
tard qu’à l’ ordinaire, on dit qu’ils font EchAM- |
PELÉS. V o y e ^ ce mot.
On appelle Gerçure, le durci ffement contre
nature d’un bourgeon, durciffement qui empeche j
le fruit de mûrir. Je n’ ai pas encore obfervé cette ,
maladie, ce qui prouve qu’elle eft fort rare.
Prefque toutes les maladies propres aux arbres ,
fe remarquent fur la v ig n e : ainfi elle eft fujette à la
Pléthore » à la Nielle ou Geule, à la Gou-
pillure , au Mielat, à la Galle, à la Stéri- '
LITE organique, &c.
Une efpèce de C uscute fait beaucoup de
tort à la v i g n e dans le midi de la France j mais il
eft facile de l’empêcher de fe propager, par une
attive furveillance.
J’ai lieu de croire que les ceps Annelés , c’eft-
à-dire, à la bafe defquels fe forme une Exostose,
font dans la même catégorie que les Pommiers,
qui en offrent de ferr.biables 5 mais je n’ ai pu m’en
afin ter. Voye^ ces mots & Puceron lanigère.
On empêche de périr les ceps qui font annelés,
en enlevant l’exoftofe , au moyen de la ferpette.
L’Érinee de la vigne eft quelquefois fi abondante
qu’elle ne permet pas au raifin d’arriver à
maturité, ou au moins lui ôte toute fa faveur. Ce
font des taches rouffes,irrégulières, plus ou moins
grandes, placées fur la face inférieure des feuilles.
J’ai inutilement fait des tentatives pour l’ empêcher
de fe reproduire. V o y e \ ce mot, ainfi que ceux
Rouille & C hampignons parasites.
L’Isaire, autre champignon de la même famille
, fe fixe fur les racines & fait périr en deux
ans les ceps les plus vigoureux. V o y e ç fon article
& celui Blanc des racines.
Des erreurs de culture , des intempéries, des
maladies , ne font pas les feules chofes qui nuifent
à la quantité & à la qualité-des produits de la v i g
n e . Les propriétaires ont encore à redouter des
infeCtes, des vers, des oifeaux, des quadrupèdes
& les voleurs.
Parmi les infeCtes, je citerai au premier rang
la Pyraxe de la vigne, la T eigne de la
grappe , la T eigne ou peut-être I’Alücite du
grain, les Attelabes vert 8c cramoisi,
I’Eumolpe de la vigne, le Charançon gris,
le Sphinx de la vigne, le Hanneton & fa
L arve. V o y e \ tous ces mots, où fe trouve l’indication
des moyens propres à mettre obftacle aux
ravages de ces infe&es.
Les Hélices Scies Limaces caufentaufli quelquefois
des dommages aux v ig n e s . V o y e ç leurs
articles.
Un a fiez grand nombre d’ oifeaux mangent les
raifins à l’époque de leur maturité. Ils appartiennent
aux genres Gr iv e , Etourneau, Lor
io t , Fringille , Fauvette- ( V o y e ? ces mots
& ceux V inette & Becfigue.) Ce font princi-
palemei t les propriétaires de v ig n e s voifins des
b o is , 8c ceux qui font vendanger fort tard, qui
ont beaucoup à le plaindre de leurs ravages.
Les B l a i r e a u x , les R e n a r d s & les S a n g
l i e r s peuvent également caufer de grandes pertes
à ces propriétaires} mais aujourd’ hui qu’on
peut les tuer fans obftacles de la part de la lo i ,
ils font moins à redouter que jadis.
Enfin, après avoir échappé à toutes les atteintes
ci-deffus énumérées, la v ig n e amène fon fruit
à maturité, 8c récompenfe fon proprietaire de fes
travaux ou de fes dépenfes. J’ai parle plus haut, 8c
à J’article V endange de la récolte des raifins,
& je parlerai également à fon article, de la fabrication
du vin. Je pourrois donc m’arrêter ici j
mais je dois encore, félon ma prorrieffe, décrire
le mode de culture que je crois préférable a tous
les autres , au moins dans le nord de la France, 8c
donner un aperçu du mode particulier de la culture
adoptée dans tous les tÜépartemens, a commencer
par les plus feptentrionaux.
Je ne fais que copier un mémoire de M. Charrier,
deV affy, département de la Haute-Marne,
mémoire qui a été approuvé par les Sociétés
d’agriculture de Valence & de Metz , a l’application
des principes duquel j’ai applaudi dans les
vignobles du Médoc 8c des environs de Vefoul.
Ce mode de culture s’appelle en Lignolot dans
quelques lieux.
« On plante ces v ig n e s avec des provins ( plant
enraciné ) , avec des marcottes ( autre plant enrac
in é ) , avec des crocettes ( farment coupé fur du
bois de l’année précédente), avec des boutures
( farment de l’année ).
» Tous ces plants, bien difpofés, réuffîlTent
ordinairement} les premiers poufient avec plus de'
vigueur, & fru&iHent plus tôt que les féconds}
ceux-ci prennent racine plus f r o id e m e n t que les
fimples boutures.
»3 Les bons économes ont attention de n’employer
que les plants dont le bois eft bien franc 8c
bien mûr, fur un alongement de trois pieds au
moins.
>s Ils pratiquent dans l’alignement du terrain,
de bas en haut, des foliés de quinze a dix-huit
pouces de largeur, fur autant de profondeur, à
la diftance de quatre pieds les uns des autres, dans
lefquels ils placent leur plant.
y» Ces plants font fichés de la longueur de deux
ou trois pouces dans la terre ferme de la partie
baffe des foffés.
» On rejette dans ces foffés une partie de la
terre la plus meuble qui en a été tirée} enfuite on
couche fur cette terre les plants de toute la largeur
de la foffe, fi la longueur du farment le. permet,
ou au moins de fept à huit pouces. On relève
le farment fans le forcer dans l’alignement
qu’on s’eft propofé, en lui faifant faire le coüde
contre le revers de la fofte, qu’ on remplit du
refte de la terre} puis on taille le farment i deux
ou trois yeux au-deffus de terre, 8c' on le garantit
des accidens par un bout de vieux échalas.
» On diffère la taille de ce plant jufqu’en mars,
crainte.des gelées. Cette taille confifte àlaiffer un
ou deux des meilleurs bourgeons, que l’on raccourcit
jul'qu’à un oeil ou deux près de la tige
dont ils font fortis.
m Après la taille., on laboure le terrain à la
bêche, & on fiche de bons échalas auprès de
chaque cep.
m Au printemps, on donne un binage a la plantation}
plus tard, on fupprime les bourgeons les
plus foibles} plus tard encore , on fupprime également
les bourgeons pouffes dans les ailfelles des
feuilles} on attache les bourgeons conftrvés à
l’ échalas & on donne un nouveau finage.
m La fécondé année, chaque bouton réfervé
donne un nouveau bourgeon} on en conferve
deux des plus forts, qu’on attache d un premier
lien peu ferre aux échalas, dès qu’ ils peuvent y
atteindre, & on fupprime les autres. Plus tard,
on met de nouveaux liens & on enlève les entrefeuilles.
» A la troifième année , après la fécondé
taille, on donne aux. plants de v ig n e les mêmes
foins que ceux obfervés pour les précédentes..
» Tous ces procédés concourent à favorifer
raccroiffement du plant. Leur effet eft d’elever
affez les farmens pour pouvoir les provigner à la
quatrième année, 6c les efpacer en forme d’échiquier,
à deux pieds de diftance. les uns des autres.
» Mais les mauvais praticiens , cherchant l a-
bondance dans l’économie du terrain, efpacent les
ceps de d ix , douze ou quinze pouces les uns des
autres, ce qui les prive de l'influencé de l’air , de
lalumiève, nuit à la maturité des raifins & du bois,
& par conséquent aux productions fuivantes & à
la qualité des vins. :
»a Le provignage qui, en automne ou au printemps
1 au-deffus du fruit. Les premiers étant arrivés à la
hauteur des échalas, on les arrête en les caffant.
par le bourj c ’eft ce qu’on appelle é b r a n c h e r ou
r o g n e r l a v i g n e . On fupprime en même temps les
autres entre-feuilles & les tenons ou vrilles} c ’ eft
ce qu’on appelle n e t t o y e r o u é p lu c h e r . Il eft affez
ordinaire qu’il repoufle de nouveaux bourgeons
à l’extrémité de ceux qui ont été arrêtés ; ceux-ci,
ainfi que les entre-feuilles confervées fur les
autres, s’alongent, & s’ ils deviennent trop forts,
on les.raccourcit encore.
, commence les travaux de la quatrième année
après fa plantation, eft à peu près la même'
opération que celle de la plantation} elle s’exécute
en creufant,près de chaque plant, une foffe de dix,
douze ou quatorze pouces de profondeur, dans
laquelle on couche le cep en entier, fans trop
ferrer ni tordre la tig e , 8c, en prolongeant cette
foffe, on dirige les farmens jufqu’aux places qu’ils
doivent remplir, dans l’alignement 8c dans la dif-
pofition qu’on s’eft preferits, pour y être .à demeure.
On raccourcit enfuite les farmens à deux
oli trois boutons de la fuperficie de la terre, en
obfervant que la taille foit un peu inclinée du côté
oppofé au bouton, & que le bois excède d’envb
rion un pouce le bouton fupérieur.
»> Les foins qu’exigent lés provins font les
mêmes que ceux employés à la féconde & a la troifième
année après la plantation.
»s De chaque bouton des provins il fort un-bourgeon
qui fouvent porte des raifins. De ces bourgeons
on conferve les deux plus forts 8c ondes attache
à l’échalas. On fupprime les autres s’ils font
infru&ueux > mais s’ils portent; deux grappes , on
les conferve en les raccourci (Tant fur la feuille
33 Les .bourgeons, ou farmens ménagés fur
chaque provin, font au nombre de deux, trois ou
quatre au plus. On n’en conferve que les deux
m..Meurs, 8c ce font ordinairement ceux qui
ont été alongés} on fupprime les autres, ainfi que
l’extrémité du vieux bois de la tige qui excède le
farment fupérieur. ,
»3 On alohge la taille de celui-ci jufqu’ à huit,
dix ou douze yeux, fuivant la force, 8c l ’on taille
l’autre à un, deux, ou au plus trois yeux près U
tige: le premier eft appelé p l o y a n t ou m o n t a n t ;
le fécond b ro c h e t t e , ou c o u r f e a u .
) Après, la taille, 8c avant le mouvement de
la fève, on fait prendre au ployant ou au montant,
la forme d’un demi-cercle, 8c on l’affujettit,
par l’extrémité fupérieure,. à l’échalas du cep
voifin, en lui donnant, autant que poflible, la direction
du midi au nord} on appelle cette opération
p l i e r l a v i g n e , 8c l’efpèce de demi-cercle
qu’elle forme dans cet état, p l o y a n t . Cette dif-
pofition, dont l’objet eft de rendre Je montant plus
fructueux 8c de rapprocher de la terre les fruits
de la v i g n e 3 a été jugée propre a en favorifer la
maturité par l'aCtion des reflets de chaleur} la
méthode en eft généralement fuivie, au moins a
l’égard des efp.èces de plants*dont le bois eft très-
vigoureux. V o y e \ C o u r b u r e d e s b r a n c h e s .
35 Avant la taille des provins 8c la pliure ou le
pliage , fe fait le premier labour foncier. Une des
attentions bien recommandables en ce moment,
c’eft de couper ou fupprimer toutes les racines
qui ont pouffé au pied de chaque cep , à fept ou
huit pouces de la fuperficie de la terre, de manière
que toutes les racines confervées fe trouvent
exactement enterrées à cette profondeur} fi on
néglige cette pratique, les racines' fupérieures
prennent une furabondance de vigueur 8c font
bientôt périr celles du fond.
33 En cet état, la v ig n e eft dans fa plus grande
force} les opérations qui fuivent la première taille
des provins ont pour objet principal d’entretenir
8c de prolonger le même état de force, en ménageant
d ’année en année, fur chaque plant* des
farmens alongés qui la renouvellent, 8c ramènent
après la taille les mêmes opérations.
33 La première opération qui fuit eft l’ébour-
geonrtement, c’eft:-à-dire, le retranchement des
jets nuifibles ou inutiles. C ’eft ce qu’on appelle
I c h a o u t r e r , c h â t r e r l a v ig n e .