
il s'altère plus rapidement & donne moins de
chaleur.
La crainte des accidens du feu doit faire defirer
que. le bûcher foit dans un bâtiment ifolé , & la
crainte d'une confommation exagérée ou des infidélités
fait defîrer qu'il ferme à cle f r dans ce cas ,
tous les matins on apporte à la maifon la provision
de la journée.
Pour que le bois fe deffèche plus rapidement &
plus complètement', il eft bon qu'un bâcher foit
très-aéré , c'eft-à-dire , percé de plufieurs fe-
uetres , ou même à claire-voie.
Beaucoup de cultivateuts ont des bûchers plus
grands que leur provifion annuelle de bois l’exige,
& enconfacrentune portion à leur atelier de charpente
, de menuiferie & de charronnage, c'eft-à-
dire , au placement de tous les bois dont ils
font dans le cas de faire ufage dans leur exploitation
, & des outils propres aux trois emplois eide
{lus. Ces cultivateurs devroient être partout
tnntés.. *
B Û C H E R C>N. Nom des ouvriers qui fé con-
racrent une^ partie de l’année à l'exploitation des
dois, c'eft-à-dire, qui abattent les arbres, les façonnent
en bûches 8c en fagots.
Apres que les bûcherons ont mis les arbres bas 8c
qu ils les ont dépouillés de leurs branches,, les
Equarisseurs , les Scieurs de long , les Sabotiers
,les Boisseliers , les B ouviers, les
E sseutiers, les Lattiers , & c ., s'emparent
des gros pour les difpofer félon les vues de leur
^rt-> & ^es C harbonniers,, les C ercliers,
s'emparent des petits dans, le même but. Voyez
Bols... ^ j \
Un bon bûcheron eft un homme précieux pour
un propriétaire de bois, car d’un côté il fait valoir
chaque arbre en leréfervantpourles ufages qui en
feront donner la plus grande valeur, & de l'autre
il ménagera la longueur des. pièces principales en
lé coupant en Piv o t . V oye^ A battage.
C ’ëft une mefure très-fage, mais peu ufîtée
que de; divifer les bûcherons en efeouades de cinq à
fix hommes, & de les mettre fous la direction
d^un deux, auquel on donne une rétribution un peu
plus forte. Quoiqu en général on paiè les bûcherons.
a tant 1 arpent ou à tant lés gros pieds abatrus
(vieilles ecorces), ou à tant la corde de bois ou à
tant du eent de fagots, il eft toujours profitable
que le travail aille régulièrement & rapidement.
EJne portion de bois mal coupée ou coupée trop
tard peut repouffer moitié moins bien que celle qui
a été bien coupée & coupée en faifon convenable.
Il en eft encore de même pour l'enlèvement des
bois coupés (yoyeç. Dé b a rDement) , lequel, s’il
eft fait au commencement de la repouffe, peut diminuer
confidérablement la valeur de la coupe
Suivante,. r
b u r
BUCHETTE. Petite Bûche. Ce mot eft peu
employé.
BUCHIE. Buchia. Plante de l’Amérique méridionale,
fort voifine des Lippeis 8c des Perames,
qui conftitue un genre, particulier.
Nous ne la cultivons pas..
B.UÇK. Synonyme de Ruche.
BUDLÉJE. Budleja. Voye[ BulÈJE.
B U E E . Nom de la Lessive dans l’eft de la
France.
BUÈNE. Buena. Àrbrifleau du Mexique, qui
feul conftitue un genre dans la ,tétrandrie mono-
gynie, félon quelques botaniftes, & doit être
réuni aux Gonzalaguinies félon d'autres.
Il ne fe cultive pas dans les jardins d'Europe.
BUIS ou BOUIS. Buxus. Genre de plantes de la
monoecie tétrandrie 8c de la famille des tithyma-
loï-des, qui renferme feulement deux efpèces,
. toutes deux cultivées dans nos jardins, 8c dont
l’une fournit à notre induftrie un bois d'un emploi,
très-étendu dans les arts du tour &dela.tabletterieJ.
Efpecesi
1. Le Buis commun.
Buxus fempèrvirens. Linn. "fy Indigène..
2. Le Buis de h^ahon.
Buxus balearica. Lamarck, 7) DeMahon.
Culture*
he buis commun croît naturellement & en abondance
dans toutes les parties moyennes 8c méridionales
de la France, dans les bois en terrain fec,.
fur les montagnes les plus' arides. Il fe trouve également
en Efpagne, en Italie, en Grèce , dans
l’Afie mineure 8c dans le Cauçafe. Partout il fe
cultive dans les jardins ,. s’affocie aux idées reli-
gieufes, probablement parce qu'il, eft- toujours
vert & qu’il fait ornement dans les temples, même,
pendant les frimats.
î Cn connoîr plufieurs variétés de buis .- d'abord
Yarbo.refcent3 qui croît dans les forêts & parvient; à
quinze à vingt pieds de haut 8c à un demirpied de
diamètre, & fenain qu'on.trouve fur les montagnes
pelées,.dans lés,fentes des rochers.expo fes-au midi :
quelques botaniftes les croient des efpèces dif-
tinéfos, & je me range de leur avis.La première de
ces variétés offre des fous-variétés à feuilles plus
alongées & d’un vert plus foncé, à feuilles de
myrte,.à feuilles bordées de jaune ou de blanc,,
à feuilles tachées déjeuné; ;
Le huis arborefeent fe cultive fréquemment dans
les jardins payfagers, où; il produit des effets fort
agréables pendant toute l’année, 8c furtout pendant
l ’hiver, époque où la verdure eft rare. Ç ’eft entre les-
arbres duiecond rang; des mafïifs, én petits groupeste
en ligne contre les murs, qu’ il fe place ordinairement
j Cependant on en met prefque partout fans
trop le multiplier, pour éviter la monotonie. L’abandonner
à lui-même vaut toujours mieux que
de chercher à lui donner une forme artificielle ,
ce qu’on ne fait que trop fouvent, parce qu’ on le
confond avec le nain, que le croiffant eft fréquemment
employé à tailler.
Cette fécondé variété eft réfer vée pour les jardins
français, où elle fert principalement à faire des
bordures aux plates-bandes, 8c des boules , des
pyramides , des vafes, & c . , dans ces mêmes
plates-bandes. La mode en eft, au refte, beaucoup
tombée depuis quelques années. C ette fécondé variété
ne s’élève guère qu’ à trois ou quatre pieds ,
& rarement fes tiges ont plus de deux ou trois
pouces de diamètre. On le reconnoît très-facilement
à fes feuilles plus rondes.
Ces deux buis fe multiplient de graines dont ils
donnent abondamment, mais qu’ il eft difficile de
récolter bonnes, à raifon de ce qu’on ne peut juger
.avec certitude de l’ époque de leur maturité, 8c
qtfà cette époque elles font lancées au loin par la
rétra&ion de leur capfule, & qu’il faut par conséquent
s’y prendre à l'avance. Ces graines fe fèment
de fuite en pleine terre, dans un fol très-léger &
très-fubftantiel, & à l’expofition du levant. Des
arrofemens léger« pendant les chaleurs de l’été feront
utiles pour accélérer la poufife du plant. Aux
approches des fortes gelées on couvrira ce plant
de feuilles fèches, car il redoute leurs effets. Au
printemps de l’année fuivante on pourra le lever
pour le planter dans la pépinière, en lignes écartées
de fïx pouces, mais il vaudra mieux attendre
une année plus tard 8c écarter les ligne? du double
j à quatre ou cinq ans il fera bon à être mis
en place,.
Mais on fait peu fréquemment ufage de la voie
du’femis pour multiplier le buisy à raifon de ce
qu’il fe reproduit avec plus de rapidité & bien
moins de peine par celle des marcottes , par celle
des boutures 8c par le déchirement des vieux pieds,
Ainfi dans les pépinièresou on tient bas quelques
pieds de buis en arbre pour en coucher les
jeunes branches qui prennent racine dans l’année,
ou on coupe ces mêmes branches au commencement
du printemps pour les mettre en terre,, dans
un terrain frais & abrité du foleil.
Ainfi , dans les jardins ornés, où on eft obligé
ae relever, tous les trois à quatre ans, le Buis en bordure,
c’eft-à-dire, lorfqu'il commence à né plus
troûver affez de nourriture dans la terre , on di-
vife chaque pied en autant d’autres qu’il a dé brins,
& Ôn les replante, foit dans la même place, après
en avoir renouvelé la terre, foit autre part.
La ci-devant Champagne eft, je crois, lapartie la
plus feptehtrionale de la France où croît naturellement
le buis nain. Je l'ai vu remplir toutes le,s
nliures des rochers de craie, dans les plus mauvais
cantons de cette ancienne province-
Les bordures de buis (e taillent très-rigoureufe-
ment toutes les années, & même quelquefois deux-
fois par année. C'eft pendant l'abfence de la fève,-
c'eft-à-dire en hiver, qu’on devroit faire cette opération
5 cependant, l’époque de la plus active végétation
de cet arbufie eft prefque toujours préférée
, ce qui caufe fouvent fa mort.
Le buis eft excellent pour le chauffage, mars ce
font feulement fes rameaux que l’on emploie à cet
ufage, parce que fon tronc eft extrêmement recherché,
& par conféquent payé fort cher, pour les
ouvrages de tabletterie, auxquels il eft plus propre
que celui d’aucun autre des arbres indigènes.Ses
feuilles fervent de litière 8c augmentent ia maffe
des engrais. Leur décoction à haute dofe eft purgative
, 8c à petite dofe, fudorifique.
C ’eft exclufivement la variété ou efpèce arbo-
refeente du buis qui fournit, le bois du commerce
J jamais elle ne conftitue feule des forêts,.
mais eft éparfe dans celles de quelques pays de
montagnes.
Les lieux où il s’en trouve encore le plus font
les montagnes du Charolois, du Jura, du Bugey,.
du Dauphiné , de la Provence, des Pyrénées. Là ,
non-feulement on ne fait rien pour favorjfer la
reproduction de cet arbre , mais on la contrarie :•
par exemple, il eft de fait qu'il n'y a que'les pieds-
venus de graines qui puiffent former une tige de
quelque groffeur , parce qu’elle eft uniques mais
dès qu’une eft devenue marchande, on la coupe, 8c
les repouffes du pied font coupées tous les deux
ou trois ans pour faire des fagots, de forte que
ce n'eft qu’après tin grand nombre d'années, après
que ces touffes font arrachées pour avoir leurs racines
, plus recherchées que les tiges à raifon de
leur agréable coloration ( voyq- Brouzin), qu'il
en peut renaître s mais alors il n'y a plus de tiges-
fourniffant des graines pour le repeuplement.
Il feroit donc important au commerce aétuel &
futur de la France, que dans les forêts appartenant
au Gouvernement, il fût établi des gardes-planteurs
chargés de raffembler tous les ans de grandes
quantités de graines de buis pour les répandre
dans les clairières de celles qui en contiennent
naturellement. La dépenfe de ces gardes-planteurs
feroit tnès-foible ', en ce que deux tiendroient la
place & feroient les fondions d’un garde ordinaire
pendant dix mois de l'année , le mois d’août feul
devant être employé à la récolté des graines, & le
mois de feptembre. à leur femis. Pour effectuer
ces femis il fuffit de gratter , par un feul coup , la
furface de la terre des clairières, avec une pioche
de ferlafge .de quatre pouces, de jeter quelques
graines fur la terre mife à nu ,.& de les recouvrir,,
au moyen du pied , avec ce qui'a été enlevé par
la pioche, après quoi il n’y a plus rien à faire, juf-
qu’à la coupe.
Il eft cependant des cas où il peut être utile de
faire fentir aux buis provenant de femence, le
tranchant de la ferpette y ce font ceux où ils offrir