
'ÊÊÊS^ÉÊÊÊÉÊÊÊÊÊÊ de WÊSÊÊÊÊ iS É ifll p rogressif des taillis-et des baliveaux, et sur les produits,
en matierçs- et en argent, des uns et des autres , a différons dges, prenant pour exemple un arpent en bon fonds
1 . Ôn voit par ce tableau que, dans le taillis de 20
[ans, les brins, ainfi que les baliveaux qu’on y réserve,
ne dépaffent point la hauteur de 20 pieds,
tandis qu'elle eft de 30 dans les taillis de 30 ans 3
(que dans les uns & dans les autres, les baliveaux
[augmentent en groffeur, d’environ 9 lignes par
[an, depuis la coupe du taillis ; que dans la période
[de 30 ans~, chaque moderne produit trois folives,
& chaque ancien de 4 dges 18 folives f , ce qui
[fait 1Sj folives f j tandis que dans les taillis de 20
[ans,les modernes, trop foîbles pour produire des
[folives ,ne donnent qu’environ une corde de bois à
[brûler,ou quelques petites efpèces de charpente,
& que les anciens de 4 âges ne donnent que 43 fo-
[livesj que par conféquent le nombre des folives
[produit par le premier, eft à celui que produit le
[fécond comme 185 f eft à 43, plus une corde de
bois j que la maffe de bois que donnent les biins
[de taillis dans la période de. 30 ans, eft prefque
[ double de celle produite par le t/dilis de 20 ans ;
[qu’enfin, les produits en argevit, abftraétion faite
[de l’intérêt, font de y48 francs pour l 'aménagement
à 30 ans, iorfqu’ils ne font que de 106 francs pour
u aménagement 3 - sans, ce qui établir pour le prix de
lia feuille un rapport de 18 à 10. Obl'ervons encore
[que l’auteur na point eftimé les branches des ré-
Iferves abattues, & que le produit de ces branches
létant beaucoup plus confidérable dans les anciens
[que dans les jeunes taillis, il eût été également à l’avantage
des taillis de 30 ans. J’ajouterai à tous ces
■ .avantages que les bois de 30 ans font de meilleure
[qualité même pour le chauffage 5 qu’ils Ce vendent
[plus cher j que les fouches, moins fatiguées, re^
[produifent un plus b:-aü recru 5 que les bruyères
[font étouffées dans les taillis d’un certain âge $ que
[la dent du bétail & les gelées du printemps font
plus de tort aux jeunes bourgeons qu’aux taillis
iplus âgés j que les jeunes taillis de chêne ne don-
[nent point de glands, au lieu que dans ceux de 20
|a 2y ans, il fe trouve beaucoup de brins qui en
donnent, &que ce n’eft que dans les taillis de 2y
|a 30 ans qu’ on peut efpérer d’avoir des arbres
propres aux ccnftruêtions navales, attendu que
[dans ceux qui s’exploitent plus jeunes, ils forment
[ordinairement Le pommier, circoi.ftance qui, d’ailleurs
, nuit beaucoup aux taillis, Il paraît donc
Jbien démontré par le tableau ci-deffus, que l’on
Koit prolonger les aménage mens des taillis autant
Hue la qualité du terrain le permet, c’eft à-dire,
æulqu à ce que les bois foient arrivés a leur maturité.
H p 1' maintenant on a égard à l’intérêt de l'aigent,
les rapports ne feront plus lesn êmes. Cependant,
en ne calculant que les intérêts fimpies (de je
jpe/ife que ce font les feuls qu’on doive faire en-
trer en compte ) , on trouve encore que l’avan-
Lfp6 .cr°,uYe S flil des taillis de 30 ans. En
l’intérêt à y pour 100, pendant 10 ans, de
go6 francs, produit du taillis de 20 ans, n*eft que e/° 3 francs , qui, réunis au principal, ne forment
p une fomme de 309 francs j & en y joignant la
valeur actuelle du taillis, qu’on peut fuppofer être
de 103 francs, le total n’eft: que de 413, tandis
que le prix du taillis de 30ans eft de y48 francs. Il
n’ y a donc que le cumul desintéiêts qui puiffe
faire donner la préférence aux aménagement bornés
> & encore faut-il qu’il y ait une très-grande
diftance entre les aménagemens, pour que ce cumul
d'intérêts produife des réfulcats de quelqu’impor-
tancej car, fi la différence d’un aménagement à
l’autre, toutes'chofes égales d’ailleurs, n’eft que
de y ou de 10 ans, comme dans le tableau ci-deffus,
le cuinul des intérêts n’apporte que fort peu
de différence dans la valeur numéraire. J’a i, pour
m’en affurer, calculé les intérêts de 206 francs,
cumulés chaque année pendant dix ans, & j’ai
trouvé que ce principal augmenté ainfi annuellement
de l’intérêt de l'intérêt, ne produifoit que
319 francs y6 centimes, q u i, avec la valeur actuelle
du taillis fur pied, ne forme qu’ un total de
422 francs y6 centimes. Il n’y a donc que to fr.
y6 centimes de différence, résultant de ce cumul
annuel d’intérêts pendant 10 ans.
J’ai auflî comparé les produits pendant 60 ans ,
en principal & intérêts, des 2 arpens de taillis
mentionnés au tableau précédent, en fuppofanc
qu’à chaque coupe feulement, le propriétaire fe-
roit le placement de ces produits. Voici les ré-
fuftats :
Arpent de taillis aménagé
a 20 arts,
A 20 ans, i re coupe. 206 f.
Intérêt jufqu’à 4oans.. 206
A 4° an s, 2e coupe. 206
Produit - jufqu’à 4°
ans.. . . 618 ■
Intéiêcjùfqu’àôo ans. 618
A 60 ans , 3e coupe. 206
Tota l. . . » . 1442)'.
Arpent de taillis aménage ■
à 3o ans.
A 3o ans, r re coupe. 548 f.
Intérêt jufqu’à 60
ans. . .......................822
A 60 ans, 2e coupe.. 548
Tota l. . . . . rç)i8 f.
L’avantage eft encore pour, l’aménagement à
30 ans.
On peut conclure de ces calculs qve le maximum
du produit.en argent fuivra le maximum du
produit en matières, toutes les fois qu’il n’y aura
pas une longue diftance entre les âges fixés parles
aménagemens,. .Mais auffi les rapports du produit en
argent feront d’autant plus à l’avantage des aménagemens
bornés à 2y ou 30 ans, que les aménagemens
qu’on leur apposera feront fixés à des époques
plus éloignées, par exemple, à 90, iooou
120 ans. Nous avons fait .connoître ces rapports
dans notre deuxième partie.
Ce qu'on vient de dire fur l’avantage d -s aménagemens
fixés à longs termes ne convient point
à tous les taillis, &c Duhamel, ai..fi que tous les
auteurs & praticiens, reconnoît qu’il faut avoir
égard aux modifications apportées par la nature du
terrain,, l’efifence des taillis, la fituation & le débit
des bois. Ii y a des terrains allez mauvais p..:ur