
ans après, on préfère aujourd’hui, généralement, j
le multiplier par le' moyen des femis ; les pieds
provenantes marcottes n’étant ni aulîi beaux ni
d ’une aiiffi longue vie. C ’ eft ce moyen que
j’employois lorfque j’étois à la tête des pépinières
de Verlailles, époque où il étoit le plus en vogue
& où j’en aurois fourni, aux amateurs, des milliers
de pieds tous les ans, fï l’efpace ne m’avoit
pas manqué.
La graine du rofage du Pont doit fe récolter dès
que la capfule qui la contient s’eft naturellement
ouverte au Commet. Elle fe fème de fuite & extrêmement
clair fur des terrines remplies de-terre
de bruyère, qu’on-recouvre de moufle & qu’on
rentre dans l’orangerie pendant les grands froids 5
fi on l’enterroit feulement d’une ligne, elle, ne le-
veroit pas. Au printemps, on place ces terrines
fur une couche four le , placée dans une petite
cour , à l’angle nord de deux murs, afin qu’elles
aient le moins d’air poflible, on les recouvre d un
châllis & on les arrofe fréquemment, mais fort
légèrement. La première année , le plant que
donne ce. femis fait peu de progrès; on le farcie.
L ’année fuivante on le traite de même. Au printemps
de la troifième année, ôn le repique, ou
feul à feul dans des petits pots, ou à trois ou
quatre pouees d’ écartement dans' d’autres terrines
, & on dépofe les pots & les terrines au
nord , mais à quelque diitance d un mur. La, il
.eft biné & arvofé au bëfoin. Ce n’eft que deux
ans après qu’on peut le placer en pleine terre &
en pépinière , toujours dans la terre de bruyère
& an nord. Là , il fait de rapides progrès , ôc" un
an ou deux après il eft propre à être mis en place ,
mais auparavant il eft bon d’arrêter leur croiffance
en hauteur , en pinçant leur bourgeon fiipérîeur ,
afin d’augmenter le nombre de leurs rameaux & ,
par conféquent, celui de leurs tetes de fleurs.
En général, la conduite du plant du rofage du
Pont eft fort minutieufe & fort fatigante. I, faut,
la première année, le vifiter prefque tous les
jours. Trop ou pas a fiez d’air, trop ou pas allez
d’eau, le font également fondre, comme difent
les pépiniériftes j un coup de folëil produit quelquefois
le même effet en une minute. On doit
s’ applaudir, lorfque de mille graines on en obtient
dix pieds fleurifians , après fix ans de- foins. 1
Quoique le rofage à grandes fleurs foit un fort
bel arbufte, il ne produit pas, à mon avis, d’aufli
bons effets dans les jardins payfagers , que celui
dont il vient d’être queftion. On le'place & on
le cultive de même; on ne peut le multiplier facilement
par marcottes , attendu que fes branches-
font très-groffes & très-caflantes. Il offre quelques
variétés, dont celle à fleurs blanches tft la.
plus recherchée. Le femis de fes graines-demande
les mêmes foins-que ceux ci-deffus décrits.
Je fais la même obfervarion à l’égard du rofage
du Catauba, nouvellement introduit dans nos cultures
, & du rofage pcnéfcué, le moins beau des
quatre derniers, mais qui cependant tient fort
bien fa place dans les jardins payfagers. Je crois
que c’ eft moi qui ai apporté les graines dont proviennent
les pieds èxiftan» dans nos jardins, quoique
ce foit à Michaux qu’on en doive la découverte.
J’en ai v u , à quelque diftance de Columbia,
une montagne entièrement couverte.
R O S IER . Rofa. Genre de plantes de l’icofan-
drie polygynie & de la famille de fon nom', dans
lequel fe placent une cinquantaine d’efpèces,
dont quelques-unes font cultivées de temps immémorial
dans les jardins , à rai fon de la beauté & de
l’odeur fuaye de leurs fleurs v & y ont produit de
fi nombreufes variétés, que les catalogues anglais,
quoiqu'incomplets, en portent le nombre à plus de
mille,
Efpeces.
I . Le R o s i e r à fleurs Amples.1
Rofa berberidifolia. Pallas. T? De Perfe.
z. Le R o s ier églantier.
Rofa lutea. Linn. f) 'indigène.
■ 7,. Le R o s i e r jaune.
Rofa fulphurea. Linn. Du Levant.
4. Le Rosier élégant.
Rofa blania. Willd. 1? De l’ Amérique fepten-
trionale,
y. Le R o s i e r à fleurs rouges.
Rofa rubri-fpina. Bofc. J? De l’Amérique.
6. Le R o s i e r cannelle,
Rofa cinnamomea. Linn. P© 1 Amérique
feptentrionale..
7. Le Rosier des champs,
I Rofa arvenjis. Linn. T) Indigène.
8. Le Rosier à petites fleurs.
Rofa parviflora. Willd. f) De l’Amérique fepten
trionale.
9. Le R o s i e r de Caroline. ;
Rofa caroliniana. Linn. T? De l’Amérique fep-
tentrionale.
10. Le R osier a fleurs en corymbes.
Rofa corymbofa. Erh. f? Dé l’Amérique fepten-
ti-ion'ale."'!-'- ''--i7' ni'sv. - . -ü ?
I I . Le R osier de Penfylvame.^
Rofapenfylvamca. Mi ch. f) De 1 Amérique fep-
. tentrionàle.
12. Le Rosier luifant.
Rofa lucida. Willd. T) De l’Amérique fepten-
trionale.
13,. Le Rosier turneps.,
Rofa rap«. Bofc. T? De l’Amérique fepten-
trionale. '■ ' . ' ', '
14. Le Rosier hifpide,
Rofa vïLlofa. Linn. T) Indigène,. ,,
14. Le Rosier hëriffon.
' Rofa rugofa. Thunb. f) Du nord de l'Afie.
16. Le Rosier très-épineux.
Rofa fpinojtjjimu: Linn. fj Indigène.
, I H LS
17. Le R osier à feuilles de pimprenelle.
Rofa pimpinellifolia. Linn. ïj De l ’Amérique
feptentrionale.
18. Le Rosier glauque.
Rofa rubrifolia. Linn. Des Alpes.
19. Le Rosier de Francfort.
Rofa turbinata. Linn. T> D’Allemagne.
20. Le Rosier gallique.
Rofa gdUica. Linn. Indigène.
21. Le Rosier des Alpes.
Rofa alpina. Linn. f? Des Alpes.
22. Le Rosier des Pyrénées.
Rofa pyrenaïca. Gouan. Des Pyrénées.
23, Le Rosier à fruit en calebafle.
Rofa lagenaria. Linn. T? De l’Amérique fep-
te,ntrionale.
24. Le Rosier à fruits pendans.
Rofa pendulina. Ait. D De l ’Amérique fepten-
tïionale.
2y. Le Rosier des montagnes.
Rofa montana. Willd. Des Alpes.
26. Le Rosier à feuilles de frêne.
Rofa fraxinifolia. Pronvllle. T? D e .. . . .
27. Le Rosier multiflore.
Rofa multiflora. Thunb. ft Du Japon.
28. Le Rosier à cent feuilles.
Rofa centifolia, Linn. T? De la Perfe*-
29. Le Rosier de Damas.
Rofa damafcena. Linn. 1} De l’Orient.
30. Le Rosier de tous les mois.
Rofa bifera. Perf. f) D e .. . . .
3 ç. Le R o s i e r blanc.
Rofa alba. Linn. T> Du midi de l’Europe.
32. Le Rosier évratin.
Rofa evratina. Bofc. T) D e . . . . .
33. Le Rosier fans poils.
Rofa Uvigata. Mich. De l’Amérique fep-
tetitrionale.
34. Le Rosier toujours vert.
Rofa fempervirens. Linn. De.........
' 3y. Le Rosier mufcade.
Rofa mofchata. Linn. T> D'Afie.
36. Le Rosier neige.
Rofanivea. Bofc. T? Acquis.
37. Le Rosier de Bancks.
Rofa Banckfiana. Bofc. T? De la Chine.
38. Le Ros ier de Noifette.
Rofa Noifettana. Bofc. De la Chine.
39, Le Rosier à feuilles odorantes.
Rofa rubiginofa. Linn. Indigène.
40. Le Rosier de Crète.
Rofa cretica. Bofc. T) De Crète.
41. Le Rosier des chiens.
Rofa canina. Linn. f> Indigène.
42. Le Rosier tomenteux^
Rofa tomentofa. Perf. ï> Indigène.
43. Le Rosier intermédiaire.
Rofa intermedia. Bofc. T) Indigène;
. 44. Le Rosier des collines.
Rofa coltina. Linn. Indigène.
Oia. des Arbres & Arbufies.
4y. Le Rosier trifolié..
Rofa ternatd. Poiret. T> Delà Chine.
46. Le Rosier du Bengale.
Rofa femperflorens. Vent. Tj Des Indes.
47. Le Rosier à fleurs penchées.
Rofa clinophylla. Redout. T> De.-.. . .
48. Le Rosier braétéolé.^
Rofa braeteata. Vent. T? De la Chine.
49. Le Rosier à épines rouges.
Rofa rubri-fpina. Bofc. T) De l'Amérique fep-
tentriooâle.
50. Le Rosier inerme.
Rofa inermis. Bofc. "fr De la Chine.
Culture.
L’efpèce du n°. 1 a été cultivée^ deux reprifes
différentes dans les jardins de Paris, la première
fois de graines apportées par Michaux, & la fécondé
de graines apportées par Olivier; mais chaque
fois, malgré les foins les plus aflidus, il ne s’y
eft confervé que trois ou quatre ans. Il fe tenoic
dans une terre de bruyère, fouschaflis, pendant
l’hiver, & y reftoit grêle, donnant point ou peu de
fleurs. Il s’eft greffé avec fuccès fur le rofier très-
épineux, & même fur celui des chiens, & ne s’ y
eft pas non plus confervé. Quoiqu’ il ait abondamment
fleuri deux ou trois fois, dans ce dernier cas,
il n’a jamais denné de bonnes graines.-
Le rofier églantier eft depuis fort long-temps en
pofteflion^i’orner nos jardins, non par l’odeur &
la grandeur de fes fleurs, mais par la vivacité
& la diverftté de leurs couleurs & leur grand
nombre. Il forme de hauts buiflbns très-rameux ,
qui produifent beaucoup d’éclat lorfque le foleil
brille.
Ses variétés principales font : à fleurs capucine ,
rouge ponceau, rouge G jaune , tulipe , &C. G’ eft à la
fin du mois de mai qu’il fleurit.
On peut placer le rofier églantier dans les jardins
payfagers, fur le bord des maffifs, autour
des rochers, même au milieu des gazons. Ses
effets font moins remarquables lorfqu’ileft greffé.
C ’ eft par accrus , pa£ marcottes & par boutures
qu’il fe multiplie. Les terrains les plus arides lui
fuffifent, même fes/fleurs y ont plus d’éclat. On
l’appelle aufli rofier d'Autriche. II ne doit pas être
confondu, malgré la fimilitude des noms français
& latin , avec le rofier des chiens & le rofier a feuilles
odorantes.
Le rofier jaune-foufre n’exifte dans nos jardins
qu’ à fleurs doubles. Il n’offre qu’une feule variété
à fleurs plus petites , le pompon jaune , rareme nt
belle lorfqu’eHe eft franche de pied , mais fe
développant bien lorfqu’elle eft greffée fur l'églantier.
Celles de l’efpèce font fujettes à crever,
ce qu’on empêche en pâli fiant fes branches contre
un mur, au nord, & en fupprimaut une partie
des boutons latéraux. Cette efpèce fe raul-
Yvvv
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