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tcnance matérielle ( i) des cordes de bois de bûches,
ces cordes ayant 6 pieds de haut, fur.6 de large &
4 de long , & formant par conséquent un etpace
de 144 pieds cubes ( i) . Je fis fcier en tronçons de
4 pieds de long, un tronçon dont la folidité étoit
exaétemenr connue , & j’en fis fendre & empiler
autant qu’il en fallut pour faire une corde. Enfuite
je retranchai de la contenance cubique dé tout le
tronc , la mefure des tronçons non fendus qui me
r eft oient, & je trouvai ainfi quelle étoit la véri-
tible maffe de bois contenu dans la corde (3).
Je répétai fou vent ces expériences fur du bois
de fente, foit uni ou noueux, foit droit ou courbe.
Puis je comparai la contenance des cordes qui
avoient été bien, moyennement bien', & mal
faites, & formées pour chaque efpèce de Bois de
croifiance différente, de bûches provenant, tant
de troncs plus forts que de troncs plus foibles.
J’en tirai le terme moyen que je portai dans le
t .bleau À.
Quant à la contenance matérielle (folidité) des
cordes de rondins , je la trouvai de cette manière :
j’emplis d’eau , à moitié, une grande cuve dont la
capacité équivaloir à une folive , & j’y jetai autant
de rondins qu’ il en fallut pour faire monter l’eau
jusqu’ aux bords du vafe, enfuite je fortis ce Bois de
la cuve , & je remplaçai l’eau qui en avoir été enlevée
en fortant le bois f & continuai l’opération
j-ufqu’à ce que j’euifé mefuré une corde de rondins.
Enfin je calculai l'a contenance cubique des fo-
lives que m’avoit données mon bois mefuré de
cette manière, cette contenance a dû être celle de
la corde fournife à l’expérience.
Je me fervis encore d’ un autre moyen : je calculai
la mefure cubique de pïufieurs rondins unis
Pc ronds , pris dans une corde, tant parmi ceux
qui avoient été coupés dans le bas, que parmi
ceux qui avoient été coupés dans le haut d'un
brin, attendu que le bois coupé près de la fouche
eft plus pefant que celui qui l’ tft près de la cime.
Je fis peler exadiement ces rondins \ 8c enfuite
t >11 ce la corde , & je cherchai, pour avoir la contenance
cubique de la totalité de la corde, le qua-
(1} C ’cft à dire ,. de la- folidité dès cordes de bois de
£>ùcbes.
(2) On fait obferver que le pied du R£in ne vaut
relativement à l’ancien pied' de Paris,, que i 3j) lignes'un
tiers , ou r i ponces n lignes un tiers , & que- la êOrde
dont i l s’agir ici ne vaut qu’environ i 3o pieds cubes, de
Paris.
(3) Cette expérience conlîfte , comme on le v o i t , à tirer
d’un tronc d’arbre fcié par tronçons de 4 pieds de long ,
autanr de bois de fente qu’il en faut pour faire une corde,
& à calculer Ce qui fefte dé l’arbre, après cette opération.
L a fouftraéiiou de ce reftanc, de la folidité connue de
de l’arbre, fait connoître la folidicé réelle de bois employée
pour çompoftr la corde.
Mais cccte opération n’eft exaâe qu’au tant que les troncs
ont une forme parfaitement cylindrique j 8c cela ne fe rexi-
coiifre guère;
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trîème terme d’une proportion compofée, i°. da
poids des bûches que j’avois mefurées féparément;
2°. de la contenance cubique de ces bûches ; $°. du
poids de toute la corde. Les deux opérations m’ont
donné des réfultats absolument conformes, & j’ai
trouvé par la comparaifon des cordes, foit bitn,
foit moyennement bien, ou mal arrangées, &
formées de rondins de 3, 4 & y pouces de cour, les
produits que j ’ai placés dans les tableaux A & B.
Comme j’ ai trouvé & indiqué la contenance
cubique de bois contenu dans mes cordes, félon
les différentes eflences ou fortes de bois , il eft fa-
cile de déterminer la valeur réelle d’une fembîable
corde de toute efpèce de bois. Il fuffitde chercher
le quatrième terme d’ une proportion dont les
trois premiers feroient, i° la folidité de la cordé
de bois de hêtre que j’ai prife pour bafe dans mes
calculs, laquelle eft de 98 pieds cubes ; 2°. le prix
d’une autre efpèce de bois , calculé d’après une
pareille folidité; 3°. la folidité plus ou moins forte
de cette efpèce de bois.
Ainfi, étant reconnu qu’une corde de bâchas de
hêtre contient, en folidité, 98 pieds cubes de bois,
& coûte 6 fior. ( i y fr. 40 c . ) , quelle fera h
valeur d’une corde de bûches de tremble qui, à
pareille folidité , coûteroir 46 kr. 3 pf. \ ( 2. fr.
1 c e n t ) , mais qui ne contient réellement que 90
pieds 1
On cherche le quatrième terme de cette pro*
portion : 98 pieds cubes eft à 3 florins 46' kr. j
pf. § ou 907 pf. ^ (9 fr. 71 cent. ) comme 90 eft
à.... Le quatrième terme cherché eft de 3 flor. 28
kr. 1 pf. (8 fr. 91 cent.), formant lé prix propor*
tionnel de la corde de bûches de tremble avec celui
de la corde de hêtre, qui eft de 6 florins (ry francs
40 cent. ).
C ’elt par ce procédé que. j’ ai trouvé le prix de
tous les; ta/r. qui avoient été coupés à la même
époque,, féches. & brûlés de la même manière.
J'ai porté les réfultats de mes calculs, .dans h
dernière partie du tableau cotté A.
J’ai porté dans le même tableau A , fous les
lettres B ,.C & D , le prix en argent qu’ une foli»
îdicé de bois t toujours la même dans l’état vert,
peut valoir relativement à l’effet qu’elle produit
iorfque lejJow elh. coupé dans telle ou telle fiiifon,
& brûlé dans .telle ou telle eirconftance.. J’ai fait
connoître auftly fous la lettre E , ta valeur ttdu*
jours fous le rapport de la chaleur ) d’une certains
quantité de branches lèches, qui feroit d’un, poids
égal - à une corde, de bûches fèch^s de la ir.êmé
efpèce. de bois.,
Comme les effets de la chaleur &r les prix font
dans dès rapports exaéts, on peut voir par la comparai
fon de ces prix, de combi.n l’effet d’ un bots
coupé en temps de fève eft au-defius ou au-dadloBS
de celui d’un bois coupé hors fève ; de combien j»
chaleur du bois brûlé a Pair libre eft moindre de
celle du bpi,]s brûlé en Heu closy & enfln , 4£
bien l’effet d’une folidité de bois vert eft au-def-
fous de celui d’une fembîable quantité de bois fec.
On verra premièrement, par la-comparaifon des
numéros y 2 & 9 , 53 & 12 , 54 & 38 , que le bois
çoupé en fève- produit uu effet à peu près d’un
huitième moindre que le bois coupé hors fève.
Secondement, par celle des numéros y. y & 12 ,
y6& 3 3 p & 48, y8 & yo, que le bois que Ton
brûle à l’air libre ne vaut prefque que la moitié,
ou, ce qui eft la même chofe , ne produit que la
moitié d’effet,qu’un . même cube de bois qu’ on
brûle dans un efpace d o s . Troifièmement, par
celle des numéros. 59 & 7 , que le bois venrne
donne que les trois quarts de la chaleur que produit
aine même quantité de bois parfaitement fée.
Quatrièmement enfin , par la comparaifon des
numéros 60 & 6 , 61 & 4 4 , que le bois de branches
fèclîes produit un effet d’ un cinq-fixièmes
moindre de celui qui réfulte d’ un même poids de
bûches fèches de pareille efpèce de bois.
Veut-on favoir, d’après cela y ce que vaut une
certaine mefure de bois de branches, par rapport à
une autre mefure de bais de bâches ou de rondins
? il fuffit de faire pefer les deux mefures
lorfque le bois eft parfaitement fe c , de calculer !«
rapport d’après les réfultats qu’ on obtient.
Suppofé qu’une corde de bûches ( bois de hêtre
provenant d’un arbre de 12.0 ans ) pèfe 38 quintaux
28 ivres , ou 3,828' liv ., & vaille 6 flor. ( 1 y
fr. 40 c-) , combien vaudront 100 fagots de hêtre,
pefant içdo livres , la valeur de 3,828 livres de ce
Uois de fagots n’ëtant que de y florins 12 kr. ( ; 3, fr.
[55 oent. ) ?
On cherche Le quatrième terme proportionnel
oe 3,828 livres, de y florins 12 kr. (1.3 fr. 3 y c.) &
de 2,00:0 liv. Ce terme eft de 2 flor. 43 kr. (6 fr.
S*7 c .) , formant le prix de io co liv. de branchages
de hêtre , ou de, 100, fagots, par rapport i l a cha-
rleur qui en doit être produite,.
Ici fe termine l’ouvrage de M.Hartig.Cetauteur
a dreffé deux tableaux fous les lettres A & B , que
P’ai fait connoître dans ma traduction, & auxquels
) ajouré un troifième tableau faifant connoître la-
pâleur comparée des bois, entr’eux-,. d’après-lès. ré-
ifultats des expériences..
Je reproduis ici le tableau A de l’auteur , réduit
jen poids & mefures de France, & je donne de la
| va.eiir comparée des bois,. un nouveau tableau plus
[complet que celui q.ue j’ai joint a ma traduélion.
Jfe renvoie à. ma traduélicn imprimée en 1807
[pour le tableau B de l’auteur, qui eft.relatif à la
£ tuante ut & à la. folidité d’ uiië’èordé dé^o/.r.
h Pe terminerai pas ce que j’avois à diiefur la
içombuftibiliré d e s , fans préfenter les-ob,fer.v.a-t
j^ons faites par M. Féburier à-la.,Société d ’agricul-
» cf- ^ e.r^l'^es y en- lui rendant compte de ma
raquaion inférée dans le XIe. cahier, des Anna,les;
\ ^griculturefrançaife, de 181-y..
M. Féburier, après avoir donné des éloges à
l’autéur des expériences, pour les foins avec ltf-
quels il les a faites , a manifefié fon regret de ce
que M. Hartig eût employé , pour en faire con-
noître les réfultats, des calculs mal fondés. Voici
en quoi il trouve que ces calculs font vicieux :
i° . « L’auteur, dit M. Féburier, a confidéié
pour, établir fes proportions de valeur entre les du
verfes efpèces de bois , i ° . la différence du plus
haut degré de chaleur, fourni par un poids déterminé
de bois-; 2°. la durée de la chaleur jufqu’ati-
moment de l’exrin&ion des charbons; 30. la perte
de l’eau occafionnée par l’évaporation ; mais ce
dernier effet étoit la conféquence immédiate des
deux- premiers qui étoient les caufes de l’évaporation
: d’ou il fuit que Fauteur a confondu les
caufes & les effets.
*> En effet, que cherchoit l’auteur dans fes ex périences?
A eonftater les rapports de combufti-
bilité des bois entr’çux. Qu’a-t-il fait pour y parvenir
? Il a calculé le degré .de-chaleur & Ta durée
produite par une niafie égale de chaque efpèce de
bois. Il a mefuré cette chaleur avec un thermomètre,
& pour mieux s’affurer dés produits, il a
fournis à cette chaleur une certaine quantité d’eau
dont l’évaporation pût fervir à re&ifier fes calculs.
Cette évaporation pouvoir, comme le thermomètre,.
donner une idée de la chaleur produite-
par chaque efpèce de bois : c’é toit, fi je puis m’exprimer
ainfi, un nouveau thermomètre de la chaleur,
puifque Y évaporation eft relative d la chaleur
produite. Ainfi, pour calculer la valeur du bois, on
ne devoit employer que la chaleur produite, ou-
l’évaporation de l’eau , & H me ftmble qu’il falloir
dire : Puifque le fycomore a donné tant de degrés
de chaleur pendant tel temps , ou bien- puifqu’il a
fait évaporer telle quantité d’eau ,. & .qu’il vaut
17 fr. $7 cent.combien vaut une maffe égale d’un
autre bois qui n’a produit que tel degré 4é chaleur
pendant tel temps, ou qui n’à fait évaporer que
telle quantité d’eau? Le ré fui tas trouvé , on ch<yr-
çheroit combien la corde de fycomore & celle di*
Bois comparé contienne! t de pieds-cubes ; .ce qui-
dépend de la grofièur dés bûches & de leur forme
plus ou moins droi-e ou rabotsufe,. fuivant les diverses
efpèces,Le m ombre de pieds cubes trouvé,,
ons’afiureroit du poids du.pied cube de chaque ef-
pèce de bois , 8t. on auroit alors toutes les données-
nécefiaires pour établir le prix comparatif de
chaque efpèce de bois, m
;M- Féburier, e n ‘ adoptant cette manière de'
. calculer, trouve que les rapports établis par
I M. Harugfont changés; que, par exemple, le bois-■
d’orme-qui, dans le tableau comparatif, fe trouve
placé. a.u,Tdefio,u,s du mélèze , feroit mis- au con-
j traire pïufieurs places ail-deflus.
Il a préféré prendre la différence de l’évaporation.
ce l’eau pour fixer la chaleur produite,,
plutôt que celle de là différence du plus faut degré-
| de chaleur & de la. durée de cette chaleur,, parce: