
fupérieurs; & c’eft dans cet efpace de temps que
nous allons circonfcrire les cours pour les différentes
branches de la fcience foreftière. Mais
comme, dans un laps de temps aufli court) on ne
peut acquérir que des connoiffances élémentaires,
il nous paroït que Ton doit exiger au moins trois
ans d'étude de la part de ceux qui fe deftineroient
à des emplois fupérieurs , à partir de celui de
garde général. Ainfi, la deuxième année feroit
doublée par les élèves de première cl a fie , &
même tout le cours , s'il étoit néceffaire.
Les fciences qui doivent former l'objet de l’en-
feignement font en grand nombre & exigeroient
un pareil nombre de profeffeurs, s'il s’agiffoit de
les enfeigner complètement. Mais comme il ne j
s’agit que de donner des principes fur ces diffé- j
rens objets, on pourroit charger chaque profeffeur
de faire plufieurs cours. Il nous a paru , ainfi que i
nous l'avons déjà dit , que le nombre de ces profeffeurs
feroit fuffifant, s’ il étoit fixé à trois pour
toutes les parties de l’enfeignement, favoir : i°. un
profeffeur pour l'hiftoire naturelle ; 2°. un pour les
mathématiques, la phyfîque & la chimie ; 3°- un
profeffeur pour l'économie foreftière & la jurisprudence.
Premi ère année d'étude.
S em e f t r e d ' h i v e r .
i° . L’hiftoire naturelle
dans les trois règnes :
zoologie j minéralogie ,
phyfique végétale.
2° Les mathématiques
pures & pratiques, la
géométrie élémentaire ,
le deflin. ï
3°. Les principes de la
phyfique & de la chimie
dans leurs rapports avec
les bois.
4°. Les principes généraux
de l’économiêToref-
tière.
5°. La jurisprudence foreftière.
S em e f t r e d 'é té .
i ° . La botanique foreftière, avec des explications
dans les jardins de botanique & dans les fo rêts
i continuation de la zoologie & de la minéralogie.
2°. Continuation des cours de mathématiques.
3°. Continuation des cours de phyfique &
de chimfe.
4°. Continuation des cours d’économie foreftière
, & explication dans les forêts mêmes fur les
diverfes opérations de culture, aménagement, exploitation,
martelage , balivage, eftimations, &c,
5°. Continuation des cours de jurifprudence.
Seconde' Année.
S em e f t r e d ’h i v e r .
i° . Reprife des cours de phyfique végétale
de zoologie & de minéralogie.
2°. Reprife des cours de phyfique & de chimie.
3°. Les mathématiques, en ce qu’elles concernent
les parties de l’architeéture civile & navale,
& de l’hydraulique, applicable à la fcience foreftière}
la continuation du deflin pour le levé des
plans. .
4°. La technologie foreftière & continuation ‘
de l’économie foreftière.
5°. Reprife des cours de jurifprudence.
S em e f t r e d 'é t é .
Les mêmes cours que pour le femeftre d’été de
la première année.
Cette deuxième année feroit doublée par les
élèves deftinés aux places d’ officiers fo re f t ie rsr.
Les befoins de l’inftruétion exigeroient l’ëta-
bliffement de plufieurs écoles 5 mais il convient
'd'abord d’en former une principale fur le plan
que nous venons de tracer, & de l’établir à Paris,
comme le lieu qui préfente le plus de reffources
pour l’enfeignement & pour l’inftruétion des élè-‘
ves. Ceux qui en fortiroient feroient, répartis, à
mefure des vacances, dans les différens arron-
diffemens f o r e f t ie r s , & , autant que poflible,
fous les chefs les plus inftruits dans la pratique,
pour y compléter leur éducation foreftière.
D e s é c o le s f e c o n d a ir e s .
Il feroit enfuite établi des écoles fecondaires
! dans ceux des chefs-lieux de c o n fe c t io n s , qui
! préfenteroient le plus de moyens pour l’inftruc-
tion, foît par les jardins botaniques qui s’y trou-
veroient, foit par la bonne adminiftration des
bois. Ces écoles fecondaires ne feroient deftinées
qu’à former des gardes ou des élèves pour l'école
principale. Elles feroient dirigées par les princi*
pauxagens & géomètres fo r e f t ie r s de l’arrondiffe-
ment. Les friais de l’inftru&ion feroient à la charge
des élèves. La durée des cours & leur objet fe-
roieïit bornés à ce que nous avons dit relativement
aux gardes. Les profeffeurs examineroient les
élèves à la fin de la fécondé année d’ étude, & leur
délivreroient des certificats de capacité.
D e l a n o m in a t io n d e s p r o fe jfe u r s d e l'é c o le p r in c ip a le
6* d e le u r s t r a it em e n s .
Il feroit ouvert un concours pour les places de
profeffeurs de l’école principale. Un jury d’examen
feroit chargé de les préfenter à la nomination de
l’autorité. p •
Comme les profeffeurs pourroient être pris
parmi ceux qui occupent déjà des chaires à Pans
pour l’hiftoire naturelle, les mathématiques, le
Le profeffeur d’hif
toire naturelle. 4
Le profeffeur
mathématiques.
Le profeffeur d’é-(
conomie foreftière.
deflin > l'enfeignementdu droit, & c . 3 on pourroit
borner-leur traitement à 2000 fr. par an} ce qui
feroit une dépenfe de 6000 f r ., à laquelle ajoutant
ooo fr. pour les frais annuels de l’etabliffement,
dont le local feroit fourni par le Gouvernement,
on n’auroit à faire qu'une dépenfe totale de
9000-francs.
J)es c o n d it io n s p o u r l ' a d m i j j i o n d e s é lè v e s a l 'é c o le
p r in c ip a l e .
Comme les emplois feroient réfervés aux élèves,
j|eftimportant, pour leur intérêt & pour celui de
la chofe, de n’admettre dans les écoles que des
fujets qui préfenteroient les conditions néceffaires
j5our profiter de l'inUruftion & mériter les emplois.
A cet effet il feroit ouvert, tous les deux ans,
au commencement du cours général, un concours
pour l’admiflion des élèves} ils feroient examinés
par un jury compofé de perfonnes infiruites dans
les différentes parties de la fcience.
Les conditions pour être admis feroient: i p.
d’être âgés de 18 ans au moins , & de 25 au plus}
2°. de favoir l'arithmétique 5 30. d’écrire correctement}
4°. d'être d'üne bonne conftitution.
On prëféreroit parmi les élèves deftinés aux emplois
fupérieurs, ceux ' qui auroient fait leurs
humanités.
Il pourroit être admis des élèves pour leur inf-
truftion particulière : ceux-ci ne feroient fournis
à aucune des conditions ci-deffus, ne devant pas
concourir pour les emplois f o r e f t ie r s .
matière. Puiffent-elles déterminer l’adoption d’un
projet dont tous les motifs font pris dans l’intérêt du
Gouvernement & celui de la fociété toute entière !
D e l 'e x a m e n d e s é lè v e s a l e u r ƒo r t ie de l 'é c o le .
Un jury, compofé des profeffeurs & d’un ad-
miniftrateur des forêts, préfident, feroit chargé
d’examinerà la fin de leurs cours, ceux des élèves
qui auroient dans le principe déclaré fe deftiner
aux emplois f o r e f t ie r s , & de délivrer des certi- i
ficars à ceux qui feroient en état de paffer dans
les emplois. Nul ne feroit admis aux places, à partir
de celle de garde général, fans avoir obtenu le«
.certificat de capacité.
Il feroit pris parmi les élèves les plus inftruits
qui auroient fuivi le cours complet de trois ans,
des répétiteurs qui feroient chargés de féconder
les-profeffeurs : ils feroient, après un an d’exercice
, choifis de préférence pour remplir les places
vacantes de profeffeurs &; d’agens f o r e f t ie r s .
Nous avons appelé l’attention fur l'importance
du fervice f o r e f t i e r , fur la néceffité de ne le confier
qu’à des hommes inftruits, & nous avons indiqué,
les moyens qui nous ont paru propres à répandre
l’inftruàion. Nos obfervations font conformes
aux principes développés dans un grand nombre
d’écrits publiés en France & chez nos voifins, &
d’accord avec les voeux fouvent émis par la fociété
royale d’agriculture de Paris, par Duhamel, de
Perthuis & par tous ceux qui fe font occupés, avec
une connoiffance approfondie, de cette importante
( B a u d r i l l a r t .)
FORESTIÈRE. F o r e f t ie r a . Nom donné par Poi-
ret au genre appelé Borye par Willdencw. V o y e z
ce mot & celui Adelie. *
FORÊ T. S y l v a . On appelle ainfi une grande
étendue de terre couverte de bois.
Autrefois le m o t f o r ê t s’appliquoit aufli bien aux
eaux q u 'a u x f o r ê t s , ainfi que le remarque d u T i l l e t s
en parlant de la 2e. branche de Bourgogne & des
comtes de Flandres, où il dit que les gouverneurs
& gardiens de Flandres, avant Baudoin, furnommé
B r a s - d e - f e r , fe nommoient f o r e f t ie r s , parce qu’ils
avoient la garde, non- feulement de la f o r ê t c h a r b
o n n i è r e , mais encore de la mer.
Nos premiers rois avoient des domaines particuliers
appelés v i l l a r é g i a , ou f o r eft e d o m in ic u m ,
qu’ils faifoient adminiftrer par des officiers défignés
fous le nom de juges» auxquels ils recommandoient
particulièrement la confervation de leurs f o r e f t » 3
mot générique qui comprenoit alors les étangs
royaux pour le poiflon , en même temps que les
bois pour le pâturage. C ’eft ce qu’on voit dans la
dotation de l’abbaye de St.-Germain-des-Prés, par
Childebert, où la pêche de la Seine, vis-à-vis
du bourg d’Y ffy, eft défignée par le mot fo r e f t a ; &
dans une lettre de Zwentibold, par laquelle il
donne à un monaftère de Flandres, fon droit de
pêche fur la Mofelle, f o r e f t a m f u a m f u p e r f l u v iu m
M o f e l U . Le même mot f o r e f t a fe trouve employé
dans les chartes par lefquelles Charles-le-Chauve
donna à l’abbaye de Saint-Denis la feigneurie de
Cannoche avec l a f o r ê t d e s p ê c h e s d e l a S e i n e , & à
l’abbaye.de Saint-Benigne de Dijon, l a f o r ê t d e s
p o ij f o n s d e l a r iv i è r e d 'A i f c h e . ^
Ainfi les eaux & f o r ê t s étoient défignées par la
même dénomination, comme deux cnofes indivifî-
bles} fans doute, parce qu'elles fe lient naturellement
& qu'elles dépendent les unes des autres,
comme étant à la fois caufes & effets de leurs
exiftence & confervation réciproque.
Mais aujourd’hui le mot f o r ê t ne s ’applique plus
qu’à une étendue de terrain couverte de bois, &
' on ne l’ emploie même ordinairement que lorfqi*e
l’étendue eft confidérable. V o y e ^ le mot Bois.
Cependant, fous la dénomination générale de
f o r ê t s , on entend tous les bois, quelle que foit leur
étendue, grande ou petite, parce que tous font
régis par les mêmes ordonnances & les mêmes ré-
glemensj c’ eft ainfi que l'ufage & même la jurifprudence
l’ont confacré. Aufli la cour de caflation
a-t-elle jugé, par un arrêt du 4 meflidor an 9, que,
.fous la dénomination t e f o r ê t s d o m a n i a l e s 3 employée
dans la loi du 28 brumaire an 7, on devoir comprendre
les bois de peu d’étendue , de même que
tous autres bois.
La confervation des bois & f o r ê t s a été, chez