
fon pcrt & fon élévation, à Y érable plané, dont
il fe diftingue pat le duvet blanchâtre du deffous
de fes feuilles & par l’aLfence^de fuc laiteux. Il
en a été envoyé prodigieufement de graines des
États-Unis , fur la demande du Gouvernement &
des particuliers > mais il n'en elt pas moins encore
très-rare dans nos jardins, le climat de Pads
ne lui étant pas favorable. Il lève fort bien, pouffe
raisonnablement dans les pépinières, mais ne fait
plus que des progrès fort lents , quand il ne meurt
pas , dès qu'il elt mis en place. J'en connois plu-
fi-urs pieds qui donnent de la graine, mais elle eft
rarement bonne j de forte que quand il n en vient
pas d'Amérique , on eft réduit^ à le greffer fur
Y érable fycomore , où il ne fe plaît que médiocrement
, ou fur Y érable cotonneux , qui lui convient
un peir plus. v
Comme arbre d’agrément, 1 erable a fucre le
cède aux érables fycomore, plane, ftrie 8c cotonneux
y mais fa propriété de fournir du fucre par
l'évaporation de fa fè v e , propriété dont ont parle
tous ceux qui ont écrit fur les États-Unis d Amérique
, lui a valu une célébrité extrême, célébrité
affoibüe cependant depuis quelques années, qu'on
a’ appris que les érables a feuilles de frêne 3 rouge ,
cotonneux & noir, & fans doute de la Caroline,
en donnoient également & s’appeloient comme
lui érable a fucre dans certains cantons , furtout
depuis qu'on en a auffi retiré de nôtre érable fy-
cbmôre.
Quoi qu’il en fo it , il eft encore beaucoup de
perfonnes qui croient qu'il fuffit de femer beaucoup
de graines àY érable à fu&re pour pouvoir,
dans quelques annéesj fe paffer-de-celui de la
canne, -parce quelles ne confiéètent pas qu'il faut
trente pieds carrés de terrain pour nourrir chaque
pied & érable y q uil faut trente^ an? de croiflance
à ce pied avant d'en donne;r , 8c qu il n en donne
que pendant le même efpace de temps , environ
quatre livres par an. Il eft, dans mon opinion, ab-
folument impoffible , en tout pays, de cultiver
aucun érable, avec profir, dans le but d en tirer du
fucre, & encore moins en Europe , où les terres
font grevées de fi lourds impôts, & où la main-
d’oeuvre eft fi chère. |
De tous les érables ci-deffus mentionnes, celui
dont il eft queftion donne le plus de fucre : en
conféquence les hafcitins de l'Amérique fepten-
rrit nale l’exploitent de préférence. J’ai mangé
fort fouvent de ce fucre pendant mon féjour dans
ce pays, & je l’ai trouvé, lorfqu'il étoit complètement
purifié, de même nature que celui de
canne ,~ mais fucrant moins. Lorfqu'il n eft pas
d'un blanc parfait , il porte dans les mets un goût
herbacé qui n'elt rien moins qu'agréable, &
c’eft dans ce dernier état que le confomment toujours
ceux qui le recueillent, n'v ayant de raffineries
que dans les vjlles voifines de la mer. g
Le mois de février eft généralement celui où on
commence à s’occuper de l’extraction de la levé
de Yérable a fucre, quoique la terre foit encore
couverte d en e ig e , & on continue pendant environ
deux mois , c'eft-à-dire, jufqu’ à ce que U$
feuilles de cet atbre parodient.
Au centre de l’exploitation , les Américains
établiffent un appentis fous lequel ils opèrent l'évaporation
de la fève.
Une ou plufîeurs tarières d’un peu moins d’un
pouce de diamètre, beaucoup de tuyaux de fa.
reau ou de fumac, de huit à dix pouces de long &
du diamètre des tarières, découverts en partie,
de petits augets pour recevoir la fève, des féaux
pour la tranfporter, des chaudières pour l’évaporation,
des formes pour la crifiallifation, deux ton-
neaux défoncés 8c des haches, font les principaux
uftenfiles qui fe placent fous cet appentis.
C ’eft à un pied 8c demi de terre , obliquement 8c le plus fouvent du côté du midi, que fe font
les deux trous, qui ne doivent-pénétrer que d'un
demi-pouce dans l’aubier, & n’être écartés que
de quatre à cinq pouces.
Les augets font fabriqués avec differens bois,
mais on évite les châtaigniers , les chênes & les
noyers, comme donnant delà couleur & un mm*
vais goût à la fève. On en place un au pied de
chaque arbre , & on dirige les deux tuyaux de
manière que la fève coule dedans. Chaque jour
on enlève cette fève avec les féaux, on la porte
au camp, on la met dans un tonneau, d’où on la
prend, au plus tard, deux jours après, car elle
entre facilement en fermentation, pour la faire
bouillir.
. L’évaporation de la fève s’exécute par un feu actif,
en ajoutant delà nouvelle fèv e, jufqu’à ce que
la chaudière foit pleine de firop ; on écume avec
: foin , & lo'rfque le firop eft jugé être arrivé à point,
• on le paffe tout chaud à travers une couverture de
laine , tpour le débarraffer des impuretés qui au-
roient pu s’y introduire, après quoi on remît le
firop dans la chaudière, & on continue jufqu’à ce
qu'il fe grumèle, alors on le met.d tns des for-
. mes, où il fe criftallife 8c fe débarrafîe de fa plus ;
grande partie de la mélàffe.
Sur la fin de l’écoulement de la fève, elle n’eft
prefque plus fucrée, & fon évaporation ne donne
pas de fucre. Alors on fe contente de la transfoi-,
mer en firop, qu’on confomme avant les chaleur«,,
ou dont on fait, avec le fpruce, une bierre très-
agréable. Voyei Sa p in .
Trois perfonnes peuvent foigner deux cent cinquante
arbres, qui donnent environ mille livres de>
fucre, c’eft-à-dire, quatre, livres par arbre, plus
ou moins, félon que la faifom a été favorable, ou
que les arbres font bien p aces, car ceux des terrains
fecs & expofés au foleil en donnent davantage
que ceux des marais & du centre des futaies.
Les années fui vantes 't oh fait de nouveaux trous
aux aflres, & on opère de la mè ne rr.anièie. •
j II ne paroît pas que cette exceffive déperdition
fève nuife à la croiffance des érables; cependant
la théorie ne permet pas de douter de fon influence
défavorable.
T'ÉRABle n o ir a été introduit dans nos jar-
j] y a feulement une douzaine d'années, par
S i u x fils > mais il en e* iftoit dePuis quarante
un pied chez M. le baron de Tfchordy, près
Metz Les plus gros des environs de Parts font
chez M. de Cubières. C ’eft par la greffe fur 1 era-
hle fvco'more qu'il fe multiplie. ;
Les érables Hétéro phylle & O b tu sATE fe
•cultivent dans les jardins d'Allemagne, mais ne
font pas encore parvenus dans les nôtres.
Aucun des autres n'a été apporté en Europe,
du moins à ma connoiffance.
ÉRABLËT. Variété d'ORME cultivée en Flandres.
I H ‘ I ' , , ; . ÉRACLISSE. Eraelijfa. Genre de plantes qui
ne diffère pas de I'AndracbNÉ.
. ÉRAGROSTE. Emgroflis. Genre de plantes
établi aux dépens des Paturins.
ÉRAILLÉS. Famille de champignons établie
dans le genre Bolet.
ERAN. C’eft un T oit a porc dans les Vofges.
ÉRANDOU. Bouvier qui chante les boeufs,
dans le département des Deux-Sèvres. Toytp
■ Boeuf.
ÉRANGELLE. Erangtlla. Synonyme de Ni-
VÉOLEi'ij,'
ÉRANT. Sorte de C harrue ufttée aux enviions
de Châtellerault,
ÉRANTHE. Eranthus. Genre de plantes qui
a pour type I'Ellébore d hiver.
ERB1N. Les C anches portent ce nom dans
: quelques lieux.
ÉRECHTITE. Erechtites. Plante de la Loui-
i lime, fort voifine des Séneçons , qui conftitue
| feule un genre dans la famille des corymbi-
fères.
ÉREMOPHILE. Eremopkila. Genre de plantes
qui réunit deux arbriffeaux de là Nouvellè-Hol-
[ lande', qui ne fe cultivent pas en Europe. Il elt
de la didynamie angiofpermie 8c de la famille
| des verbenacées.
ÉRÊSIE. Erefia. Genre de plantes. Il ne diffère
pas du CoQüEMOLLlER.
ÉRESYPHÉ. Erefypke. G enre de plantes de la
famille dès champignons para fi tes internes , fort
[ voifin des Urèdes 8c des A ecidies , quiren*
[ ferme une vingtaine d’efpèces, toutes vivant
aux dépens des tiges ou des feuilles des plantes,
& nuifant à leur accroiffement 8c à leur
l fnilftifiro Hnn
Ce s efpèces ont toujours pour bafe une pouf-
ftère blanche , de laquelle naiffent des tubercules
ovoïdes d’abord jaunes, puis roux, enfin noirs.
L’Érésyphé de l’épine - vinette couvre
quelquefois toutes les feuilles de cette plante.
L’Érésyphé des chicoracées empêche
quelquefois la Scorsonère 8c le Salsifis de
profpérer.
L’Érésyphé des pois produit probablement
le même effet* mais je n’ai pas eu occafion do
l’obferver. . . . . . . :
Un érèfyphé dont je n’ai pas pu voir la
fru&ification , fe montre fouvent fur les femis
d’Aubépine & retarde leur croiffance, ainfi que
j’ ai eu fouvent moyen d’en juger aux pépinières
de Verfailles.
Je renvoie au mot U rède ceux qui voudront
des détails plus étendus fur les champignons parafées
internes qui nuifent aux plantes cultivées.
ÉRIACHNÉ. Eriachne. Genre de plantes de la
triandrie digynie 8c de la famille des graminées,
fort voifin des A chneries , qui renferme deux
efpèces originaires de la Nouvelle-Hollande, lex-
quelles ne fe cultivent pas en Europe.
ÉR.I ANTHE. E n a n th u s . Genre de plantts de
la famille des graminées, fort voifin des Flou-
VF.S & des C aNAMELLES, qui renferme deux
efpèces de h Caroline, dont une s'élève a dix
; pieds de haut.
Elles ne fe cultivent pas dans nos jardits.
ÉRIÈBLE. Synonyme d'ARROcHE.
ÉRIGËNIE. Erigenia. Genre de plantes qui a
pour type le Sison bulbeux de Michaux.
ÉRIMATATI. Plante de l'Inde, qui forme ua
genre dans la pentandrie monogynie.
Elle ne fe voit pas dans nos jardins.
ÉRINÉE. Erineum Genre de champignon paraf
e , fort voifin,des É resyphés & des U rèdes ,
qui renferme quatre elpèces, dont les plus communes
croiffent fur les feuilles de 1 Erable s y comore
, de la V igne. Cette derniere nuit i
l’abondance ainfi qu’ à la bonne qualité au vin.
Tout ce que je dis des urèdes convient aux
érinées.
ËR IO CAUE . Eriocalia. Plante vivace de la
Nouvelle-Hollande, qui conftitue feule un genre
dans la pentandrie digynie & dans la famille des
ombellifères, fort voifin des A strances.
Nous ne la cultivons pas en Europe.
ÉRIOCHILE E ào chilus , Genre de plantes qui
a pour type I’Epipactis en capuchon.
ÉRIOCHLOA. Eriochloa. Genre de plintes
A i anx déDens des Plptathères. Les deux