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i2. Le C h e v r e - feuille à fruit noir.
Lonicera nigra. Linn. J) Des Alpes.
I 3-f Le C hèvre-feuille à ira it b J eu.
Lonicera c&rulea. Linn. Des Alpes.
14. Le C h èvr e - feuille des Pyrénées.
Lonicera pyrenaica. Linn. Des Pyrénées.
i j . Le C h èv r e - feuille blanchâtre.
Lonicera biflora. Desf. De Maroc.
16. Le C h èv r e -feuille d’Orient.
Lonicera orientais. Lamarck. b D ’Orient.
17. Le C hèvre-fêtulle flexueux.
Lonicera fiexuofa. Thunb. Du Japon.
18. Le C h è vRe-feu i-Le de Sibérie.
Lonicera mongolien. Ait. De Sibérie.
19. Le C h ev r e - feuille à petites fleurs.
. Lonicera fympkoricarpos. Linn. T? De l ’Amérique
feptentrionale.
20. Le C hèvre-feuille d’Acadie.
Lonicera dicrvilla. Linn. De l’Amérique feptentrionale.
Culture.
Le C hèvre-feuille d ïs bois eft quelquefois
fi abondant dans les bois humides , qu’il empêche
le paffage, en portant fes rameaux d'un arbre à un
autre ; fouvent il parvient à la hauteur des plus
prands arbres & à la groffeur du bras. Il garnît
fréquemment les haies ruftiques 3 qu’ il fortifieroit
avec un grand avantage fi on favoit diriger fes
tiges parallèlement au fol , & . les unes au-deffus
des autres. Ses fleurs font agréables & odorantes,
mais moins que celles du fuivant.
On le voit fouvent dans nos jardins, ainfi que fes
variétés appelées chevre-feuille d‘ Allemagne, chevre-
feuille tardif & chevre-feuille a feuilles de chêne. Lorf-
que fes fl urs font fanées, elles prennent une odeur
defagréable. Sa culture ne diffère pas de celle du
fuivant.
Le C hèvre feuille des JARDiNsyeft introduit
depuis plufi urs fiècles. Ses fleurs font constamment
odorantes, principa'ement je foir d.’un
jour chaud. Il offre plufUurs variétés de couleur &
d’époque de floraifon. La naturelle eft la rouge
pale , & on en voit de rouge foncé, de jaune & de
blanche : cette dernière eft très-précoce. La rouge
fonce fleurit très-tard & fubfifte jnfqu’en automne.
Llle conferve fouvent fes feuilles pendant Thiver,
ce qui lui a fait donner le nom de chèvre ■ feuille
toujours vert, qui appartient à deux autres efpèces,
On multiplie le chèvre-feuille par le femis de fes
graines, par déchirement des-vieux pieds, par
marcottes, par boutures &par racines. Le premier
moyen eft le moins employé , quoiquÜJ donne lieu
à de nouvelles variétés, parce qu’il eft le plus
lent. Le fécond fe produit naturellement dans les
jardins mal foignés, & par l’art dans les pépinières.
Le troifième fuffit le plus fouvent aux befoins.
On fait les boutures au printemps, dans une
terre légère, fraîche ou ombragée relies manquent
quelquefois.
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1 A quelqu’époque que fe couchent les marcottes
elles font enracinées un an après.
Rarement on greffe cet arbufte, mais il reprend
fort bien par celle en fente.
La manière la plus générale & la plus naturelle
de diriger le chèvre feuille, c’eft d’en former des
berceaux , des guirlandes , des paliifad.es contré
les murs , de le faire monter contre le tionc des
arbres de ligne 8c fur les branches des huilions :
partout il fe fait remarquer par l’agrément de fon
afpeéi, quand il n’eft pas trop contrarié par la fer-
pette.
Une terre légère & une expofition chaude font
ce qui paroït convenir au chèvre-feuille'; cependant
il pouffe plus vigoureufemenc dans.un fol frais &
à l’ombre.
Une culture de chèvre-feuille qui rapporte beaucoup
d’argent aux pépiniériftes des environs de
Paris, eft celle en pot 8c en tige unique, d’un
aA deux pieds de hauteur, terminée par une
tête fphérique. A cet effet on élève pendant deux
ans, en pleine terre, des marcottes ou des boutures
de cet arbriffeau , en fupprimant leurs branches
inferieures} enfuite on leur coupe, en hiver,
la tête au-deffus d’ une articulation pourvue de deux
branches , & ces branches latérales au-deffus dè
leur première articulation, il pouffe la nié ne année
quatre branches fecondaires, qu'on raccourcit
de même,. & ainfi de fuite. Deux ans après on I
plante ces pieds dans des pots qu’on place en janvier
dans une bâche, où ils fleuriffent en avril &
forment de petits arbres couverts dé fleurs qui fe
fuccèdent pendant près de deux mois, 8c em- J
baument leurs alentours.
Cette même difpofition eft .également très-
agréable en pleine terre , dans les parterres ; mais
comme, lorfque U fol eft bon , l’arbufte tend à reprendre
fa nature, il faut conftamrrunt s’y oppoftr,
en courant les gourmands avant qu’ils fe foient
aqutés.
En général, on ne peut trop multiplier cet ai*
bufte & fes variétés , furtout dans les jardins pay à-
gers ; mais, je le répère, il demande à être conftair.-
mentfoigné, & à ne pas le laiffer voir. Rien de plus
ridicule que de le tailler en b.mie avec les ci féaux,
de le règlèr avec le croiffinr. Rarement on lui
laiffe acquérir une certaine.groffeur, parce que fes
fleurs font d’autant plus nombreufes groffes,
qu’elles font fur de plus jeunes tiges 8c que les
branches mortes font toujours fort abondantes &
d’un effet defagréable; en çonféquence, on le recèpe
de temps en temps rez-terre , ce qui ne prive
qu’ une année de fes fleurs.
Le C hèvre feuille- de Minorque eft bien
inférieur aux précédens, par la grandeur & l’odeur
de fes fleurs; en conféquence ce n’ eft que dans
les grandes collerions & dans les écoles de botanique
qu’il fe vojt.
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Le Chevre-feuille a petites fleurs s’ac- '
commode de tous les terrains & de toutes les ex-
pofuions. Les gelées les plus rigoureufes ne lui
font aucun tort. C ’eft dans les jardins payfagers ,
en touffes» qu'il fe place. On pourroit le multi-
plièr de graines , de marcottes 8c de racines ; mais
comme il elt peu recherché, n’ ayant rien de fail-
hnt le déchirement des vieux pieds , qui talent
beaucoup, fuffit aux befoins de la culture. Il
s’appelle alifli chèvre-feuille dioïque , chèvre-feuille
moyen.
C ’eft un arbufte fort élégant que le C h èvr ef
e u i l l e d e V i r g i n i e ;; mais, ni dans fon pays natal
, où je l’ai obfervé , ni dans nos jardins, je ne1
l.’ai vu former des touffes. Quelques rameaux
maigres font tout ce que fes racines femblent pouvoir
produire. Ses fleurs n’ ont point d’odeur, mais
leur couleur eft très-éclata-nte. On le place dans
les jardins pay fa g rs , autour des fabriques, le
long dès ailées voifines de la mai fon.
Le Chèvre-feuille toujours v e r t , confondu
fréquemment avec le précédent, par les
auteurs, eft encore fort rare dans nos jardins.
'Je n’y ai jamais vu le C hèvre - feuille a
Fleurs jaunes.
Le C hèvre-feuii le du Ja po n y a éré apporté,
il y a quelques années, mais on ne l ’a pas
encore biffé fortir de la ferre tempérée, quoique
tout fiffe croire qu’il pëut fupporter la pleine
terre. L’ôdeur dé fes fleurs eft Foible, mais fuave.
Cependant je doute qu’il 'puiffe fupporter la corn-
paraifon avec les premières efpèces précitées.
Tous ces chèvre feuilles fe multiplient de marcottes
, conme de fécond, & peuvent l’être de
boutures. 'Je ne les ai pas encore vus porter des
fruits.
Le C hèvre-feuille df.s haies eft extrêmement
commun dans les haies & les -buiffons des
parties moyennes de la France. Il eft de peti d’agrément
; cependant la denfité des touffes qu’ il forme
& la couleur cendrée de fes Feuilles , le font fréquemment
entrer dans la compafition des jardins
payfagers, où on le place au fécond rang des
madîfs. Il ne concourt nullement à la défenfe des
baies, mais il s’accommode des terrains les plus fecs
& les plus caillouteux , furtout lorfqu’ils font calcaires.
Nulle part on ne l’emploie à autre chofe
qu a chauffer le four ou à cuire la chaux. Les
cne'vres 8c les moutons mangent fes feuilles,
Rius les autres beftiaux n’y touchent pas.
Le C h è v r e - feuille de T a r t a r ie eft plus
r-cnerché, & avec raifon , comme ayant un fruil-
age plus agréable pour la compofition des jardins.
Pay agers. Il s’élève d’ailleurs plus haut, c’eft-à-
r -n r a doil2,e ou quinze pieds. On le place en
lequer,ce au troifième rang des maffifs.
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Le C hèvre-feuille des A lpes eft le véritable
camécerifeer, attendu que fes fruits font de la groffeur
& de la couleur des cerifes. Il ne s’élève qu’à
deux ou trois pieds. Ses feuilles larges & d'un
vert foncé, ainfi que fes fruits, le font rechercher
pour l’ornement des jardins payfagers 8c même
des parterres, quoique l ’ombre foie utile à fa bonne
croiffance.
Les C h èvre-feuilles a fr u it noir 8c a
fr u it b leu , quoiqu’ inférieurs fous toiis les rapports,
s’y cultivent également.
Tous trois fe placent au premier rang des maf-
! fils, dans les corbeilles du milieu des gazons. On
ne doit point les tailler, mais les ramener à la
forme globuleufe, qui leur eft naturelle, au moyen
de la fouftra&ion des branches qui s’élèvent ou
s’écartent trop.
Le C h èvr e-feuille d’Acadie eft plus petit
que les précédens, mais a les feuilles plus grandes,
plus vertes, & les fleurs jaunes, affez belles. Son
placement, fa culture 8c fa multiplication n’en
diffèrent pas.
Les-autres efpèces citées ne font pas encore
cultivées dans nos jardins.
C H E V R E U I L . Cervus ëapreolus. Quadrupède
du genre des C erfs , affez commun dans les bois
montagneux de la France , & qui partage , à un
moindre degré cependant, les avantages 8c les in-
convéniens du C erf. Veye1 ce mot. -
CHE Y LO G LO TTE . Cheyloglottus. Plante bul-
beufe de la Nouvelle-Hollande , qui conftitue un
genre dans la gynandrie diandrie & dans la famille
des orchidées.
Nous ne la cultivons pas en Europe.
C H I C O T . Sorte de Froment cultivé aux
environs de Caen.
CHIFFONS DE LAINE. Généralement les
chiffons de laine; provenant des habits des cultivateurs
font jetés comme inutiles. Ils font cependant
un des meilleurs engrais qui e xi fient, ayant,
comme les fabots des' chevaux, les cornes des
boeufs,, les plumes, &c. , la faculté, lorfqu’i's
font mis en terre, de fournir d’autant plus de
C arbone aux racines des plantes qui les touchent,
qu il fait plus chaud 3e plus humide, c’elt-
à-dire, que les c-irconftances font les plus favorables
à la végétation. Je ne dois donc pas négliger"
de leur recommander de les enterrer au pied
de leurs arbres fruitiers, ou de les couper par morceaux
8c de les jeter fur leur fumier, dont ils
augmenteront confidérablement l’aétivité.
Les Anglais, qui font plus induftrieux que nous,
I recherchent les chiffons de laine, les font hacher
- & les rendent, dans cet état, l’objetd’un commerce
‘ às quelqu’importance. On eftiméque leur effet