
chaux, & en fui te de celles qui s’y récoltoient tous
les ans. 11 offre peu d’ utilité dans fon pays natal.
11 parcît que le bouleau pubefcent diffère fort
peu des précédens par fes qualités, mais qu'il
parvient à une moindre hauteur. Je l’ai cultivé,
pendant p’ufiturs années, fous la fouffe dénomination
de t-ouleau brun de V Amérique fepter.trionale ,
dans les pépinières de Ver fai îles. 11 le multipliait
par marcottes & par le femis de (es graines,dont
pfrifîeurs pieds donnofrnt & donnent fans doute
encore de grandes quantités.
J’ai envoyé des graines de ces deux efpèces dans
tous les départemens & à tous les jardins de botanique
de i’Europe, mais je crains qu’on ait piis
partout leurs produis pour l’efpèce commune.
Beaucoup de botaniftes ont confondu le bouleau
noir avec le bouleau a papier, mais il paroît que ce
font deux efpèces diftindtes. Si j’en juge d’après les
deferiptions & les échantillons que je pofiede. On
les a cultivés tous deux dans lt s pépinières des
environs de Paris, mais le premier s’y trouve feul
en ce moment. Michaux fils en a donné une excellente
figure dan fon Hiftoire des arbres fàref
tilrs de P Amérique, de foi te qu’ on peut le regarder
aujourd’hui comme bien connu. C ’tft un
arbre de foixante à foixantc-dix pieds d’ élévation
, fur trois pieds de diamètre, terme moyen,
d’ un très-bel afpeCt, qui parcît ne profpérer que
dans les bonnes terres un peu humides. Longtemps
je ne l’ai multiplié dans les pépinières
de yerfaillés' que par marcottes ou par la greffe
fur les deux premières efpèces; mais enfuite plu-
fieurs pieds ayant donné des graines, j’ai pu en
obtenir chaque année des milliers de plants, c’eft-
â-dire , beaucoup plus que j’en peuvois placer.
Par fa forme pyramidale, par la couleur foncée
de fes feuilles 5c par le blanc éclatant de fon
tronc & de fes grolfr s branches, ce bouleau eft très-
propre à l’ornement des jardins payfagers, foit
ifolé au milieu des gazons, foie groupé à quelque
diftance des maflifs j mais il y eft encore rare, parce
qu’il eft peu connu.
Dans le Canada, ainfî que dans le nord des
Etats Unis, cette efpèce remplit, fous le nom de
bouleau blanc, de bouleau a papier, de bouleau a
canot, les mêmes deftinations que la première en
Europe, & ce avec beaucoup plus-d’avantages,
parce qu’il vient beaucoup plus gros. Ainfî on
écrit fur fon écorce , qui eft prefqu’inaltérable
par l’humidité ; on fabrique des canots ( i ) , on
couvre les maifons, on fait des vafes avec fon
écorce, également inaltérable. Quant à fon bois ,
il a le grain fin & Juftré, rougeâtre au coeur &
( i) Pour faire ces canots on enlève, au printemps, l’écorce
des plus gros arbres, dans une longueur de dix à douze pieds,
fur deux à trois pieds de large 5 on coud ces morceaux avec
les racines de la S a p i .ne t t e b l a n ch e , & on recouvrë'les
coutures de réfine du B a c i i i e b de Gilead labiés balfamea.
Lin:».).
blanc à la circonférence, & très-propre à la me-
nuiferie ; mais on l’emploie peu, pareequ’on en a ds
pi iis folidts & de plus durables pour lès ouvrages
de haut fervice; Tout ce qui n’eft pas brûlé eft en
conféquence abandonné à la pouiriture.
Nous pofiedons encore, mais moins abondamment
, le b bouleaux jaune, rouge & élevé, qui pait.jf-
fent devoir être placés aufti dans une terre fertile
& légèrement h un ide pour profpérer.' Ils ne fe
multiplient encore que de marcottes ; parce qu’aucun
d'eux n’y a donné de graines. Les tentatives
que j’ai faites à différentes reprifes pour les greffer
iur le bouleau commun, n’ont point eu de rélultats
latisfaifans, quoiqu’elles euffent donné des efpé-
rances ; ce qui annonce quelques différences d’er-
ganifation.
Il y a encore moins de rapports entre 1e bouleau
à feuilles de meriferSt les autres, car non-feulement
il ne peut fe-greffer, mais même fe marcotter.
On n’a que le femis de fes graines pour le multiplier
, & quoiqu’il en ait donné à différentes reprifes
dans nos pépinières, je n’en connois pas
un feul pied fur lequel on puiffe compter à ,:cet
égard, parce que cette efpèce, qui pouffe fort vi-
goureufement d’abord, ralentit fa croiffance au
bout de quelques années & finit par périr. Des
mi lions de pieds qui ont levé dans les pépinières
de Verfailles , provenant des graines envoyées
d’Amérique, il n’en refte peut-être pas cent, peut-
être pas dix.
J’ai inutilement tenté d’échapper à ce réfultat,
en plaçant des pieds dans toutes les natures de
terre, à toutes les expofitions. 11 paroît, d’après
les remarques de Michaux fils, que le climat de
Paris eft trop fec & trop chaud pour lui. Cela eft
fâcheux pour nos jardins payfagers, à l'ornement
defquels il pourroit beaucoup concourir.
Il n’y a nulle différence entre la culture du bouleau
à feuilles de metifer & celle des efpèces précédentes
provenant du même pays ; ainfî je ne
m’étendrai pas fur elle.
Lorfqu’on mâche un rameau de cet arbre , on
éprouve dans la bouche une fenfation aromatique
agréable, qu’ on ne petit comparer à aucune autre,
& que j’ ai inutilement tenté de foire paffer dans
l’alcool pour l’ ufage de la table.
Voici ce que dit. Michaux fils fur les qualités
du bois de cette efpèce :
cc Son bois fraîchement débité eft d’une couleur
rofée , dont l’ intenficé augmente à mefure qu’il fe
defieche & qu’il eft expofé à la lumière. Son grain
eft d’une texture très fine & très-ferrée , ce qui
le rend fufceptible de prendre un beau poli. Il
pofiede d’ailleurs un affrz grajid degré de force :
aiifîi, dans les Etats d&Moffathuffet, de ConeCt eut
& de N w-Yorck, après lé cerifier de Virginie,
c’ eft celui q u i, dans les campagnes, eft le plus
émployé par lesébéniftes ; on en fait des tables &
des montans de bois de li t , qui, entretenus avec
foin , fi..-'fient par refiembler à l’acajou, &r, à Bofton,
on l’emploie, à caufe de cela , pour la charpente
des fauteuils & des canapés. Dans cette
ville, les carroflîers s’en fervent pour l’encadre-
nient des pann aux des voitures de luxe. »
C’eft fans doute fur de faux renfeignemens que
Linnæus a appelé la douzième efpèce bou'eau nain,
car elle s’élève dans nos pépinières, où elle eft
allez multipliée, à douze à quinze pieds au moins.
Onia multiplie par marcottes, par greffe fur le
ioflfea-commun & même par graines, car je lui en
ai vu donner abondamment une ou deux fois. Elle
fe rapproche du bouleau noir, fe cultive & fe place
comme lui, mais elle produit moins dYffct dans
les jardins payfagers.
Le jardin du Muféum pofiede un pied du bouleau
frutiqueux qui fleurit tous les ans, mais que je ne
crois pas qu’on ait encore cherché'à multiplier.
Ses rameaux font couchés fur la terre, & ont par
conféquent beaucoup de difpolition à s'enraciner
fans le fecours de l’ art.
Il .y a long-temps qu’ on poffède le bouleau nain
dans les écoles de botanique & dans toutes les
collections d’amateurs. Sa hauteur furpaffe rarement
un pied j fes touffes font très-denfes & en
partie couchées comme le précédent : auflî fuffic-
i! de jeter au centre une poignée de terre pour en
avoir, l’année fuivante, autant de pieds qu’ il y.
avoic de rameaux. Cette manière de le multiplier
eft la feule employée, quoiqu’il donne prefque
tous le s ans des graines j mais fon peu d’importance
fait qu’il n’a point de valeur dans le commerce.
BOULECH. Nom que porte la Camomille
les champs aux environs de Touloufe.
BOULESIE. Boulefa. Trois plantes du Pérou
font réunies fous ce nom pour former un genre
dans la pentandrie digynie & dans la famille des
ombellifères, mais aucune d’elles n’eft cultivée
en Europe.
BOULOIR. Les pêcheurs-de rivière donnent
ce nom à une perche terminée par un difque de
quelques pouces de large, avec laquelle ils chaf-
fent les poiff ns de leurs retraites pour le faire
aller fe jeter dans leuis-filets.
BOULURE. Ce nom fe donne, dans la ci-devant
Champagne, aux Rejetons qui pouffent
fur les racines des arbres & qui fervent à les
multiplier.
BOUQUET, BOUQUIN, BARBOUQUET,
ou Noir-museau, Faux-museau , Faux-nez,
Barbon, Charbon,P ocre, Verveine, Feu
sacré , &c. Efpèce de gale qui fe fixe fur le.mu-
feau des moutons & même fur la moitié antérieure
de la tête. Lorfqu’elle ëft récente , elle fe
guérit affez rapidement au moyen de l’onguent de
foufre, mais louvent on y parvient enfuite fort
difficilement, furtout dans les agneaux.
Cette maladie obligeant les animaux à fe gratter
continuellement contre les barres des râteliers,
ceux qui n’en font pas encore affrétés la gagnent
enmangeant.il fout donc, dès qu'on aperçoit
un individu qui en eft attaqué , le placer dans
une bergerie pa ticulière où il n’y ait pas de râtelier
, &r s’occuper de fuite de fon traitement.
V o y e i Gale & Bêtes a l ^ine.
B O U Q U E T P A R F A I T . Nom jardinier
de T(Eillet de poète.
BOUQUETIN. Synonyme de B ou c dans
quelques cantons.
BOUQUETTE. Le Sarrazin porte ce nom.
BOURASAIA. Burafaia. Arbriffeau grimpant
de Madagafcar, qui conftitue un £enre dans la
dioecie monadelphie & dans la famille des me-
nifpermes.
Il n’eft point cultivé dans les ferres de l’Éurope.
. BOURDON. Bombas. Genre d’infeCtes de la
claffe des hyménoptères & de la famille des apiai-
res, qui diffère fort peu des A beilles par fes
caractères, mais qui s’en diftingue très-bien par
la groffeur & la forme plus ramaffe des efpèces
qui y entrent, & par fes moeurs moins fociaîes.
La connoiffance des bourdons eft de peu d’importance
pour les cultivateurs ; cependant tous
leur font utiles en fovorifant, comme les abeilles,
la fécondation des arbres fruitiers & des plantes
cultivées. Une feule de ces efpèces leur nuit,
c’eft le Bourdon bleu , qui creufe, pour y dé-
pofer fes oeufs, les bois débités & expofés à l’air,
principalement les échalasj un autre, le Bourdon
cavoseux , fournit affez de miel, qui eft
dépofé dans des trous, foit en terre foit dans des
murs, pour mériter d’être recherché.
Les faucheurs rencontrent Couvent dans les
prairies, lorfqu’ils les coupent, les ni is des Bourdons
terrestre & des Mousses, & mangent
avec délices la petite quantité de miel qui s’y
trouve.
BOUREGS. Synonyme d’ANTÉNOis dans quelques
lieux.
BOURGÈNE. Efpèce du genre Nerprun.
BOURGEON. Le Claveau s’appelle ainfi
dans quelques lieux.
BOURGEONS SÉMINIFORMES. Synonyme
d’OvuLE pour quelques phyfiologiftes, mais, félon
moi, fimplement corps reproducteurs des Polypes,
des C onferves , des V arecs, des C hampignons
& autres êtres organifés qui n’ ont point
de véritables organes de la génération.
Ce n’ett point par germination que fe développent
les bourgeons féminiformes, mais par fimplô
accroiffement de grandeur.
BOURGIE. Bourgia. Arbriffeau des Indes, cui
E e i