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par la ténacité & Tentrelacement de Tes rameaux,
par les robultes épines dont ils font armés , par
fa difpoinion à fouffrir les tontes les plus multipliées
& les plus rigoureufes, &c.
Quoique l’aubépine pi.ilfe fe mulriplier de marcottes,
de rejets , de racines , c'eft prefqu’ txclu-
livement par fes gtaines qu’on l'obtient dans les
pépinières, à raifon de la quantité de pieds dont
on a befoin pour la plantation des haies. Ces
graines, ou fe fèmei t auditôt après leur récolte,
ou font dépofées dans une foffe jufqu’au printemps
fuivant. Lorfqu’ on les garde pendant l’hiver
, dans un lieu fec , elles ne lèvent plus, pour
la plupart, que la fécondé ou même la troilïèms
année. Voye^ Graine & Germoir.
On fème les graines de l’aubépine dans une
planche convenablement labourée , tantôt à la
v olé e , tantôt en rangées écartées de fix pouces;
mais, dans les deux cas, on la tient claire. Des binages
font donnés à cette planche deux ou trois
fois par an. Il eft rare qu’on lève le plant provenu
de ces femis la fécondé année, attendu qu’ il y a
de l’avantage à le biffer fe fortifier en place pendant
trois ou quatre ans , furtout s’il eft deftiné
à la plantation d’une haie , parce qu’ il feroic trop
coûteux de le repiquer auparavant: ce ne font
donc que les pieds deftinés à ja greffe qu’on fou-
met à .cette opération.
Il eft beaucoup de cultivateurs qui fèment la
graine de l’aubépine dans la piace même où. ils
veulent former une haie, en tndifperfantlelong de
deux lignes écartées de dix à douze pouces > mais
- il y a quelques avantages^ employer du plant de
PÉPINIÈRE- Voye^ ce mot.
Dans les pays où cela eft poffible, on établit
fouvent des haies avec des fouches enlevées dans
les bois, le long des vieilles haies, &rc. Ces fouches
reprennent afl^z généralement; cependant ces haies
font moins bien garnies , font moins durables, &
reviennent plus cher que celles dont je viens de
parler. Voye^ Haie.
Après la formation des haies, les emplois de
l'aubépine les plus communs font : i° . l’ornement
des jardins payfagers, où elle fe place ou au premier
rang des maffifs, ou le long des allées, ou
ifolée au milieu des gazons, tantôt difpofée en
buiffon, tantôt en tige : les variétés à fleurs rouges
& à fleurs doubles font préférables & font préférées
; 2°. la greffe des efpèces étrangères de
fon genre & celle de quelques poiriers , ali-
ziers , forbiers, &c.
Le bois de l’aubépine pèfe fec ciriquante-fept
livres cinq onces huit gros par pied cube. Sa retraite
eft d’ un huitième de fon volume. Il eft dur,
coriace, mais peu propre-à être ouvragé, en ce que
fon grain eft groflier & qu’ il fe tourmente beaucoup
quand il eft débité.Comme il eft rare d’en trouver
de gros troncs , c’ eft à chauffer le four, cuire la
chaux,le plâtre, 8cc., qu’il s’ utilife le plus ordinairement.
Il donne beaucoup de chaleur, foit fec, fois
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vert. On l’utilife encore , à raifon de la lenteur
de fa deftruêtion, pour faire des haies fèches
pour garantir les arbres nouvellement plar.tés du
frottement des beftiaux, les femis de la patte des
poules, pour compofer des Fascines. Voyt.j te
mot.
Les feuilles de l’aubépine font recherchées.par
tous les beftiaux j mais comme elles font défendues
par fes épines, il eft rare que les hait s fouffrcnt
beaucoup de cette difpofition. Ses fleurs ont une
légère odeur, odeur qui ne fait pas pourrir plus
rapidement le poiflon, comme on le croit en quel,
ques lieux. Ses fruits, de deux lignes de diamètre,
d’ une belle couleur rouge, fubfiftrnt pendant une
partie de l'hiver & concourent à l’embelliffement
des campagnes & des jardins, ainfi qu’à la nourriture
de quelques oifeaux pendant cette faifon.les
enfans les mangent. On en fabrique de laboifion,
foit feuls, foit mêlés avec des poires ou des pommq
fauvages. Il feroità defirer qu'on cultivât plus fré-
quemenc l’ aubépine en arbre pour cet objet,
«parce qu’au lieu d’en cueillir les fruits un à un,
ce qui eft pénible, on les feroit tomber par milliers,
avec des bâtons, fur des toiles placées délions.
Cet article feroit fufceptible d’être plus étendu,
à raifon de l’importance des aubépines en agriculture,
mais il a des complémens à ceux précités.
Le néflier azerolier fe rapproche infiniment de
: l’aubépine , mais il eft plus élevé , a les feuilles
| plus larges & les fruits beaucoup plus gros. On le
cultive dans le midi dé la France , en Grèce &en
Italie, pour fes fruits, q u i, dans quelques variétés,
ont la forme d’une pomme, & dans d’autres,
cellë d’une poire. Ils ne fe mangent, comme les
poires fauvages, qu’après être devenus blets, Sr, à |
mon goût, font plus mauvais que ces dernières.Je
ne puis donc confeiller la culture de cette efpèce,
même de fa variété, dont le fruit a un pouce de
diamètre , que dans les terrains où aucun autre
arbre fruitier ne peut profpérer, & il en eft peude
tels.
La culture de l’azero'.ier ne diffère pas de celle
de l’aubépine. On le greffe fouvent fur elle. & ce
à tortycar , s’élevant beaucoup plus;on nuit par-
là à fa croiffance. Les aze rôles mûrilîent difficile-)
ment dans le climat de Paris ; auffi ne cultive-t-on
l’arbre qui les produit, que dans les écoles de botanique
& dans les grandes collections des amateurs.
. Le néflier pied-de-veau offre, mais à un degréun
peu inferieur, les mêmes avantages que l’azero-
lier. Il porte même très-fréquemment fon nom
dans le midi de là France, quoiqu’ il conftitue certainement
linè efpèce diftindte.
J’ai cultiv é, je le répète, toutes les autres
efpèces, excepté celle à Feuilles de perfil & celle
flëxueufe,, encore ai-je vu ces dernières dans les
forêts de l’Amérique feptentrionale. ..Les unes
s’élèvent jufqu’à trente ou quarante pieds,le»I
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autres relient des buiffons. Parmi les premières fe
8 u,ent les néfliers noir , écarlate , à feuilles de
poirier, à feuilles de prunier, ponétué f de Cels ,
bège, luifant, obovale, ergocde coq , elliptique ,
rliombe, à feuilles de faule. Parmi les féconds, je
L'ofe guère placer que les néfliers pinchaw, lobé ,
car je n’ai pas vu les autres à toute leur grandeur.
Iprefqus tous méritent l’attention des amateurs
i par la beauté & la diverfité de leur feuillage, la
grandeur & le nombre de leurs fleurs & de leurs
fruits. Prefque tous amènent ces derniers à maturité
dans nos jardins ; cependant ils ne fe mufti-
(plient guère que par greffe fur l ’aubépine, à raifon
!jje la lenteur de leur croiffance per dant leurs premières
années. Je les ai répandus autant que je
l’ii pu lorfque j’étois à la tête des pépinières de
jVerfailles , & j’aurois defiré lés répandre vingt
Bois plus pour l’avantage de la fcience & l’agrément
des jardins, dans lefquels ils fisurent même
|à côté les uns des autres , tant ils font differens.
Je fais des voeux pour que ces efpèces fe confer-
[vent au moins dans les pépinières aes environs de
Paris; mais je dois avouer que je n’en connois
plus une feule où la collection y foit entière.
i NEGRIL. Nom de deux larves noires , l’une,
teellëdel’EüMOLPE obscur, dévorant les feuilles
de la Luzerne , l’autre , celle d’ une Altise dé-
worant celles du Pastel.
■ NERPRUN. Rhamnus. Genre de plantes de
lia pentandrie monogynie & de la famille de
Bon nom, qui réunit quarante-fept efpèces,
Jdonr quinze croiffent naturellem-ne en Europe,
[& environ autant peuvent s’y cultiver en pleine
[terre. Je dois donc le rendre l’objet d’un article
de quelqu’éténdtie , quoique la culture de
H’Al a t e r n e , qui o© fait partie, ait été dép
ite à ce mot.
Obfervaùons.
I Les genres Paliure & Jujubier ont fait
[partie de celui ci.
Efpèces épineufes.
i . Le Nerprun purgatif.
I Rhamnus catharticus. Linrl. b Indigène.
2. Le Nerprun des teinturiers.
I Rhamnus infeftorius. Linn. TS Indigène au midi
[de la France. 3. Le Nerprun faxatile. *
I Rhamnus faxatilis. Linn. T) Des Alpes d'Italie.
4- Le Nerprun à feuilles de buis.
Rhamnus buxifolius. Poiret. T? Du midi de
P Europe.
I 5. Le Nerprun lycioïde.
I Rhamnus lycioides. Linn. "b Du midi de l’Eu-
fope.
! 6. Le Nerprun pubefeent.
Rhamnus pubefetns. Lam. b Du midi de l’Europe.
j
7. Le Nerprun de la Chine.
Rhamnus thee^ans. Linn. b De la Chine.
8. Le Nerprun à cinq feuilles.
Rhamnus pentaphyllus. Linn. b Du midi de
l’Europe..
9. Le Nerprun agrefte.
Rhamnus agreflis. Loureiro. b De la Cochin-
chine.
10. Le Nerprun de Ténériffe.
Rhamnus crenulatus. Ait. b De l’île de Ténériffe.»
' 11. Le Nerprun des Indes.
Rhamnus circùmciffus. Linn. b Des Indes.
12. Le Nerprun à feuilles, d’amandier.
Rhamnus dmygdalinus. Desf. b De Barbarie*
13. Le Nerprun à feuilles cl’olivier.
Rhamnus oleoides. Linn. b D’Efpagne.
Efpèces fans épines.
14. Le Nerprun à petites fleurs.
Rhamnus minutiflorus. Mich.' b De fe Ca-
roline.
15. Le Nerprun à bois rouge.
Rhamnus erythroxilum. Pallas, b De la Tat-
tarie.
16. Le Nerprun daourien.
Rhamnus dauricus. Pallas, b -D e Sibérie.'
17. Le Nerprun farcomphale.
Rhamnus farcomphalus. Linn. b De la Jamaïque.
18. Le Nerprun de Cuba.
Rhamnus cubenßs. Linn. b De Cuba.
19. Le N erprun ferrugineux.
Rha/qnus colubrinus. Linn. b De la Jamaïque.
. 20. Le Nerprun grimpant.
Rhamnus volubilis. Linn. b De 1 Amérique
fepten;rionale.
21. Le Nerprun tétragone.
Rhamnus tetragonus. Linn. b Du Cap de
Bonne-Efpérance.
22. Le Nerprun des Alpes.
Rhamnus alpinus. Linn. b Des Alpes.
23. Lé Nerprun de Bourgogne.
Rhamnus Burguadiacus. Durande. b Des environs
de Dijpni
24. Le Nerprun nain.
Rhamnus pumilus. Linn. b Des Alpes.
25. Le' Nerprun à feudles d’aune.
Rhamnus alnifolius. Lhér. De l Amérique fep-
I tentrionale.
26. Le Nerprun bourgène ou bourdaine.
Rhamnusfrangula. Linn. b Indigène.
27. Le Nerprun alaterne.
Rhamnus alaternus, Linn. b Indigene au midi
de la France. . 7
28. L é Nerprun r.»yé.
Rhamnus linefitus, Linn. b Des Indes.
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