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& clos j qu'elle doititoujoucs .conferver pour que
les arbres puiffent filer bien droit.
11 doit refter ordinairement dans cette éfliirpie
de 3700 à 4500 brins par heétare, lotfqu’eile a lieu
dans une futaie de 40 ans fituée en bon fonds, &
quelle ne .porte que fur les bois étouffes5 mais
dans les mauvais fonds ,, où le bois eft foible, il
faut qu’ il .sefte de 4500 à 4000-brins par heètare,
pourvu encore -que la confiftance de la forêt doit
bien pleine & qu’on n’enlève-que-lebois etouffe (1 ).
Les avantages vde eet<te .première éclaircie de
hêtre (on doit .fe rappeler qu’ il s'agit itoujours
d’une futaie pure de hêtres) font inappréciables
lotifqu’elie eft bien exécutée. EUe produit une
quantité considérable de bois à brûler ,•& favorite
prodigieufement l’accroiffement des tiges confer-
vées. Le.s fucs nourriciers qui,étaient .employés à
nourrir le bois étouffé qu’on a soupe, profitent
alors aux brins réfervés, !& lion eft étonné,.fi l’ on
vient à abattre, 4 à 6 ans après, l’un de ces brins,
de la différence qui fe fait remarquer entre cet
accroiffement & celui des dernières années avant
l ’éclaircie.
M. Lintz cite un exemple frappant qui appuie
cette affertion de M. Hartig. Il avojt afïis en
1804 un nettoiement de bois blancs & -autres
dépériffans dans une jeune forêt de '303ns. L’année
fuivante il fit couper une perche de hêtce, & .il
xeconnut, en mefurant les couches concentriques
de cet asbre de 30,ans, que l ’accroiffement de la
dernière année égaloit le tiers de la maffe dubois
produit en 29 ans.
Mais, continue M. Hartig, autant eette opération
eft avantageufe lorfqu'elle eft bien faite.
autant elle eft nuifible fi on l’entreprend avant que
le bois ait acquis une groffeur (uffiCame, ou -fi on
enlève d’autre bois que celui qui eft étouffé, 8cpar
conféquent fi on s’écarte des règles qu’on atracée.s
plus haut. Ainfion ne.do.it point éclaircir les forêts
de hêtres dans les climats tempérés avant leur,quarantième
année, & dans les climats rigoureux
avant leur 60e 5 & il faut, dans toutes les éclaircies
obferver exactement la règle .générale ci-après
Conferver plutôt trop de bois que trop peu { ne jamais
enlever une feule tige dominante, .&par conféquent ne
jamais priver la forêt de fon état clos. Celui qui
fuivra cette règle toute fimple ne commettra
point.de faute & ne tardera pas à être.convaincu
de toute fon importance.
-Si -la première éclaircie de hêtre a eu lieu
à 40 ans, on laiffera la futaie dans.cet état jufqu'à
(r) Cetee opération eft la plus délicate de toux-le fyftèmé ,„
-& celle qui exige le plus de foins 8c d’attention de la part
des officiers foreftiers.M. Hartig convient lui-même qu’elle
.doit être -faite fous la furveillance confiante du fo r e f t ie r&
par des ouvriers inftruhs , parce que la quantité de brins, d
enlever dans cette opération eft trop confîdérable pour qu’on
puiffie les marquer. Quant-au nettoiement de bois blanc dont
.nous avons - précédemment parlé, il eft moins difficile &
moins fujet aux abus..
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l’âge de,éo^ns j & fi elle n’a -eu Heu .qu’à J’âge de
éo.ans.îOjn attendra jufqu’à <8.0 ans peur-faine la fe,
condeéclair. ie.. ;A l’une ou l ’autie de ces époques,
on débarraffeta encore la futaie.^ bois étouffés,en
confervanti la .d;û.mce de deux ou trois pas tous
les brins dominons.iGeite •feconde écîaitciefpj'oaire
déjà de-belles bûches, & ien .généralbeaucoup plus
de bois .que dans celle faite à 40 ans.
Lorfque cette opérationfe fait à 6o ans dans K$
climats tempérés, •& que la futaie eft bien g a rn ie ,
h -réferve eft -ordinairement, ‘par chaque h e c tare
(1 ), dans les bons terrains > de 1250 à iyoo
b â 'H v e-a irx , & dans les mauvais terrains, de 1500
‘ 2000. Mais dans les climats rigoureux, on réfe rv e ,
_ans‘les bons terrains, de 1400 à 20Qobaliveaux, &
dans les mauvais, de 2000 à 2400.-Cette é c la ir c ie ^
produit des effets encore plus fenfibles q u e la pre- |
'è re , quant à l’accélération de l'a c c r o iffem e n t. I
On là-iffe la coupe dans cet état ju f q u ’ à l’âge I
de 80 ans. A cette époque on remarque qu’un
nombre confidérable de brins foibles font encore I
dominés '& étouffés par les plus forts. C ’eft le cas
de les enlever, en obfervant toujours le principe
important de ne point priver la futaie de fon état
ferré & clos.
La réferve ordinaire, lors de cette troifième I
éclaircie, e ft, dans les climats tempérés, de 750 à
1000 baliveaux pour .les bons terrains, & de 1000 I
à 1200 pour les mauvais ; .& dans les climats rjgou- I
reuxy de 1000 à ,1 loobaliveaux dans les bons terrains
, & de 1200 à 15.00 dans,les mauvais.
La futaie refte dans cet état jufqu’à^ l’âge de
roo ans, époque à laquelle on procède a la coupe
d’enfemercement, comme nous rayons dit.
Mais fi 4a futaie étoit deftinée à croître jufqu'à
1 20 ans, on ferait-encore une éclaircie à 100
ans , dans laquelle on laifferoit parbeôare : dans
■ les climats tempérés, de 500 à é iy baliveaux fur les
bons terrains , & de 625 à 750 fur les mauvais.
Enfin, à 120 ans, on procédera à la coupe dite
d‘enfemencement.
Au .moyen de ces éclaircies y qui doivent avoir
lieu tous les .20 ou . tous les .30 ans au p lu s , dans
les forêt de h ê t r e s , & s’exécuter d’après le s prin-
-cipes q u e nous -avons -établis, -on - o b t i e n t , ai rut
que nous l’avons déjà fait obferver, des avantages
trèsçonfidé râbles ton feprocure de temps en temps
des produits importaus} on conferve à la futaie, ju *
qu’au moment de fon exploitation définitive , letat
ferré qui lui eft fi avantageux 3 on favorife l’accroil-
fement des,plus beaux brins , en les faifant promet
( 0 L ’arpent du;Khin== 40 ares 34 centiares. Son rappor'
eft donc à l’he&are comme 4 o34 à 10,000. C’eft dans .
proportion que j’ ai augmenté le nombre dés. baliveaux,
la réferve eft preferite par M. Hartig pour 1 arpent u ,
Cependant, comme il ne s’agit que d’ un apperçu, J
tondi les nombres».
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feuls de la nourriture qu’ ils partageoient avec le
bois dépériffant & rabougri 5 enfin on obtient dans
le même efpace de temps, par exemple en 120 ans,
une quantité de bois incomparablement plus confî*
dérable, que fi la forêt, depuis fa renaiffance juf-
au’à fon exploitation, eût été abandonnée à elle—
même: car, dans ce dernier cas, il y a beaucoup
de bois mort perdu, & la trop grande quantité de
tiges empêche celles qui; dominent les aurres de
prendre beaucoup plus d’accroifftmenr. J’en ai vu
un grand nombre de preuves dans des forêts qui,
à icoans, contenoient par arpent du Rhin ( 40 ares
^centiares) de 8ooà 1000 arbres, & quin’avoient
jamais été-é,claircies > les brins qui avaient été
étouffés préfemoient une grande quantité de cercles
annuels qu’on pouvoir à peine diftinguer à la
loupe, & fur environ 300 tiges dominantes, lès
cercles des 30 derniè:es années- étaient fi étroits ,
que raccroiflèment total de tout le canton ne va-
bit pas la moitié de ce qu’a été celui-.des 300
tiges dominantes dans chacune des années qui ont
fuivie l’éclaircie que j’en ai fait faire.
Mais les éclaircies font bien plus nuifibles qu’u*1
tiles, fi, comme cela eft fou vent arrivé, on dégarnit
trop les jeunes forêts, ou fi, par la fuite-, an
en extrait en jardinant \es.plus fortes tiges'. Dans ce
cas, les herbes & les plantes nuifibles croiifent en
abondance, épurfent le fo lj & comme la forêt
n’eft plus dans un état ferré, Tes neiges & les fri-
matsécrafent les tiges plus foibles. D ’un autre côté
ces tiges fe trouvant ifolées , fe chargent de branches
& ne S’élèvent points & il en réfulte que les
brins à demi étouffée, produifient bien moins
dans efpace de temps donné, que .fi on eût de '
temps en temps enlevé les bois dépériffans, & con*
fervé jufqu’à Y exploitation de la forêt les tiges
dominantes-.
Aifcfi, encore une fois , je confeille moins
de faire dés éclaircies que de fuivre très-exactement
les règres que je viens de tracer, & qui
font fondées fur une lortgue expérience qui rn’eft
propre.
Je recommande de nouveau, lorfqu’il s’ agira
de faire des éclaircies dans dés cantons de bois
de 40 à <bo- ans , o-ù- il eft impoffible de marquer
tous les brins à enlever, à raifon de leur trop
grande quantité, d’ y faire procéder fous U fur-
yeillance confiante au foreftier, & par des bûc herons
indruits} & lorfqu’il s’agira d’en faire dans des
cantons de 80 à 100 âhs , de faire marquer
du marteau à la racine toutes les tiges à enlever,
8? afin qu’on putffe les voir de tous côtés , de les
ftaeher à la tige fur trois faces. Ce n’eft qu’au
moyen de cette marque-, faite avec l‘è marteau,
ju’on pniffe efpéier que le bûcheron, exécutera
bien la coupe. En e ffet, il feroit facile au buche^
ron de tromper le garde, fi on fe bornoft à- flacher
a la tige fes arbres à abattre, on fi. on flachoit les
>roTes' à conferver fan s- donner aucuné efr^preinté
du marteau aux arbres qui doivent être coupés.
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Il eft aufli très-avantageux de faire le martelage
dès l’automne, avant la chute des feuille«. On peut
mieux, à eetce époque, j-uger la qualité des arbres
& l’état ferré de la forêt, que lorfque les feuilles
’ font tombées, & d’un autre côté le beau temps
f fav-orifera l’opération afftz fatigante d’un tel martelage.
On .peut enfuite commencer là coupe dès
la chute des feuilles, c ’eft-à-dire, depuis lé commencement
de novembre, & la continuer jufque vers
la fin dy avril. G'eft lé- temps le plus favorable
pour toutes- les exploitations, parce qu’aîor? les
bois à- feuilles font dépouillés, que le bois a
acquis fa maturité, & que les travaux de h campagne
permettent de s’occuper de ceux des forêts.
D’un autre c ô té , les bois coupés pendant
l’hiver donnent plus de chaleur à la combuftion,
font moins fujets à là vermoulure, & durent en
général bien plus long-temps que ceux qu'on
coupe en pleine féve.
Nota. T elle eft textuellement l’inftru&ion donnée
par M. Hartig fur la manière de conduire une
futaie de bêcre qui fe trouve dans un bon état
à l’époqiie d'en faire Y exploitation. Je vais traduire
les autres inftruéïions qu’ il donne pour Y exploitation
des forêts qui ne feroienc pas dans ce
même état-.
C hap. III. — Principes ( I-) diaprés, le f quels- on doit
traiter les futaies de hêtres r compafées de bois
arrivés a. Vâge d'être exploités , mais qui ne font
plus dans un état ferré,
Quoique !a plupart des futaies Je hêtres, arrivées
à l’âge d'êcre exploitées, foîent fuceptibles
de l’ application rigoureufe des' règles que nous
venons d’établir dans le chapitre précédent, &
puiflent par ce moyen être remplacées par de
jeunes forêrs bien garnies & bien venantes, il
s’en trouve néanmoins encore beaucoup dont
l’état ne permet pas d’y fuivre exactement toutes
ces règles. Ces fo rê ts , par l’éclairciffement
continuel qui s y eft fait, fans qu’on eût cherché à
pourvoir à leur entretien, ont fouvent perdu
leur état ferre, au point que les arbres font loin
de fe toucher par l'extrémité de. leurs branches,
& de pouvoir par conféquent préfenter l’état d’une
coupe régulière d’enfemericement. Dans ces cir-
cohftances, & lorfque'cet état a lieu depuis de longues
années, les arbte.s font ordinairement garnis
d’une grande quantité de longues branches qui
pendent jufqu’à terre, & le fol eft prefque toujours
couvert de gazon, ou de bruyère , de myrtille
, &'c. Il eft alors très-difficile , & fouvent
tout-à-fait impoffible d’élevêr une jeune forêt
bien garnie par le foui moyen de l'enfemencement
naturel & par Y exploitation qui la favorife. Cependant
on p eut, à l’aide d’une méthode appropriée
l\\ Je tradiiis. par ce mot- : principes, l’expreflïon allemande
forftmajfige behandlung, qui lignifie manière de
traiter d’ après lés principes foreftiers."
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