
à dix pieds dans les vallées des Alpes, où elle eft
extrêmement abondante ; mais j’ en ai vu dans les
jardins de Verfailles qui avoient plus de trente
pieds de hauteur, & la groffeur de la jambe.
Un fol léger, humide 8c chaud, eft celui qu’aime
Yargoufier. Sa croifîance eft fort rapide. Il peut être
avantageufement employé, & il l’eft, dans beaucoup
de lieux, à former des Ha ie S-ou à garantir
les cultures des ravages des torrens, à raifon du
nomb.e de fes épines 8c de la difpofitîon traçante
de fes ratines. Le plus grand inconvénient dont il
foie pourvu, c’eft que les feuilles & fes bourgeons
font extrêmement dû goût des beftiaux, ,8c qu’il eft
dégradé par eux. Sous ce dernier rapport furtout,
cet arhufte rend des fervices immenfes, ainfi que
j’ai eu occafion de l'obferver dans les vallées italiennes
des Alpes, où on lui rend , au rtfte, toute
la juftice qu’il mérite. Là on le coupe fouvent, mais
on ne l’arrache jamais, même lorTque les-grandes
eaux- ont mis à découvert fes racines5 on le regarnit
de terre, on le recouvre de gros quartiers
de roches pour lui rendre la vie. Là il eft beaucoup
de plantations de cet arbre.qui appartiennent
à la commune & font la fécurité d’ une très-grande
étendue de champs ou de prairies, même de
villages, & qui font par conséquent convenablement
foignées.
Yargoufier fournit un b,ois très-dur 8c pref-
qu’ incorruptible $ mais on le laifle, ainfi que je
Lai déjà obfervé , rarement venir affez gros pour
pouvoir l’employer à des ouvrages de tour d’un
certain volume , & encore-moins à l’ébénifterie.
Les fagots qu’on en fait font très - propres à
chauffer le fo u r , à conftruire des haies fèchés, des fafeinages, &c. Ses fruits font acides & aftrin-
ger.s. Les enfans les mangent avec plaifir. En Sibérie
on les emploie., comme ici la Pomme d’am o u r ,
àTaffaifonnement des viandes.
La multiplication de Yargoufier eft très-facile,
puifqu’on peut l’opérer par tous les moyens connus.
Ses graines font très-abondantes & manquent
rarement de germer. On les fème en rigole,,
dans un terrain lé g e r , humide & chaud-, & elles,
donnent du plant qui peut être mis en place dès
la troifième année. Ses marcottes s’enracinent dans
le premier été, & font également fufceptibles d’être
urilifées l’année d’après. Le déchirement des vieux
pieds , l ’enlèvement des rejetons, l’enterrement
des morceaux de racine, ne manquent prefque
jamais à la reprife.
Par fa forme pyramidale, par fa couleur grife,
par fes grappes de fruits jaunes, Yargoufier eft très-
propre à entrer dans la compofition des jardins
payfagers , & i! y entre prefque toujours. On doit
le placer au fécond ou au troifième rang des
malfifs, pour qu’il contrafte avec le feuillage des
antres arbres. Ii produit moins d’effet lorfqu’il eft
ifolé. Toujours j ’ai vu qu’il ne gagnoit pas à être
tourmenté par la ferpette, quoiqu’il n'en craigne
point les atteintes.
Yargoufier du Canada n’ eftpas encore connu dans»
nos cultures. Son afpeét-eft tort différent de celui I
du précédent. Je n’ en ai pas encore vu d’une certaine I
groffeur. La terre ‘de bruyère lui convient p!us que I
celles qui font plus fortes. On le multiplie exclu-
fivement de marcottes, n’ayant pas, à-ma connoif* I
fànce, encore donné de fruits, quoique nous poffé- I
dions les deux fexes mais elles prennent racines I
en peu de mois, 8c peuvent être , comme celles I
du précédent, mifes en place l'année'fuivante.
ARGUELL. Efpèce de C yn an q u e de la- I
haute É gyp te, dont on mélange les-feuilles avec I
celles du Sene.
ARGUENITA. Nom d’une C a l c éo l a ir e . I
ARGYREJE. Argyreja. Genre de plantes de I
la pentandrie monogynie 8c de la famille des-1
convolvulacées^, fort voifin des A quilices & I
des L ee-s , qui renferme trois arbriffeaux grim- I
pans de la Chine & de la Cochinchine , .lefquels- .
ne fe cultivent pas dans nos jardins.
ARGYROCHETE. Argyracheta. Genre établi1
par Cavanilles pour placer la Par th en ie hys-
t é r o ph o r e .
A R G Y R,0 Ç O M E. Argyrocoma. Genre de
plantes établi aux dépens des P er lie R es 6c des-
.Im m o rt ell es. Il renfermé un grand nombre I
d’efpèces mentionnées à ce dernier mot.
AR1A-PEPOU. Synonyme d’AzÉDARAC.
ARIA-VELLAi Le Mozam b é visqueux I
porte ce nom au Malabar.
AR1LLE. Enveloppe propre dè quelques GrAï- I
nés. Varille de la Muscade s’appelle Macis; I
ARIN-DRANTO. Arbre inconnu de Mada- 1
gafear. .
• ARISTÉE. Arifiéa. Genre de plantes établi1
pour placer la M orée d'A fr iq u e . •
‘ ARISTOTÈLE. Arifiàtelia. Arbriffeau dû Chili, I
qui feul conftitue un genre dans la décandrie mo- I
.nogynie. Il fe cultive dans.nos orangeries 8c peut I
être mis en pleine terre dans le midi de la France. I
Voye\ fa figure pi. 399 des ULufirations des Genres I
-de Lâmarcki- ' n I
Dans fon pays natal on fait une boiffon rafrai*
chiliante avec les fruits du maqui ( c’eft le nom I
vulgaire de Yarifiotele) , à raifon de leur acidité & I
de leur faveur agréable jamais ic i, quoiqu’ils mu- I
riffent fort bien, ils font trop peu abondans pour
qu’on en puiff’e tirer un parti utile.
Le maqui fe multiplie de femences, qui avortent I
fouvent, de marcottes & de boutures. On fait I
peu ufage du premier moyen, les deux autres I
fuffifant aux befoins du commerce. On peut, le I
’maTCOtter en tout temps, mais on préfère ordi- f
■ niirement- le printemps. C ’eft à la même époque
[ qu’on fait fes boutures, ces dernières dans des
.pots fur couches à châffis, 8c avec du bois de
Tannée précédente. Les pieds repris fe repiquent
au printemps fuivant.
Cet arbriffeau demande une terre de quelque
-confiftance 8c des arrofevnens• fréquens en été. La
•: ferpette doit le toucher le plus rarement poflible.
I J’en ai vu dçs pieds en pleine terre , en Italie,
I qui. avoient quinze à vingt pieds de haut, mais
I ne produifoient pas plus d’effet que ceux de fix
à huit pieds qui fe trouvent dans nos orangeries.
I ARISTOTELÉE. Arifiotelea. Plante annuelle
.de la Cochinchine, que Lbureiro fait feryir de
■ type à un genre, mais qui paroît devoir être placée '
[parmi les Néo t t ie s .
i ARJONE. Arjona. Plante vivace, à racine fubé-
[reufe, qui feule forme un genre dans la pentan- 1 drie monogynie & dans la famille des thymelées.
I Elle eft originaire de l’ Amérique méridionale ,
g,ou on mange fa racine fous le nom de defeado.
I On ne la cultive pas dans les jardins d’Europe.
I ARMERIE. Armeria. Genre de plantes établi 1 aux dépens des St Atic é s .
I ARNANCHO. Nom péruvien du Pim en t.
J ARNËRE. C ’eft 1’A r a ir e dans le départe-
merit de la Haute-Garonne.
I ARNERIE. Amena. Genre de plantes établi 1 par Forskhal, mais qui ne diffère pas affez de celui
■ des Gremils pour être confervé.
I ARNIQUE- Arnica. Genre de plantes de la
■ fyngénéfie fuperflue & de la famille des cor/mbi-
■ fèvesjqui a .été réuni aux Doronics par Lamarck,
I & dont la culture eft mentionnée à l ’article de ces
B derniers.
[ ÀRNIVE. Synonyme d’ARGALOU.
I . ARNOPOGON./4raopogo«.Willdenow a donné
■ ce nom au genre’ de plantes qui a été appelé 9 Urosperme par Scopoli 8c Barbouquine par
9 Dumont-Gourfet.
I ARNOSËRE. Arnoferis. Genre de plantes établi
pour placer I’Hyo séride minime de Linnæus..
i AROCIRA. Synonyme de Mol le.
[ ÀROÎDES. Famille de plantes qui réunit dix
■ genres j favoir : L a g u n é e , Go u e t , C a l l e ,
■ Pothos, ORonce, HÔu t tu in e , A mbrosinie-,
Z ostêre , Dr a co nt e 8c A c o r e .
I AROLE DÉS ALPES. On donne ce nom au
., Pin c im b r o .
| ARONGYLE. Arongylium. Genre de C h am -
K pignons établi aux dépens des T r icho derme s,
ÀRÔNIE. Aronia.- Genre de plantes établi aux
dépens des A liz ier s , Sr dont le type eft I'Ali-
ZIER. NAIN.
ARORNAS. Un des noms du G en é v r ie r .
AROUAOU. L ïc i ijd ie r de la Guyane porte
ce nom. .
AROUMA. C ’eft le G a l a n g a effilé.
AROUNIER. Arouna. Arbre de la Guyane, ,
qui feul conftitue un genre dans la diandrie monogynie
& dans la famille des légumineufes. Vahl
l’a réuni avec les Diu r is . Il ne fe cultive pas dans
nos jardins.
ARRAGONE. Un des noms de la Julienne.
ARRATCHO. On donné ce nom à I’A voin e
dans le département du Gers.'
ARRAYAN. Voye{ My r t e du Péro u .
ARRHENANTHÈRE. Arrhtnaniherum. Genre
de plantes établi aux dépens des A voin es ,
auquel 1’A vo in e elevee, fert de type.
ARRHENOPTÈRE. Arrhenopterum. Genre de
Mousse établi aux dépens des Br y s .
ARRIÈRE-FAIT. Voyei au mot DÉLIVRE.
ARRIÈRE GRAISSE. Ce nom s’applique, dans
la ci-devant Flandre, aux E ngrais qui n’ont pas
été confommés par la récolte pour laquelle ils
ont été répandus , & qui doivent améliorer la
fuivante.
Toujours, lorfqu’une terre change de fermier,
Varrière-graige eft payée par l’entrant au fortant,
à dire d’expert. Cette louable coutume feroit
très utilement introduite partout,, en ce qu’elle
empêcheroit, comme ils ne !e font que trop , les
fermiers fortans,à rendre une terre épuifée. Voye-[
F erme.
ARROUMA, Le Bih a i des A ntilles porte
ce nom.
ARROUSÉ. On appelle ainfi la L entille dans
quelques lieux.
ARROUY. Un des noms de la Se n s it iv e .
ARROZ. Altération du mot R iz .
ARS. Les vétérinaires appellent ainfi la partie
intermédiaire entre la poitrine & 1 épaule yies chevaux,
laquelle eft fujetee aux écorchures, Sr par
fuite aux inflammations. Dans ce cas ils difent
qu’un cheval -eft frayé aux ars.
C e mal n’ qft point dangereux & fe guérit en
peu de temps par le repos & des fomentations
émollientes, fo y e i Pl a ie .
ARSÉ. C ’ eft un monceau de P aille dans le
département du Var,
ARSEROLLE. Voyc[ Az e r o l l e .