
Quatrième Tableau.
A G E D I A M E T R E .
C A R S , !
du
diamètre.
D I F F É R E N C E
: d’ une année
quelconque '
. fur la
précédente.
V A L E U R
en
argent.
VAL EUR
perdue par
la non-
rep rod u â io n .
I N T E R E T S
perdus
par défaut
de vente.
T O T A L
de la
perte.
EXCEDANT
du gain
fur
la perte;
lignes. lignes. lignes. liv . livres. liv res. liv . f . liv . f . liv . f .
IO IO 400 » | 1200
I I 22 484 84 252 14 5 1 120 60 : ï» 180 »
M 5 7 6 p z z 7 6 1728 1 3 1 7 1 I 2 IO 4 1 2 8
1 6 676 100 3 9 ° - 2028 1 4 4 86 8 230 8 69
H £& 78 4 . 108 3 * 4 235.2 1 S 6 * I O I 8 1 5 3° 900 1 16 1 J 7 8 66 1 2 3 4 8 2700 1 68 1 1 7 12 .1 8 5 12 6 z .. 8 3 * 10 1 4 1 1 4 3 7 1 3072 180 - M ' V . 3 i j » »
1 7 34 1 1 5 6 132 3 9 « 3468 192 M 1 I 2 345 i l - 8 3 * 1196 140 420 3888 204 17 3 8 1 7 7 8 42 12. 3 8 H 4 4 4 4 4 43 3 ^ 2 1 6 194 4 10 8
4 0 1 6 0 a 1 5 6 468 4800 228 ; 21 6 12 4 4 4 I 2-. 8- 4 * i 7 « 4 16 4 492 5 19 2 340 24O 480 M 12 4 4 I j > j 6 1 7 2 516 5 808 ’ 252 16 4 12 J 1 6 12 perte L2
« l - uu provient aonc cet axiome tx ce principe
dont l'expérience confirme la jufteffe, que
les coupes doivent être plus rapprochées dans les
mauvais terrains que dans les bons?C’eft uniquement
parce que, dans les mauvais fols, les brins
s'affament mutuellement beaucoup plus vite que
dans les fols riches & profonds, Oc que le groflif-
fement des tiges ceffe beaucoup plutôt d’être
uniforme. Dans cette occurence, un propriétaire
attentif pourra fe fervir avec fuccès de la méthode
que ) ai indiquée, afin-d’étudier & de reconnoître
par des mefuragesle temps où il convient de,couper.
39 Mais il n'en eft pas moins vrai & démontré,
que rout excellent que foit un terrain, le maximum
utile au propriétaire qui veut vendre, ne fe prolonge
pas au-delà de la 2 1e. année, à moins, qu’au
moyen des éclaircies dont j’ai parlé, le groffilfement
après 20 ans^ loin de fe ralentir, n’augmentât;
qu’au lieu,. par exemple, de continuer d’être de
12 lignes moyennement, il s’élevât à 14 ou 16.
Cela peut arriver ; il y a même des probabilités
que cela arrivera ; mais l’expérience peut feule
nous éclairer à cet égard, & je ne crois pas quelle
a:t été faite (1).
33 L’ufage prefqu'univerfellement fuivi dans le
royaume, par les grands propriétaires, de régler
la coupe de leurs taillis à 20 ans, s’éloigne donc
fort peu, comme on vo it, de ce qu'annonce notre
(1) Il eft allez remarquable qu’aucun de nos auteurs qui
ont confcilié les éclaircies n’ ait eu connoiflance de ce qui
fe pratiquoit à cet égard dans les forêts de l’Allemagne, &
<jue ce foit ma traduction de l’ouvrage , de M. Hartig qui
théorie par rapport au maximum compofé. Il me
femble que cela devoir être. Des çaLuls par approximation,
fouvent répétés, onr dû naturellement
conduire à des réfultatspeu différens de ceux
que nous avons rigoureufement démontrés. »
Après avoir aînfi expofé fa méthode & les avantages
qu’il y a de différer,, au moins jufqu’ à 20
ans, la coupe des taillis fituésen bon fonds, pour
obtenir le maximum compofé, & même à un
terme beaucoup plus éloigné, fi oh y fait des
ait fait connoître tous les bons effets de ces éclaircies.
Il ne l’eft pas moins que ces auteurs, qui ne pouyoiént rai-
fonner d’après aucune expérience, aient pu établir leur fy(-
tèrae fur des principes fi certains , que ce qu’ils avoient annoncé
s’eft trouvé conforme à ce que la pratique avoir démontré
dans un pays voifin. Cela prouve qu’il- ne faut pas
rejeter une théorie que le raifonnement feu-b auroit fondée,
& qu’on doit l’exajniner toutes les fois que les réfultacs
qu’elle promet ne font pas invraifembiables. . ,
Quant à ce .que dit Varenne de Fenille fur la probabilité
d’une augmentation d’accroiffement après les éclaircies,
j’ai fuffifiimment expliqué cette augmentation dans le cours
de mon Mémoire. Au furplus, l’auteur rapporte lui-même ,
un fa it , duquel il réfulce qu’ iin orme qu'il avoir abattu
treize ans après, que la futaie où il fe trouyoit avoir été enlevée,
avoir grofll moyennement de vingt lignes pendant ces
treize années, tandis que fon groflïffement moyen n’avoit
été que de neuf lignes par an pendant les vingt-fix années
précédentes. Il n’y a donc point de doute qu’au moyen des
éclaircies, le groflïffement n’augmente même après vingt ans,
& que le propriétaire ne trouve du bénéfice à prolonger au-
delà dè cette époque la coupe de fon taillis , toutes les fois
qu’il pratiquera les éclaircies & que fon taillis fera fitué en
bon fonds.
éclaircies, Varenne de Fenille fait plufieurs re-
[mirques affez importantes. Il obferve que les an-
inecs ne font pas également favorables à la végé-
Itation, & que leur viciflitude influe néceffaire-
tnent fur l’epaiffeur des couches ligneufes. Divers
hccidens, un été froid &c pluvieux, ou fec & brûlant,
un déluge d’infeéfos, & c . , peuvent déranger
la marche ordinaire de la nature ; mais les ge-
[lées du printemps font l’événement le plus à redouter
pour les taillis. — En mefurant les arbres
pour en étudier le maximum , il convient par con-
[féquent d’avoir égard à ces événemens particuliers;
fans quoi, d’après le mefurage, on pourroit
[prendre pour une diminution permanente dans
ffaccroiffemenc celle qui ne feroit qu’accidentelle.
I II eft certain que la végétation varie d'une an-
fnée à l'autre d’une manière étonnante, ainfi qu’on
[peut le voir par la différence d’épaiffeur des cou-
Iches ligneufes fur les bois abattus. Les grandes fé-
Ichereffes, en enlevant l’humi lité de la terre & de
[ l’atmofphère, privent les racines & les feuilles
Ides fluides qu'elles auroient afpirés pour la nour- I rirure de l’arbre ; les canaux féveux fe rétréciffent
[ & les feuilles tombent de bonne heure. Le con-
I traire arrive dans les étés chauds & pluvieux; la I végétation acquiert une grande vigueur, & l’ arbre
[pouffe &c grolïic d’ une manière remarquable ;
[preuve l’année 1811, dont le printemps a été hu-
[ nude & chaud. Les froids engourdiffent la vie vé-
I gétale; la force attractive des feuilles & des radines
fe ralentit, 8z enfemble le mouvement des fé-
Ives afcendante üc defcendante ; il ne fe forme que~
[ peu de cambium y & par conféquent qu’une foible
I épaiffeur d’aubier. Les ch milles viennent-elles de-
I vorer les feuilles au printemps : l’arbre ne reçoit
[ plus les fluides qu’elles afpiroient dans i’atmof-
[ phère, & il n’ y a que peu ou point d’ accroiffe-
Iment tout le temps que d ire la perte de ces
Ifeuilles. Enfin, les gelées du printerhps, fi elles
[arrivent après le développement des feuilles, les
[ font périr & produifent je mêms effet que les in-
IfeCtes ; elles arrêtent le mouvement de la fève,
I tuméfient le corps ligneux, occafionnent fouvent
[ la déforganifation de l’aubier, & donnent lieu à des
[ crevaffes, à la gelivure, & à d’au-res accidens non
[ moins funeftesà l’économie végétale. Toutes ces
[ circonftances doivent être appréciées dans les ex- :
[ périencesfur l'accroiffement annuel drs arbres,
î Varenne de Fenille n'a eu aucun égard, dans fes
j calculs, à la hauteur que les tail is acquièrent par
[ fucceflian d'années /parce qu’ ilacru pouvoir faire 1 entrer cet accroiflêment en compenfatiou avec la
[ Quantité affez confi.iérabie des petits brins étouf- 1 fés fous la maffe des tiges plus vigoureufes. Mais
[ comme,à go ans, il fubfiftc affez peu de brindilles,
I 1! penfe qu’ à cet âge l'accroiffement en hauteur
[ "d’un taillis pourroit entrer comme donnée \»tile
| dans le calcul, & que cette donnée ne fera qu'ar
[ jouter au bénéfice de la prolongation des coupes,
ï — Il fait encore confifter le bénéfice ^de cette
prolongation, jufqu’à 32 ans, par exemple, dans
l’avantage d'obtenir des bois de charpente, & de
procurer aux brins plus de bois parfait & moins
d'aubier. Comme, d’un autre cô té , plus les couchés
annuelles font épaiffes, plus le bois acquiert
de force, de denfité, de dureté, & moins les
couches font nombreufes, il en conclut avec rai-
fon qu’ il eft très-avantageux de faire des éclaircies,
qui favoriferont le grolîiffement. Enfin, plus
un taillis eft jeune, plus il eft expofé aux funeftes
effets de la gelée, de la grêle, aux dégâts du bétail
, de la bête fauve, & c .C e font autant de motifs
pour éloigner les coupes; d’ailleurs, la dé-
penfe de la clôture revient moins fréquemment.
L’auteur auroit pu ajouter qu’un taillis coupé trop
jeune ne peut étouffer les bruyères, genêts, ronces
& autres plantes parafites qui difparoiffenc
toujours fous les taillis plus âgés; qu’en abattant
trop fouvent un bois, on fatigue les racines, &
que comme les bois ne produifent de racines que
proportionnellement à ce qu’ils croiffent en bran-
ch ?s, on fait, par des abattages trop fréquens, un
tortconfidérable au recru. — Il combat fortement
l’ufage où l’on eft en Brelfe decouoer les taillis à
9 ans, & pour prouver le tort que les propriétaires
fe font, il rappelle que d'après fon 3 fr. tableau,
la valeur de deux coupes d’un arpent de taillis exploité
à 9 ans, n’eft à celle du taillis coupé à 18
ans, que dans les rapports de 2403 francs à 5 [84,
ou 12 à 28. — Du relie , il penfe que les devoirs
d’ une grande adminiftration & que les vues générales
& profondes qui déterminent fes dédiions,
ne doivent pas être circonfcrits dans les limites
étroites où peut, où doit mène fe renfermer
un finple citoyen, fage économe, & que cette
économie q ui, à l’égard d’un père de famille,
feroit digne de louange, pourroit devenir très-
blâ nable dans un adminiftrateur qui ne fauroit i pas facrifier l ’intérêt du moment à un grand
intérêt public, à un intérêt qui fe perpétue d’âge
en âge. Il affure donc, & fon opinion eft celle de
nos meilleurs auteurs, que les bois de l’Etat ne
doivent être abattus que lorfqu’ils ont acquis le
plus haut point d'accroiffement phyfique , \e maximum
Ainfi, le propriétaire parciculiet1 * fe
dirigera d’après le maximum compofé, c’ eft-à-dire,
d’après les calculs réunis desproduits en matières
& en argent, tandis que le Gouvernement ne dois
fe diriger que d'après le maximum fimple , ou le
plus haut produit en matières, & ce plus h tut produit
fuivra toujours les aménagement à longs termes,
autant que le permettra la qualité des terrains.
Puiffent ces vérités écarter enfin les doutes fur l’utilité
des forêts poffédées & adminiftrées par l’Etat 1
Je ne fuivrai pas plus long temps M. Varenne
dans fes excellentes obfervanons; il faut les lire
dans l’ouvrage même. Je me bornerai feulement à
raopeler que fes calculs l’ont porté à penfer que
fi le particulier devoit couper à 20.ans fes bois
fitués en bons fonds, le Gouvernement ne s’écar-
K 1