
tous les deux ans, pendant l’hiver , pour débar-
T4fier leur têce , i° . des branches mortes; 2°; des
branches trop multipliées; $°. des brawhes trop
vigouFeufes ( v o y eç Gourmand) ; 40. des branches
trop foibles; ç°. des branches trop chargées
de cochenilles ; 6°. pour empêcher fa tête de
tiop s’élever ou de trop s’étendre.
La taille annuelle eft, au rapport d'Olivier ,.de
rinflirut , bien préférable à ht taille bienne, &
je fuis de Ion avis; mais beaucoup de proprié- j
tairesj quoiqu’ils reconnoilTent que cette der- ;
Bière leur fait perdre une récolte fur trois, ne '
veulent pas en convenir. Voye^ T aille.
Le Rajeunissement {vo\e\ ce mot), de loin :
çn loin, efi une opération avantageufe aux oliviers.
Il efi peu de tailleurs d‘oliviers qui agi fient
d’après des principes fixes , & ils font fouvent
déterminés à multiplier les foufiraétions de groffes
branches pour faire du-feu, & des petites pour
donner à leurs chèvres, les débris de leur opération
leur étant mal-à-propos abandonnés. Jamais
ils ne recouvrent les plaies qu’ils font avec
de I’Onguent de Saint-Fiacre ; auflî combien
de pieds, encore jeunes, qui fe c a r i e n t !
f^oyei ces deux mots.
Il efi des oliviers tellement altérés par la carie
, qu’ ils n’ont prefque que l'écorce, ce qui ne
les empêche pas de porter d’abondantes récoltes.
Couper tous les ans une groffe branche fur
chaque arbre, comme on le fait aux environs
de Perpignan , pour faire pouffer à cet arbre de
nouveaux rameaux , efi la pire de toutes les pratiques
, parce que, dans ce cas, toute la fève fe
porte fur les bourgeons, & qu’il y a moins de
pioduêlion de fruits.
L e s A n c i e n s n o u s o n t a p p r i s q u ’ e n e n l e v a n t u n
a n n e a u d ' é c o r c e à U n e b r a n c h e a olivier p o u r v u e
d e b o u t o n s à Heurs, o n e m p ê c h e r o i t l a c o u l u r e
d e c e s f l e u r s . O n p r o d u i t le m ê m e e f f e t e n . c o u r b
a n t artificiellement u n e h r a n c h e . . C e s p r a t i q u e s
font peu ufitées e n g r a n d . Koye^ Incision angulaire
& Courbure des branches.
. Prefque partout les beftiaux paiffent fous les
oliviers, ce qui oblige de tenir hors de leur portée
les branches inférieures.
Une réfine très-fuave, lorfqu’on la brûle,, découle
dans les pays chauds du- tronc de Xolivier..
Il e f i extrêmement rare d'en voit fur ceux de
France»
Les maladies de Xolivier font- les mêmes que
celles des autres arbres. Ainfi, ils font fujets à la
C arie humide, connue fous le nom de Mouffe ;r
à la carié feche, connue fous le nom d’EcBAUF-
fure aux ravages de I’Isa ire ,. connue fous le
nom de Blanquet..
Un grand nombre d’inf-£es vivent aux dépens
de Xoliviery & plufieurs d’entr’eux font très-nui-
fibles.
Le premier efi la C ochenille Çcoccus adoni-
daim , Fab.), que Bernard a appeié kermes 3 que
les cultivateurs nomment le pou. Il fe répand fa» I
les jeunes pouffes,.fur les feuilles & même les I
fruits, pour en fucer la fèv e, ce qui affoiblit l’ar. I
bre, empêc he fes fleurs de nou-.r, fait tomber fe$
fruit-, & c . 1' y en a de tous âges fur la même I
branche. Leur nombre efi quelquefois ficonfidéra-
b le , que la terre efi mouillée par la fève furabon. I
dante qu’ils.ont pompée, que les feuilles font
rendues noires par cette même fève delïëchée.
Une taille févère de Xolivier empêche la cochenille
de lé trop multiplier. On la détruit en frottant
les branchés avec un linge rude qui les écrafe
en les lavant avec une leflive légèrement caufti-
que ou avec de l’eau acidulé.
Les Fourmis , qui accompagnent prefque toujours
les cochenilles } our profiter de leurs déjections
fucrées, ne caufent nul mal aux oliviers.
Le fécond efi la Psyle (kermès)-; il efi connu
fous le nom de coton , à raifon de la matière vif
queufe, blanche, fous laquelle elle fe cache.Elle I
fuce la fève comme le précédent, & eaufe à peu
près les mêmes dommages aux oliviers >avec moins
d’inrenfité , attendu que la pfyle ne fe place qu'à
l’aiffelle des branches. Le vent du nord-ouelt la
fait périr.
Les Grecs avaient remarqué, . iî y a plus de
trois fiècles, que les oliviers plantés le long des I
routes étoient moins affeâés des dommages !
produits par les infeêtes, parce que la pouffière
les faifoit périr-
Le trips, appelé harban aux environs de Nice,
punaife fiaphylain par quelques écrivains , nuit éga-1
lement aux oliviers, & delà même manière; mais
il efi pt u abondant.
La T eigne de Xolivier dépofe fes oeufs fous les
feuilles de cet arbre au printemps ; les larves qui
■ en naiffent en minent le parenchyme & les empêchent
de remplir leurs fondions, qui eftd’élabo-
! rer la fève. Une fécondé génération dépofe fes
| oeufs fur les bourgeons, & s’oppofe à leur croif-
| fance. Enfin, une trorfième en agit de mêmere!a-
i tivement aux olives, dont elle mange l’aman le.
Il n’y a pas moyen1 de s’oppofer efficacement aux
ravages de cette teigne,,
Eufin,. une mouche décrite dans ma colleâion
par Fabricius, la Mouche de l’ o l iv ie r , dépofe
dans la chair du fruit un oe uf d ’où, provient une
larve qui en mange la fubftance & l’empêche de
fournir de l’huile.
Cette teigne & cette mouche caufent de grandes
pertes aux cultivateurs certaines années, en
ce que le tiers,„la „moitié des. olives en font atia»
quées & tombent avant maturité.
Le feul moyen de s’oppofer à-leurs ravages,
e ’eft de cueillir lés olives, comme aux environs
d’Aix-, dès le mois de novembre, & de les fou-
mettre de fuite au moulin, parce qu'à cette époque
les larves n’ônt pas encore quitté les olives;
qu’ elles font écrafées par la meule , & que -pat
conféqpent elfes ne. fe rmficiplient pas...
On cite comme eaufe des tubercules, appelés J
roCquettes , qui fe remarquent lur l’écorce des oli- 1
viers. le Stomoxe kliron & une T ipulej I comme- eaufe des trous qui font fi frëquens dans
jelir bois, lorfqu’ il commence à mourir , les Bos-
trichbs typographe, oléiperde & de l’O
HVlER. | . , , , '
Ees oliviers ont encore a craindre les grandes
fécherelfes, qui empêchent les olives de groffir,
qui les font tomber avant leur maturité j les premières
gelées de l’automne, qui privent les olives
de 1-ïur qualité ; enfin, plufieurs efpèces d’oifeaux
qui s’en nourrifient.
Prefque toutes les olives fe colorent à l’ époque
de la maturité, mais il y a de l’huile déformée un
mois avant cette époque. Sa quantité augmente à
mfclute que ceite maturité fe perfectionne, & fa
qualité s’altère un mois après qu’elle efi complètement
effectuée. |
On a donc deux mois pour faire la cueillette
des olives.
L’huile des olives cueillies avant leur coloration
efi plus agréab.le au goût & fe garde plus longtemps
exempte de rancidité, mais elle efi nioins
abondante & dépofe davantage : telleeft celle d’Aix.
Celle des olives cueillies les dernières efi âcre,
très-abondante , rrès-fufceptible de rancidité ,
mais dépofe peu. C ’efi celle qui efi la plus propre
à la fabrication du favon.
C’eft parce qu’on ne fait pas attention à cette
différence, qu’il efi fi rare de trouver de l'huile
mangeable, à mon avis, en Efpagne & en Italie.
Aux environs d’Aix donc, on cueille les olives
en novembre, & cependant leur maturité y
eft tardive, à raifon de la latitude. Dans les pays
plus chauds on ne les cueille fouvent qu’en février,
mais on n’y gagne rien pour la quantité de
l’huile, puifqu’alors les olives ont diminué de
groffe ur par l’évaporation, ont diminué de nombre
par le fait des oifeaux, des voleurs, des
vents, & que c’ eft à la mefure que partout fe
compte la récolte.
Les olives tombent naturellement à l’époque de
leur complète maturité dans les climats froids,.
comme en Fiance; mais en Italie, en Efpagne,
en Grèce, fur la cô-te d’Afrique,elles fe defiechf.nt •
fur i’aibre, & ne font chafiees par la fève que la
fécondé année. On doit donc les cueillir parcout.
Aux environs d’A ix , pays qu’on ne peut trop
citer lorfqu’il efi queftion de la culture de l‘oli-'
vièr, on fait cueillir à la main les olives,.comme
ailleurs les cerifes, par des femmes & des. enfans,
opération que le peu d’élévation des oliviers favo-
ule ; mais dans les autres pays on les fait tomber
avec des perches, fur des nappes qu’on étend au-
éfflous des arbres, ce qui.meurtrit les olives,
cafle les branches, & nuit par conféquenr , fous
plufieurs rapports, aux produits aèluels.6c futurs.
L’huile des olives tom bées n atu rellem en t ,T o it
par fuite de la p iqûre des infe& es,. foit par l’effet
des vents, ^tant toujours de qualité fort inférieure,
il faut les mettre à paît.
On amoncèle dans des greniers, ou fous des
hangars, les olives cueillies. D’abord elles s y perfectionnent,
en perdant une partie de leur eau de
végétation, & en transformant en huile une partie
de leur mucilage, mais bientôt elles fermentent,
pourriffent. Dans ce dernier éta t, elles ne
contiennent plus d’huile. C ’eft donc bien à tore
qu’on dit que cet amoncellement eft toujours
utile & qu’on le prolonge pendant des mois entiers.
À mon avis, il feroit avantageux de faire
les tas petits, & de les établir fur des claies qui
permettr-oient une circulation d’air au-deffous.
Les Anciens foutenoient, au contraire, ce qui
fe pratique aujourd’h u i, qu’il falloir exprimer
l'huile des olives le lendemain du jour où on les
avoit cueillies. Cela peut être bon pour les olives
cueillies en février, mais pour celles cueillies en-
novembre , il eft indifpenfabie d’attendre une
quinzaine de jours, par les motifs cités plus haut.-
Voye[ aux môts Huile, Graine huileuse,
Noyer , Amandier^, Chanvre, Navette *
Colsà, &c.
L'olive contient quatre fortes d’huife: i° . celte
de la peau; 2®. celte de la chair; 3®. celle du-
noyau ; 4?.. celle de l’amande. Leur mélange ,
furtout celui des deux dernières, ne peut qu'altérer
celle de la pulpe, la plus abondante & la
meilleure ; cependant on ne les fepare nulle part,,
quoique Sieul ait propofé de le faire , & aie
même inventé une machine propre à cet objet.-
J’en ai parlé à l’atticle Moulin a huile.
Chaque variété d’olive donne des quantités-
d'huile différences. La quantité d’huile fournie
par la même variété, n’eft pas la même chaque
année. 11 eft des olives qui, quoique plus groffes
donnent moins d’huile; d’autres qui donnent
des huihs plus fines , plus lentes à rancir, & c .
Pour retirer l’huile des olives , elles font d’abord
écrafées, ainfi que leurs noyaux, fous de
pefanres meules Verticales. La pâte qui en provient
eft mife enfuite dans des facs de fparte ou1
de crin, &: foumife à la preffe. L’hurle fort &
eft reçue dans des tonneaux, où elle dépofe fa
lie , ik d’ou on la tratifvafe dans des barils pour
h livrer au commerce.
Les marcs reftés dans les facs contiennent encore
beaucoup d’huile, qui autrefois étoit perdue.
Aujourd’ hui on jette ces marcs dans des citernes,,
-avec autant d’eau en volume. Là ils pourriffent,.
& l’huile monte à la furface, d’où on l'enlève'
avec des cuillères fort larges. Cette lïui-Ie eft très-
convenable pour la fabrication des favoris, en ce
qu’elle ne contient point de mucilage. Ce qui: refie-
; au fond de la citerne eft un excellent engrais.
Tomes ces opérations font décrites dans te
Dictionnaire des Arts y & j’y renvoie le leéleur..
J’ai annoncé qu’ il y avoit des olives dojucer air
goût, qu'on pouvait manger à l’époque de-leur