
co u p au m erifier, mais s’en diflingue cependant au
p rem ier co u p d’oe il. Je l’ai cultivé dans les pépin
ières de V e r fai lie s , d ’abord de noyaux venant de
l ’A m érique feptentrionale , en fu ite en le greffant
fur le m erifier. Il a plufîeurs fois fle u ri, mais n’a
jam ais donné de fru its. Les botanilles l'euls font
d an sle cas de m e ttre de l'in té rê t à fam ultiplication.
Le C erisier FAUX-CERISIER, o u cerijier de Sibériey
a des fruirs de la groflèur & delaconfiftanee
du g rio ttie r nain p réco ce, mais b eaucoup plus âcres
8c plus acerbes. O n ne le cu ltiv e, en le greffant, à
deux ou tro is pieds de te r r e , fu rie mahaleb ou
fur le g rio ttier franc , que p o ur l’o rnem ent des
ja rd in s , atten d u qu’il form e n atu rellem en t la
b o u le 8c q u ’il fe charge d ’une im m enfe q u antité
d e fleurs, d o n t très-peu n o uen t. C ’eft dans les parte
rres ou dans les g azon s, à quelque diftance des
m affifs, qu’il fe place.
L e C erisier mahaleb ou putîer, ou Bois de
Sainte-Lucie , o u cerijier odorant, c ro ît dans l’eft de
la F rance , principalem ent près de S ainte-L ucie
dans les V ofges. Son fru it eft de la groffeur d ’un
pois. Il s’accom m ode des terrains les plus arid es, ce
q ui le ren d très-précieux pour les u tilifer 8c pour
fervir à la greffe des v ariétés des cerijîers cultivés.
A vec lui fcul on p eu t tire r des revenus de terrains
q ui fo n t de nulle v a le u r, com m e je l’ai vu faire
dans les craies b rû lan tes d e la ci-d ev an t C ham pagne.
F réq uem m en t on le plante dans les jardins
payfagers , q u ’il d écore p en dan t to u t l’é té , 8c fur-
to u t pendant qu’il eft co u v é rt de fes fleurs', qui
fo n t innom brables 8c légèrem ent odorantes. Ses
feuilles 8c fon bois le fo n t égalem ent : les prem
ières peu ven t ê tre em ployées à la n o u rritu re des
b eftjau x , fo it fra îch e s, foit fè ch es, 8c d o nn en t du
fu m e t au gibier r ô t i , dans le v en tre duquel on en
m et j le fé c o n d , qui eft d u r , brun , v e in é , fuf-
cep tib le de p o li, eft fo rt rech erché par les to u rneurs
p our fabriquer des b o îte s , des tab atières ,
& au tres p e tits m eubles. Sa pefanteur eft de 6 i„
livres 2 onces 6 gros par pied cu b e. Il eft fo rt fujet
à fe d é je te r & à fe fendre. O n d o it é v ite r de le
co n fon d re xvec le cerijier a grappes3 d o n t il fera
queftion plus bas.
La m ultiplication du m ahaleb p e u t s’e x écu ter
d e re je to n s,d e m arco ttes, de racines, mais on préfè
re celle p a r le femis de fes graines, femis qui ne d iffè
re pas effentiellem ent de celui de celles du m erifier.
S on plant fe cultive & fe m et en place pofitivem ent
d e la m êm e m anière que celui de ce d ern ier. C e
p lan t ou s’utiiife , foit lorfqu’on v e u t co u vrir un
terrain in c u ltiv a b le , fo it lorfqu’on v eu t form er
des H a ï e s , ce à quoi il eft très-propre -3 ou fe rep ique
, dans un autre e n d ro it de la pép in ière', Iorf-
■ q u ’il eft deftiné à ferv ir à la greffe ou à devenir !
arbre d e lig n e, lorfqu’il a tro is ans. Ic i encore il j
fe conduit com m e le m eriÇ er. R arem ent on greffe !
ces cerijîers fur m ahaleb au trem en t que re z -te rre.
O n p e u t couper le mahaleb tous les deux an s,
p o ur fa g o ts, fans que le piedT em ble s’en reftentir
d ’une m anière fen u b le, mais fi c ’eft p our la nourritu
re des b eftiau x , com m e c’eft alors entre les
deux fèves q u ’on lui fait fubir c e tte opération,
il eft p ru d en t de laiffer à chaque pied une ou deux
tiges ju fq u ’à l’h iver fuivant.
Le C erisier a grappes, le Merisier a
grappes, ou putier, eft un arb re de 25 à 30 pieds
de h i u r , q u i, com m e le p ré c é d e n t, c ro ît dans les
m ontagnes de l’eft de l’E urope 8c fe cultive dans
nos jardins, à raifon de la b eauté de fon p o rt, d’un
effet bien Supérieur à celui du précédent. Ses
fleurs ne Tentent r ie n , mais leu r difpofition en
grappes pendantes 8c nom breufes com penfe ce
d éfa v an a g e . Ses fruits fo n t noirs ( rouges dans
une v ariété ) , 8c o rdinairem ent mangés par les
oifeaux dès leur en trée en m a tu rité . U n infeéte
q u e je n’ai pas pu reco n no ître, les transform e, pat
fa piq û re , en cônes re co u rb és. C ’eft en jtige 8c
,if o lé ,‘ou en buiffqn 8c au prem ier rang des maffifs,
qu’il fe place le plus généralem ent. Il vaut toujours
m ieux l’abandonner à la n ature que de lui
do nn er une form e artificielle. Son bois ro u g e,
veiné de brun , s’em ploie com m e celui du mah
a le b , 8c fous le nom com m un d e putier, à faire
de fo rt jolis m eubles. Les V ofges 8c le Jura font
les cantons où il eft principalem ent mis en oeuvre.
Les terrains tro p fe c s, com m e ceux tro p hum
ides, ne conviennent p oint au m erifier à grappes.
C eux en m êm e tem ps légers , gras 8c chauds, lui
fo n t les plus favorables.
Les Cerisiers de V irginie 8c tardif font
très-voifins l’un de l’a u tre & fe rapprochent du
m erifier à grappes, d o n t ils poffèdent les avantages
à un degré inférieur, O n les c u ltiv e dans nos pép
in iè re s, mais en p etite q u a n tité , les écoles de
botanique 8c les jardins des am ateurs é ta n t les feuls
lieux ou ils foient rech erchés. O n les m ultiplie de
re je to n s, de m arco-tces, de g ra in e s, 8c par la
greffe fur le m erifier com m un ou le merifier à
grappes.
Les C erisiers ragouminibr 8c cataubien
font en core deux efpèces très-vo ifin es, qu’on multiplie
p e u , p arce qu’elles n’o ffrent rien d’utile.
E lles fero ien t prefqu'auflî bien placées parm i les
Pruniers. O n les m ultiplie par ies m oyens précité
s , mais plus par la greffe fur le prunier-cerifette.
U n e te rre fraîche & fertile eft celle qui leur conv
ien t le m ieux.
L e C erisier-amande ou Laurier-cerise
s’é c a rte , fous b eaucoup de ra p p o rts, des efpèces
p ré c é d e n te s, principalem ent parce que fés feuilles
font perfiftantes 8c o n t une o d eur 8c une faveur
qu i leu r eft p ro p re. A u fli, fi fa greffe fur le merifier
re p re n d , elle ne p eu t fubfifter plus de deux
à tro is ans. II. s’élève à dix ou d o uze p ied s, fait
l’ornem ent des bofquets d’h iv e r, 8c contraire pend
an t l’é té avec tous les autres arbres. Très-fvoeun*t
■ vent on le place dans les jardins payfagers. Les |
fortes gelées le frappent plus ou m o in s, mais ne j
font jamais p érir fes. racines. U n e te rre fo rte 8e !
hum ide, une expofition fep te n trio n a le, fo n t ce
qu’il dem ande. O n le m ultiplie le plus habituellement
de m arcottes 5 mais com m e il donne affez
fouvent de bonnes g rain es, on d o it em ployer ce
moyen com m e le m eilleur.
Les fleurs 8c les feuilles de c e t arbriffeau o n t le
goût & l’odeur des amandes am è re s, & ferv en t à
les donner au lait & à q u elques autres alimens j
mais il a é té confia té que le principe de ce g o ût
& de ce tte odeur* aujourd’hui reco n nu le mêm e
que celui d u 'bleu d e P ru fte , eft un vio len t poi-
for.. E n co n féqu en ce, il ne fau t en faire ufage
qu’avec la plus grande m o dération. Il eft détendu
de vendre de l’huile eftentielle re tiré e de
cette p la n te , & connue fous le nom d'ejfence £a-
mande amère.
Le Cerisier Azarero, ou cerijier de Portugal
ou laurier de Portugal, conferve égalem ent fes
feuilles pendant l’h iv e r, s’élève à peu près à la
même h a u te u r, dem ande la m êm e te rre & la mêm e
expofition, fe place dans les lieux .analogues, 8c
fe m ultiplie p ar de fem blables m o y e n s, 8c de plus
par boutures. Il c ra in t égalem ent les g e lées. Je ne
connois pas lés ufages de fon bois 8c de fes feuilles.
C erisier nain- Le C hèvre- feuille des
Alpes p o rte ce n om dans quelques lieux.
Cerisier a côte. L e Jamboisier uniflore
porte ce nom à S aint-D om ingue.
Cerisier faux de la Chiné. C ’eft le Litse.
C erisier de T réb.isonde. N om vulgaire du
Laurier-cerise.
C E R O P H O R E . Cerophora, G e n re de plantes
établi aux dépens des Hydnes.
C E R T E A U . V a riété d e Poirier qui fe cultive
aux environs de N ancy p o ur faire fécher fes
fruits ou les m ettre en com p ote. C om m e il fleurit
.tard, il eft to u jo u rs très-chargé.
C E R V A N T È S E . Cervantefîa. G enre de plantes
de la p entandrie m onogynie 8c d e ia fam ille des
thym elées, qui eft com pofé par deux arbriffeaux du
Pérou que nous ne cultivons pas dans nos jardins.
C E R V IC IN E . Cervicina. P e tite plante o rig inaire
d’E g y p te , q ui conftitue un genre dans la
iriandrie m onogynie.
Nous ne la cultivons pas en E u ro p e.
C E S E R O N . L e C hiche p o rte ce nom dans
quelques cantons.
C E T R A IR E . Çetraria. G en re de la famille des
lichens. Il a pour ty p e le Lichen d’Islande, 8c
rentre dans ceux appelés Physicie, Borrère,
Ramaline 8c Dufourée.
Di&. des Arbres & Arbujles,
■ CHABLIS. O n donne ce n om , dans le langage
fo re ftie r, aux arbres de hau te fu taie 8c aux baliveaux .
que les vents o n t :e n v e rfé s,8 c qui d o iv ent ê tre
m arqués 8c vendus à l’enchère après des form alités
particulières.
11 fem ble que les arbres venus de graines, 8c en
conféquence pourvus d ’un p iv o t, dev roient avoir
tous les m oyens pour réfifter aux v e n ts, 8c c’eft
ce qui a prefque toujours lieu p o u r ceux qui fo n t
ifolés fur les m ontagnes ou au m ilieu des plaines j
mais ceux qui o n t crû en m aflif dans les fo rêts o n t
toujours les racines dans un fol frais , 8c par fuite
fo n t d ’un cô té m oins groffes 8c plus fuperficielles,
8c par conféquent plusexpofées à p érir lorfque la
co u pe du bois rend la féchereffe à la te rre î de
l’a u tre , la .co u p e d é te rm in e , la p rem ière a n n é e ,
un plus grand développem ent de feu illes, ce qui
donne plus de prife au ven t. Àufli n*eft-il p o in t de.
coupe dans les bois en plaine ou fur des Commets,
qu i n ’offre des baliveaux d’un âge 8c d e deux â g e s,
arrachés ou caftes pendant l’é té de l’année où. elle
a é té effectuée. Il y en a d ’autant m oins que le
fol eft plus p rofond 8c de m eilleure n ature.
Le nom bre des chablis eft m oindre les années
fu iv an tes, 8c m êm e il ne s’e n v o it plus jufqu’à la
prochaine c o u p e , o ù les m êm es caufes en p ro d u i-
fent encore.
L a coupe des b o is , en p etites parties ifolées 8c
en to u rées de taillis ou de fu ta ies, eft Je feul m oy en
efficace à oppofer à la c h u te des b aliv eau x , p arce
que les arbres voifins les garantiffent des vents
violens 8c em pêchent le fol d’ê tre autant d eftéch é,
fo it p ar ce s m êm es v e n ts, fo it p ar le foleil. Je
vo ud ro is donc qu’au lieu de do nn er aux v en tes
une form e carrée 8c une largeur d ’un arp en t 8c
plus, on les é tab lît en parallélogram m es dirigés d u
levant au couchant (dans le nord de la F ra n c e , d u
fud-eft au no rd -o ueft, à caufe des v en ts dom inons,
qui font ceux du fu d-oueft) , 8c ayant au plus cinquante
toifes de la rg e, les g ran ds bois reftant to u jours
du c ô té du m idi.
M ais il eft une a u tre caufe d e chablis q u i,
qu oiq ue ren tran t dans celle-ci 8c agiffant en m êm e
tem ps qu’e lle, doit.êtred iftin g uée, parce qu’elle fe
p o rte prefq u ’etfclufîvem ent fur les balivaeux les
plus an cien s, qui font c o u ro n n é s, 8c qui euffent
d û , par c o n fé q u e n t, ê tre abattus à la c o ü p e p rér
céd en te. C e tte caufe eft la p o u rritu re des ra c in e s,
p o u rritu re toujours en concordance avec celle des
branches. Voye^ C ouronnement.
C e tte p o u rritu re des racines fe développe d ’au tan
t plus tô t dans les arbres, qu’ils fe tro u v en t dans
un plus mauvais terrain 8c qu’ils font plus affamés
p ar l’abondance des arbres de la mêm e efp èce
q ui les en to u rent.
J ’éto is fu rp ris, les prem ières fois q u e je m e
tro u v ai dans les fo rêts encore vierges de l’A m érique
, de ne v o ir dans to u s les e n d roits o ù la
j te rre n’é to it pas de p rem ière q u a lité , que des chê*
n és d e m oins d’un p ie d de d iam è tre, 8c d o n t le boi*
K k