
br.e eft fec dans fa partie fupérieure ; que celle f
adhérente au fol eft verte, 6c qu’elle pouffe des
jets ; enfin , que le gros bois n’eft pas le feul qui
demande à être coupé en pleine lune } que celui
deftiné au chauffage doit être exploité clans le
même temps, ainfi que le petit bois deftiné a faire
du charbon, parce qu’ en confervant leur écorce,
le feu en eft plus ardent ; qu’on s’aperçoit aux forges
, du temps où le bois a été coupé ; qu’on avoit
même remarqué que pour donner de la qualité
aux bois de taillis & autres qu’on emploie au
chauffage, il falloit les couper depuis le i y fep-
tembre jufqu’ au iy décembre , époque où il faut
commencer à couper la futaie.
Il penfoit, au furplûs, & à cet égard Duhamel
avoit manifefté la même opinion, que dans les
fortes gelées, il falloit ceffer Y exploitation des futaies,
parce qu’alors la fève venant à geler depuis
un pouce jufqu’-à deux , il y avoit à craindre que
les arbres në s'éclataffent ; que d’ailleurs les bûcherons
éprouvent beaucoup de peine à entamer
cette partie gelée, dont la réfiftance eft telle
qu’ elle ébréche les outils. ,
Relativement aux inconvéniens de couper les
bois dans le croiffant de la lune, nous avons vu
plufieurs marchands de bois qui étoient perfuadés
dé leur réalité, & nous avons été témoins dans les
bois de l’infpe&ion de Verfailles, que des ouvriers
avoient interrompu, dans le croiffant de la lune,
la coupe d’un taillis de châtaignier, parce qu’ils
prétendoient que le bois s’échaufferoit & feroit
piqué des vers. Les me nui fiers que nous avons
confultés, partagent la même opinion. Enfin, en
Allemagne comme en France, beaucoup d’exploi-
tans de bois & de foreftiers ont encore égard aux
phafes de la lune.
M. de Carlowitz, dont nous avons déjà fait
connoître l’opinion fur les inconvéniens de couper
les bois en temps de fève, rapporte que Salomon
ordonna de couper les arbres deftinés à la conftruc-
tion du temple, le fécond jour du mois S i f II
penfe que la lune a une grande influence fur la qualité
des boisj qu’il fuffit, pour s'en convaincre,
d’obferver fes effets fur les végétaux. Il la regarde
comme l’agent qui pourvoit à leur nourriture
& à leur entretien ; d’où feroit venue la fable
de Diane, confidérée en même temps comme la
lune & comme la déeffe des forêts. Il ne fappofe
pas qu’aucun homme inftruit puifle douter de l ’avantage
de couper les bois dans le décours, &
voici fes raifons : « La lune, dans fon mouvement,
» élève les vapeurs de la terre, & la fève dans
» les arbres. A mefure qu’elle croît, les vapeurs
ao s’élèvent dans la même proportion j d’où il fuit
»a que fi, dans cette circonftance, on coupe un
arbre, il fera imprégné de fluides qui, en fe
« corrompant, donneront lieu à la vermoulure.
»> Mais à mefure que la lune décroîr, les vapeurs
« s’abaiffent & finiffent par difpatoître.»
Nous laiffbns aux aftronomes & aux phyfiolo-
gifles , à apprécier le mérite de ces obfeivations.
M. de Burgfdorf eft loin de croire à l’influence
de la lune, & il foutient qu’aucun homme raifon.
nable ne. peut y ajouter foi. Nous ne poufferons
pas plus loin nos recherches fur cet objet, d’autant
qu’elles ne nous conduiroient probablement qu’à
réunir un plus grand nombre d’expériences contradictoires,
fans qu’on puiffe en rien conclure.
Nous penfons cependant, avec Duhamel, Burgfdorf
& quelques autres auteurs , que rien de pofitif
ne juftifie l’opinion affez générale qu’on doive
abattre les arbres dans le décours de la lune, &
nous croyons qu’ il eft indifférent de les abattre
pendant tout le cours de cet aftre.
Quant à la queftion de favoir s’ il faut avoir
égard aux vents régnans, elle paroît mériter
encore moins d’attention, attendu que]gl’influence
de ces vents n’étant qûe momentanée,
ne~ peut produire d’effets durables fur le bois,
qui eft fournis à tous les changemens fucceffifs
que l'atmorphère peut éprouver.
C hap. IV. — De la manière de couper les Bois pour
en f a v o r i f e r la reproduction. — Obfervations fur
la coupe entre deux terres. ■— De la n é e effilé de
conferver des baliveaux comme moyens de procurer
de 2’ ombre aux jeunes recrus ,• & d’ opérer le repeu-
■ plement par les femences.
§. I er. De La coupe des bois fuivant l’ordonnance,
Voici les difpofitions preferites par l’ordonnance
de 1669 fur la manière de couper les bois:
« Les futaies feront coupées le plus bas que,
faire fe pourra , & les taillis [abattus à la cognée
à fleur de terre, fans' les écuiffér ni éclater, en
forte que les brins de cépées n’excèdent la fuperfide
de la terre, s’ il eft poflible, & que lés anciens
noeuds, recouverts & caufés par lès précédentes
coupes, ne paroiffenc aucunement.»» ( A r t .41 du
tir. XV. )
« Les bois de cépées ne feront abattus & coupés
à la ferpe ou à la feie, mais feulement à la
cognée, à peine, contre les marchands qui les
exploiteront, de cent livres d’amende & de con-
; fifeation de leurs marchandifes & outils des ouvriers.
#'( Art. 44 du tit XV. )
ec Enjoignons aux adjudicataires de faire couper,
réceper & ravaler le plus près de terre que faire fe
pourra, toutes les Touches & étocs de bois pilles
& rabougris étant dans les ventes ; & aux officiers
d’y avoir l’oe il & tenir la main, à peine de fufpen-
fion de leurs charges. » (A r t. 4y du tit. X V -)
« Les arbres feront abattus en forte qu’ ils tombent
dans les ventes fans endommager les arbres
retenus, à peine de tous dommages & intérêts
contre le marchand ; & s’ il arrivoit que les arbres
abattus demeuraffent encroués, les marchands ne
pounon
courront faire abattre l’arbre, fur lequel celui qui
fera rombé fe trouvera encroué, fans la permiffion
du grand-maître ou des officiers, après avoir
pourvu à notre indemnité. » (Art. 43 du tit. XV.)
“ -pelles font les règles preferites pour 1 exploitation
des bois de l’Etat, & que l’on applique également
aux bois des communes & des etablifle-
men$ publics. Les particuliers pou voient même
Us faire obferver dans-leurs b ois, ainfi qu’ il a été
jugé par arrêt de la Table de Marbre de Paris, du
4 janvier 1678 ; cela devoit être, puifqu’ ils avoient
le droit de faire fuivre chez eux toutes les difpofitions
de l’ordonnnance. Ces règles, très-bien
expliquées dans l’ordonnance de 1669, étoient
déjà recommandées par les anciennes ordonnances
'de 1376', 1388, 1402 & i y i y , qui s’accordent
à dire que fi les ufagers & les coutumiers ne font
la coupe de leurs bois, c’ eft-à-dire, de celui qu’ils
prennent, de manière (pu elle puiffe être profitable pour
le recru, ils les feront recouper à leurs dépens.
[Voye{\ts Lois forefiières par Pecquet, tom. I ,
p. 4^5 •) • 1 Tout le monde convient que ces difpofitions
font d’une telle importance, que la confervation
des forêts eft attachée à leur exécution. Elles défendent
l’emploi de la ferpe & de la feie, inftru-
mens qui caufent des déchirures au bois, ou qui ne
permettent pas de le couper rez-terre ; elles défendent
d’écuiffer ou d’éclater les Touches, parce
que les fentes & les éclats deviennent le féjour
des eaux & expofent les racines à pourrir, tandis
que la feétion de la tige rez-terre, nette & légère- '
ment en talus, prévient ces accidens & donne
le meilleur recru poflible ; elles veulent que les
anciens noeuds caufés par les coupes précédentes
foient enlevés, parce que ces noeuds s’oppofent à
la fortie des bourgeons, ou ne produifoient que
des brins mal venans, tandis que les pouffes qui
partent du collet de la racine font bien plus vigoü-
reufes.
Sur cette dernière difpofition, Pecquet obfei ve
quelle peut toujours s’exécuter pour le chêne,
mais qu’il n’en eft pas de même pour le hêtre quand
il eft vieux , attendu que nul outil ne peut mordre
fur d’anciens noeuds à fleur de terre & au-deffus;
que l’on eft obligé de les laiffer avec d’ autant
moins d’inconvénient que ce ne font pas ces anciennes
Touches ordinairement qui donnent du
recru ; que l’expérience apprend au contraire,
que ces efpèces de cabochons fèchent 6c meurent,
& qu’il ne repouffe du bois qu’aux environs, foie
déracinés, Toit de femences ; cependant, il recommande
de veillerà ce que cette difpofition
Toit, exécutée autant que poflible.
§ .2 . De la coupe des bois entre deux terres.
Nous devons parler ici d’une nouvelle méthod
de couper les bois, qui a été propofée dans la vu
d améliorer le reçru. Nous en avons déjà rend
Did. des Arbres & Ârbufies.
compte dans le volume des Annales de 1808.
Cette méthode, pratiquée pat M. Douette-Ri-
chardot, cultivateur à Langres, département de
la Haute-Marne, confifte à couper les bois entre
deux terres, au lieu de les couper rez-terre,
comme le veulent nos ordonnances. Un rapport
avantageux a été fait fur les réfuitats de cette
pratique, par une commiffion prife dans le fein
de la Société d’agriculture de la Haute-Marne >
mais elle a auffi été combattue par plufieurs agronomes,
& furtout par M. P e tit, membre de la
même Société d’agriculture. C e lu i-c i déclare
que la feule méthode qui puiffe convenir a tous
les fols & à toutes les effences, eft celle preferite
par l’ordonnance.
Il eft certain que la loi dont les préceptes font
généraux, ne pouvoit tracer une règle qui s’appliquât
mieux à toutes les localités. Cependant
il ne feroit pas inutile que des propriétaires particuliers
fiffent quelques expériences fur la nouvelle
méthode; elle trouveroit peut-être quelques
applications avantageùfes. Mais il feroit imprudent
de l’adopter comme règle générale ; car
fi elle a réufli dans quelque circonftance, elle n’au-
roit certainement pas le même fuccès dans beaucoup
d ’autres. Par exemple, elle feroit nuifible
dans les terrains froids à humides, où l’adtion
de l’air & de la chaleur fur la fouche coupée eft
fi néceffaire pour le développement des jeunes
bourgeons, & elle le feroit peut-être encore dans
les taillis compofés de jeune bois , dont les racines
n'auroient pas affez d’énergie pour pouffer
au dehors les forgeons deftinés au repeuplement,
tandis que dans les pays chauds & dans les terrains
fecs, où le foleil fait gercer les étocs & occafionne
une grande évaporation de fèv e, elle pourroit
être utilement employée, furtout pour les vieilles
fouches. Cette méthode ne préfente donc que
des avantages bornés à quelques localités ou cir-
conftances ; & la difpofition de l’ordonnance qui
preferit de couper les bois le plus près de terre
poflible, & qui, par conféquent, évite les inconvéniens
des coupes au-deffus du fol &• ceux des
coupes en terre, eft véritablement la feule règle
générale que la loi a dû tracer, & dont on ne doit
pas s’écarter dans les forêts foumifes au régime
de l ’adminiftration, à moins d’une autorifation
fpéciale, & dans les forêts des particuliers, fans
avoir mûrement examiné toutes les circonftances
locales.
G u y o t, dans fon excellent Manuel forefher,
rend compte des expériences qu’ il a faites fur les
différentes manières de couper les taillis & les
futaies, & il indique une méthode qui pourroit
bien avoir donné lieu à celle de M. Douette-Ri-
chardot. Mais il faut remarquer quelle n’ eft,
dans le fens où elle eft préfencée, que la confe-
quence de la difpofition de 1 ordonnance; que
l’ auteur n’en fait point une règle générale appli-.
cable à tous les lieux, à toutes les efpèces de bois
k F f f