
les arbres affeéfcés de cette maladie, à l’extrémité de
leurs bourgeons, qui, vers le mois de juin, devient
noire & caffante comme fi elle avoic été brûlée. Il
eft malheureufement avéré , pour moi , que les
deux tiers des poiriers greffes fur coignajfîer, qui
fortent annuellement des pépinières des environs
de Paris,font attaqués de la brûlure; leur mauvaife
végétation n’échappe pas à ceux qui les achètent;
mais elle eft attribuée , par les jardiniers, à la nature
contraire du fol. O r , je n’ ai pas encore vu
de c o ig n a jj ie r s d e P o r t u g a l attaqués de cette" maladie,
q u i, fi les pépiniériftes ne s’attachent pas
à la faire difparoître , en repouffant tous les
c o ig n a f f it r s qui l’offrent, doit faire abandonner la
culture des poiriers greffés fur eux. C ’eft fâcheux, f
très-fâcheux ; car, quoique l’ami de la prospérité
agricole de fon pays doive aimer mieux voir multiplier
des poiriers plein-vents, c’eft-à-dire, greffés
fur Franc, & encore mieux, fur Sauvageon,
qui ne donneront des fruits qu’à leur dixième ann
é e , mais qui en donneront pendant des fièdes,
qui n’en dorneront que de petits , mais qui en
donneront des milliers, le tout fans aucuns frais de
culture, plutôt que des Quenouilles , des Py ramides
, des Palmettes , des V ases, des
Buissons , des Espaliers , des C onire-
espaliers , & c . , qui en fourni fient une petite
quantité de beaux, dès la fécondé ou troifième
année, mais qui ne durent pas plus -de quinze à
vingt ans; il ne doit pas être a fiez exclufif pour
contrarier les defirs des gens riches, qui veulent
du beau & qui veulent jouir de fuite.
Le Coignassier de la Chine eft introduit
dans nos cultures depuis un petit nombre d’années.
C ’eft un arbre à feuillage très-élégant, à
fleurs rouges, remarquables par la longueur de
leur ovaire , & à fruit plus gros que les coings ,
mais moins bon. On doit à Thouin un excellent
Mémoire fur fa culture, lequel eft inféré dans les
A n n a l e s d u M u f é u m & eft accompagné d’une fu-
perbe figure. L'extrémité non aoûtée de fes pouffes
eft feu?e frappée de la gelée dans le climat de
Paris II demande le même fol & la même expofi-
tionquele précédent, & fe conduit d’une manière
analogue. On ne le multiplie encore que par la
greffe fur i’efpèce.commune , fur le poirier franc
ou fur l’épine; mais bientôt, fans doute, on l’obtiendra
de marcottes ou de boutures. Malheureufement
il eft déjà inEfté de la brûlure. Sa place
dans les jardins payfagers, où il tft encore rare,
doit être le long des allées & en devant des maf-
fifs. 11 y a lieu de croire qu'il s’élève moins que le
précédent. -
Le Coignassier du Japon eft plus petit que
les autres; fes fleurs,-d’un v if incarnat & difpofées
en bouquet, le rendront un jour, s’il peut, comme
je le crois , paffer l’hiver en pleine terre, l’ornement
de nos parterres & de nos jardins payfagers.
Aujourd’hui, qu’il eft encore peu commun, on le
tient dans l’orangerie, & on le multiplie par mar*
cottes & par greffe fur l'épine. w
Le C oignassier lobé tient le milieu entre ce
enre & celui des néfliers , mais fes feuilles & fes
eurs le rapprochent davantage du premier. Je n’ai
pas encore vu fes fruits en maturité, quoiqu’ il fltu_
riffe abondamment tous les ans, parce qu’ils tombent
peu de temps après la floraifon. On le multiplie
par la greffe fur épine. Il tient fort bien fa
place dans les jardins payfagers, qu’il orne, furtout
lorfqu’ il eft en fleurs. Je l’ai trouvé dans les pépinières
de Verfailles, & l’ ai répandu autant que
poflïble, pendant le temps cù je Es ai dirigées.
COIN. Morceau de fer ou de bois aminci à
un de fes bouts, au moyen duquel on fend, en
frappant fortement fur le bout oppofé, le bois ou
les pierres, déjà entamés.
L’ ufage du c o in eft fort étendu dans l’ économie
rurale & dans les arts qui s'y rapportent. Tout
cultivateur d o it, en conféquence, avoir une
nombreufe collection de c o in s de toute grandeur,
& furtout de fe r , qui durent plus long temps &
expédient mieux que ceux de bois.
Le fer doux eft préférable au fer aigre pour confectionner
les c o in s , parce qu’ il ne fe caffè pas, &
que fi le tranchant ou la tête de ceux qui en font
faits s’émouffent, il fuffit de les remettre à la
forge pour la rétablir.
La puiflance du c o in & celle de pereuflion font
d ’une telle force, qu’elles n’ont pas encore pu être
foumifes au calcul.
COISSER. Seconde opération qü’on fait fubir
au C hanvre & au Lin , après qu’ils ont été
rouis*
COLDÈNE. C o ld e n ia . Plante des Indes, qui
conftitue un genre dans la cétrandrie tétragynie
& dans la famille des borraginées..
Elle ne fe cultive pas en Europe.
-COLE. C o le u s . Autre plante du même pays,
formant feule un genre dans la didynamie gyrn-
nofpermie 8c dans la famille des labiées, qu’on
emploie en médecine & dans les âffaifonnemens.
Elle n’eft pas non plus cultivée dans nos
jardins.
COLÉBELLE. Nom vulgaire du C ucubale
beeien aux environs de Perpignan, où fes feuilles
fe mangent en guife d’épinards.
CO IE T E R . Synonyme d’Attacher la V igne
à I’Echalas.
COL LADOA. - C o l l a i o a . Plante graminée des
Philippines, qui paroît devoir faire partie des
T ripsacs., & que nous ne cultivons pas dans
nos jardins.
COLLE. On appelle ainfi certaines matières
fufceptibles de fe diffoudre dans l’eau, & qui3 en
fe defféchant, unifient les corps entre lefquels on
les applique en état liquide.
Les principales c o ll e s dont on fait ufage en
Europe , font : i ° - i a c o lle d e f a r i n e , avec fai
l l e fe place celle d’AMiDON, qui n’en différé
pas effentiellement ; 2°. la c o l l e - f o r t e ou g é la t in e ,
dbnt la c o lle de p o ij f o n ne peut pas être diltin-
On pourroit aufli appeler c o ll e le b la n c d ’oe u f ,
ou Albumine, la Gl u , quelques Gommes, &c.
La c o lle de farine ou d’ amidon fe confectionne
en faifant bouillir ces matières dans une
quantité d'eau proportionnée à l’épaiffeur qu’on
veut donner à la c o ll e . Son ufage eft fréquent dans
l'économie domeftique & les arts, pour coller le
papier, pour donner de la fermeté au linge, &c.
La co lle-f o r t e s’ obtient, en fabrique, par l’ébullition
des peaux & des tendons des animaux
dans l’eau. .
Celle dite d e p o ij f o n eft la veflie natatoire des
efturgeons, fimplement defféchée.
On emploie ces deux c o lle s pour fixer, les. bois
& autres corps durs les uns aux autres. Son ufage
n’eft pas moin Ire dans l’économie domeftique, &
beaucoup plus étendu dans les arts.
Le vin fe clarifie avec la c o l l e - f o r t e préparée à
cet effet, & avec la c o ll e de poiffon.
Les cultivateurs doivent avoir conftammerit une
petite provifion de c o ll e f o r t e , qui, mife dans
une armoire, fe conferve des années, afin de
réparer leurs meubles de bois caffés, de clarifier
leurs vins, fi les blancs d’oeufs leur manquant,
&c.
Le mélange de la c o lle de farine avec la c o l l e -
fo r t e eft très-avantageux dans beaucoup de cas.
On en fait à Paris un fréquent emploi dans plu-
fieurs arts.
COLLETIER. C o l l e t i a . Genre de plantes de la
pentandrie monogynie & de la famille des rham-
noïdes, qui réunit quatre efpèces, dont une eft
cultivée dans nos ferres.
tient dans la terre de bruyère & on l’arrofe fou-
vent en été. S x floraifon a lieu en mai.
Cette plante eft de peu d’intérêt pour tout
autre qu’ un botanifte.
COL LE T DE NOTRE-DAME. Le Poivrier
en ombelle porte ce nom à Saint-Domingue.
COLLETS. Nom d’une famille de champignons
établie dans lé genre des Agarics. Elle renferme
un affez grand nombre d'efpèces, dont aucune
n’ eft cultivée.
COLLINAIRE. C o l l i n a r i a . Genre de plantes
qui ne diffère pas du Koelerie.
COLLINE. Diminutif d’une Montagne.
Ce nom s’applique le plus généralement, dans
les pays de plaines, aux petites élévations ifolées&
peu prolongées, qui fe cultivent entièrement, ou
dont le fommet eft couvert de bois.
Dans les climats où la vigne peut croître , les
c o l l in e s en font ordinairement plantées aux expofitions
du levant & du midi.
Lorfque les c o l l in e s ont la pente très-rapide,
il eft avantageux d’y former des terraffes , au
moyen de haies tranverfales tenues^ baffes, afin
d’empêcher leurs terres d’être entraînées par les
I eaux pluviales.
Souvent une c o l l in e eft d’un grand avantage
pour une propriété rurale, en ce quelle lui fournit
des eaux de fource & des abris.
Comme ce que je pourrois ajouter fe trouvera
aux articles Montagne, C oteau, Pente,& c.,
je m’arrête ici.
COLMATE. La couche de Limon que dépo-
fent les eaux troubles, s'appelle ainfi dans quelques
lieux. V o y e \ C anal ô c Acoulis.
COLOBACHNÉ. C o la b a c h n e . Plante de la famille
des graminées, féparée du genre Poly-
POGÈ)N. .
Elle ne fe cultive pas dans nos jardins.
È f p e c e s ...
i. Le Colletier à feuilles échancrées.
C o l le t ia o b cor data. Vent, f) Du Pérou,
i . Le Colletier à tiges.
Colletia e p h e d r a . Vent. 1? Du Pérou.
3. Le C olletier à feuilles dentelées.
C o l le t ia f e r r a t a . Vent. T? Du Pérou.
4. Le C olletier épineux.
C o l le t ia h o r r id a . Wilid. T) Du Bréfil.
C u l t u r e v
La première eft celle que nous cultivons. C ’eft
Dombey qui en a rapporté les graines. Elle en
donne rarement dans nos orangeriés, où on la
tient conftamment, & elle ne fe multiplie que par
elles : aufTi eft-elle toujours refiée rare. On la
COLOBION. Genre de plantes qui ne diffère pas de celui appelé T hrincie.
COLOMBIE. F o y e i Colonie.
COLOMBIER. Bâtiment deftiné à loger des
pigeons. . . . „ . .
L’article correfpondant du Dicîtonnaire d Agriculture
ne parlant point de la conftruétion du
colombier, je dois en dire ici quelques mots.
Il y a deux fortes de c o lo m b ie r s , ceux e n p i e d
& ceux e n v o l e t ou f u i e , auxquels il faut ajouter
ceux en V olière, defquels il a été queftion a ce
dernier mot.
On appelle c o lo m b ie r s e n p i e d ceux qui font ilolés
& complètement deftinés aux pigeons. Ils font
«ordinairement ronds & établis fur une voûte qui
fert de Serre a legume , de Fru itier ou