyei Semence & V ég é ta t ion .
EM B R Y O P T È R E . Embryopteris. Genre de
plantes qui rentre dans celui des Pl a q u em i-
niers. C ’eft le Mabolo ( cavanillea) de La- I
marck. • .
EMILIE. Emilia. Genre de plantes établi par I
H. Gaffini, pour placer la C a ca lie sagitté e. I
ÉMOLLIENS. On appelle ainfi les fubftances J
qui, appliquées fur les tumeurs, les amolliffent I
& diminuent les douleurs qu’ èlles càufent.
11 eft un grand nombre d'émolliens employés
dans la médecine vétérinaire, parmi lefqpels je citerai
en première ligne l’eau tiède, la farine d’orge
& des autres céréales, la mie de pain, la graine de
lin, les feuilles & les racines delà guimauve, de
la mauve & autres malvacées, les graifles & les
huiles récentes, l’onguent populneum & autres.
Quelques praticiens fuppofent que tous les
émolliens n'ont d’aétion qu’à raifon de l’eau qu ils
contiennent. Cela peut être, mais, il eft confiant
qu’ils font plus d’effet que l’eau fimple, quelque
•chaude & quelque fréquemment appliquée qu’efle
(oit.
ÉMONDAGE. Synonyme d’ÉLAGAGE^
Ce mot s’applique aufli à la coupe des têtes des
faules, à I’Ebourgeonn.ement de la V igne &
à l’enlèvement du bois mort & des branches chiffonnes
des arbres fruitiers.
ÉMOUCHER. C ’eft, en Bretagne, ramaffer
les épis caflés dans le battage au fléau, pour les
battre u.ne fécondé fois féparément.
EMPIERREMENT. Ce nom s’applique ordL*
Dici'. des Arbres & Arbufies, .
nairement, ou à l’enfouiffement fans ordre„d’une
aflez grande quantité de pierres pour faciliter
l’écoulement des eaux pluviales fous terre, ou à
l’entaffement d’une moindre quantité de pierres
fur les chemins, pour en rendre l’ ufage plus aife,
foit pour les hommes à pied & à cheval, foit
pour les voitures.
Les empierremens de la première forte peuvent
confidérablement améliorer un terrain, & on ne
doit pas craindre de faire des avances pour les
effe&uer, carquand ils font exécutés avecintelli--
gence, leurs bons effets peuvent durer des fiècles,
au bout defquels un fimple remaniement des pierres
qui y font entrées fuffit pour les remettre en bon
état de fervice.
L’économie convie à faire les empierremens de
cette forte avec les pierres qui font le plus à la
portée; mais, quand on peut choifir, il faut préférer
d’abord celles qu’on appelle Meulières,
enfuite celles qui font, ainfi qu’elles, quartzeu-
fes, parce qu’elles ne s’altèrent nullement dans la
terre, tandis que les calcaires & les argileufes s’y
décompofent quelquefois.
Si les propriétaires de certains cantons vou-
loient fe réunir pour faire une pierrée qui empêchât
les eaux des montagnes de noyer leurs
champs , ils décupleroient les produits de ces
champs.
Ôn fait des empierremens pour alimenter des
Et a n g s , des Mar es , des C iternes , pour def-
fécher des allées de jardin, des routes, &c.
' EMPLÀNTÉ. Synonyme de Planté. Un terrain
eft emplante d’ORMES, de FRENES.
E M P O I S . Réfultat de la décompofition de
,1’A m id o n dans l’eau bouillante. C ’eft une efpèce
de C olle légère qui ne diffère pas effentieller
i.ient de celle de Fa r in e .
C ’eft particulièrement pour donner de la fermeté
aux toiles de lin & de coton qu’on ufe
d'empois dans les ménages. Alors ,on le colore
fréquemment avec du bleu d’ azur ou du'bleu
d’ indigo, pour donner au linge une nuance plus
amie de l’oeil quelle blanc pur. * ^
On ne doit préparer Y empois qu’à mefure du
befoin, quoiqu’ il fe conferve bon plus long-temps
que la colle, à raifon de ce qu’ il ne contient pas
de matière G lu tin Éu s e , parce qu’il fe grumèle
: d’autant plus qu’ il eft plus vieux , & qu il n empe/e
: plus aufli également que lorfqu’ il eft récent.
EMPOISONNEMENT DES ÉTANGS. Voy,
Et a n g .
EMPONDRE. On appelle ainfi, à I’î.Ie de la
Réunion, la bafe du pétiole des feuilles des Pa l miers
, qui ont une forme creufe & qui fervent
à contenir des liquides, même à faire cuire les
alimens.
s EMPYREUME. C ’eft l ’odeur que prennent
1 A a a