
qu’ il leur faut plusieurs années poür relever leur
nombre au point de les forcer de quitter de nouveau
les déferts où elles font nées.
Dans toutes les parties du monde où il y a
des bois, & par conféquent des quadrupèdes &
des oifeaux vivant d’infe&es, les ravages des fau-
terelles font à peine fenfibles.
C ’eft au milieu de l’été que les femelles des
fauterelles dépofent leurs oeufs dans la terre , à
environ un centimètre de profondeur. Les in fe êtes
éclofent au printemps & fortenc facilement par
le trou qu’ a creufé leur mère ; mais torique les
labours bouleverfent les oeufs, les placent profondément,
les petits, qui n’ont aucun inftrument
pour percer la terre, meurent immanquablement.
Ce fait explique pourquoi il naît fi peu de fauterelles
dans les pays bien cultivés, pourquoi elles
viennent toutes des déferts.
Il a été indiqué plufiturs moyens pour détruire
les fauterelles : i ° . d’ aller à la recherche de leurs
nids & de les enlever pour les brûler, moyen de
peu d’effet & fort lent j i° . de faire des feux de
paille après la fortie de terre des petits, dans le
but de les rôtir, moyen également de peu d’effet,
& qui fait plus de mal à l’herbe que les fauterel-
le s, puifqu’il brûle fes racines ; 30. multiplier les
dindons, Us pintades, les poules, les canards, ■
dans la Crau & la Camargue ; mais il eft b o rn é ,1
parce qu’il y a peu de fermes dans ces pl ines ;
4°. de mettre en mouvement toute la population
du pays pour les prendre, tant dans leur jeune
â g e , comme on l’a fait dernièrement à Arles, j
que lorfau’elles ont acquis leurs ailes, pour en- :
fuite les brûler.
C ’eft ce dernier moyen auquel je crois qu’on
doit s’arrêter} car c’eft celui qui remplit le mieux,
fon objet pour le préfent & pour l’avenir. On af-
fure fon fuccès & la rapidité de fon exécution, !
en employant, pour prendre les jeunes faurerel- i
les ,1 de petits facs de toile, fixés par leur ouver- i
ture à un cerde de fer ou de bois de deux décimètres
de diamètre, & emmanché à un bâton d’un
mètre de long.
D ’après cela, pour prévenir à jamais les ravages
des fauterelles dans le département des Bouches
du-Rhône, il faudroit faire faire, dans le
courant de mai, époque où elles n’ont pas encore
pris leurs ailes, la ehafle aux fauterelles de
la Crau & de la Camargue, & donner une ré-
compenfe à celui qui en apportèroit le plus pour
être brûlées en préfence de l’autorité.
CRISTÀRIE. Nom donné par Sonnerat au
C higomier pourpre.
C ristarie. C r i f i a r i a . Plante fort voifine des
Abutilons*, qui a fervi â l’établiffement d’un
genre dans la monadelptve polyandrie & dans
la famille des malyacées. Nous ne ]a cultivons pas
en Europe.
| CROCHETAGE. Des Binages faits avec une
houe à deux ou trois branches s’appellent ainfi dans
quelques lieux.
CROÇODILION. C r o c o d il iu m . Genre de plantes
établi aux dépens des C en taurée s.
CR OS. Synonyme de Ma tam o re dans le
midi de la France.
CROSS ANDRE., C r o f f a n d r a . Genre dont l’éta-
bliftement a eu pour objet de réparer la C armen-
tine“ infundibuliforme des autres.
CROSSOSTYLE. C r a f f o f t y l is . Plante des îles
de la mer du Sud , qui feule conftitue un genre
dans la dodecandrie monogÿnie*
Nous ne la cultivons pas en Europe.
CRO..U. Sorte de terrain argilo-fablonneux fort
peu fertile , & principalement impropre à la culture
des arbres. :
CROUPER. Opération de faire groflir la croupe
des bêtes à cornes, au moyen d’un anneau de
paille mis au moment de leur naiflance à la bafe de
la queue des veaux. Cette opération, qui augmente
la valeur des boeufs, paroît ne fe pratiquer que
dans le Cantal.
CROUSSOULS. Sorte de bergerie qui n’eft
connue qu’ aux environs d’Aix. |
CROVE. C r o w e a . Arbre de la Nouvelle-Hollande,
qui a fervi de type à un genre dans la dé-
candrie monogÿnie & dans la famille des rutacées.
Cet arbre fe cultive dans nos jardins'; mais il y
eft encore rare, malgré fon élégarfee & la beauté,
ainfi que la durée de fes fleurs, parce qu’il ne fp
multiplie que de boutures , & qu’elles manquent
fonvent. On doit lui donner la terre de bruyère,
l’orangerie, ou mieux la ferre tempérée, & des
arrofemens abondans en été.
Ses boutures fe font dans des pots couverts d’une
petite cloche & placés dans une bâche.
Une fécondé efpèce a été indiquée , mais elle
n’eft qu’une variété .de celle-ci.
CROY.' H oue à deux larges crochets & à
court manche, qui s’emploie au labour des V ignes.
CRÜCHADE. Bouillie de maïs épaiffe, dans
les landes de Bordeaux.
CRUDIE. C r u d -a . Genre de plantes autrement
appelé A p a l a to u .
CRUP1NIE. C r u p i n i a . Genre établi aux dépens
des C en tau r ée s.
CRUSTOLLE. Un des noms vulgaires de U
R uellie.
GRUTIN. Synonyme de T a il l is .
CRYPHIE. C r y p k i a . Genre qui réunit deux
plantes de la Nouvelle-Hollande, qu’on ne cultive
M dans nos jardins. Il eft de la drdynamie gym- I
nofpermie & de là famille des labiées-.
CRYPHIOSPERME. C r y p h io fp e rm u m . Plante
annuelle de la côte d’Afrique, qui conftitue un
genre dans la fyngénéfie égale & dans la famille
cUs chicoVacées. _ ,
Nous ne la cultivons pas en Europe.
CRYPSIDE. C r y p f i s . Genre de plantes qui a
auüi été appelé Antitraque & Heleochloa.
Il éft conftitué par deux plantes qui avoient été
placées lucceflîvement dans les genres Flo u v e ,
Fléole, Agrostide , Alpiste & même Choin.
CRYPTANDRE. C r y p t a n d r a . Arbriffeau de la
Nouvelle-Hollande, qui conftitue un genre^dans
: U pentandrie monogÿnie & dans la famille des
jhodoracées.
Il .ne fe cultive pas en Europe.
CRYPTOCARIE. C r y p t o c a r i a . G e n r e dé plantés
! de là dodécandrie monogÿnie & de la famille .des
F laurbrs , qui contient trois arbrifléaux»1 de la
| Nouvelle-Hoiiande, qui ne fe cultivent pas en
I Europe.
CRYPTOLÈPE. C r y p t o U p i s . Arbrifléau des
Indes, compofant lèul un genre voifin dés Apo-
I cins , mais encore incomplètement connu.
Nous ne le potlédohs pas dans les jardins d’Eu-
! rope*.
CRYPTOSPERME. C r y p t o fp e rm u m . Pidnte de
la Nouvelle-Hoiiande, à fleurs agrégées, qui
| forme un genre dans la tétrandrie monogÿnie,
[/ voifin de I’OpeRculaire.
Elle ne fe voit pas dans nos jardins.
C R Y P T Ô S T Y L E . C r y p t o f t y l i s . Genre de
la gélatine a été rendue infoluble par fa com-
binaifon avec le tannin.
1 pbntes qui fe rapproche infiniment de celui des
1 Malaxis. Il comprend trois èfpèces originaires
I de laNNouvelle-Hollande, dont aucune ne fe cul-
I tive en Europe.
1 CTESION. C t e f io n . Genre de plantes qui ne dif-
I. fère pas de I’Odontoptère.
| CCJBOSPERME. C u b o f y e rm u m .Genre de plantés
I dont les caradlères ne diffèrent pas fuffïfammeot de 1 ceux des Jussies.
j CUELLAIRE. C u e l l à r i a . Genre de plantes de
I la décandrie monogÿnie & de ia famille des bi-
I cornes,qui fe rapproche infiniment des C le thr a s .
Aucune des trois efpèces qu’il renie 1 me ne fe 1 cultive en Europe. 1
I x CUIR. Ce nom,dans l’ ufage général, s’applique I. ? dès peaux préparées de.diveifes manières, mais
I A doit è re réfervé à celles q li font plus ou
moins T annees , c’eft-à-dire, à-celles de vache, L «e boeuf, de cheval / de mouton, de chèvre, dont
Ce font principalement les peaux de boeufs
qu’on tanne complètement pour les.femelles de
foulièrs; celles des autres animaux ne le font
qu’en partie pour faire des empeignes de fouüers ,
des canons de bottes, des harnois de chevaux,
des cailles de voitures de luxe & pour d’autres
ufages.
Les peaux dont la gélatine a été enlèvée par l’eau
s’appellent proprement p e a u x , ou p e a u x e h àm o if é e s ,
ou p e a u x m é g i j f é e s , ou b u ffle ,.
Lorfqu’ on a remplacé la gélatine dans les peaux
ehàmoifées., par du fuif, on dit qu’elles forithori-
groyées, & on leur reftitue le nom de c u i r . C ’eft
| avecle c u i r hongroyé de boeuf, ou mieux de buffle,
qu’on fabrique les foupentes des voitures d e
luxe.
Lbrfque les peaux ont été defféchées dans la
chaux, elles deviennent du Parchemin ou du
V é l in , félon la bonté du choix & de la préparation.
f f o y e ^ e D i f t i o n n a i r e d e s A n s M é t i e r s , aux
mots T a n n e u r , C o r r o y e u r , Pa r ch em i-
n ie r , Fo u r r e u r , C o r d o n n ie r , Se l l ie r ,
C r i b lie r .
Autrefois les cultivateurs préparaient eux-mêmes
le c u i r néceflaire à leur confommation, &:
c’ eft ainfi que font encore, les peuples d’Afie,
d’Afrique & d’Amérique dont la civilifation eft
peu avancée ; mais aujourd’hui il ferait ruineux--
de l’entreprendre en Europe, parce que les produits
feroient bien plus mauvais & bien plus coûteux
que ceux achetés dans les fabriques, qui,
opérant en grand, mettent plus de pèrfe&ion &
d’ économie dans leurs procédés^
I) fufifit donc que les cultivateurs apprennent à
diftinguer lès bons c u ir s des mauvais, & qu’ ils
foient convaincus de l'importance des foins à donner
à ceux qu’ils ont achetés.
Les bons c u ir s forts fe reconnoiflent à leur pe-
fanteur, à l’égalité de leur épaifleur, à leur grande
dureté. Les bons c u ir s corroyés & mégifles font
Toupies, peu ext^nfiblcs, d'un grain uniforme. En
général, cen’ tft que par l’expérience qu’on peut
acquérir les moyens de fixer à la fimple vue les
qualités d'un c u i r .
Les c u ir s dont les cultivateurs f -nt l’ ufage le
plus fréquent, font ceux qui fervent à la fabrication
de leurs foulièrs; les c u i r s tannés de vache &
de cheval pour lès harnois de leurs chevaux; ceux
corroyés & mégifles de veau, de. chèvre, de
mouton (bafane), pour les petits; les parchemins
pour crible; les fourrures de mouton, de
blaireau, pour l’ornement de leurs chevaux.
Quoique les c u ir s forts & les c u i r s corroyés
foient peu fufceptibles de fe décompofer , ils perdent
facilement leurs qualités lorfqu’ ils relient
trop long-temps humides, ou qu’ils font renfermés
dans les lieux privés de courant d’air. Il faut
donc faire fécher les foulièrs, les harnois, dès