
greffes & les plus communes qui doivent être
citées ic i , telles que :
Le C arabe coriace. C ’eft le plus gros. Il
eft noir, rugueux, & n'a point d'ailes. Quoique
commun, il eft peu connu, parce qu’il ne fort
de terre que la nuit.
Le C arabe doré. Il eft noir en deffous,
d’un vert brillant en deflu's, & n’apo irt d’ailes.
On le rencontre pendant tout l’é té , courant dans
les jardins & les champs, vivant de chenilles &
autres larves qui dévorent les récoltes, & de vers
de terre. Il répand une odeur forte, défagréable,
& laiffe couler de fa bouche, Jorfqu’on le prend
entre les doigts, une liqueur noirâtre cauftique.
Ecrafé fur la peau, il y produit l’effet des cantharides
: avalé par un animal, il donne lieu à des
accidens graves qu’on ne peut arrêter qu’avec des
boiffons adouciffantes, & guérir qu’avec des boif-
fons acidulées au moyen du vinaigre. Mais cet
événement doit être rare, a raifon de la vivacité
& de la légèreté de cet infeéte.
Le C arabe granulaire. Il eft noir en deffous,
d’un vert bronzé, régulièrement granulé en
deflus. Il n’eft guère moins commun que le précédent,
& poflede les mêmes avantages & les
mêmes inconvéniens, quoique, peut - être, à
un moindre degré.
Les C arabes vio let, purpurescent , a
CHAÎNETTE ,. BLEUATRE , des JARDINS , des
champs, convexe , & c . , fe rangent à côté des
précédens, & fe trouvent également courant dans
les jardins & les champs.
Il n’en eft pas de même des Carabes syco-
phante & inquisiteur. On ne les rencontre
que fur les arbres, où ils font une guerre aélive
aux chenilles. Tous*deux ont une forme large,
aplatie, prefque carrée, font noirs en deffous.
L e premier a les élytres d’un vert doré très-brillant
; le fécond les a bronzés. J’ai vu le premier,
qui eft le plus grand, li abondant au bois de Vin-
cennes près Paris, une certaine année où les chenilles
en avoient rongé toutes les feuilles, que
j’en faifois tomber des douzaines de chacun des
arbres que je fecouois. Cependant ils font généralement
rares, parce que leurs larves vivent dans
les nids de la chenille proceflionnaire du chêne,
& que ces nids ne fe trouvent que fur les lifières
des bois.
CAR ACOLLE. Efpèce de Har icot.
CARAICHE. Synonyme de Laiche.
CARAMEL. Le Chaume encore vert des
C éréales fe nomme ainfï dans le Midi.
CARANDIER. Caranda. Genre de Palmier
encore imparfaitement connu, & fur lequel il n’y
a rien à dire relativement à la culture.
CARANGÀ. Caranga. Plante rampante de la
diaadrie monogynie, qu’ on emploie dans l’Inde à
guérir les fièvres, & qui fert de type à un genre
qui paroît fe rapprocher des Gratioles.
On ne la cultive pas en,Europe. .
C A RAQUÉ:. On donne ce nom au C la v eau
dans quelques cantons.
CARASSIN. Poiffon du genre C y pr in , dont
le goût eft excellent & qui .réufiit dans les eaux
ftagnantes les moins étendues. On le connoît peu
dans nos campagnes, où il devroit peupler toutes
les mares, mais il eft fort eftimé en Allemagne.
CARASSON. Ce font de petits Échalas qui,
dans le Médoc, fervent à attacher les traverfes
où fe fixent les Sàrmens de la V igne.
CARBE. Le C hanvre s’ appelle ainfi dans le
Midi.
La carbegnal eft la CheneviÉre.
CARBdEUF. Un des noms vulgaires de la Bu-
grAn’e.
CARBON BLANC. On donne ce nom à l’axe
de I’Epi du Maïs dans les environs de Bordeaux.
C A R B O N A T . Synonyme de C a r ie ou de
I C h a r b o n , maladie des grains.'
CARBONE. Principe de beaucoup de- corps,
qui fe diftingue principalement par fon affinité
avec l’oxigène, affinité telle qu’ il n’eft pas poffible
de l’enifoler. f^oye^ Acide carbonique.
Il réfulte d’expériences rigoureufes, que le diamant
n’eft que du carbone prefque pur, uni à Un
principe qu’on ne connoît pas.
Le charbon n’eft également compofé que de
beaucoup de carbone, uni à une petite quantité
d’hydrogène, d’ oxigène, de chaux, depotaffe,
de fïlice & de fer. De-là on doit conclure que le
véritable compofé des végétaux eft le carbone.
Le compofant principal des animaux eft l’A-
zote. yoye^ ce mot.
L’acide carbonique n’exifte qu’en très-petite
quantité dans l’air ( deux centièmes), parce que
les pluies le ramènent conftamment fur la terre,
Ce font les couches inférieures de l’atmofphère
qui en offrent toujours la plus grande quantité.
Comme le gaz acide carbonique eft le plus
fimple des compofés dans lefquels entre le çarboney
& que c’ eft lui qui l ’introduit dans la végétation,
par l’ intermédiaire de l’eau & de l’air, je dois
donner ici le réfultat de quelques expériences
faites tant par Ingenhouze, que par Sennebier
& par Th. de Sauffure.
« Le gaz acide carbonique pur s’oppofe à la
germination des graines.
» Le même gaz, diffous dans l’eau, femble d’abord
ne produire aucun effet fur le jeunes plantes 5
mais lorfqu’ elles ont pris de la force, il accélère
évidemment leur végétation.
« L’air qui en contient un douzième eft plus
favorable
favorable à la végétation que l’air atmofph étique
ordinaire ; mais celui qui en contient davantage
eft mortel pour les plantes.
„ Le terreau» qui contient toujours une certaine
quantité de ce gaz, eft donc utile aux plantes
femées fur couche, &furtout fur couche à châffis,
lorfque fon émanation ne furpaffe pas la mëfure indiquée
5 mais dans le cas contraire, il fait inftanta*
nément périr ( fondre ) les femis.
jj Les plantes qui végètent au foleil dans une
atmofphère artificielle où l’acide carbonique eft
en excès & dans des proportions connues, le décompofent
& donnent, par leur combuüion, une
quantité de charbon d’autant plus confidérable
que cet acide étoit plus abondant.
» Des plantes élevées dans l’eau diftillée au
foleil, ont donné par leur combuftion, trois mois
après, plus du double de charbon que la même
quantité au moment de la mife en expérience.
A l’ombre elles en ont peu fourni. Elles fe font
donc affimilé le gaz acide carbonique diffous dans
l’atmofphère.
» Chaque efpèce de plante décompofe une quantité
propre d’acide carbonique. Les feuilles minces
& très-décompofées, & la plupart des plantes
aquatiques , en décompofent généralement davan- ■
tage que les autres. La S a lic a ir e ,.par exemple,
en a décompofé, en un jour, fept à huit fois fon
volume.
» Lé gaz acide carbonique , en fe décompofant
dans les plantes , y dépofe fon carbone, & Toxi-
gène , qui eft fon autre partie conftituante, fe dégage
dans l’air & l’améliore pour la refpiratîon
des animaux, comme le prouvent d’ une manière
indubitable les belles expériences des célèbres
phyfieiens précités. Voye\[ O xigène & Feuille.
» 11 y a lieu de croire, ainfi que le remarque
Sennebier, que les plantés font une abforption
& une perte continuelle de carbone, & que leur
fanté dépend beaucoup de la proportion qu’elles
en confervent ; mais nous n’avons fur cet objet
que des idées de théories appuyées fur aucune expérience
pofitive.
» On peut fuppofer avec quelque fondement,
que le carbone . joue dans la végétation-le même
rôle que l’oxigène dans l’ animalifation , c’eft-à-
dire, qu’il entretient la vie des plantes en rendant
leurs fluides plus coulans & leurs folides
plus confiftans. Les bois les plus* durs font ceux
ui fourniffent, fous le* même volume:, le plus
è charbon. .
» Le carbone, d’après tous les chimiftes modernes,
eft un des élémens des huiles, des réfines,
des gommes, des feis végétaux. Ghaptal a
prouvé qu’ il étoit en plus grande quantité dans
l’acide acéteux que dans l ’acide acétique. »
Quelque peu avancées que foierit nos connoif-
fances fur le ,carbone, je puis affûter, (ans crain- j
dr.e de me tromper, que tout ce que feront les ;
Cultivateurs pour augmenter la quantité de car-
P $ . des Arbres & -Arbujles.
lone dans leurs terres, fervira à accroître la
beauté de leurs récoltes 5 en conféquence je leur
dir.»i : faites de bons Labours avant l'hiver pour
fournir des moyens à l’acide carbonique d’entrer
& de fe fixer dans le fol. Répandez, x°. des Fumiers
frais fur les récoltes qui doivent relier
plus d’ un an en terre, parce qu’ ils fe décompofe-
ront à mefure du beloin de ces récoltes , & des
FuUiers très-consommés fur celles q fi doivent
n’y relier que quelques mois, parce que le carbone
de ces derniers leur eft moins adhérent >
2°. des détritus de pierres C alcaires , de la
C raie , de la Marne , de la C haux v iv e , qui
décompofent le terreau , le rendent foluble à
l’eau, & par-là plus propre à entrer, à l’aide
des racines, dans la circulation des plantes, &
par fuite à céder fon carbone à la fève de ces
plantes.
CARDOPATE. Cardopatum Genre de plantes
établi aux dépens des C a r th am e s . Il eft auffi appelé
Brotère. La feule efpèce qu’ il contient ne
fe cultive pas en France.
CARDOUSSES. C ’eft le Scolyme dans le midi
de la France.
CARDULORIQUE. Synonyme de Sa lm ie .
CAREYE. Careya. Genre de plantes de la mona-
delphie polyandrie, fondéfurune feule efpèce qui
eft hetbacéë, originaire de l’Inde, vivace, & qui
fe cultive en Angleterre.
Son mode de culture ne m’eft pas connu.
CARGILLIE. CargiUia. Genre de plantes de la
polygamie tétrandrie & de la famille des plaque»
miniers, qui réunit deux arbres de h Nouvelle-
Hollande , non encore cultivés dans nos jardins.
CARIARON.Plante farmenteufe duBréfil, dont
les feuilles fourniffent une teinture cramoifîe.
CAR LOWITZIE. Carlowitya. Genre de plantes
inftitué pour placer le C arthame a feuilles
de saule. Il a auffi été appelé Athame.
On a plufieurs fois, cu't’vé cette plante, qui eft
annuelle, au jardin du Muféum, mais je crois
qu’elle n’y exifte plus en ce moment. On fernoit
fes graines dans des pots fur couçhe nue, & lorf»
que les pieds qui en provenoient étoient arrivés à
avoir trois à quatre feuilles, on les plaçoit à demeure
à une bonne expofition,
C ’eft parce que les graines de cette plante ne
viennent pas à maturité, dans les années froides
& pluvieufes, qu’on l’ a perdue.
CARLUDOVIQUE. Carludovica. Genre de
Palmier renfermant cinq eTpèces, toutes originaires
du Pérou, mais dont on ne cultive aucune
dans nos jardins.
CARMONE. Cannona. Arbriffeau des îles Mariants
, fort rapproché des C abrillets , lequel
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