
en doute, mais il faut l’envifager fous un point de
vue que peu de forefiiers font dans le cas d’apprécier.
C t f t que ce font feulement les efpèces lés
plus rares dans les forêts fur qui porte cette
utilité. Ainlï , fi c’ eft le chêne qui domine, il lèvera
peu de glands; fi c’eft le hêtre , il lèvera peu de
faînes. (Foye^ Assolement.) D’après ce principe
inconteftable, mais qui* ne fe remarque bien que
dans les futaies pleines de deux ou trois fièdes, il
convient donc de laitier des baliveaux de l’efpèce la
moins commune dans toute efpèce de taillis.
Jamais on ne doit, quoiqu’on le faffe généralement
, réferver des baliveaux à la coupe des
futaies , même de cent ans , tant à raifon du principe
ci-deffus, que parce que le fol eft conftamment
garni d’une affez grande quantité de graines pour
fuffire aux befoins de la reproduûion. Le feul
foreflierqui, à ma connoifiance, ait fu bien diriger
, pour les âges futurs, la coupe des futaies,
eft M. de Violaine , infpe&èur de la forêt de
Villers-Cotterets, parce qu'il a fu étudier laqature.
Sa pratique fera expofée à l’article Exploitation
des BOIS.
Les forêts d’arbres verts ne fupportent pas
facilement l’aménagement des autres, parce que ,
d’ un cô té , la privation de l’ombre empêche les
graines des pins & des fapins de germer , & que,
de l'autre, les baliveaux qu’on y laiffe font prefque
toujours renverfés par les vents, vu la foiblefle &
le peu d’étendue de leurs racines.
Le bois des arbres de haut fervice, crû dans
les futaies fur taillis, eft généralement plus dur
que celui de ceux qui ont végété dans des futaies
pleines, pareequ'il a été plus expofé aux influences
atmofphériques; mais il arrive fouvent qu’ il eft
rempli de noeuds , qui ne permettent pas de l’employer
à la fente & à la menuiferie. Sous ce rap«-
port il y a prefqu’égalité dans les avantages^ &
dans les inconvéniens de ces deux fortes de futaies.
Il m’eût été poflible d ‘étendre mes réflexions
fur ce qui concerne les baliveaux ; mais tout ce
quej’aurois ajouté à ce qu’on vient de lire, eut été
la répétition de ce qu’on trouvera aux articles
B o is , Forêt , Exploitation , & c .
BALMISE. Balmifa. Le Gouet a capuchon
fert de type £ ce nouveau genre, établi par La-
gafcL
BALO. Arbriffeau à feuilles fétides, & cependant
fort du goût des beftiaux, qui croît aux
Canaries, bc dont Broufionnet m'a envoyé des
graines qui ont levé dans nos jardins, mais dont
j’ai perdu de vue Les produits ; de forte que je ne
fais pas à quel genre il fe rapporte.
BALONEMENT. Synonyme cTEnflvre & de.
T ympan ite dans les animaux domeftiques.
BALONOPHORE. Balonophora. Plante qui a
çné réunie aux C ynomoir.es, & qui ne paraît pas
par conféquent dans le cas d'être cultivée dans I
nos jardins.
BALSAMARIE. Efpèce de C alaba de la I
Cochinchine.
BALSAMONE. Nom donné à une efpèce du I
genre C uphée, que nous ne cultivons pas.
BALTRACAN. Plante de la Tartarie, dont I
le fruit, qui eft une capfule, a une odeur agréable, I
Il eft poflible que ce foit la Ketmie ambrette. I
BALYSE. Ce nom s’applique, dans quelques I
parties de la France, aux T aillls ou a-ux Futaies I
qu’on laiffe autour des coupes des bois , d’abord I
pour les reconroître, enfuite pour, dans le pre* I
mier cas, leur donner de l’air ; & dans le fécond, I
fuppléer aux arbres biffés fur les coupes pour I
fournir des bois de charpente.
La queftion de l’avantage & des inconvéniens I
des balyfes fera difcucée au mot E xploitation I
DES FORÊTS.
BALZANE. Tâches blinches qui fe voient au-1
deffus du fabot de quelques chevaux. F oyq I
C heval.
BAMBOU. Bambufa. Genre de plantes de I
l’hexandrie digynie & de la famille des graminées, I
qui renferme un affez grand nombre d’efpèces
encore peu connues, propres à l’ Inde, à la Chine I
& îles dépendantes , dont on tire un grand parti I
dans l’économie rurale & domeftique, mais dont I
on n’a pas encore pu introduire la culture dans I
nos ferres.
Quelques plantes, appartenant à d’autres gen-1
res, portent le nom de bambou, parce qu’elles I
ont la même conftitution 8c les mêmes ufages. Le I
Naste verticillé , la Fetuque multiflore, I
le grand & le petit Roseau (arundo donaxty I
calamagroftis ) font du nombre.
Il eft des bambous dont la tige eft pleine, tell
que celui appelé arundo fareta par Rumphiusjl
mais dans la plus grande partie les tiges font creu* I
fes, & refiémblçnt à celle des rofeaux de notre I
Europe.
i Le plus grand des bambous eft le faimat. Il ac?
quiert au-delà de 80 pouces de diamètre. On fait I
des coffres & des mefures de capacité avec fon I
tronc. On fend ce tronc pour l’employer à prefque I
tous les ufages du bois.
Le bambou teba a les articulations inférieures I
feules folides, toutes font hériffées d’épines. On I
en fait des fortifications, des barricades, «les I
paliffades , &c.
i Le bambou elly eft peu inférieur au précédent I
en grandeur. Il ne fleurit qu’ à l’ âge de 60 ans &
meurt enfuite; mais pendant cet intervalle il s’eft I
immenfément multiplié par fes rejetons.
Le bambou telin eft beaucoup plus commun I
que les trois précédens : c’eft à lui qu’on appliqué I
fpéçialement le nQin d e bambou dans Jes. Jles d? I
B A M t J J
l’Inde. Les Malais & les Macaffais en tirent le plus
grand parti dans leur économie domeftique. Ils en
Ifont des vafes, des conduites d’eau; ils en conf-
truifenr leurs maiféhs ; leurs ponts, leurs c k :- ares,
fleurs fiéges, leurs échelles , leurs mâts de na-
Lire, &c. Ses jeunes pouffes fe mangent par les
hommes. & par les beftiaux.
[ Le bambou apel, quoique plus petit ( il n’a que
[quatre à cinq pouces de diamètre), fert aux mêmes
[ufages, & de plus à porter les palanquin'-,à fabriquer
des paniers , & à La Chine à faire du papier.
I Le bambou tallam, qui n’a qu’un pouce de dia-
fcnètre, fe fend avec la plus grande faci’ité , &
[fert en conféquence mieux que les autres à la fa-
ibricotion des claies pour entourer les champs,
[pour renfermer Les animaux domefliques , pour
Ifeire des barrages à l’effet de prendre le poif-
ïo n , 8cc.
I Le bambou bulu tuy a les articulations ridees
[comme une peau de requin, qui fervent, comme
■ elle, à polir le bois.
I Le bambou outïc a les articulations d’un beau
jjnoir. On les emploie en meubles, boîtes, écri-
Itoiies, &c.
t C ’eft le bambou busha qui fournit les plumes â
lécrire des Chinois & autres peuples de l’Afie
■ orientale.
I Tous les bambous pourriffent très-difficilement,
Toit à l’air, foit dans la terre,. Il eft dans leur com-
®ofition, priTîcipalemfcnt dans celle du bullu tuy, :
«me grande quantité de fi’ic e , qui rend leurs arti- j
Içulations très-dures (on dit même qu’elles font
Jqïielquefois feu avec le briquet )- : fans eux , une ;
fgrande partie'des peuples de l’Afie ne pourraient ;
.plus fatisfaire leurs befoins fans décupler leur
.travail. -
■ Partout la culture des bambous fe réduit à leur
plantation cette plantation s’effeéUie foit avec (
Ides rejetons, dont quelques efpèces donnent im~ :
imenfément tous les ans, foit par feêlion de racines
, foit par boutures.
■ * Le telin, comme je l’ai déjà obfervé , le plus
»commun dans l’Inde , parce qu’il s’accommode
,jde toute efpèce de terrain, fe multiplie par ce
[dernier moyen. On couche une .portion d’une de
Jfes tiges dans un foffé de fix à huit pouces de profondeur
, & on la recouvré de la terré qui en a
«été tirée. A la faifon des pluies il fort de chaque
«articulation, en deffeus des racines, & en deffus
4<les tiges qui peuvent être coupées un ou deux
jjans après.
Les efpèces plus grandes peuvent fans doute fe
•'multiplier de même , mais il paroït qu’il y a de
l’avantage à employer le procédé fuivant. On
?coupe une des articulations, en lui laiffant de la
l«geen deffous & en deffus 3 on l’enterre droite,
l a Clnq à fix pouces, puis on remplit d’.eau la
| cavité fuperieure.
Il eft probable que ces deux moyens réuffiroient
:|également pour les petites efpèces j cependant,
B A N
pour celles-là, on fe contente de cou pe r,leur
fommet avec leurs feuilles, & de les mettre en
terre un peu obliquement, à la profondeur d'un
pied.
Les mines de houille offrent fouvent des bambous
très-reconnoiffables, & d’efpèces fort diftinétes
de celles exiftantes, ce qui prouve que notre
climat a été jadis allez chaud pour les produire.
BAN. Synonyme de Levain dans le midi de la
France.:
BANCOULIER. Aleutiies. Genre de plantes
de la mor.oecie monadelphie, qui renferme trois
grands arbres des îles de la mer des Indes , dont
l’un fe cultive pour fes fruits, appelés noix de
bancoiïl, non-feulement dans fon pays natal, mais
encore dans les îles de France & de Bourbon ,
lesquels fruits fourniffent abondamment de l’huile.
Ce dernier fe cultive également dans la ferre
chaude du Muféum, où il a été apporté de l’ile de
France, mais il y fait peu de progrès, & on ne
peut l’ y multiplier.
L'huile dé bàncoul eft l’objet d’un commerce de
quelqu’importance.
BANGIE. Bangia., Genre de plantées établi aux
dépens des C on ferves*
BANGON. Synonyme de Bouteille dans la
Pourriture des Moutons.
BANGUE. On donne ce nom, dans l'Inde,
à une variété de Chanvre qui atteint quinze
pieds de hauteur & trois pouces de diamètre.
Cette variété a été plufieurs fois cultivée en
France, mais elle a difparu , du moins des ja dins
de Paris , parce que fes graines n’arrivoient pas
à maturité dans les années froides & pluvieufes.
BANKSIE. Bankfia. Genre de plantes de la
tétrandrie monogynie & de la famille des proté-
tcïdes , qui renferme une cinquantaine d’éfpèces,
prefque toutes remarquables, & prefque toutes
fe cultivant dans nos orangeries.
Obfervations.
Les genres Lambertie , Hakê, C onchion
& Dryandre ont été établis aux dépens de
celui-ci. On les réunira ici.
Les genres Hagenie & Pimelée ont porté fou
nom.
Efpeces.
1. La Banksie à feuilles oblongues.
Bankfia oblongifolia. Cav. f) De la Nouvelle-
Hollande.
2. La Banksie à petits cônes.
Bankfia microftachia. Cav. I) De la Nouvelle-
Hollande.
3. La Banksie ferraturée.
Bankfia fer rata. Linn. b De la Nouvelle-
Hoilande.