
6 i b O L !
fruit très-gros , tpûrifiant de-bonne heure & fè I
mangeant en le détachant de l’atbre. Il eit abon-. j
dant en huile.
L’Ol îYIF.R a fru it s blancs et doux. Il
jouit des qualités du précédent.
Ces deux variétés femblent devoir être cultivées
partout, & cependant elles paroi lient rares.
On voit par ce tableau que ce ne font pas
toujours les plus grelles olives qui donnent le
plus d'huile,’ & que certaines variétés en four*
riffert plus abondamment ou de bien meilleure
Que ce (ta! nés autres ; qu’il en eft qui s’accommodent
du plus mauvais lo i, d’autres qui ne prospèrent
que dans ceux qui l’ont -fertiles. Il cil
donc très-important de les çonnoître 8c de les
cultiver de préférence. Quelques variétés étrangères.,
citées par les voyageurs, paroiflènt pof-
feder des avantages bien fupérieurs aux nôtres.
Cependant, il n’y a nulle part en France de pépinières
ü'pù lcs bonnes variétés puifient être tirées.
Les efforts faits pj_r M. de Gafquct pour
remplir cette lacune dans notre agriculture n’ayant
pas cté encouragés , & i’hiver rigoureux de 1820
ayant fait péiir tous fes plants , il a dû renoncer
à fon utile projet. Aujourd’hui donc, comme
autrefois , quand un propriétaire veut planter une
Ol iv e t t e , il achète des recrues de (on voifm, fans
s’embairalfer fi', quelques lieiies plus loin , il n’en
trouvéroit pas de plus propres à remplir les vues.
Les plantations d'oliviers fe font généralement
en automne, ptefque toujours, malheureufe^
ment, dans des trous plutôt trop étroits^ que
trop larges , au fond defqueis on jette du- ||ÿon, I
mais où il icioit fort avantageux de mettre du lu- :
nvier confemnné. Très-fréquemment les féche-
refies.de. l’été s’oppofent à la reprife de ces plantations,
qui ne {ont p-eique jamais arrofées. .
Rarement on dirige les branches des jeunes oliviers
par une taille bien en tendue,'pendant les deux
ou trois premières années, pour accélérer leur
croifiance & donner une forme régulière à leur
tê te , c’eft-à-dire, qu’ on les abandonné complé-
temerit à eux-mêmes.
Les oliviers font tantôt plantés en lignes ou en
quinconce , dans des vergers appelés olivettes,
tantôt autour des champs, des vignes, le long des
chemins, tantôt ifolés au milieu des autres cultures.
* Généralement on tient les oliviers à une grande
diftance les uns des autres, pour les faire complètement
jouir des bienfaits de l ’air & de la lumière.
Lorfqu’on veut replanter une olivette, cette
circonftânëe permet de placer les nouveaux pieds
dans l’intervalle des anciens, 8c de la^foufttaire
un peu , par cela même, à la loi des affolemsns.
Toutes les fortes de greffes réuffiff.nt fur Y olivier.
Celle en écu(Ton efi préférée fur les jeunes 5
celle en fente & en'couronne, fur les vieux.
Voyez Greffe.
U L I
Lorfqne la greffe des oliviers a été’ effectuée
rez-tetre, on l'enterre toujours, pour que des ra- i
cines en forcent & affranchi fient le pied.
11 efi d’ ufatîe de 1 abourer ie pied des qliviert
feulement une fois l’an, en hiver, & cela fuffit. |
On les bote quelquefois en automne , pour acce.
lérer la maturité des olives*. T rop fumer & trop
arrofer les oliviers nuit & à la qualité & à h
quantité des récoltes, mais il arrive rarement
qu’on puifle pécher par ces «leux moyens dans les
pays où il s’en cultive le plus, attendu que lé
climat y efi fec & chaud, 8c l’eau rare. Voye^ !
Climat & Arrosement,
Un excellent moyen d’améliorer le fol au pied
des oliviers y c ’efi d'y enterrer des herbes verte s,
des chiffons de laine , des ongles, des cornesdts
animaux. Voye^ Engrais , Poil 8c Récolté
enterrée.
Recouvrir la terre au pied des oliviers avec de
larges pk-rres, feroitun moyen fur , non-feulement
d’affurt-r la reprife des jeunes, mais d’améliorer ta
; végétation de s vieux.
Autrefois on cultivoit les oliviers avec profit,
à une. plus grande diftance de la Mediterranée,
par exemple, aux enviions de Valence. Aujourd’hui
, la gelée frappe fi Iouvent ceux qui fe activent
dans la plaine ci’A ix , qu’il efi probable qu’il
faudra bientôt les arracher tous. Quelle ett la,
caufe de ce fait incontelié.? Les uns l'attribuent à
la deilruétion des bois qui couronnoient les montagnes
qui forment la vallée du Rhône au-delà
de Lyon ; les autres, à l’abaiffement de ces montagnes
; les autres, au r«- froidilfement graduel du
Globe. Je crois que ces trois caufes ont agi &
agi fient encore enfemble.
Quoi qu’il en foit, il faut regarder le froid &
l’homme comme les feuls- deftruéteurs de Y olivier,.
car on en connoit, dans les pays plus chauds que
la France , qui ont une antiquité qu’ on n’ofe
citer, & même en France il s’en trouve, dans
des lieux, bien abrités , des pieds qui ont plu (leurs
-fiée les confiaté'. La plus petite racine lai fiée en
terre, lorfqu’on arrache un vieux pied, fuffit pour
le reproduire. Fovq- Racine.
Ainfi que je l ’ai déjà annoncé , c’eft dans une
terre médiocre ou même mauvaife qu’il convient
de placer i’olivier, parce, que là il poufie mains
de branches, & , par fuite, plus de fruits. D ailleurs
i dans lès cantons qui lui font propres en
France, les bonnes terres, celles fuiceptibles
d'irrigations, font principalement réfervées pour
les céréales 8c les fourrages. Voye\ Feuille.
Toute ex poli ci on fur les bords de la mer con*
vient aux oliviers y mais vers 1a zon e , où ils ne
peuvent plus croître, ils ne donnent plus de,
produits à celle du nord, quoiqu’ ils y pouffi^
fort bien & qu’ils y foknt moins dans le cas «
i craindre les gelées. En général, plus tard
| pouffent, & moins ils font fufeeptibies des
O L I
teintes de ces gelées s & comme ceux qui font !
lur des montagnes offrent Iouvent cette circonf- tance , & que dans chaque canton on cultive une variété fpéciale, ainfi que je l'ai annoncé plus j
liaut, il en refaire qu’on a attribué à quelques- |
iinesV elles une faculté de refilter au froid qui
n'eft pas dans leur nature.
• Il n’eft jamais avantageux , quoique cela foit
nès-commun, de laiffer les o/w«™ s’élever à coûte
Pur hauteur, parce que les grands vents caffent
leurs branches & font tomber leurs fruits avant
maturité, & parce qu’aiors il efi plus difficile &
oms dangereux de cueillir ces fruits. J’ajourerai
encore que ceux tenus bas font plus fous l’influence
jj puifiaute , dans les pays froids, & des abris
& des émanations de la chaleur terrefire. J ai
vu ceux de la plaine d’A ix , tenus bas, par fuite,
des gelées qui avoient fait périr leurs troncs, y gagner
& des récoltes plus afilirées 8c des fruits
plus fnurs,'
Le froid agit fur Y olivier dans tout le cours de
l’hiver. Une gelée de quatre à fix degrés au-Jefibus
de zéro en fait tomber les feuilles ; à deux ou
trois degrés plus , les branches font frappées de
mort, & entre dix 8c douze , le tronc périt. Il
n’y a pas d’exemple en France que les racines aient
allez reffenti les atteintes de ces gelées pour
quelles ne repouffent pas au printemps fuivant.
Quelquefois les premiers froids frappent les
branches non encore a* urées des oliviers ; mais
c’elt au printemps , lorfqu’ ils entrent en végétation
& en fleurs, car ces deux a êtes font presque
fîinulpnés en eux, qu’ ils leur caufent le plus
fréquemment 8c le plus fortement dommage. Pref-
quo tous les grands de faltres dont il a été tenu
note , font dus aux gelées du printemps. Le plus
récent efi celui fur lequel il a été imprimé une
iérie de Mémoires & un Rapport au Confeil d’agrir
culture, chez madame Huzard * c ’eft-à-dire, celui
du 11 janvier iBio7.
Jufqu’ à préfent on a cru qu’il, n’y avoit pas
de moyen de rappeler à la vie les oliviers frappés
de la gelée 5 en conféquence on les abandon-
noit à la nature, 8c au milieu du printemps fuivant,
même dé l’hiver, on coupoit les groffes
branches très-près du tronc, aux pieds qui don-
noient quelques fignes de vie , & pn coupoit le
tronc rez-térre de ceux qui çonfervoient l’apparence
de la mort complète. Il en réfulcoit que
dans l ’un & l’autre cas il pouffoit des racines
tine immenfe quanriré de rejetons-, qui , dans le
premier, anéanriflbic Iouvent les réfultats des
efforts de la fève , & faifoit entièrement périr
le tronc.
M. Jofeph Jean, fimple cultivateur illétré des
environs de Digne , par la force de fa concep- •
tion, vient de nous indiquer un moyen de finiver
h plu* grande partie des oliviers frappés de la ge-
lee# furtout les plus grps, & fa pratique efi fi j
O L I 6" 1
en concordance avec la théorie, qu’on ne peu:
concevoir comment on a été fi long-temps G ns
la découvrir.
Lu gelée n’atteignant jamais le coeur des gros
atbres, ils confervent une portion plus ou moins
grande de leur force vitale. On peut donc efpércr
de .les rétablir, en empêchant la fève , à qui 1 al-
foibliffement de cette force ne permet plus de monter
dans le tronc, de s’épuiler à poufler des bourgeons
fur les racines, en diminuant l’étendue des
branches qu’elle aura à nourrir, & en lui con-
lèrvant la fluidité dont elle manque' le plus fou-
vent pendant l’été. V o y e ç Sè v e , Bourgeon,
Gourmand, A ccru, Elagage, Rajeunissement
! '
En conféquence, M. Jofeph Jean, apres un
effai avantageux fait fur deux oliviers frappés de
la gelée en 1815, coupa, au printemps, les groffes
branches de tous fes oliviers gelés le^ 11 janvier
1.820, fupprima tous les bourgeons qui vouloient
fe développer fur leurs racines au moment meme
de leur apparition, & enterra des herbes fraîches
fur ces racines.
Sur 100 pieds qu’ il poffédoit, il en conferva
92 , & c’ étoiènt les plus vieux, & par coniéquent
les plus précieux. Ses voifins ont perdu la prefque
totalité des leurs.
Cette importante découverte doit mériter à
M. Jofeph Jean la reconnoiffance de tous les propriétaires
d' oliviers 3 de tous les amis de la prospérité
agricole de la France. Minerve a donné 1 “olivier à Athènes, ce cultivateur Je conferve à
ia France 5 des autels devroient être élevés en fon
honneur. La Société royale 8c centrale d’agriculture
lui a accordé le maximum, des recompenfes
dont elle difpofë.
Ce n’eft pas des dernières pouffes que Sortent
les fleurs de l‘ olivier, mais de celles de deux
ans , ce qu’il efi indifpenfable de confidérer dans
la manière de la cultiver. Il efi rare que ces fleurs
ne fe développent pas en furabondance tous les
ans fur les arbres faits; cependant, quelque favorables
que foient les ch confiances atmofphériques,
toujours, dans l’état naturel, à une ann=e d'abon*
dance fuccède une année de privation. On appelle
cela les récoltes alternes de Yolivier.
Aujourd’h u i , par fuite des progrès des lumières,
on fait que cet effet efi produit par l’é-
puifement que 1-s arbres ont éprouvé, en nourri
fiant antécédemment une trop grande qnantira
de fruits; 8c comme il vaut mieux , pciw: le bénéfice
, .avoir chaque année une récolte moyenne ,
011 a été déterminé d’abord , aux environs d'Aix ,
enluite aux environs de Draguignan, enfin dans
une partie de la France , de foumettre \ olivier
à une taille annuelle ou bifa'nnuelle. Bernard affure
que cette pratique a infiniment augmenté les re-
I venus des propriétaires.
Les oliviers fe taillent donc tous les ans ou
H h h h 2