
& où il reftera deux ans, comme je l'ai indiqué
plus haut.
Le c y t i f e d e s A l p e s , ainfi que je l’ai obfervé plus
hau t, a-été fort longtemps confondu avec le
précédent, comme variété à l a r g e s f e u i l l e s & à
p u r s o d o r a n t e s ; non-feulement ces deux parties,
mais toutes les autres font différentes : ainfi fon
écorce eft plus jaune, ainfi fa grandeur eft plus
confidérable, ainfi fa floraifon eft plus tardive,
ainfi il ne craint point les gelées du climat de Paris.
Il doit être cultive, de préférence , fous les
rapports d’utilité, & , excepté à raifon de fa
moindre précocité , fous tous les rapports d’agrément.
J'ai fait tout ce qui étoit en mon pouvoir
pour le multiplier, d’abord par la greffe & enfuire
par le femis de fes graines pendant que j’ étois
à la tête des pépinières deVerfailles : au {fi plufieurs
milliers de pieds en font-ils fortis. J’invite tous
les amis de la culture à m’imiter. Ce que.j’ai dit
des avantages & du mode de culture s’ appliquant
rigoureufement à cette efpèce ,.je n’en dirai rien
ici: "
Le c y t i f e d e s j a r d i n s , T rifolium des jardiniers,
eft très-anciennement cultivé dans nos parterres,
attendu qu’il fe prête à la taille. Il a été introduit
dès le commencement de'leur formation dans les
jardins payfagers , où on le place au fécond rang
des maffifs, s’élevant à cinq ou fix pieds de haut.
C ’eft au milieu de l’été que fes fleurs fe développent.
Tout les terrains lui conviennent, mais il
ie plaît davantage dans ceux qui font légers, fecs
& chauds. Les gelées de l’hiver frappent quelquefois
fes tiges de mort dans lè climat de Paris >
mais il repouffe vigoureufement du pied, &
deux ans après il n’y paroît plus. En général, il
gagne en beauté à être récepé tous les cinq à
fix ans.
La multiplication du c y t i f e des jardi.ns a lieu,
comme celles des précédens, par tous les moyens j
mais on l’exécute rarement de graines, attendu
que le déchirement des vieux pieds & le marcottage
des jeunes tiges en fourniffent, en un an,
plus que n’en demandent les befoins pour dix.
Ordinairement ces productions font mifes de
fuite en place, & donnent des jleurs la même
année.
On laiffe ordinairement cet arbufte en buiffon,
par la difficulté d’empêcher fes .accrus d’affamer
une tige unique j mais on fupplée à cet inconvénient
en le greffant à deux ou trois pieds de terre
fur le c y t i f e a u b o u r s , ce qui produit des têtes d'un
très-grand éclat quand elles font en fleurs, .mais
qui fubfiftent peu d’années.
Le c y t i f e •velu, dont il ne faut pas diftinguer le
c y t i f e e n t ê t e , le c y t i f e c o u c h é & 1 e c y t i f e lo t o ïd e >
qui n’en font que des variétés , eft extrêmement
abondant fur les collines & dans les pâturages
du midi de la France, même de • la ci-devant
Bourgogne. Il s’ élève à deux pieds. Les beftiaux
le recherchent quand il eft jeune, & i! leur donne
beaucoup de lait i mais il n’eft pas le c y t if e des
Anciens, comme on l’a cru. Ce dernier elt la Luzerne
arborescente. La culture eft très-fréquente
dans les jardins, attendu qu’il forme de
petites touffes naturellement arrondies, d’un agréable
effet en tout temps, & principalement quand
elles font en fleurs. C ’eft dans les parterres, dans
les corbeilles, les plates-bandes du bord des maf-
fifs des jardins payfagers qu’ il fe place. Jamais la
ferpette ne doit le toucher, mais il eft fouvenc
utile de le réceper quand il ëft devenu vieux, pour
lui faire pouffer de nouvelles tiges. Les fortes
gelées de l’hiver l’affettent quelquefois dans le
climat de Paris , furtout dans les terres fortes 8c
humides, les feules qui lui foient défavorables.
Dans les pays où il croît naturellement, on l’arrache
en hiver pour l’employer à chauffer le
four.
On multiplie le c y t i f e v e lu dans nos pépinières
prefqu’exclufivement de graine, quoiqu’on le
puiffe de toutes les autres manières, parce que
les pieds qui en réfultent font plus réguliers, &
qu’on en jouit très-rapidement. En effet, fes graines
, femées en mars, dans une planche bien préparée
& expoféè au levant ou au midi, lèvent de
fuite & donnent des pieds qu’on peut repiquer
dès Thiver fuivant & mettre en place l’hiver d’en-
fuite. J’en ai même vu quelquefois fleurir dans
l’année de' leur Ternis.
Le c y t i f e a é p i eft un charmant arbriffeau du
midi de la France, dont les beftiaux recherchent
beaucoup les feuilles, & qu’ il feroit peut-être utile
de femer pour eux dans les terrains arides : il
s’élève au plus à deux pieds, & fleurit dans le mi-
lieù de Pété. On le cultive dans quelques jardins
des environs de Paris, mais pas aufïi abondamment
qu’il feroit à defirer, probablement parce
qu’il eft difficile de fe procurer des graines pour
l’ avoir franc de pied, fes fleurs y avortant toujours,
& la voie des marcottes altérant l’élégance de fes
touffes. C ’eft greffé fur l’aubours, à deux ou trois
pieds de terre, qu’il produit le plus d’effet, mais
il y fubfifte peu d’années : en'conféquence il faut
planter de nouveaux fujets tous les ans pour le
renouveler*
Le c y t i f e b if io r e a été introduit dans nos jardins
en même temps que le fuivant. On le multiplie
de graines, dont il fournit en abondance tous les
ans. Il eft bien inférieur en beauté aux efpèces
qui viennent d’être mentionnées.,
Le c y t i f e p o u r p r é eft une charmante efpèce, introduite
dans nos jardins depuis un petit nombre
d’années. Elle fait peu d'effet franche de pied,
parce que fes tiges rampent fur la terre & f°nt
fort grêles i mais il n’en eft pas de même l°rf
qu’elle eft greffée fur aubours , à deux ou trois
pieds de terre. C ’eft par ce moyen & par marcottes
qu’on le multiplie ) fes fleurs ayonapt ls.
, 1 f0uVent. Je ne puis " “ P recommander fa
culture j'q11' rt^e j eft très en faveur au mo-
“ YJs * f y d f i s a n a g y r c , . é t a l é , à f le u r s b la n c h e s ,
J i f t r e f e u i l l u , à f lé u r s ' t e r n ie s , a r g en té , J o y e u x ,
i cultivent dans- les orangeries des ecoles de bota.
nique, mais ne font pas allez beaux pour être préférés à ce.ux dont je viens de faite mention.
Quelques-unes des autres efpèces le font aufli,
foit en Angleterre , foit en Allemagne. Il eft probable
que leur culture ne diffère pas de celle de
ceux qui viennent d'être indiques.
D
T > | Synonyme de Da t t e .
DAB L É E C ’eft le nom qu’on donne, dans le
vitznoble d’Orléans, aux plantes annuelles qui fe
fèrnent dans les terres qu’on fe propofe de replanter
en vigne au bout de quelques années.
D A B (E C I E. D a b oe c ia . Genre de plantes auffi
appelé Menziezie.
DABURIN. C ’eftle fruit duRoucOYER.
DACRŸDION. D . a c r y d iu m . Genre de plantes
établi aux dépens des Moisissures. Il diffère peu
du Myriothécie.
Dacrydion. D a c r y d i u m . Genre de plantes
de la dioecie & de la famille des conifères, établi ,
fur un grand arbre des îles dé la mer du Sud, dont
les feuilles fe rapprochent de celles du cyprès.
11 ne fe culti ve pas en Europe.
D A C R Y O M Y C E . D a c r y o m y c e s , Gen re de Champignons qui diffère peu de TAcyrie. Il
renferme les T remelles en forme de Pezizes.
DACTYLOCTFNION. D a é l y lo i ï e n iu m . Genre;
de plantes établi pour placer le C hloRIS mu-
croné. V o y e £ ce mot 8c celui C o r a c a n .
DÆDALÉE. D t d c l e a . Genre établi aux dépens
desBoLETS ,.par Palifot-Beauvois.
DÆ M IE . D<emw. Genre formé furie C y -
NANQUE ALONG'É.
DAHALIE. D a k a l i a . V o y e i Georgine.
•DÀIL.On appelle ainfi la Faux, dans le Médoc.
D A L B EN G EN IE . Le C anellier s’appelle
ainfi dans l’ Inde.
DALBERGARIE. D a lb e r g a r i a . G e n r e de plantes
établi par Tutïac, dans le voifinage des Bes-
lùrf.s-, qui renferme trois a.rbuftes, l’ un de Saint-
Domingue, les deux autres de Caracas.
On ne les cultive pas dans nos jardins.
( DALCHINI. Les Indiens donnent ce nom à
I’Aliboufier a benjoin.
P i c i , d e s A r b r e s & A r b u p s •
DALEA ou DALIER. Genre de plantes établi
aux dépens des Pso r a l ie r s . V pyep ce mot.
DALUCON. D a l u c u m . Genre de plantes qui a
pour type la Mélique élevée.
DAMAS. Nom d'une des variétés de raifin les
plus groffes. Il y en a de rouge & de blanc.
ÜÀMASONIE. D a m a f o n i a . Genre de plantes
établi aux dépens des Str at iote s , lequel me
renfermequ’une feule efpèce originaire de l’Inde,
8c non cultivée en Europe.
D AMATRIS. D a m a t r i s . Plante annuelle duCap
de Bonne-Efpérance, qui forme un genre fort
voifindes A r c t o t id e s . 1 :
Elle ne-fe cultive pas dans nos jardins.
DAMNACANTHE. D a m n a c a n t k u s . Genre de
plantes établi aux dépens des C a lao s . La feule
efpèce qu’ il renferme croît dans 1 Inde , & ne le
cultive pas dans nos jardins.
DAME NUE. Le C olchique porte ce nom
dans quelques lieux.
DAMPIERRE. D a m p ie r r e a . Genre de plantes
établi aux dépens des Goodenus, qui renferme
treize efpèces, toutes naturelles a la JNouvelle-
Hollande. . . . • j ' nr.
Je ne crois pas qu’ il s en cultive dans nos jardins.
DANAE. D a n a e a . Genre de plantes formé aux
dépens des Fragons.
D A N O T . Le G aléope p iq u an t s’appelle
ainfi aux environs de Mayence.
DANTHONIE. D a n t h o n i a . Genre de plantes
établi pour placer la Fètuque inclinée. Il ne
diffère pas du T rio die.
DARADE. L 'A la t erne porte ce nom dans le
midi de la France.
D A R B O U . C ’éft, ou le C am pagn o l, ou le
Mu lo t , aux environs d'Aix.
DARDER, DARDILLER. Çxpteffion des jardiniers,
& qui indique qu'un efpaHer pouffe trop