
A oûtés (voyq; ce mot), au moment des premières
gèlees de l'automne, pour pouvoir y ré-
fifter, & que leur effet fur eux eft le même que
celui des gelées du printemps. Cette circonftance
doit rendre fort difficiles à accorder , par les propriétaires
de bois, la permiffion de lever des écorces
, lorfque ces bois né'font pas à une expofition
ch îude & aérée.
On doit toujours d^ firer qu'un bois de chêne
femé refte int Cl jufqu’ à l'epoque de fa coupe
comme futaie, parce que les -arbres -de brin,
c ’eft-à-dire, qui n’ont qu'une feule tige, pouffent
plus droit & plus vite que. les autres j mais les
accidens ci-deffus, & bien d'autres, obligent
prefque toujours de les réceper à cinq ou fix ans, ;
flf même plus tard, pour les remettre en partie dans ;
cet état. Je dis en partie, parce que, dans ce cas, ■
on fe contente ordinairement d'avoir des tiges
droites, & il faudroit n'en iaiffer qu’une fur chaque
fouche. Voy. aux mots Recepage 8c Pépinière.
Lorfqu’ on n’exécute pas cette utilé opération,
on peut la fuopiéer jufqu'à un certain point par
la pratique de l’éclairciflement, pratique trop
peu connue, & que je voudrois voir introduire
dans tous les bois de la France, pour l’avant'ge
des propriétaires &de la fociété. Voy.Ec l a ir c is .
Quoique de peu de défenfe , le chêne eft très-
propre à former des haies, parce que, taillé annuellement,
il prend une immenfe quantité dé
b r a n c h e s q u e par conféquent il garnit bien.
Vvyei Ha ie .
Dans beaucoup de cantons on le fait entrer,
comme arbre ce futaie, dans la compofition des
haies ruftiques, en y femant des glands , ce qui
donne des arbres de haut Ternce- d’une très-
belle venue & d’une excellente nature, en ce
qu’ayant joui de toure l’ adtion de la lumière & de
l’air, leur bois eft bien plus dur 8c bien plus
éîaftique.
L ’exemple de ces fuperbes chênes prouve qu’ il
feroit facile, en y plantant d’abord des haies,
d’en garnir nos grandes routes, 8c je fais des
voeux pour que cela foit exécuté,; le prétexte
que les haies favorifent les voleurs, me p'aroif-
fanc trop frivole pour ê;re mis en balance avec
les réfuîtats futurs d’une plantation de ce genre.
La croiffance du chêne n’eft ni rapide ni lente.
Elle eft retardée dans les mauvais terrains & dans
les pieds rabougris. Bridel l’évalue dans les bons
fonds à un piid de hauteur & un demi - pouce
de circonférence par année, jufqu’à environ qua-,
tre-vingts ans, qu’elle fe ralentit progreflivement.
Ils groffiffent encore pendant un grand nombre
d’années , peur-être un fiècle , après avoir ceffé
de prendre de la hauteur.
A raifon de la dureté de fon bois 8c de fa knte
croiffance , le chêne fouffre toujours dp la fouftrac-
tion de fes branches. Il ne faut donc couper ces
branches qu’en cas de nécefiïté abfolue, lorfqu’on 1
' veut avoir promptement de beaux troncs. Cette
obfervation ne doit cependant pas emj êcher de le
I difpofer en têtards , dont on coupe les branches
tous L s d ix , douze > quinze ans, manière très-
avantageufe d’en tirer parti, parce que, dans ce
cas,on lacrifie la valeur du tronc. V oy .T ê tard ,
Lorfqu’on eft forcé d’élaguer un chêne, on doit
couper fes branches à quelque diftance du tronc,
un demi-pied , par exemple, pour empêcher la
carie, qui fou vent naît fur la plaie & gagne le
coeur fort rapidement.
Le moment uù il convient de couper les chênes,
eft impoflîbie à fixer, parce qu’ il dépend du be-
foin qu’on en a , ou du prix qu’on en donne. En
général, le grand nombre d’ufages auxquels ils
font propres, les mettent dans le cas de l’être
.pendant toute la durée de leur exiftence. Cepend
a n t , comme ils ne peuvent êtrë remplacés,
avantageufement en Europe, pour la charpente
des maifons 8c la conftruétion des navires, par
aucun autre arbre, on eft déterminé à defirer
qu’on les laiffe arriver à toute leur croiffance,
dont l’ époque varie également, félon les terrains
& félon les circonftances. D’ailleurs, beaucoup
d’entr’eux s’altèrent, à l’ intérieur, bien avant de
ceffer de croître, 8c alors leur bois n’eft plus
bon qu’ à brûler. Voyej C a r ie , U lcère , C ad
r a n .
Pour être pourvu de tous les avantages qui
font propres à Ton bois, le chêne exige d’être
coupé pendant la fufpenfion de fa fève, c’eft à-
dire, pendant l’hiver; mais , au contraire des autres,
il demande à être équarri peu après fa
chute. On le met dans l’ eau pour l’empêcher de
fe gercer.
Il eft des chênes , même parmi l’efpèce à fruits
pédonculés -, qui font tellement tortueux ou
noueux, qu’ ils né peuvent fe fendre. Il en eft dont
le bois eft rouge.' Ces chênes-forit très-recherchés
pour le$ ouvrages de force & pour les meubles.
Un volume ne fuffiroit pas, je le répète, fi je
voulois préfenter le chêne fous toutes les coi.fidé-
rations dont il eft fufceptible ; cependant je
ne dois lui confacrer qu’ un article. Je m'arrête,
en conféquence, & c’eft avec d'autant plus de raifon,
que prefque tous les articles généraux, tels
que ceux B o is , Fo r e t , Ex p lo it a t io n ,
C ou pe , A ménagement, Ba l iv e a u , C h ar bon
, T a n , C h ar pent e , Bâ t is s e , L a t t e ,
Es'sent e , Me r r a in , C e r c l e , Ga l l e , & c.,
fervent de fupplément à celui-ci.
Plus de cent efpèces dinfedtes vivent aux dépens
du chêne. Les uns attaquent les feuilles; les
autres, fes boutons, fes bourgeons, fon écorce,
fon aubier, fes racines. Je n’en ferai point l’énumération
, parce que cela n’auroit qu’ un foible
degré d’intérêt pour les cultivateurs. Je dirai feulement
que l’ un d’eux, le C ynipe , fait naître la
Ga l l e , qui eft l'objet d’un commerce de quel-
qu’importance.
Il n’eft point de partie du chine qui ne foit |
ro p re à ê t r e employée en médecine comme af- |
j1 jugent; mais on ne fait guère ufage que de la J
noix de galle, qui poffède cette propriété à un j
haut degré. .
Les beftiaux , & furtout les bêtes a cornes, qui
mangent des bourgeons de chêne au printémps, ;
fo n t expofés à gagner une maladie caufée par
leur aftringence & caraétérifée par un piffe-
ment de fang, maladie connu© fous le nom de
Ma ld e .b ro u . ^ ï çemot.
Cependant , les feuilles fèches du chene iont
convenables pour nourrir les beftiaux pendant
l’hiver, &■ i eft ; lufiéurs contrées de la France,
entr’autres. les montagnes du Beaujolois, °û les
cultivate urs s’en app ovifioUnent tous les étés
pour fup^léer à la dife.cte des fourrages , auxquels
ils font fou vent expofés lorfque l'hiver fe
prolonge. Voye^ R aMÉE.
Un jardinier fôigneux ne doit pas employer
les feuilles de chêne pour ebuvrir les A rtichauts
, lesternis, les plantes étrangères, & c . ,
car leur aftringence agiroit également fur eux
& les feroit périr.
C H E N O L E . Chenolea. Plante du Cap de
Bonne-Efpérance, qui a de grands rapports avec les
Soudes. Elle conftitue feule un genre dans la pen-
tandrie nronogÿme.
Nous ne la cultivons pas en Europe. <
C H E N O L I S. C ’e ft, dans 'les environs d'Orléans
, des farmens confervés dans le but de leur
faire porter beaucoup de grappes.
Les jfautelles ou arceaux font préférables en ce
que, fi leurs grappes font moins nombreufes, elles
épuifent moins les ceps & elles font plus groffes,
ont des grains d’un plus grand diamètre.
CHENOPODÉES. Famille de plantes. Elle eft
la mqme que celle des A rro ch e s. ■
CHENOVOTER. Synonyme de T iller ou de
Serancer. Voyez ces mots 8c ceux C h an v r e
& Lin . .
C H E T O C H IL E . ChetocVdns. Arbriffeau du
Bréfil qui conftitue un genre dans la diandrie mo-
nogÿnie. 11 ne le cultive pas en Europe.
C H E V A S S IN E . Aux environs deGenève, ce
nom eft donné aux terres que les labours ou lés
c-aux pluviales accumulent dans certaines places ,
& qu'il eft d’ une bonne économie de reporter de
loin en loin fur celles dont elles proviennent. Voyei
La b o u r , Mo n t a g n e , V ig n e , Att éris se-
ment.
CHEVAUCHÉES. Il eft quelques cantons où
on donne ce nom aux mauvaifes Herbes qui
cioiffent dans les Blés.
CHEVELÉE ou CHEVOLI. Ces mots font
quelquefois fynonymes de C hevelu , en parlant
du plant de la V igne.
CHEVILLE. Morceau de bois pointu , qui
fert à fixer l'affemblage des folives dans la charpente,
des planches dans la menüiferie , des fonds
de tonneaux dans la tonnellerie. On doit les faire
en bois dur & fans défaut.
A une cheville tient fouvent toute la folidité
d’un édifice conftruit en bois, d'un comble, 8cc.
C H È V R E - F E U I L L E . Lonicera. Genre de
plantes de la pentandrie monogynie & de la famille
des caprifoliacées , qui réunit une vingtaine
d'efpèces, dont les deux tiers fe cultivent dans
nos jardins.
Obfervations.
Quelques botaniftes. ont divifé ce genre en
q u a tre fa voir: celui qui conferve le nom & ceux
C amécerisier , ' Symphoricarpe & Dier-
V jlle. Je mentionnerai ici les efpèces appartenant
à ces derniers genres , à la fuite des véritables
chevre-feuilles.
D'autres botaniftes placent le C hioccoque a
grappes dans ce genre.
Efpèces.
Chèyre-feuilles a tige farmenteufe.
I. Le Chèvre-feuille des bois.
Lonidera periclymenum. Linn. T} Indigène.
2. Le Chèvre-feuille des jardins.
Lonicera caprifolium. Linn. f? Du midi de l'Europe.
3. Le C hèvre-feuille de Miporque.
Lonicera balearica. Bofc. U Des lies Baléares.
4. Le C hèvre- feuille à petites fleurs.
Lonicerabraiïeata.Mïçh. Tj De l’Amérique feptentrionale.
5. Le C hÈvr e -fjîuille de Virginie.
Lonicera coccinea. Ait. T> De l’Amérique feptentrionale.
6 . Le C hèvre-feuille toujours vert.
Lonicera grata. Ait. T? De l’Amérique feptentrionale.
7. Le C hèvre-feuille du Japon.
Lonicera japonica. Thunb. U du Japon.
8. Le C h èvr e-feuille à fleurs jaunes.
Loniceraflava. Ait. U De l’Amérique lepten-
trionale.
Chèvre-feuilles a tige droite.
9. Le C hèvre-feuille des haies.
Lonicera xilofteum. Linn. f) Indigène.
10. Le C hèvre-feuille deTartarie.
Lonicera tatarica. Linn. T? De Tartarie.
II. Le Chèvre-feuille des Alpes.
Lonicera alpigena. Linn. T) Des Alpes.