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par le terrain & l’expofition où il fe trouvoic,
par fon âg e , & c .
Les trois caufes qui font le plus ordinairement
fendre les arbres, font auflî fendre l’écorce (pas
toujours cependant la fécondé)» mais il en eft
deux aucres qui agilTent fur elle immédiatement,
telles que la trop rapide formation de l’ aubier,
qui ne lui donne pas le temps de fe diftendre, &
l’expofition aux alternatives de la pluie & du fo-
le il, qui l’amolliffent & la gonflent.
Dans ces deux cas, qui n’ influent pas fur la qualité
du bois, on répare en partie le mal en recouvrant
la plaie d’onguent de Saint-Fiacre. K o y e ^
Ecorce.
Varennes de Fenille, dans fon important ouvrage
fur l e s q u a l it é s in d iv id u e l l e s d e s b o i s in d ig è n e s ,
a noté les différences qu’ ils offrent fous le premier
rapport, & elles ont été rappelées ici, aux articles
qui les concernent. .
Un arbre dont on veut faire diminuer les f e n t e s
le plus pofïible, doit être coupé en hiver, c eft-à-
dire, à l’ époque où il renferme le moins de fève ;
enfuite , laiffé dans fon écorce & placé à l’ombre,
afin que l’évaporation de ce qu'il contient de fève
fe faife le plus lentement poûîble.
On empêche auflî plus ou moins le fendillement,
en mettant dans Feau douce ou falée, pendant
plus ou moins de temps, félon leur grofleur & la
faifon, les arbres qui viennent d’être abattus.
Dans ce cas la fève eft diffoute, ôr l’eau n'étant
point vifqueufe comme elle, ne favorife nullement
le fendillement. L’eau chaude produit plus rapidement
le même effet. _
Les arbres écorcés fur pied fe fendillent fort
p eu, ce qui eft un m otif de plus en faveur de cette
opération. K o y c % Arbre.
FERBERIE. F e r b e r ia . Genre établi pour placer
la Guimauve de Ludwige. ,
FERE1RE. F e r e i r i a . Arbufte du Pérou qui conf-
titue un genre dans l’hexandrie monogynie.
Il ne fe cultive pas en Europe.
FERIÈRE. On appelle ainfï les C hampeciéres
dans le département de la Manche.
FERNANDEZE. F e m a n d e r a . Genre de plantes
qui renferme fept Orchidées propres au Pérou
, mais qui ne diffère pas affez de celui appelé
Cymbidion , pour le conferver.
FERONIE. F e r v n i a . Genre de plantes qui fépare
des T ong-chus ou des T apiers l’efpèce appelée
b a la n g . lî ne diffère pas du Southwelie.
FERRÉOLE. F e r r e o la . Arbre des Indes qui
forme , dans la dioecïe hexandrie, un genre voifin
de Mab a s , de Ebreties & des Pisones.
Il ne fe cultive pas en Europe.
FERRURE. L’ongle ou le fabot du pied des
chevaux, comme celui de tous1 les animaux, repouffe
par la bafe autant qu’il s’ ufe par 1 extrémité *
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I lorfqu’ ils font dans l’état de nature, c’èft-à-dire,
qu’ ils n’ont qu’ à paître fur les gazons.
Mais dans l’état de domefticité, les chevaux
étant obligés de marcher fur des routes couvertes
de cailloux ou même pavées , & le plus fouvent de
p in c e r l e f o l ( appuyer fur le devant pour tirer avec
plus de force), leur ongle ou fabot$’ uferoit plus
vîte qu’ il fe reproduit. C ’ eft ce qui a obligé tous
les peuples qui font ufage des voitures, de le garnir
d’ un fer.
Les écrits des Anciens & les chevaux du char
du foleil, que nous avons poftedés pendant quelques
années à Paris, nous prouvent que la f e r r u r e
^a été connue dès la haute antiquité. Aujourd’hui
elle eft généralement admife en Europe avec des
modifications qui tiennent aux peuplesa aux fer-
vices qu’on demande aux chevaux, aux maladies
dont leur pied eft affeété, &c.
Par fa nature, ainfi que l’a prouvé Clark, à
l’aide d’expériences pofitives, le fabot du cheval
change de forme avec l’âge, lorfqu il n eft employé
que pour la felle, & par conféquent il doit fe déformer
lorfqu’ il fert à traîner , foit que ce foitfur
des routes pavées, foit que ce foit fur des routes
boueufes, foit que ce foit dansj’eau ( les chevaux
dits de r i v i è r e , employés au traînage des bateaux,
& dont le fabot eft fi large & fi mou).
La f e r r u r e conferve donc, non-feulement l’épaif-
feur du fabot des chevaux, mais encore fa forme;
mais tout ce qui eft dans la nature étant bien, elle
altère donc néceffairement cette forme dans des
âges fupérieurs. Elle fait plus r elie eft fouvent la
caufe de la deftruétion plus ou moins complète de
l’ongle, & d’un grand nombre de maladies,de
forte que ç’eft une queftion de fayoir fi eUe n’e(t
pas, en principe général, plus nuifible qu utile.
Lès premiers fers furent des lames d une très-petite
épaiffeur, qui couvroient la totalité de la partie
inférieure du fabot. Plus tard o n évida le milieu; |
Enfin, on leur donna la forme à peu p r è s demi-circulaire
qu’ on leur voit généralement aujourd’hui.
Le choix du fer deftiné à fabriquer les fers
des chevaux n’eft pas indifférent.: Celui qui elt
trop liant, s’ ufe trop vîte; celui qui eft tr®P
caftant, éclate fouvent : c’ eft donc un fer de
moyenne qualité qu’ il faut préférer. Employer
des vieux morceaux de fer après les avoir réunis
par une chauffe très-forte, comme on le fait dans
tant de lieux en France, eft une excellente méthode,
en ce que ces fers, prefque toujours de
qualités différentes, puifqu’iis_viennent de differentes
forges fouvent fort éloignées, forment un
tout de qualité moyenne'. ^
Cependant l’économie oblige le plus fouvent
d’employer le fer qui vient d i r e & em e n t des fo r ges,
de quelque nature qu’ il foit. Ainfi J’à \ vu
en Efpagne fabriquer des fers avec l ’ e x c e l l e n t ter
de la Bifcaye, qui fe forge à froid, & o n vend en
Angleterre beaucoup de fers compofés de tonte
douce coulée dans des moules,
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Un fer à cheval ordinaire, pour un cheval de
moyenne taille, offre 4 pouces dans fa plus grande
largeur, y pouces dans fa longueur: le fer a environ
iV>uce de large & 3 lignes d’épaiffeur; il
eft percé de 8 trous carrés , 4 de chaque c o té ,
mais non concordans, lefquels repréfentent des
trémies dont la grande ouverture elt en dehors.
On appelle ces trous des Ét a meures.
Les pieds de devant des chevaux font différemment
conformés que ceux de derrière, & la forme
des fers de ceux de devant, comme de ceux de
derrière, doit être en fens contraire pour le pied
droit & pour lé pied gauche. Les quatre fers d’ùn
cheval doivent donc être d’ une forme différente
fous cette feule confédération. Il faut encore les
faire varier félon les maladies, les accidens, le fer-
vice qu'on demande, même la faifon; de forte
que la f e r r u r e e i \ un art très-compliqùé, que peu de
perfonnes comprenoient dans fon enfemble & pra-
tiquoient convenablement, avant l’ établiffement
des écoles vétérinaires , qui ont porté la fcience
dans cette partie comme dans le traitement des maladies
des chevaux & autres beftiaux. Honneur à
ceux qui ont formé ces utiles établiffemens, & à
ceux qui les dirigent aujourd'hui d’une manière fi
diftinguée! ^
Celui qui fe livre exclufivementà \ z f e r r u r e , s’appelle
Maréchal.
Les inftrumens qui s’emploient pour U f e r r u r e
font le brochoir, le boutoir, les tricoifes, la
râpe, le rogne-pied & le repouffoir.
Le brochoir eft un marteau auflî large que la
moitié de fa longueur. •
Le boutoir eftune lame tranchante, relevée fur
fes bords latéraux & poftérieurs, & fixée à un
manche en zigzag.
Les tricoifes font des tenailles très-obtufes.
La râpe ne diffère pas de celle employée par les
menuifiers.
Le rogne-pied eft généralement un tronçon de
fabre bien affilé.
Enfin, le repouffoir eft un poinçon coupé net à
fa pointe.
Ces inftrumens fe placent dans les poches d’une
ceinture de cuir que le . maréchal place autour de
fes reins.
dePour placer un fer, un aide devant feulement, avec lerse ldèevuex l em paiiends,, cceelluuii
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de derrière en l’appuyant fur fa coiffe , & le préfente
au maréchal, qui, tenant chauffé au rouge le
fer avec latricoife, le préfente au pied pour voir
s’il lui convient. Dans le cas où il s’ y apphque
exactement, il le fixe avec des clous. Dans le cas
contraire, ou il pare le fabot avec le boutoir,
c’ eft-à-dire, enlève la corne fuperflue, ou porte
le fer à la forge pour l’élargir, le raccourcir, 1 a-
longer, &c.
En France, le fer fe place toujours prefque rouge,
parce que brûlant la corne dans fes par.ties-fiil-
lantes, il s'y applique plus rigoureufemetat; mais
I auflî on rifque de faire naître, fi on ne calcule pas
bien la chaleur du fer & l’épaiffeur de la corne,
l’accident connu fous le nom de C orne brulee.
F o y e r c é mot.
Lorfque le fer eft jugé devoir porter egalement
partout, & être exactement au niveau du bord de
la foie, on l’attache au moyen de deux clous, un
de chaque côté ; puis on fait mettre à terre le pied
du cheval, & s’ il juge qu’ il pofe régulièrement,
il place les autres clous fit les broche.
On appelle b ro c h e r , faire entrer les clous dans le
fabot à coups de matteau. Cette opération eu
très-délicate, en ce que fi le clou entre trop haut,
il bleffe le pied, caufe l’accident grave appels
FIied serré. ( V o y e [ ce mot & celui C lou de
!rue.) S ii entre trop bas, il ne tient pas ou caufe
une. Seime.
Les clous deftinés à la f e r r u r e font d une forme
fort différente de ceux dont on fait généralement
’ ufage ; leur tête eft très-groffe St repréfente un
polyèdre à dix pans ; leur pointe, appelée l a m e y
eft très-aplatie. Il faut employer à leur confection
du fer très-liant, car lorfqu’ ils fe caftent dans la
foie , ils donnent lieu à beaucoup d’ inconvéniens.
Tous les clous étant brochés, on cafte l’extrémité
de la lame avec la triepife, en la contournant,
8c on la rive par un ou deux coups de brochoir, en
appuyant la tricoife fur la tête du clou.
Les fers des pieds de derrière s’ ufent plus que
ceux des pieds de devant, 8t doivent par conféquent
être plus épais. Il eft des chevaux qui ufent
plus d’un pied que des autres} il faut en agir de
même pour ce pied.
Beaucoup de fers font pourvus en avant d’un
crampon deftiné à faciliter au cheval le moyen
de fe fixer fortement dans la terre , ou dans les
intervalles des. pavés, & en arrière d’éponges,
c’eft-à-dire, de faillies qui les empêchent de glif-
fer (pendant les gelées elles font pointues)} mais
comme ce crampon & ces éponges gâtent les pieds
des chevaux, lorfqu’ils font b o n s ,il eft prudent
de 11e les employer que circonflanciellement.
Tout ce que je viens de dire convient feulement
à ce qu’ on appelle un b o n p i e d , c’eft-à-dire, à celui
qui n’ a aucun défaut d'organifation, ou qui
n’a été ni altéré' ni déformé par des accidens ou
des maladies; mais pour chaque difformité ou maladie,
il faut une forme particulière de fe r , forme