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perdre de fa valeur. Cette caufé a pu aufli concourir
à la difparition de ces futaies.
Le bois de Yaune eft rougeâtre & tendre ; on ne
peut lui donner un beau poli, mais il prend fort
bien toutes les couleurs, principalement la noire.
Il pèfe, vert, 61 livres i once , & fe c , 3 1 livres
10 onces 1 gros par pied cube. Sa retraite eft d’un
douzième de fon volume. Les fcuipteurs, les
tourneurs, & furtout les fabotiers, le recherchent
beaucoup. Ainfi que je l'ai déjà annoncé, c’ell
lui qu'on doit choifir pour faire des conduites
d’eau, d^-S étais de mines, des pilotis dans les
marais , des fafcines pour élever & deffécher les ,
terrains trop humides , parce qu’il pourrit moins
vite en terre qu’aucun bois indigène , le chêne à
peine excepté.
La verdure de Y aune eft fombre, mais n'en eft
que plus propre à contrafter avec celle des autres
arjxes : en conféquence on doit le placer d^ns les
jardins payfagers, en fol humide, ou dans lefquels il
fe trouve des eaux courantes ou ftagnantes, furtout
H on le tient en buiffon. L’ombre qu’ il fournit
eft très-épaiffe. Il offre une variété à feuilles très-
profondément découpées, trouvée par M. Tro-
chereau de la Berlière, dans des femis faits à Saint-
Germain prèstParis, qui fe cultive plus fréquemment
dans iiqs pépinières que l^efpèce même,
parce qu’elle fe vend mieux. J’engage les amateurs
à fe la procurer.
La caufe qui fait que Y aune fe cultive rarement
dans les pépinières, c'eft d’abord qu’elles font pref-
que toutes en terrain fec ; enfuite qu’il eft très-facile
de s’en procurer à volonté des bois voifins de fa
demeure, en levant de jeunes pieds ou des racines
des vieux, ainfi qu’ en faifant des marcottés, des
boutures, & en femant des graines.
Les jeunes pieds venus de g-aines font prefque
toujours très-nombreux, pour peu que l’aunaie
offre des clairièresj levés en hiver, leur reprife
eft aflurée.
Une racine de cinq à fix pouces de long & de
la groffeur du doigt, mile en terre à la même époque,
de manière que le gros bout foit à jour, pouffe
une trochée qu’il eft facile de mettre fur un brin
dès la même année.
Les marcottes du bois de deux ans reprennent
dans la même année , & peuvènt par conféquent
être levées dès l’hiver luivant.
Les boutures faites avec le jeunes bois réuffiffent
rarement j mais en coupant une branche d’un
pouce de diamètre, & la couchant en terre humide,
de manière que les extrémités des rameaux
fe montrent à la furface, on obtient autant de
pieds qu’il y a de ces rameaux.
Comme celles du bouleau, les graines de Y aune
ne lèvent pas pour peu qu’elles foient recouvertes
de terre. C ’eft donc en les répandant, pendant
l’hiver-, à la furface du fol, qu’on peut efpérer d'en
obtenir d’abondans produits j je dis pendant l'hi-
v è r , parce que celjes qui font gardées plus long-
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temps dans des facs, ranciffent & ne lèvént pas.
Lorfqu’on veut en envoyer au loin, il faut les
ftratifier dans de la terre humide ou dans de la
moufle, du bois pourri, &c.
On voit par cet expofé que les moyens de multiplier
Y aune ne manquent pas, & que ce n’eft
pas la faute.de la nature s'il devient de plus en
plus rare.
Toutes les autres efpèces d'aune indiquées plus
haut ne fe cultivent que dans les écoles de botanique,
à raifon de leur peu de diffemblance avec celui
dont il vient d’être queftion. On les multiplie ordinairement
de couchage, mais on pourroit le faire
par toutes les autres manières, même par greffe.
Celles de ces efpèces qui s’y voient le plus fréquemment,
font celles des nos.
AUNEAU. Synonyme de Sautelle , C erc
e a u , Arc j &rc. Voye[ Vigne.
AUQUE. C ’eft le nom des O ies femelles dans
le département de Lot & Garonne.
AURANTIACÉES. Synonyme d’HESPÉRi-
DÉES.
AURATTE . Variété de Poire.
AURÉLIE. Aurélia. Genre de plantes qui ne
diffère pas des Donies. Voyeç Inule.
AURICULAIRE. Auriculana.Genre de plantes
de la famille des C hampignons, établi par
Bulliard , & qui contient plufieurs efpèces communes
aux environs de Paris,
AURICULE. Voyei Primevère,
AÜR1ÈRE. Ce font, dans le département de la
Haute-Garonne , les bords de champs que la Haie
empêche de Labourer à la Charrue , &
f qu’on eft forcé de HoueR- Voye1 ces mots.
AURIN1E. Aurinia. Genre de plantes établi
aux dépens des Alysses & des Pe lïaires.
AURIOLE, Synonyme de Lauréole.
AURONE DES CHAMPS. C ’eft 1’A rmoise
DES CHAMPS.
AURORAS. Voyei Quamoclit du Pérou.
AURUELO. C ’eft la C entaures solsti- 1
ci ale.
AUSERDA. Synonyme de Luzerne dans les
environs de Perpignan,
AUTA ou A U T A N , Vent violent qui fouffb
du fud-eft , du fud ou de l'oueft, dans les départe’-
mens voifins de Lyon, & qui y caufe fpuvent Je
grands ravages,
AUTRQN. Sorte de fruit. Voyeç PoMME.
AUVEBNOIS. Variété de Raisin,
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AUZUBE. Auiuba. Arbre de Saint-Domingue,
[encore incomplètement connu, & qui paroït devoir
conftituer un genre voifin des A rgans.
AVA. Liqueur que fabriquent les habitans
d’Otahiti avec la racine d*'un P o iv r ie r .
AVACARI. C ’eft un My r t e de l’ Inde.
f AVALANCHES. Maffes de neige qui defcen-
dent des montagnes, font périr les hommes &
jes animaux qui' fe Trouvent dans leur direction ,
'& engloutiffent même des villages entiers.
Plus les montagnes font hautes & leurs pentes
[rapides, & plus les avalanches font dangereufes ;
suffi eft-ce dans les Alpes & dans les Pyrénées
[qu’on les redoute le plus. C’eft à la fin de l ’h iver,
llorfque les neiges commencent à fondre , qu’ elles
Ifont les plus communes.
I Je les cite, quoique hors de l’influence humaine,
[parce qu’ elles ont fou vent ure aétion nuifible fur
fies propriétés rurales.
I En effet, i°. lorfqù’elles ne fondent pas, à
Sraifon de la groffeur de leur maffe, elles empêchent
lies produits des vallées depoufferen temps utile,
tou empêchent de femer ces vallées ; 2°. fouvent
lelles enlèvent, par fuite de leur, rotation, toute
lia terre du chemin qu’elles parcourent j 3°.! fou-
[vent elles couvrent le fol des vallées des débris
îqu’ellesont également enlevés aux rochers qu elles
lont rencontrés.
I Aucune conftru&ion en terre ou en pierre ne
[peut être regardée comme auffi fûre qu’une fuite de
{grands arbres, pour garantir les villages, & même
fies grandes routes, de l’ aétion des avalanches y ainfi
Iles habitans des montagnes doivent planter des
Ibois de haute futaie,
K II en eft beaucoup en Suiffe qui ont cèt unique
■ objet, & dont la confervation eft protégée par
ides lois très-févères.
i; AVANACU. Nom malabar du Ricin.
1 ÀVANCARE. C ’eft un Haricot des Antilles.
K AVANGOULE. On donne ce nom à la Lentille
dans quelques cantons.
I . AVAOUSSÈS. Le C hêne kermès porte ce
|nom dans le midi de la France.
S AVARAMO. Nom d’une Acacie au Bréfil.
K AVARA-PALU. Haricot de Ceylan.
B AVARU. Un des noms de I’Indigo.
1 . AVAUX. Le C hêne kermès porte ce nom.
I AVAZ. Nom arabe de I'Oie.
■ A VEN A. Synonyme d’Avoine.
1 . AVENERON ou AVERON. Efpèce d’avoine
( avena fatua, Linn. ).
■ AVENKA. Nom d’un Adiante.
1 AVI-HI-AVI. Efpèce de Sialite.
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A V 1LA. Le fruit de la Feuillée à feuilles en
coeur porte ce nom.
AVOINE DES CHIENS. C ’eft le Phare l à -
PULACÉ.
AVONG-AVONG. Voye\ Gastone.
AXERAS. Nom arabe de I’Asphodèle.
AXIE. Axia. Arbriffeau rampant de la Cochin-.
chine, qui feuî conftitue un genre dans la triandri®
monogynie, fort voifin des’ T assol'S.
Nous ne cultivons pis dans nos jardins cet arbriffeau,
qui jouir, dans fo.n pays natal, de la même
eftime que le Genseng à la Chine.
AXINÉE. Axinea. Genre de plantes de l’oélan-
drie monogynie & de la famille des mélaftomées,
qui eft Conftitue par deux arbres du Pérou fore
voifins des V aldésies & des Blakées.
Nous ne cultivor s pas ces arbres dans nos jardins»
AXIS. Un des noms du Chanvre.
AXN’EC. Les Arabes appellent ainfi les Mous--
SES.
AXONGE. G’ efl Ii matière graiffeufe qui entoure
les inteftins des cochons, après qu’elle a
été débarraffée, par la fufion , du tiffu cellulaire
dans lequel elle fe trouvoît renfermée. On l’ap-
peUe SAiN-poux lorfqu’on la deftine à la préparation
des alimens.
Pour préparer Yaxonge , on coupe la Panne par
petits morceaux , qu’on met dans un chaudron ,
fur un feu doux > bientôt, les membranes fe crif-
pent , .la graiffe fe liquéfie & fe raffemble au fond
du chaudron. Pour lui conferver toute fa blancheur,
on l’enlève de temps en temps pour la déposer
dans des vafes de terre. Les dernières parties,
que la cojnpreflîon de la cuillère de bois , avec laquelle
on remue continuellement, pour empêcher
la panne de bruier, a forcé de fortir, fpnt ordinairement
colorées & fe mettent à parc.
On purifie Yaxonge en la fondant de nouveau ,
jufqu a ce qu’elle ne pétille plus, fardes charbons
ardens. Pendant ce temps on l’écume avec foin.
Lorfqu’elle eft en partie refroidie , on la tranfvafe
doucement dans les pots ou elle doit être confer-
v é e , afin que les impuretés qui fe font précipitées
au fond ne fe mêlent pas avec elle.
On fait un grand ufage de Yaxonge dans les
cuifines& dans l’économie domeftique. Elle rancit
peu facilement, fupplée le beurre & l’huile dans
les fritures & dans tous les affaifonnemens, & fert
à conferver les odeurs (pommades de graiffe),
les viandes qu’on ne veut pas faler, à brûler, à
graiffer les roues.
Il ne faut conferver Yaxonge ni dans des vaiffeaux
de cuivre, ni dans des vafes de poterie commune,
parce ou’elle oxide les premiers & diffout la couverte
de verre de plomb des derniers, ce qui lui
donne la qualité de poifon. Voye^}ipo\iT le furplus,