
Tous les arbres ne croiffent pas également bien
dans les terrains calcaires} mais il en eft deux qui
femblent leur être fpéçialement propres, le Saule
warceau & le Cerisier mahaleb, & deux
qui s'y accoutument facilement, le Pin sylvestre
&: le Bouleau.
11 eft prouvé pour moi qu'avec ces quatre arbres,
on peut au moins décupler le produit des
ma u varie s terres de la Champagne. On m'a même
cité des proprietaires qui étoient allés fi fxrc au-
delà que je n'ofe le dire.
L'important, quand on veut femer ou planter
un bois dans un teirain crayeux, c'eft de l'ombrager
affez pour que l'humidité s'y conferve ;
car , fans eau , il n'y a point de germination & de
végétation. Je voudrois donc qu'après avoir entouré
de fcffés le terrain qu'on veut femer ou
planter, on le laboure profondément & qu'on y
plante des topinambours en lignes rapprochées
de deux pieds dans la direction du levant au couchant,
topinambours qui fans doute viendront
fort mal, mais q ui, nauroient-i’s que fix pouces
de haur, fufïïront pour permettre aux graines fe-
tnées, ou au plant mis en terre dans leuis intervalles
, de profpérer convenablement. Ou biffera
ces topinambours s'ufer en place, ce qui aura lieu
. en deux ou trois ans.
La culture du faule matceau eft depuis longtemps
en faveur dans la ci-devant Chimpagne.
ïl ne s'agit donc que de l'étendre. C'eft à lui
qu’eft due la fupériorirédu pain d'épice de Reims ;
car le miel que les abeilles .recueillent fur fes
fi-urs, eft de première qualité. O n peut nourrir
les bêtes à laine pendant une partie de l'année
avec fes feuilles, foit fraîches, fo it 1 fèches. Il
fournit abondamment du bois de chauffage.’
Si le cerifîer mahaleb ou bois de Saint-Lucie
pouvoir devenir affez gros pour donner des bil es
à coeur noir, il feroit d’ un bon débit à Paris, où
on recherche ce coeur pour les ouvrages de tour}
mais on l'utilifera en buiilon pour le chauffage.
II en eft de même du bouleau , qui croît fort
b ien, mais refte chétif dans les terrains crayeux.
Quant au pin fyiveftre, il y parvient à prefque
toute fa hauteur, & dès l'àgé de trente ans -il
peut être employé à faire de la charpente,. & des
planches jufqu’à foixante, qu'il ceflè de croître
avec utilité. Âufli des propiiétaires qui en ont
famé, avant-la révolution, dans des terrains dont
le fqnds valoir 6 fr. l’arpent, retirent-üs aujourd’hui
ioo fr. par an de chaque arpent ( car le bois
de charpente eft fort rare dans cette partie de la
Champagne) & en ont retiré, pendant cette époque,
tous les ans, beaucoup plus que la valeur du
fonds, par les échalas & les fagots. Qui ne doit
être tenté de les imiter?
Il eft des pays où on creufe des habitations
dans les roches de c r a i e > habitations fans doute
toujours un peu humides, mais qui ne font point
malfaines quand elles font conftammènt occupées.
Leurs principaux avantages font d'être tôt?,
jours à la même température , & de pouvoir être
augmentées à meïure que la famille s'accroît. On
les creufe avec le plus foible P i c , même avec un
vieux couteau.
Quelque tendre que foit la c r a ie dans la terre
on en bâtit des matfons d’une grande durée, parce
quelle fe folidifie à l'air & y eft inaltérable. On
ne peut voyager dans le Soiflonnois, par exemple
fans être enthoufiafmé de la beauté des vidages,
tous bâtis en gros parallélipipèdc-s de c r a ie taillés
à la fortie de la terre, & en aulli bon état que s'ils
étoient employés de la v e ille , quoique beaucoup
ayant plus d’un fiècle.
Ce qu'on appelle Blanc d'E spagne dans le
commerce, n eft que.de la c r a ie pilée dans l'eau,
dont les molécules impalpables ont été réparées
d.s autres par la tranfvafion de cette eau , qui les
biffe dépofer.
J'ai reconnu que l'ému dans laquelle la. craie
avoir été pilée, donnoit des indices évidens de
matières animales. Ainfi des êtres qui ont vécu
dans des mers qui ont difparu depuis bien des milliers
d'années , fervent aujourd’hui à améliorer
nos récoltes.
Le blanc d'Efpagne s’emploie dans la peinture,
dans pliifieurs arts & dans la médecine. On a reconnu
fon efficacité pour faire engraiffer les veaux
& les agneaux.
CRAMPE. Maladie des chevaux & autres animaux
domeftiques, qui eft caraéférifée par une
roiJeur des jambes, accompagnée de douleuis
violentes......
Tous les mufcîes de-la jambe peuvent être fé-
parément affc&és de la c r a m p e y mais ceux du jarret
y font plus fujets que les autres. C'eft le matin
, au forcir de l'écurie, qu’elle fe développe le
plus communément.
Lorfqu'un cheval eft attaqué par la c r a m p e , il
faut l'ai fêter & le biffer repofer, fi cela eft po(fable
, pendant quelques heures, car fes fuites font
un affoibjiffément aans la partie affrétée.
Cette maladie eft rarement dangereufe. Elle cède
à de légères ni étions fur la partie malade, continuées
pendant quelques inftans. V o y e \ C heval*
CRAN ou CRAON. Nom de s terres calcaires
difficiles à labourer. Ce font de véritables Marnes
qui ne fe délitent pas. On en fait de la mau-
vaife chaux.
Toujours le c r a n eft peu fertile par fon imper-
méabrité à l'eau des pluies & aux racines des arbres,
mais on peut l’améliorer. V a y e \ T erre.
CRANICHE. C r a n i c h i s . Genre de plantes de
la gynandrie morrandrie & de la famille des orchidées.,
peu'différent de celui appelé Galiole,
qui réunit huit à dix plantes de la Jamaïque, dont
aucune n'eft cultivée dans nos jardins.
CRANQUILLIER. C ’eft le Chèvre-feuille
des b ; is .
rRANTZIE. C r a n t a i a . Deux genres de plan- '
o n t'porté ce nom. Ce font ceux qu’on appelle
aujourd’hui T o d d a u e & PACHYS ANDRE.
CR A S # DE. C ra jp ed ium . Grand arbre de la
rochinchine; qui conllitue un genre dans g polyandrie
m o n o g y n ie . I l fe rapproche infiniment
des GANiTRES. On emploie fon bois a la char-
penre. .. .
CRASPÉDIE. Cr.afpedia. Genre de plantes de
li IVngr'nélie agrégée, fort voifin des RicBÉES..
Il ne ren fermé q u ’ une e fp è c e o rig in a ire d e la
N o u v e lle -Z é lan d e , q u i ne fe c u lt iv e pas dans nos
.jardins.- • - ,
CRASSINE. C r a jp n a . Le genre Z innia a porté
ce hoin,;,'.™Ei .
CRASSOCÉPHALE. C r a j f o c e p h a lu m . On a appelé
ainfi un genre formé lur le Slneçon a
FLEURS PENCHEES.
CR AS IE . Ce font, dans les landes deBordeaux,
, les foliés deilinés au défféchement des terres.
CRAV1CHON. Le Prunier sauvage ( p r u -
' nus in fn ii ia , Linn.) porte ce nom dans quelques
lieux- - ' '
des jardins où tous les lis font dépouillés de leurs
feuilles, & ejifuiie empêchés de fleurir par ces
larves, quoiqu’ il foit facile de s en débarraffer en
les1 écrafant ; & encore mieux en faifant la challe
aux infeébes parfaits, qui font très-faciles a prendre
CRËMOCARPE. On a donné ce nom à la
forte lié fruit dent les O mum-lu èr e s font
pourvues.
CRENÉE. C ren ea . Plante aquatique de Cayenne,
de la dodécandrie monogynie, que nous ne cul-
' tivons pas dans nos jardins.
CRESAEOUS. Le Cucubalebehen s’appelle
ainfi au mônt-Mezih.
CRESSAL. Nom des T erres fans profondeur
dans le midi de la Fnuice.
Dans ces fortes de terres, les çereales font expo-
fées à périr par les Secheresses du commencement
du printemps, ou à donner du blé retrait
par les féchereffes du commencement de l’été.
CRESTOS. Les panicules des fleurs mâles du
maïs s’appellent ainfi dans le midi dé la France.
CR1BRAIRE. C r ïb ra r ia . Genre de plantes établi aux dépens des Sihérocar pes.
CRIOCÈRE. C r io c e r is . Genre d’infe&es de l'ordre
dès coléoptères , fort voifin.des C h r y s o mêles
& des Galéruques, qui renferme un grand
le matin. '
le s Criogères a douze points & de
l’asperge vivent fur cette plante & nuifent ne-
ccffairenient à la vigueur de fes racines, pouque
ce font les feuilles qui leur fourniffent h feve du
printemps fuivant. On doit donc leur faire egalement
nombre d’ efpèces, toutes vivant, foit à l'état de
larve, foit à l'état d'inft&e parfait, aux dépens
des plarités.
De ces efpèces je n’en citerai que trois, parce
que ce font les feules dont les cultivateurs foient
dans le cas de craindre les ravages. _ '
La première eft le C riocÈre du lis , qui eft
rouge en de fins & noir en deffous , & dont la
larve fe fait un parafol de fes excréir.ens. Ileft
la guerre fous leurs deux états.
CRIQUET.aéco'A'um. Genre d’ infeâes de l'ordre
des orthoptères, généralement confondu avec celui
des Sauterelles,quoiqu’il en diffère beaucoup.
1 Ce fon t, prefqu'exclufivement, fes efpèces
qui caufent les défatt-res décrits par les voyageurs,
fous le nom de r a v a g e s d e s [ a u t i r e l l e s .
Beaucoup d’ efpèces y concourent fimuitanétnent
ou dans différens pays., Piufieurs des groffes fonc
mangées par les habitans des deferts de 1 Afrique
& de l'Ane. Une des plus groffes.de ces efpèces,
le Criquet émigrant dé Fàbricius, qui eft fi
redoutee fur les côtes feptentrionaks d'Afrique,
ell trop nre en France pour être dangereufe ;
' mais il en eft di petites , telles que le C riquet
! stridulf. le Criquet .bleuâtre, le Cr iquet
B iiu c u L É , le Criquet germanique,
le Criquet v ir d a t r e , excrêmement communs
j dans tous les terrains atides, même aux environs
de Paiis, qui ne feroient pas moins de mal, f i ,
comme en Afie & en A bique , les cantons déferts
ï'emportoieiît fur les cantons cultivés.
La partie de la Franae où elle’s fe font le plus
remarquer, eft le département des Bouches-du-
Rhône, où fe trouvértt les plaines de la Crau &
de la Camargue , vrais déferts qui r,e diffètent de
ceux de l’Afie & (le 1 Afrique que par teur moindre
étendue, & d'où elU s forcent de loin en.loin
pour fe jeter fur les cultures des environs d'Arles ,
de Salon, & même d’Aix & de Marfeille. L année-
dernière (1819), la première de ces viilesaperdu
toutes fts. lë-coltes par leur fait.
Mais ; je le répète, c'eft dans les plaines cultivées
de l’Afie mo.yer.ne & de l’Afrique fepten-
trionale, voifines des déferts, que les c r iy u e t s font
de loin en loin les plus.aifreux ravages. On les
voit arriver en fi grand nombre à la fo is , que leurs
colonnes obfcurciffent le foleil, qu’ elles couvrent
le fol fur lequel elles s'abattent, & en dévorent,
en peu d’ heures, toute la végétation, de forte
qu’il femble que le f=u y air pa'ffé. La population
aèluellé de ces. pays eft trop foible peur mettre
des obftacles à ces ravages.
Cependant une année défaftrueufe n eft jamais
fuivie d’une autre , parce que toujours, à raifon
même de leur immenfité, la prefque totalité dts
fautertlles meurent de taim avant l’époque où
1 elles deviennent propres à la multiplication, êc