
couches concentriques, mais elles y font beaucoup
plus minces. On les a divifées en trois fortes :
i°. FEpiderme; 20. les Couches corticales
; '3°. le Liber, fortes qui ont été, à leur
article, l'objet de confidérations fpéciales, &
fur lefqueilss, par conféquent, je n’ai rien à
dire ici.
Il eft des é c o r c e s dont l’épiderme fe fépare &
tombe chaque année, & qui, par conféquent,
n’augmentent pas d’épailTeur , celles du Platane
, de la Vigne , &c. Il en eft d’autres qui
n’augmentent pas fans qu'on facne pourquoi^ celle
du Charme , par exemple.
Dans la plupart des arbres elle s’épaiflît à me-
fare que l’aibre grolfit ; 8c comme fes couches
extérieures defféchées ne fe prêtent plus à la dilatation,
elle fecrevafle irrégulièrement, comme
on le voit fur le tronc des vieux C hênes , des
vieux Poiriers, & c .
La partie interne de Y é c o r c e fe régénère, mais
non la partie externe ; ainfi , quand on en enlève
un morceau, au printemps, il fe forme en dellous
un bourrelet d*une végétation plus adive dans fa
partie fupérieure, qui recouvre plus ou moins
promptement la plaie félon fa largeur, l'efpèce
d'arbre, la bonté du fo l, la chaleur 8c l’humidité
de la faifon, & c . V o y . Bourrelet, C ambium,
Seve, Végétation.
Lorfqu’on fait une greffe, c’ eft de la dernière
couche corticale que fort le cambium qui l’ attache
au fujet.
Les racines d’une Bouture fortent toujours
de la dernière couche corticale. ^
Voici comme j’explique la formation de 1 e c o t c e :
\ x fève étant arrivée aux feuilles, s’y charge d’ une
plus grande quantité de carbone, s’y organifè,
li je puis employer cette expreftion, & redescend
changée en Cambium , dont une partie , c’eft la
plus grande, fe dépofe fous Y é co r c e & crée, fous
h forme de tubercules alongés, une nouvelle couche
d’AuBiER, tandis que l'autre, rejetée contre
l’ é c o r c e , remplace l ’ancien Liber, qui ne diffère
des autres couches corticales que parce qu’il conserve
un principe de vie que n’ont plus les dernières,
c’eft-à-dire, que la fève & les fucs propres
y circulent, 8c qu’ il fe prête à la dilatation la plus
étendue.
Cette dilatation des couchercorticaleséprouve-
d ’autant plus de réfiftance que Y é c o r c e eft plus
épaifle ou plus fèche; de forte que le groffiffe-
ment des arbres eft moins npide quand ils font
vieux, & eft moindre du côté du midi que du
cô:é du nord dans ceux qui font expôfés au foleil.
On la diminue , cette réfiftance, dans les A r bres
fruitiers, en fendant longitudinalement
leur é c o r c e , comme il a été die à l’article du C erisier,
que l’organifation particulière de fon
é c o r c e rend plus fufcepcible de cette opération
qu’aucun autre.
D après ce que j’ai dit plus haut, il ne devtoiç
y avoir de produites que deux couches corticales
par an, au plus, dans les arbres d’Europe; fivoir ;
à la fève du printemps 8c à la fève d’août ; cependant
chacune d’elles peut fe divifer par la macération
en beaucoup d’autres, ce qui doit faire
croire qu’en Europe, comme dans les pays inter-
tropicaux , l’accroifLment des arbres a lieu fans
interruption pendant tout le cours de l’année.
Dans fon état naturel, Y é c o r c e ne fe change jamais
en bois ; mais lorfque deux branches du
même arbre ou de différens arbres du même genre
font „liées l’une contre l’autre, leurs deux écorces
difparoiiîent, 8c ces branches fe greffent par approche.
On n’a pas encore pu expliquer ce fait.
Le principal avantage de Y é c o r c e patoît être de
retarder l'évaporation de la feve Sc des fuçs propres
qui circulent entr’elle 8c l’aubier. Lorfqu’on
l’enlève en hiver, l’arbre pouffe au printemps
comme à l’ordinaire , mais fes feuilles ne parviennent
pas à la moitié de leur grandeur, fes
fleurs tombent après s’êcre épanouies, 8c il meurt
l’automne fuivant.
Les phénomènes font les mêmes lorfqu’on fe
contente d’ enlever un anneau à Y é c o r c e quand la
plaie eft affez large pour qu’elle ne puiffe pas fe,
recouvrir dans l’année, mais ils fuivent une marche
plus lente. Leur premier effet :eft d'affurer,
au contraire, la produ&ion du fruit, en empêchant
les fleurs de tomber, 8c d’accélérer leur maturité.
V o y e % Incision annulaire.
Lorfqu’on laiffe la plus petite lanière dfécorce
dans la longueur du tronc d’ un arbre écorcé fur
pied, la fève monte aux branches 8c en defeend
par cette lanière, 8c il continue de vivre.8c de
fru&ifier, mais il ne groffit plus que dans la portion
qui eft fous la lanière.
Ces phénomènes n'ont pas lieu lorfque, comme
dans i’écorcement du chêne liège , on laifle le liber,
qui, ainfi que je l’ai obfervé plus haut, efl la
feule partie vivante ou mieux demi-vivante de
Y é co r c e . Dans ce' cas, Y é c o r c é [ t reproduit & l’arbre
ne fouflfre pas.
Souvent, lorfqu’on ifoîe une plaque d 'é c o r c e fut
le tronc d’un arbre, il fort une branche decetie
é c o r c e . Il feroit poflîble d’employer ce moyen
pour regarnir des arbres en Espaliers , en Quenouilles,
8cc., dans leurs parties privées de
branches;
L’aubier d’un arbre écorcé fur pied fe durcit
de deux manières; favoir : i° . par l’évaporation
de la partie aqueufe de la fève 8c des fucs propres
qu’ il contient ; 2°. par le dépôt de la partie folide
de cette même fève dans fes va i (Féaux : auffi cette
opération eft-elle très-avantageufe à exécuter fur
les arbres dedinés à la charpente-, ainfi que l’ont
conftaté Bjffon, Varenne de Fenille 8c Ma’us.
Cependant, un auteur allemand s’ eft élevé contre
elle. V o y c ^ Ecorcement des arbrfs.
Il eft des é ç v r c e s dont l’homme tire un parti
extrêmement
extrêmement utile, telles que, celles du Chanvre
du Lin du G enêt d’Espagne , de I’Or-
tie, &c.8cc., avec lefquelles on fabrique le Fil ,
la Toile 8c le Papier ; celles des T illeuls, qui
fervent à faire des cordes; celles de la plupart des
Chhnes , q u i, concaffées , conftituent le T an ;
celle du Chêne liege, avec laquelle fe fabriquent
les Bouchons; celles du C anelier, du
Quinquina, du Simaro ub a, 8cc. , qui fournirent
des drogues à la médecine.
Cet article auroit pu ê re plus étendu, mais on
trouvera ce qui manque pour le compléter, à ceux
qui font indiqués par des cara&ères majufcules.
ÉCOSSAINS. Froment auquel une ou deux
des Balles florales reftent attachées à la fuite’
du Battage.
Il eft des années 8c des variétés de froment où
les é c o jfa in s fe montrent plus abondamment, 8c
où on peut plus difficilement les faire difparoître
par le Criblage 8c le Vannage. V o y e [ Blé
retrait. ... ; *
Les é c o jf a in s qui ont réfîfté a un fécond bat-
e, fait pendant l’é t é , font donnés aux V o lailles.
ÉCOT. On appelle ainfi les C haumes ou la
Jachère dans la ci-devant Bretagne.
ÉCRITEMFNT. Opération de réparer les fof-
fés & les trous deftinés à recevoir des arbres, en
augmentant un peu leur largeur.
Ecriter eft une excellente opération qui devroit
être ufitée partout, pour l’avantage des cultivateurs.
ECTROSIE. E à r o f i a . Genre de plantes de la
polygamie triandrie 8c de la famille des graminées,
établi pour placer deux efpèces de la Nouvelle
Hollande, qui ne fe cultivent pas dans
nos jardins.
ÉCUREUIL. Quadrupède de l’ordre des rongeurs,
qui, dans les cultures vôifines des bois,
caufe quelquefois de grands dommages aux propriétaires,
en mangeant les châtaignes, les noix,
les noifettes, les amandes, les poires, les pommes,
les cerifes, 8cc.
Je le cite pour engager les cultivateurs à lui faire
une çhaffe aétive dès qu'il fe montre autour des
habitations, parce que l ’élégance de fa forme 8c
la gentilleffe de fes manières le faifant voir avec
plaifir, je l’ai vu protéger contre les coups de
, iufil, au détriment de l’intérêc général. V o y e i le
D i c t io n n a i r e d e s A n im a u x .
ÉCURIE. Logement difpofé pour les chevaux,
8c qui diffère de ceux confacrés aux Bêtes a
cornes Seaux Bêtes a laine , lefquels font
connus fous les noms d’ETABLE 8c de Bergerie.
Quelque chaleur qu’aient mife les écrivains,
amis de la profpérité agricole de la France, à blâmer
les vices de la conftru&ion de prefque toutes
les é cu r ie s ., foit relativement à la fanté des che-
D i f t . d e s A r b r e s & A r b u j ie s .
vaux, foit relativement à la commodité du fer-
v ic e , foit relativement à la bonne fabrication des
fumiers, elles font encore généralement baffes,
peu aérées, étroites, fans divifions , non pavées,
offrant des trous où féjourne l'urine jufqu’à f n
évaporation ou fon infiltration. On n’enlève les litières
que tous les mois. Il fuffit d’entrer dans ces
é c u r ie s pour fentir une odeur infeéte, pour éprouver
une difficulté de.refpirer, pour reffentir aux
yeux 8c à la gorge un picottement fuivi promptement
d’un mal de tête. Auffi combien de-chevaux
périffènt de la maladie du f a n g ! combien perdent
la vue 1 combien de jumens avortent ! 8ce.
On peut conftruire deux fortes d ' é c u r ie s , les
fimpies 8c les doubles. Dans les premières on ne
place qu’ un rang de chevaux, 8c dans les fécondés
deux rangs. 11 fe trouve peu de cas où on puiffe,
même où on doive en mettre trois, encore moins
quatre rangs.
La longueur des é c u r ie s fera proportionnée au
nombre de chevaux quelles doivent contenir, 18c être toujours plutôt trop grandes que trop
petites; de forte que, quoiqu'un bidet tienne
moins de place qu’ un cheval de labour, il faut
la calculer comme fi chaque cheval employoit un
mètre un tiers pour fe coucher à l ’aife & être
panfé commodément : ainfi une é c u r ie pour cinq
chevaux, aura vingt pieds.
Quant à la largeur elle doit être la même, quel
que foit le nombre de chevaux. Ainfi, en calculant
la largeur du râtelier 8c de la mangeoire à
deux pieds, à dix pieds la longueur du cheval 8c
de fon recul, à quatre pieds le pafTage pour le
fervice, on trouvera que cette largeur doit être
fixée à 16 pieds.
Comme les gaz hydrogène 8c azote font plus
légers que l’air commun, 8c que le gaz acide
carbonique fe dilate d’autant moins qu’ il eft plus
froid, que d’ ailleurs une température permanente
trop élevée eft feule très-nuifible à la fanté, les
é c u r ie s ne peuvent être trop élevées ; cependant
il fau t, en fixant leur élévation, calculer la dé-
penfe. Ainfi, en la bornant à douze pieds, on
remplit toutes lés indications moyennes.
En partant des mêmes bafes, les é c u r ie s doubles
auront 30 pieds de large 8c 1 y pieds de haut.
Il eft donc plus économique de conftruire des
é c u r ie s doubles que des é c u r ie s fimpies, furtout
pour les cultivateurs, dont les chevaux font généralement
moins turbulens que ceux de luxe.
Mais il y a deux fortes de manières de placer
les chevaux dans les é c u r ie s , favoir : ou contre les
deux murs, avec un paffage au milieu, ou au
milieu, avec un râtelier fimple 8c une mangeoire
double : alors il y a un paffage contre chaque mur.
La hauteur des mangeoires au-deffus du fol doit
être fixée à quatre pieds, terme moyen, c'eft-à-
dire, à fix pouces de moins pour les petits chevaux
& les ânes, à fix pouces de plus pour les
très-grands. 3 z