
maturité, mais elles font rares. Pour pouvoir utî-
lifer les autres comme aliment, il faut les dépouiller
de leur âcreté & de leur amertume, ce
à quoi on parvient avec le temps, par leur fim-
ple immerfion dans l'eau froide ou tièd e , mais
elles ne fe confervent pas. On doit à Picho-
lini. la découverte d'un procédé qui leur donne
une durée de deux à trois an«. Il confifte à les
immerger, pendant qu'elles (ont encore vertes,
dans une lellive légèrement cauftique, jufqu’à ce
que leur chair fe fépare du noyau 5 après quoi on
les met dans de l’eau un peu Talée.
J’ai indiqué les variétés qui étoierît à préférer
pour cette préparation.
L^s olives confites gagnent à être expofées à
l’air, même foulées, pendant quelques heures
avant d'être mangées 5 de-là le nom d'olives pochées
qu’on leur donne dans ce cas.
En Italie, on fait fécher les olives au four, &
oivles mange après les avoir fait à moitié cuire.
ORANGER. Citrus. Genre de plantes de la
polyadelphie icofandrie 6c de la famille des hef-
péridées, qui renferme trois efpèces qui fournif-
fent conlidérablement de variétés qu'on cultive
en pleine terre dans le midi de l’Europe, 6c en
caifi'e dans le nord, à raifon de l’excellente odeur
des fleurs & de la délicieufe laveur des fruits de
la plupart.
Efpeces. 1 2 3
1. L’Oranger Jranc.
Citrus aurantium. Linn. Des Indes.
2. L’Oranger citronnier.
Citrus medica. Linn. De l’Afie.
3. L’Oranger pampelmoufe.
Citrus decumana% Linn. J? Des Indes.
Culture.
Ces trois efpèces fe font tellement confondues
par leurs nombreufes variétés, qu’il eft fouvent
difficile de décider à laquelle .de ces efpèces appartient
telle ou telie^de ces variétés. Je dis efpeces,
parce qu'elles fe reproduiront par leurs femences,
ce qui eft un caractère allez généralement reconnu }
cependant, comme je vais le faire voir plus bas,
les bigaradiers fe reproduifent certainement de
même, & peut-être quelques bergamotiers , quelques
limettiers &c quelques lumiers. Voye% Espèce
& V ariété. •
Depuis quelques années, des écrivains de beaucoup
de mérite , entr'autres MM. G.illefio, Riffo
& Poiteau , fe font occupes d’établir les rapports
entre les variétés & de fixer leur nomenclature.
M. Poiteau, qui eft venu le dernier, quoique
le moins favorablement placé, a publié un
ouvrage complet fur ce genre, accompagné de
nombreufes figures defiir.ées par lui 6ç foie bien
î enluminées: Cet ouvrage va me fervîr de guide:
I car, quoiqu’ayant voyagé dans le midi de l’Europe
& dans, la partie chaude de l’Amérique fepterw
trionale, où il y a des orangers en pleine terre,
quoiqu’ayant été pendant plufieurs années à U
tête de l'orangerie de Verfailles , j’ai bien peu à y
ajouter.
Voici donc les divifions propofées par M. Poj.
teau, 6c la nomenclature des variétés cultivées en
Europe, de chacune d'elles, en obfervant qu'il
s’en cultive des milliers d'autres dans les jardins
de l'Inde, de la Chine, des île s, 6c fans doute
dans l'Améiique méridionale.
L e s O r a n g e r s .
Ils ont les fruits doux. |
Oranger,franc.
------de le Chine.
——— déprimé. '
------pyramidal.
— à feuilles d'yeufe.
------à feuilles crépues.
------à fruit pyriforme.
------à larges feuilles.
— — de Gênes.'
------à fleurs doubles.
------de Nice.
----- ^ à petits.fruits.
------ à fru't nain.
------à fruit bolfelé.
—----à fruit corné.
—*— dè Malte.
----- à pulpe rouge.
■----- de Majorque.
— — à fruit mammifère.
— — à fruit limetiforme.
------à fruit oblong.
------à fruit elliptique.
------à fruit toruleux.
■------à fruit cliarnu.
------à fruit rugueux.
------à fruit ridé.
------pommier d’Adam des Parifiens.
------noble.
------à longues feuilles.
------multiflore.
------à feuilles étroites.
fruit tardif.
■ ----- à fruit fans pépins.
------de^Gralfe.
— à fiuîNconifère.
-----=- imbigo.
— ■— portugais,
------d'Otaïri.
------à fruit changeant.
1— — turc.
Sous tous les rapports , les orangers doivent
être placés à h tête de leur genre, ou -mieux de
leur famille ; cependant il y a parmi eux des
variétés inférieures, fous le point de vue de l’utilité
ou de l’agrément, à quelques-unes de celles
genres, des efpèces ou des variétés qui fui*
vent.
Il eft des orangers épineux; il en eft qui ne le
font pas. Les uns 6c les autres donnent des fruits
de première qualité, qui deviennent d’autant méil-
leurs que l'arbre eft plus vieux 6c croît dàns un
terrain ou une expofition plus chaude.
Je recommanderai principalement, dans la longue
lifte que je viens de mettre fous les yeux du
leâeur,
\J oranger franc. Il eft peu connu à Paris, mais
c’eft le plus commun fur les bords de la Méditerranée.
Ses fruits font délicieux, mûriifent de
bonne heure & font rarement de garde.
\Joranger de la Chine, moins fufceptible des
effets des gelées que beaucoup d’autres, dont les
fruits font excellens. Ses fruits font connus à Paris
fous le nom d‘oranges de Portugal. Il produit peu.
L’oranger a fruit précoce mérite , par cette qualité
& par la déiicateffe de fa chair, d’être plus
cultivé.
Voranger de Nice, que l’abondance de Tes fleurs
& de Tes fruits rend très-avantageux aux propriétaires.
L’oranger a fruits cornus, qui fè fait remarquer
par la fingulière forme de les fruits, d’-ailleurs
excellens..
Les orangers de Malte , a pulpe rouge & a feuilles
étroites, louvent confondus, quoique ditiinéls.
Leur pulpe eft extrêmement rouge 6c fine.
U oranger de Majorque, dont les fruits fe vendent
à Paris, comme ceux de celui de la Chine ,
fous le nom d’oranges de Portugal.
Les oranges franches , .tardives 6? déprimées, y
portent aulli ce nom.
L e s B i g a r a d i e r s . -
Ils ont les fruits acides & amers.
Bigaradier franc.
—■—=: grand Bourbon ( 1).
------à fruit corniculé.
------à fruit fîllonné.
------à fruit fétifère.
------à fruit cannelé.
------à fruit cupulé.
------à grand caücé.
------riche-dépouille.
(1) Le type de cette variété exifie encore , fous ce
nonv, à l'orangerie de Verfailles. 11 a été fenié à Pana.r
peluhe en »421 , fut eonfifq^ué fur le connétable de Bourbon
en i552 : ainfi il a aujourd’hui ( 1820 ) quatre cent
deux aus. Sa hauteur eft de vingt pieds , & la circonférence
de fa tête , de quarante-cinq. C ’eifc fans doute le plus vieux
de P Europe.
Bigaradier multiflore.
— — violet.
— -— à fleurs doubles.
— — fpatafore.
------à fruit mamelonné.
------»'longues feuilles.
------deVoikamer.
------à fruit en grappe.
----- - de Naples.
— — à fruit fans graine*.,
----- - Itan.
— — Gallefio.
------à gros fruits.
— •— d'Efpagne.
—-— de Florence.
---- - à fruits couronnés. .
------à fruit doux.
—— à feuilles de faule.
------chinois.
------à feuilles de myrte.
------bicolore.
—— * bizarrerie.
Les deux principaux motifs qui engagent â cultiver
les bigaradiers dans nos orangeries, c’eil
que ce font les arbres de leur famille ou de leur
genre qui fourniffent le plus de. fleurs 6c des
fleurs plus odorantes , car l'utilité qu’ on retire du
fuc de leurs fruits eft prefqu'infignifiante.
Les variétés tant épineufes qu’inermes des bigaradiers
, qu’il eft le plus avantageux de polféder,
(.ont :
Le bigaradier a fruits cornus , a (fez: commun, &
dont on fème volontiers les graines pour le reproduire
ou pour greffer Iss autres variétés.
Le bigaradier riche-dépouille , dont les fleurs font
trèsrabondantes & très-partumées.
.Le bigaradier; multifiore eft dans le même cas ,
mais il eft refté rare par la difficulté de trouver
des éculfôns fur fes branches.
Le bigaradier a fruits fans graines eft encore plus
rare , quoiqu’il foit un des plus productifs.
Le bigaradier Galle fa, eft très-beau 6c donne de
fuperbes fruits. Ses graines font au nombre des
meilleures pour les femis, à raifon de la vigueur
du plant qu’elles fourniffent.
Le bigaradier à gros fruits a les fleurs très-
grandes., très-odorantes , & , par fuite , préférées
pour faire de la fleur d’orange pralinée, c’eft-à-dire,
féchée dans le fucre.
Le bigaradier a fruits doux eft un des plus avantageux
à cultiver dans les orangeries, par fa
beauté , ainfi que par l’abondance & la fuavité de
: fes fleurs.
L'arbre le plus vieux de l'orangerie de V e r failles
après le grand Bourbon, & qu'on appelle
\q grand. Louis , appartient à cette variété.
Le bigaradier chinois. Ses fruits font petits & .
ont l'écorce plus acide & plus amère que celle des
■ autres. On le cultive pour cette écorce, que