froment, à toutes les autres nourritures ; mais à
défaut, tout leur eft bon, même leur propre ef-
pèce, comme je le prouverai plus bas.
Les trous des campagnols ne font pas très-
profonds , mais ils font très-multipliés, parce
qu’ils en changent fouvent, & que jamais ils ne
.rentrent dans celui qui a été abandonné. Ces trous
feuls font un fléau, en ce qu'ils dégarniflent le
pied des plantes & font toujours accompagnés de
chemins de communication totalement privés de
végétation. Je lésai vus plufieurs fois fi rapprochés,
que je ne pouvois faire un pas fans rifquer de tom-
ber, par fuite de leur affaiflement fous mes pieds.
La reproduction des campagnols a lieu deux fois
par an, & leurs portées ordinaires font de cinq à
lïx (quelquefois de huit à dix). Les petits font
aptes à la génération dès le printemps fuivant.
Ainfi, on peut calculer quelle doit être l’ étendue
de leur multiplication lorfque les fublîftances ne
leur manquent pas, que les hivers ne font pas trop
longs ou trop rigoureux, que les pluies ne font
pas^ trop abondantes, toutes 'circonftances qui
les font périr par millions certaines années, &
qui mettent feules des obftacles à ce qu’ ils en-
vahiffent nos campagnes. En général, après une
formidable apparition, ils laiflent quelques années
de repos aux cultivateurs, par fuite des caufes ci-
deflus.
On a indiqué un grand nombre de moyens
pour détruire les campagnols, mais tous font d’un
effet à peine apparent, foit dans les années où ils
furabondent, foit dans celles où ils font rares.
Les principaux fon t, i° . de les empoifonner
avec du grain trempé dans une dilfolution d’arfe-
nic , ce qui offre quelques dangers, ou dans une
décoCtion de garou, de r.oix vomique & fubftan-
ces analogues , ce qui ne tranquillife pas complé- j
tement; 2°. de les prendre avec toutes les fortes
de pièges ufités pour les fouris, mais cela devient
très-coûteux, ou emploie beaucoup de temps j
3°. d’enterrer dans les champs, rez-terre, des pots
de terre ventrus, de fix pouces de profondeur au
moins, ou d’y faire, foit avec une bêche, foit avec
une tarière, des trous multipliés, pots ou trous
dans lefquels ils tombent & d'où ils ne peuvent
fortir ; 40. de dreffer des chiens à les pourfuivre
& à les tuer, furtout à la fuite des labours, & à
l’époque de la deftruCtion des meules : j’ai vu des
chiens fi bien drefïés à cette chaffe & s’y livrer
avec tant d’ardeur, qu’ il m’afemblé qu’il fuffifoit
d’en avoir deux ou trois pour remplir fuflifamment
bien l’objet î y®, ne plus faire une guerre aufli
aCfive aux petits oifeaux de proie, furtout aux
oifeaux de proie noCturnes, qui en détruifent d’ im-
menfes quantités.
Je ne parlerai pas des renards, des fouines &
des belettes, les plus grands deftruCteurs des campagnols,
parce qu’ils ne peuvent être foufferts par
les cultivateurs.
CAMPE LIE. Campelia. Genre de plantes établi
pour placer la C om-meline zanonie, qui a une
baie pour fruit.
CAMPOMANESE. Campomanefia. Arbre du
Pérou qui conftitue un genre intermédiaire entre
les Myrtes &les Goyaviers. Il paroît fort peu
différer du Décasperme.
Nous ne poffédons pas cet arbre dans nos
ferres.
CAMPSIS. Camp fis. Arbriffeau de la Cochin-
chine, à tige radicante, qui a de grands rapports
avec I’Incarvillée. Il appartient à la didynamie
angiofpermie.-
CAMPULAIE. Campulaia. Genre de plantes
de la didynamie angiofpermie & de la famille des
fcrophulaires, qui réunit deux plantes vivaces de
Madagafcar, que nous ne cultivons pas encore en
Europe.
CAMPULOSE. Campulofus. Plante vivace de
j Caroline, dent j’ avois fait une Cretelle & Mi-
i chaux un C hloris. Elle eft fort élégante. Quoique
j ’en ai rapporté beaucoup de graines, elle ne
fe voit point dans nos jardins.
CAMPYLE. Campylus. Arbriffeau grimpant de
la Chine, qui conftitue un genre dans la pentan-
drie monogynie.
Il ne fe cultive pas en Europe.
CAMPYNEME. Campynema. Plante vivace de
la Nouvelle-Hollande, qui feule forme un genre
dans l’hexandrie trigynie & dans la famille des
narciffoïdes.
Nous ne la cultivons pas dans nos jardins.
C A N A B Y S S E . C ’eft le C hanvre femelle
, dans le Midi.
CAN AVALI. Canavali. Genre établi pour placer
les Dolics , dont les gouffes ont trois carènes.
Le D o u e en épi lui fert de type.
^ CANCAME. Réfine venant d’Afrique, & qui
s’emploie contre le mal de dents. On ignore quel
genre de plantes la fournit. Voyei Encens.
C ANC ELL AIRE. Cancellaria. Genre de plantes
de la famille des moufles, mal-à-propos confondu
avec les Fontinales, & qui fe rapproche
des T richostomes. II ne renferme qu’une
efpèce.
CANCES ou CANCÈRES. Les rangées de
V ignes fe nomment ainfi dans les environs de
Touloufe.
CANDOLLEE. Candollea. Genre de plantes
cryptogames de la famille des fougères, établi aux
dépens des Acrostiques de Linnæus. Il a été
appelé Cyclophore par Defvaux.
C a n d o l l é e . Candollea. Autre genre de
plantes de la polyandrie polyadelphie & de la
famille des tulipifères, qui ne contient qu’un
arbre de la Nouvelle-Hollande, lequel ne fe voit
pas dans nos orangeries.
CANÉPHORE. Canephora. Genre de plantes
de la pentandrie monogynie & de la famille des
rubiacées, renfermant deux efpèces originaires de
la Nouvelle-Hollande, ni l’une ni l’autre cultivée
dans nos jardins.
CANI. Les Boutons à fleurs fe nomment
ainfi dans quelques cantons du Midi.
C ANN EBE. Nom du C hanvre dans le midi
de la France.
CANOL ou CANOUEL. Le C erisier ma-
haleb s’appelle ainfi dans quelques lieux.
CAOUQUA. Synonyme de Dépiquer. Voy.
Battage.
CAOURET. Nom du Chou dans la ci-devant
Provence.
CAOUSSANE. Le Licol des boeufs porte
ce nom aux environs d’Aix.
C A P E L A D E . Hangar qui fert à mettre
à l’abri les voitures dans les fermes des environs
de Touloufe.
CAPELET ou PASSE-CAMPANE.. Tumeur
plus ou moins groffe qui naît dans le tiffu cellulaire
de la peau, à la pointe du jarret du cheval-,
& qui le fait le plus fouvent boiter.
On guérit le capelet par des friétions d’eau-de-
vie ou de vin chaud, lorfqu’il n’eft pas encore
fixé. Plus tard il faut l’extirper.
CAPELLA. Les tas de Gerbes s’appellent
ainfi dans les environs de Touloufe.
CAPILLAIRE. Capillaria. Genre de plantes
établi aux dépens des V areçs,
CAPILLINE. Trickia: Genre de plantes de la
cryptogamie' & de la famille des champignons.
On en compte dix efpèces, toutes croilfant fur
le bois mort & accélérant fa décompofition.
CAPITULAIRE. Capitularia. Genre établi aux
dépens des Lichens. Il ne diffère pas de celui
qui a été nommé Pyxidarie , Bæomyce ,,
Cladonie.
CAPITULE. Difpofition de fleurs peu différentes
de l'Er-i. La Budiéje en tête,. le CÉ-
phalanthe, en donnent des exemples.
C A P N IE . Capnia. Genre de plantes de la
cryptogamie & de la famille des algues , établi
aux dépens des Lichens.
bli
CAPNOIDE. Corydalis.. Genre de plantes éta-
aux dépens des Fumeterres. Voyej, ce mot.
CAPNOPHYLLE. Capnophyllum. Plante d’A-
frique, long-temps' confondue avec les C iguës.
Elle eft annuelle, & répand la même odeur que
le céleri.
C APOL1N. Petit arbre du Mexique, cultivé
pour fon fruit, qui reflemble à une cerife. Je ne
connois pas le genre auquel il fe rapporte.
C A PO T TE . Sac de groffe toile, dans lequel
on met la tête des chevaux médians qu’il s’agit de
Ferrer.
CAPPARIDÉES. Famille de plantes dans laquelle
fe rangent les genres Mozambé , C a -
DABA , SodADA , DuRION , MARCGRAVE ,
Ro's solis, Norante, C â pr ier , T a p ie r ,.
Ma bo uya, Réséda & Parnassie.
CAPRICORNE. Cerambix. Genre d’infiétes-
de l’ordre des coléoptères,, qui incéreffe les cultivateurs
, parce que les larves de fes efpèces, donc
plufieurs font très-groffes, vivent aux dépens dubois
des arbres fur pied & le perforent dans tous
les fens, de manière à le rendre impropre, furtout
le C h ên e , à plufieurs genres de fervices.
Comme il n’y a d’autres moyens de s’oppofer
aux ravages des capricornes que de chercher à les
tuer lorfqu’ ils viennent dépofer leurs oeufs fur le
tronc des arbres, & que c’eft ordinairement la
nuit qu’ ils font cette opération, je me contenterai
de les fîgnaler ici comme les ennemis des
cultivateurs.
CAPRIFOLIACÉES. Famille de plantes dans
laquelle fe réunifient quinze genres fous quatre
divifions.
Ces genres font : i° . Linnée , T rioste , Sym -
phoricarpe, Dierville, C amerisier,C hèvre
- feuille j. 2°. CONDONION, HÉLIXAN-
thêre , Aidie , Loranthe, Gu i , Palétu
v ie r ; 3°. V iorne, Su reau ; 40. C ornouiller.
sCAPSELLE. Capfella. Genre de plantes établi
pour placèr quelques efpèces de T hlaspi.
CAPUCIN. Synonyme de Sautelle , A r ceau,
Courgée, & c . Voye[ V igne.
CAPVIRADE. Nom , dans le Médoc, de
l’extrémité du champ où on tourne les boeufs,
extrémité qui n’ eft pas labourée, & qu’on reprend1
par des filions perpendiculaires aux premiers.
CARABE. Carabus. Genre d’infeéles de l ’ordre
des coléoptères, que les cultivateurs rencontrent
à chaque inftant fur leurs pas, & qui eft leur
auxiliaire contre leurs ennemis, quoique le plus
fouvent ils le regardent comme leur étant nuifi-
ble. Il a été appelé Bupreste (enfle-boeuf) par
Geoffroy.
Les efpèces font très-nombreufes ( près de quatre
cents connues), mais ce ne font que les plus