
302 C I T
d’être réunie pour les-remplir, lorfqu*il eft défait
que celle qui coule dans les champs, dans les
prés, & c . , y eft aulïi propre, lorfqu'on prend les
précautions convenables.
D’ailleurs , aujourd’hui qu’on fait que le charbon
au travers duquel on fait filtrer l’eau la plus
impure , la rend auffi limpide & aulïi exempte de
mauvais goût que celle de la meilleure fontaine ,
il n’y a pas de motifs à fe refufer à admettre
toutes fortes d’eaux dans les citernes.
m Jé' ne parlerai pas ici de ces citernes bâties en
pierre de taille., à chaux & à ciment, encore moins
de celles conftruitesen béton, quelqu’excellentes
qu’elles foient, parce que les frais de leur étabiif-
fement font partout hors de la portée des fimples
cultivateurs, & qu’on peut prefque toujours les
fuppl éer économiquement. .
La forme des citernes peut varier & varie effectivement
; cependant il paroît que, pour les profondes,
la forme ovée eft la meilleure, en ce que
leur fond & leur fommet étant étroits, il y a plus
facile réunion des immondices & moins d’évaporation
d’eau j leur capacité fera concordante avec
la confommation, au moins d’un an 5 leur placement
, plutôt au nord qu’au midi.
On peut conftruire les murs des citernes en
briques ou en pierres dures , avec de la chaux hydraulique
, ou chaux maigre, fi on peut s’en procurer,
& du ciment ou de la pouzolane. On établira
fon fond fur.une couche d’argile bien corroyée
, de deux à trois pieds d’épaiffeur; & à
mefure qu’ on éîeverà ce mur, on l'entourera de la
même épaififeur d’argile, également corroyée , à
moins que le fond foit lui-même argileux & reconnu
imperméable à l’eau.
11 n’eft guère de pays où on ne puiffe trouver
de l’argile à une plus ou moins grande diftance \ &
comme elle ne coûte généralement que la dépenfe
de l’extraéfcion & du charroi, comme cette dépenfe
doit n’avoir lieu qu’ une feule fois pour des fiècles,
on ne doit pas craindre de la faire.
Toute citerne doit être accompagnée d’un citerneau
, e’e ft-à-d ire , d’une citerne feulement fuffi-
fante pour recevoir momentanément les eaux des
pluies, afin qu’elles dépofent leur limon & entrent
pures, ou prefque pures, dans la citerne; car il faut
difpofer fon ouverture de manière que l’eau puiffe
n'y entrer qu’ à volonté.
La forme des citerneaux peut également varier,
même n’être qu’ un fimple trou. Les foins"les. plus
ïmportans à prendre lorfqu’ on les conftruit, font,
i p. que l’eau qui doit y entrer puiffe être facilement
conduite dans la citerne , lorfqu’elle s'eft
épurée s 2°. qu’il foit facile d’enlever le limon qui
fe fera dépofé dans fôn fond.
Chaque localité exigeant des mefures particulièrespour
remplir ces différens objets, je me dif-
penferai d'en indiquer, car ce feroit un grand ha-
lard quelles s’y appliquaient.
Une autre efpèce de citerne qui convient prin-
C L A
cipalement aux communes des pays de plaines &
à l’abreuvement des bettiaux , font celles qui font
creufées à la décharge d’un petit étang qui fort de
citerneau , & dont la longueur eft plus grande que
la largeur & la profondeur. C ’eft ordinairement
une fimple voûte établie fur un canal de quelques
pieds de largeur & de profondeur, dont le fond
eft le fol même. L’eau de l ’étang y entre naturellement,
lorfqu’elle eft à une certaine élévation, &
artificiellement, dans les temps de féchereffe, par
l'ouverture d’une vanne. L'autre extrémité du
canal eft fermée d’un mur dans lequel font trois
ouvertures, dont deux,fupérieures laiffent conf-
tammsnt couler l’eau , lorfque l’étang eft plein, &
la verlènt dans deux conduites, dont l’une eft di-
rigée vers un lavoir & l’autre vers un abreuvoir, 8c
dont la troifième eft pourvue d’un robinet, c'eft-
à-dire, fait l’ office de fontaine.
L’eau féjournant long-temps dans un canal, y
prend la température de la terre ( 10 degrés), &
eft plus agréable à boire que celle des puits. La
fouie attention à avoir, c’ eft d’ émpêcher les plantes
aquatiques & lés poiffons de trop fe multiplier
dans l’étang, & de nettoyer le canal dès qu’il s’eft
envafé.
Quand on confidère , je le répète, combien il
eft de communes qui manquent d’eau pendant l’été,
combien il en eft qui n’en ont que de la mauvaife
pendant toute l’année, foit de puits, foit de mare,
foit même de ruiffeau, on fe demande comment
il fe fait qu’elles ne conftruifent pas de ces fortes
dé citernes, dont l’établilfement eft coûteux , fans
doute, mais qui durent dés fiècles, pour peu qu’on
les répare à propos. Je fais donc des voeux pour
que l’inftruétion pénètre affez dans les campagnes,
pour que-tout ce qui eft dans le cas d’affurer la
jouiffance des befoins naturels y foit enfin connu
& pratiqué.
On a propofé de conftruire des citernes pour
conferver le vin. Point de doute que fi on pou-
voit les conftruire de matériaux fur lefquels l’acide
du vin n’eût aucune aétion, & avec aflfez d’exactitude
pour qu’elles ne fuffent jamais fujettes aux
infiltrations, elles feroient très-avantageufesj mais
jufqu’à préfent on n’a pu queplus ou moins’ éviter
ces graves inconvéniens, de forte que toutes celles
qu’on a fait conftruire, même dans les cantons où le
vin eft uniquement deftiné à fabriquer de l’eau-de
v ie , ont été abandonnées après quelques années
de fervice. Voye[ C u ve .
CITROSME. Citrofma. Genre de plantes de
la dioecie icofandrie, qui renferme fept efpèces
d’arbriffeaux originaires du Pérou, dont aucun
n’ eft cultivé dans nos jardins.
C IT T A . Citta, Genre/établi fur le D o n c
b r û l a n t . C ’eftle Mucuna d’Adanfon.
CLADODE. Cbadodis. Arbriffeau de la Cochinc
L A
chine, formant genre dans la monoecie polyandrie
8£ dans la famille des euphorbes.
Il ne'fe cultive pas en Europe.
CLADONIE. CLadonia. Genre établi aux dépens
des lichens, qui rentre dans celui appelé
Scyphiphore.
CLADOSTYLE. Cladoftylis. Plante annuelle
de l’Amérique méridionale, qui conftitue un
genre dans la pentandrie digynie & dans la famille
des liferons. •
Elle ne fe cultive.pas en Europe.
CLAIRIONÎE. Clarionia. Genre de plantes
qui a pour type la Perdicie de Magellan.
CLAPON. Sorte d’engrais qui paroît être de la
Fiente de V olaille s. Voye1 Poulline &
Colombine.
CLARIFICATION. Les cultivateurs font fou-
vent dans le cas d’opérer la clarification du vin,
de l’eau-de-vie & autres liqueurs qu’ils boivent.
Toute clarification a pour but de rendre tranf-
parent un fluide qui tient des matières opaques en
fufpenfion. V'oyei Dis so lu t io n .
. Il y a trois moyens employés pour clarifier les
fluides :
i°. Le repos, 20. la filtration, 5®. la précipitation
*
Par le repos, toutes les parties pefantes, comme
le fable, la terre, &rc., fe précipitent plus ou
moins promptement au fond du vafe qui contient
le liquide.
Par la filtration on arrête fur du fable, du charbon
, des étoffes de laine , de coton , de fil, fur
du pipiér non collé , Scc., les matières qui étoienc
en fufpenfion dans le liquide.
Par la précipitation on force , par l’a&ion de
certaines fubftànces, principalement de la Gélatine
ou C olle- fo r t e , & de I'Albumine ou
Blanc d’oe u f , les matières à demi diflbutes,
le plus fouvent lé mucilage qu’elles coritienent,
à defcendre au fond du vafe.
Dès que le repos s’eft effectué, la diffolütion
forme un réfeaù qpi fe contracte petit à petit
fur lui-même & tombe au fond , en entraînant
le mucilage qui troubloit la tranfparence du vin,
& qui pouvoir, par fa fermentation, en altérer
la qualité. Voye^ V in & V in a ig r e .
Ce n’eft guère que pour la clarification des
vins que les cultivateurs font dans le cas. d’employer
ia précipitation } mais cela revient fi fou-
vent, qu’ils doivent en connoître le principe.
• P n fait diffoudre à froid de la gélatine ou de
1 albumine dans ure petite quantité d’eau, on la
verle dans le tonneau & on remue fortement le
liquide avec un bâton pour mêler exactement
fa diffolùtion avec lu i, & on ferme le bondon.
CLARISSE. Clarijfa. Genre de plantes d e 'la
oioecie diandrie & de la famille des'amentacées,
C L A 3o3
qui réunit deux arbres du Pérou non encore cul- •
tivés dans nos jardins.
CLARKÏE. Clarifia. Plante vivace de l’Amérique
feptentrionale, qui conftitue un genre dans i’ oc-
tandrie monogynie & dans la famille des épilo-
biennes..
CLAUDÉE. Claudeu. Genre de plantes qui eft
formé fur une plante des mers de la Nouvelle-
Hollande, fort voifine des V a r e c s .
CLAUDICATION. Mouvement irrégulier que
la douleur force de prendre aux animaux dont
un ou plufieurs des pieds font bleffés.
Une foible claudication eft appelée feinte ; une
plus confidérable, boiterie baffe ; enfin, l’excès eft
la marche a trois jambes.
Comme c ’eft dans le cheval, le mulet & l’âne
que la claudication a des réfultats plus importans
pour l’homme, c’eft dans eux qu’elle a été le plus
étudiée.
Un rhumatifme, un coup contondant, une
bleffure, un effort à la jambe, la fraéture d’un de
fes os, & c ., peuvent faire boiter un cheval, mais
c’eft dans le fabot que s’en trouve le plus fréquemment
la caufe. L à , elle a lieu par fuite de la
piqûre en ferrant, de la piqûre par un C lou de
rue , par une épine , par un coup, par la foie
brûlée , par l’étonnement du fabot, par la bleime,
\ par le crapaud, la feime, l’AvALLURE, la four-
? bure , la fracture des os du tarfe.
Il eft des claudications qui difparoiffont lorfque
l’animal eft échauffé par la courfe j on les appelle
boiterie de vieux mal.
Un ou plufieurs membres peuvent être à la fois
| affe&és de claudication. Elle eft plus douloureufe
8c plus difficile à guérir dans les membres poité-
rieurs.
On dit qu’ un cheval montre le chemin de Saint-
Jacques ou fait des armes , lorfqu’ il porte fon corps
en avant pour fe foulagerj qu’il boite de Voreille ,
lorfqu’ il relève la tête au moment où il met à terre
fon pied malade. Dans ce cas, c'eft prefque toujours
un des pieds de devant qui le fait fouffrir.
Il arrive quelquefois que les maquignons, pour
mieux vendre un cheval boiteux , lui font une
bleffure à la jambe, bleffure à laquelle ils attribuent
la claudication. C ’eft une friponnerie pu-
niffable.
Certaines claudications font incurables, comme
celles provenant de pieds trop petits , encaftelês
ou a talons ferres, celles des chevaux qui font
pris des épaules , qui ont les épaules chevillées ,
dont la jambe caffée a été mai remife, dont les
écarts & les efforts ont rélifté aux remèdes, &c. 8zc.
Chaque efpèce de claudication exige un traitement
différent. Ainfi , pour ne pas trop alonger
cet article, je renvoie le leéteur à ceux indiqués
plus haut & aux fuivans : exofiofe, éparvin ,. courbe ,
jarde , forme , offelet,. fur on , molette , veffgon ,