
chon trop mou s'énfonçant inégalement dans le
goulot, & fe caffant facilement lorfqu’on veut le
retirer de ce goulot : un bouchon trop dur ne fe
prêtant pas aux efforts qu'on fait pour l’introduire
dans le goulot, & faifant craindre qu’il ne le
ferme pas rigoureufement dans tout fon pourtour :
un bouchon poreux laiflant paffer quelquefois les
liquides 8c fe caffant encore plus facilement qu’un
bouchon mou. En général, c’eft l'âge de l’écorce qui
lui donne ces qualités; ainfi, c’eft un liège recueilli
ni trop jeune ni trop vieux qui eft à préférer
, quoiqu'il arrive quelquefois que des arbres
donnent toujours du liege poreux.
Pour fabriquer les bouchons ordinaires, on coupe
les planches de liège dans le fens de leur épaiffeur,
qui a le plus fouvent deux pouces d’épaiffeur, en
parallélipipèdesd’un pouce carré, 8c en appuyant
ce parallélipipède fur le bord d’une table, au moyen
de la main gauche, on fait tourner autour un couteau
très-tranchant qu’on tient de la main droite,
de maniéré a lui donner une forme légèrement conique,
puis on coupe net le deffus 8c le deffous.
Une machine a été inventée, il y a peu de temps,
au moyen de laquelle on fabrique les bouchons
avec une rigoureufe perfection & une grande rapidité.
Elle ne m’eft connue que par fes réfultats.
La mefure ordinaire de la longueur des bouchons
eft un pouce & demi, mais on en fait quelquefois,
principalement pour le fervice du commerce des
vins de Bordeaux , qui ont le double de cette longueur
; alors on les coupe dans le fens de la longueur
de l’écorce. Quant à leur groffeur,elle varie
fans fin , principalement dans les limites de feize
a huit lignes de diamètre au gros bout, qui eft le
diamètre des bouteilles à vin. On en fait qui ont
jufqu’ à fïx pouces de diamètre, pour fermer des
vafes à huile & autres en verre ou en terre.
Les bouchons neufs doivent être préférés pour
les vins fins 8c les vins blancs , parce que les vieux
font dans le cas de prendre un go ut de moifi qu’ils
communiquent au vin.
Quelques perfonnes battent le petit bout de
leurs bouchons y pour les rendre propres à être imprégnés
de vin & à fe gonfler.
On conferve les bouchons vieux dans un lieu fort
fec & fort aéré , après les avoir fait bouillir pendant
une demi-heure & les avoir lavés dans deux
autres eaux tièdes. Il faut repouffer tous ceux qui
font entamés ou qui ont été traverfés par un
tire-bouchon.
Les bouchons hors de fervice ne doivent pas être
jetes , attendu qu ils peuvent être employés à
plufieurs petits ufages domeftiques qu*il eft inutile
de détailler.
y pour le furpîus „ aux mots C hêne &
L iege.
BOUCLE. Maladie des C ochons, qui pa-
roit de la même nature que le Poil ; elle fe développe
dans la bouche 8c eft caraélérifée par un
bouton gangréneux.
BOUFFER. C ’eft, pour les Fruits , prendre,
contre nature, plus d’amplitude d’un côté que
de l’autre. Les fruits à noyaux font principale-
ment fujets à cette irrégularité, contre laquelle il
h’y a pas de remèdes.
BOUGAINVILLÉE. Bugainvillea. Arbre épineux
du Bréfil, qui feul conftitue un- genre dans
l’oétandrie monogynie 8c dans la famille des nyc-
taginées.
On ne le cultive pas en Europe.
BOUGÉ. On donne ce nom à la partie du milieu
des tonneaux , partie qui eft plus bombée
que les autres, & où eft toujours percée l’ouver-
I ture par laquelle on entonne le vin.
C ’eft pour rendre plus facile le rouler des tonneaux
& pour rendre moindre la furface du liquide
après fa diminution par l’ évaporation & la
nitration, qu’eft deftiné le bouge ; mais comme;,
pour pouvoir le former, il faut évider, dans leur
milieu, du côté intérieur, les douves du corps
de ces tonneaux, en trop donner les affaiblit né-
ceffairement dans cette partie. 11 femble qu'un
bouge de dix-huit lignes, qui eft celui des pièces
d’Orléans, devroit fuffire, au moins dans l’eft &
le centre de la France ; mais on en voit fouvent
du double & plus. Voyez T onneau.
Bouge. Sorte de petite Cuve qui fert à tranf-
porter le Raisin de la V igne au preffoir. Vcy&i
ces mots 8c celui V in.
ROUILLE. Hotte de SAPrN deftinée à tranf-
porterla Vendange à dos d’homme, &
L’ ufage de la bouille eft le n tm a is doit être
adopté dans les vignes en pente trop rapide, ou
les voitures ne peuvent fervir.
BOUILLIE. Premier emploi, comme nourriture
, des graines farineufes , 8c premier mets de
l’enfance dans la plus grande partie de l’Europe.
On peut faire de la bouillie feulement avec toute
efpèce de farine délayée dans l’eau 8c mite fur le
feu, mais généralement on y ajoute du fel, du
beurre, ou on fubftitue le lait à l’eau.
La bouillie faite avec la farine de froment, du
lait 8c du fe l, porte plus fpécialement le nom de
bouillie dans la plus grande partie de la France.
On s’ eft avec raifon élevé contre l’ ufage de la
bouillie, parce que le froment contenant une
grande quantité de fubftance glutineufe lorf-
qu’elle eft très-épaiffe, elle devient d'une di-
geftion très-difficile pour les eftomacs délicats
de tous âges, 8c principalement de la première
enfance;, mais cet inconvénient difparoît quand
on la fait fort claire, qu’on y ajoure du fucre &
de la canelle, 8c qu’on n’en mange pas avec excès,
Il faut donc beaucoup réduire des inconvéniens
attribués à la bouillie, il y a une trentaine
d’années, par des écrivains d’ailleurs fort efiima-
bles, 8c en donner de temps en temps aux enfans,
fi ce n’eft la première année, au moins plus tard,
tous l’aimant lorsqu’elle eft bien faite.
Les autres fubftances, après celle-ci, avec lesquelles
on fait le plus fréquemment de la bouillie,
font la farine de Seigle^ d’Avoine, de Sorgho,
de Millet, de Maïs 8c de Sar r a z in .
Voyez ces mots 8c celui Gaude.
• Les Fécules , telles que celles du froment, de
la Pomme de terre, des Orchis, du Sagou-
tier, du Manihot, 8cc., font auffi des bouillies.
Voye£ Amidon;
On pourroit auffi donner le nom de bouillie aux
mets compofés avec les Ha r ico t s , les P o is ,
les Feves réduites en poudre, mais on les appelle
des Purées.
De toutes les fubftances propres à faire de la
bouillie en.-Europe, les plus dans le cas d’y être
abfolument confacrées, font le maïs 8c le farrazin,
parce qu’elles né font point propres à être converties
en pain, 8c que fous cette forme elles font
plus agréables au goût que fous celles de Ga lette
, de C rêpe , 8cc., qu’on leur donne dans
quelques lieux.
Je n’entrerai pas dans le détail des procédés
ulîtés pour faire de la bouillie y ce s procédés devant
varier fans fin, à raifon de la différence des
objets qui leur fervent de bafe, 8c des excipiens
qu’on y joint. Ainfi on pourra mettre moins de
beurre lorfqu’on aura du bon lait, moins de
fucre lorfqu’on fe fervira de farine du Midi, moins
de fel lorfqu’on y mettra du fucre, 8cc.
La bouillie de farine de froment légèrement
brûlée, prend une faveur particulière qui eft fort
eftimée par quelques perfonnés.
Voye^ pour ta defcription, les articles Gru au,
Semoule, V ermicelle, C olle de farine.
Bouil£le. Boisson qu’on fabrique aux environs
de Calais avec de la Farine de Seigle fermentée'.
-
Si cette boiffon n’eft pas auffi agréable au goût
que la Bière, elle eft bien plus facile à faire 8c
tout auffi falubre.
On doit defirer que les cultivateurs s’en procurent
pour l’ ufage de leurs ouvriers pendant les
récoltes d’ é té , principalement à l ’époque des
moiffors.
BOULA1SE. Les cultivateurs du département
du Cher nomment ainfi une terre argileufe fort
difficile à labourer, 8c peu produ'&ive dans les
années très-fèches 8c dans les années très-plu-
vieufes. Voyez T erre1 forte.
BOULBÈNE. On applique ce nom, dans le midi
de la France, à la terre qui conftitue le fol du plateau
des montagnes, 8c qui eft compofée d’ un tiers
^argile 8c de deux tiers de fable extrêmement fin.
Ges terres blanchâtres (c e qui y fuppofe du
calcaire) ont la confiance de ta cendre dans la
fëchereffe, 8c de la boue après de longues pluies.
L’humus y eft fort peu abondant; auffi exigent-'
elles de fréquens engrais. Ce n’eft que dans les
années où ces deux circonftances ne font point
exagérées qu’elles donnent de bonnes récoltes.-
Comme leur furface fe durcit facilement, ce qui
empêche les graines de germer 8c tue les jeunes
plantes, on devroit, lorfqii’elles font femées en
céréales, les gratter, au printemps, toutes les
fois que ce cas exifte , avec une herfe de fer
à petites dents, jufqu’ au moment de l’apparition
des tiges de ces céréales. Voyez Froment 8c
T erre blanche.
L’affolement le plus avantageux aux boutblne*
n’eft pas encore connu. On fait feulement que les
récoltes fardées leur font extrêmement favorables,
8c ce par 1a raifon que les farclages les divi—
fent 8c’ permettent aux influences atmofphériques
de pénétrer dans leur intérieur.
On ta laboure en biffons fort élevés, ce que
quelques perfonnes blâment.
BOULE. Voyez Pourriture (maladie dès-
moutons ) 8c Bete a laine.
BOULE DE NEIGE. La V iorne obier à
fleurs ftériles porte vulgairement ce nom.
BOULEAU. Betula. Genre de plantes de Ja
monoecie polyandrie Sc de la famille des amenta-
cées., fi voifin de celui de î’àune qu’ il lui a été
long-temps réuni. Il renferme vingt efpèces d’arbres,
ta plupart cultivées dans nos jardins, Sc dont
une, propre à l’Europe, offre des avantages con-
fidérables aux habitans du nord de cette partie
du monde, 8c même à ceux d’ une partie de ta
France,
Efpeces-,
r. Le Bouleau commun'.
Betula alba. Linn. T> Indigène.
z. Le Bouleau à feuilles de peuplier.
Betula populifolia. Mich. T) De r Amérique
feptentrionale.
3. Le Bouleau pùhefcent.
Betula pubefcens. Willd. De l ’Allemagne.
4. Le Bouleau noir.
Betula nigra. Linn. T? De l’Amérique feptentrionale.
y. Le Rouleau à papter.
Betulapapyrifera. Mich. I7 De 1 Amérique feptentrionale.
6. Le Bouleau jaune.
Betula lutea. Willd. T) De l’Amérique feptentrionale.
7. Le Bouleau rouge.
Betula rubra. Mich. T> De l’Amérique fepten-
. trionale.