jaunit, ne fait plus de progrès, & dépérît. C’eft
donc alors qu'il faudroit le planter à demeure dans
l'eau $ mais alors., du moins dans le climat de Paris,
il a trop froid & ne poulîe plus qu'au milieu de
l'été, ce qui fait que fes branches ne s'aoûtent pas,
& font frappées des premières gelées de l'automne.
Cette circonltance, que j’ ai eu plufieurs
fois l’occafion d’obferver, fait qu’il faut renoncer à
cultiver convenablement le c y p r è s d if t iq u e dans ce
climat, c’elt-à-dire, fe borner à le planter fur le
bord des eaux, ou dans les terrains fimplement humides,
lieux où il ne peut croître avec rapidité &
acquérir la greffe ur qui lui eft propre.
Les marcottes & les boutures du c y p r è s d if t iq u e
fe font comme celles des efpèces précédentes,
excepté qu’il leur faut un terrain frais ou de Iré-
quens arrofemens.
Les autres efpèces de c y p r è s indiquées dans le
tableau, ne fe cultivent pas dans nos jardins.
CYPRIN. C y p r i n u s . Genre de poiffons de la
divifion des abdominaux, qu’il eft de l’intérêt des
cultivateurs d’apprendre à connoître, parce qu’il
renferme plufieurs des poiffons les plus communs
dans nos rivières, & avec lefquels il eft le plus
avantageux de peupler nos étangs. V o y e i le D i c t
io n n a i r e ic h t io lo g iq u e .
Les efpèces de ce genre dans le cas d’être dif-
tinguées, font : le Barbeau, la Carpe, le Goujon,
la T anche, le C arassin, la Gibele, le
V airo n , la Vandoise, le Gard on, la Ché-
v a n e , la Brème 6c la Bordelière. V o y e % ces
mots.
CYPSÈLE. C y p f e le a . Genre de plantes de la
triandrie monogynie & de la famille des portula-
cées, qui ne renferme qu'une efpèce originaire
de Saint-Domingue, 8c non cultivée dans nos
jardins.
C Y R T A . C y r t a . Arbriffeau de la Cochinchine,
qui feul conftitue un genre dans la décandrie mo-
nogynie & dans la famille des fapotilliers.
il ne fe voit pas dans nos jardins.
C YR T AN THE . C y r t a n t h u s . Genre de plantes
de l'hexandrie monogynie & de la famille des
narciffoides, dans lequel fe placent quatre efpèces
qui faifoient partie des C rinoles & des Amaryllis.
Le même nom a été donné au Posoquerie,
autrement appelé Solène.
CYRTOCHILE. C y r t o c h i lu m . Genre de plantes
de la gynandrie diandrie & de la famille des
orchidées, raffemblant deux efpèces originaires
de la Nouvelle-Hollande, qui ne fe cultivent pas
dans les jardins d'Europe.
C YR TOSTY LE . C y r t o f t i l i s . Arbriffeau de la
Nouvelle-Hollande, qui conftitue un genre dans
la gynandrie diandrie 8c dans la famille des or»
chidées.
On ne le voit dans aucun jardin d'Europe.
CYSTANTHE. C y f t a n t k u s . - Arbriffeau de la
Nouvelle-Hollande, qui fert de type à un genre
de la pentandrie monogynie & de la famille des
épacrides.
Je ne fâche pas qu'il fe cultive en France.
C Y S T 1CAPNOS. C y f t ic a p n o s . Genre de plantes
établi fur la Fumeterre a capsule vesi-
culeuse.
CYTISE. C y t i f u s . Genre de plantes de la dia-
delphie décandrie & de la famille des légumi-
neufes , qui renferme une trentaine d’efpèces,
la plupart indigènes, & q u i, prefque toutes,
1e cultivent dans nos jardins, pour leur beauté.
O b s e r v a t io n s ,
Les genres C a jan & A dénocarpë ont été
établis par Decandolle aux dépens de celui-ci.
E f p è c e s .
i. Le C ytise des Indes.
C y t i f u s c a ja n . Linn. T) Des Indes.
i . Le C y t ise aubours.
C y t i f u s l a b u m u m . Linn. Des Apennins.
3. Le C y t is e des Alpes.
C y t i f u s a lp in u s . Willd. I7 Des Alpes.
4. Le C y t is e des jardins.
C y t i f u s f e jf t fo l iu s . Linn. b Du midi de la France,
y. Le C yt ise velu.
C y t i f u s h i r f u t u s . Linn. T) Indigène. 6. Le C y t is e à épi.
C y t i f u s n i g r i c a n s . Linn. b Indigène.
7. Le C y t is e ànagyris.
C y t i f u s a n a g y r i u s . Lhér. b D’Éfpagne.
8. Le C ytise étalé.
C y t i f u s d i v a r i c a t u s . Lhér. b Du midi de h
France-
9. Le C y t is e à fleurs blanches.
C y t i f u s le u c a n t h u s . Willd. b D'Allemagne.
10. Le C y t is e prolifère.
C y t i f u s p r o l i f e r u s . Linn. b Des Canaries.
11 . Le C y t is e feuille.
C y t i f u s f o l i o f u s . Lhér. b Des Canaries>
12. Le C y t ise à fleurs ternées.
C y t i f u s t r i f t o r u s . Lhér.b Du midi de la France.
13. Le C y t is e biflore.
C y t i f u s b if lo r u s . Lhér. b De Hongrie.
14. Le C y t ise argenté.
C y t i f u s a r g e n t e u s . Linn. b Du midi de la
France..
iy . Le C ytise du Volga.
C y t i f u s v o lg a n i c u s . Linn. b De Ru (fie.
16. Le C y t is e pourpre.
C y t i f u s p u r p u r e u s . Sdop. b Des Alpes.
17. Le C y t is e blanc.
C y t i f u s a lb id u s . Decandolle. b De.........
iS. Le Cytise alongé.
C y t 'fu s e /o n g a t u s . Willd. f> De Hongrie.
1 19. Le Cytise en faux.
C y t if u s f d l c a t u s . Willd. De Hongrie. 1 1 0 . Le Cytise nain.
C y t if u s n a n u s . Willd. b D'Orient.
21. Le C y t ise du Pont.
C y t if u s p o n t i c u s . Willd. b D’Orient.
i l . Le C y t is e hifpide.
C y t ifu s h i f p id u s . Willd. b De Guinée.
23. Le C y t ise foyeux.
C y t if u s f e r i c e u s . Willd. b Fie l'Inde.
24. Le C ytise pauciftore.
C y t ifu s p a u c i f lo r u s . Willd. b De Perfe.
25. Le C y t is e pygmée.
C y t if u s p y g m s u s . Willd- b Ds Galatie.
26. Le C ytise tomènteux.
C y t ifu s to m e n t o fu s . And. b Du Cap de Bonne- .Efpérance.
Culture.
Le c y t ife d e s I n d e s y vulgairement connu fous
les noms de p o i s d ’A n g o l e , de p o i s d e p ig e o n , de
po is de fe p t a n s y d 'A m b r e v a d e , eft a&uellement
cultivé dans nos colonies d'Afie, d'Afrique &
d'Amérique. La durée de fa vie eft d’environ fept
ans 5 mais, pendant ce court efpace de temps, il
fournit abondamment des graines, qui fervent à
la nourriture des hommes, des beftiaux & des
volailles.Elles font fort nourriffantes & fort faines.
On s’accoutume bientôt à leur goût aromatique.
Sa racine eft très-odorante.
Dans nos colonies on multiplie cet arbre de
femençes qui, prefque toujours, fe fèment d’elles-
mêmes. Il s'élève de huit à dix pieds feulement &
produit dès la fécondé année.
On en connoît une variété à femençes rouges ,,
dont quelques botaniftes font une efpèce fous le
nom de f a u x - c a j a n .
Nous cultivons le c y t i f e d e s I n d e s dans nos écoles
de botanique. Il exige la ferre pendant l’hiver. On
le multiplie par le femis fur couche de graines tirées
de nos colonies, celles qu'il donne en Europe
étant généralement infertilès. Toute terre lui
convient. Des arrofemens fréquens pendant l'été
lui font avantageux.
I Le c y t ife a u b o u r s eft plus connu fous le nom
à 'éb énier d e s A lp e s y parce que fon bois eft noir au
coeur & qu’ il a été confondu avec le fuivant, le
feul qui fe trouve dans les A lpes, ainfi que je m'en
fuis affuré par l’obfervation. 11 s'élève à quinze ou
vingt pieds & fe cultive dans nos jardins, à raifon
de l’élégance de fon port & de la beauté de fes
fleurs.Toute efpèce de terrain lui convient j feulement
il pouffe plus vigoureufement dans les bons
* donne plus de fleurs dans les mauvais. Les ge-
Jees du printemps le frappent quelquefois, & nuifent
far confèrent beaucoup à fa floraifon. Les ravages
du charançon hifpidule produifent auffi quelquefois
le même réfultat.
Dans quelqii’endroit qu’on le place, le c y t i f e
a u b o u r s produit des effets agréables dans les jardins
payfagers : auffi on l’y voit avec le même plaifir,
foit en buiffon, foit en tige, ou ifoléau milieu des
gazons, ou au fécond & au troifième rang des
maffifs’. On peut même dire qu’on l’exagère fou-
vent dans ceux des environs de Paris. Pour lui
faire produire tout l’effet poffible, il faut le mettre
en contrafle avec les autres arbres & arbuftes,
& c'eft à quoi on ne veille pas affez. Comme fon
élégance eft en grands partie fondée fur la difpo-
fition pendante de fes rameaux , il ne faut jamais
faire agir le croiffant contre lui 5 mais lorfqu’une
branche gène le paffage ou eft mal placée, il faut
la couper rez-terre. Sa forme naturelle eft conf-
tamment la plus convenable.
Le bois du c y t i f e a u b o u r s eft élaftique & dur.
Il y a lieu de croire que c’ eft principalement lui
qui fer voit à la fabrication des arcs de nos aïeux.
On peut en faire des cercles de tonneaux, des
\ flûtes , des tabatières, des ehaifes & autres petits
meubles. Sa pefanteur eft de 52 livres 11 onces 6 gros par pied cube.
Tous les beftiaux, les chèvres & les moutons
furtout, s’accommodent des feuilles de l’ aubour?.
On peut croire cependant qu'il ne faut pas leur en
i donner beaucoup à la fois ou trop fouvent, car
[ pour avoir mangé deffes gouffes en guife de hari-
[/ cots verts, avec la famille Vilmorin, j'ai été
; gravement incommodé. Ses graines font du goût
de toutes les volailles.
La croiflance du c y t i f e a u b o u r s eft extrêmement
rapide y furtout lorfque les vieux pieds ont été
coupés rez-terre. Cela donne moyen d'en tirer
parti pour rendre productifs de mauvais terrains,
quoiqu'ils né foient pas très-favorables à fa culture
, en en formant des taillis qui feroient coupés
tous les trois ou quatre ans. C'eft par femis qu’on
doit établir les fufdits taillis, à raifon de l’utilité
du pivot.
Si le terrain eft bon , il faudra retarder la coupe
du double, afin d'en obtenir des cercles & des
échalasdont la valeur fera importante.
Tous les moyens de multiplication peuvent être
appliqués au c y t i f e a u b o u r s ; mais on doit préférer,
dans les pépinières, celui par graines, qui eft affez
rapide pour donner des pieds fufceptibles d'être
mis en place à la troifième année. Dans les jardins,
les accrus levés autour des vieux pieds, accrus
qu’on met directement en place, fuffifent le plus
fouvent aux befoins.
Le femis des graines de ce c y t i f e a lieu au printemps
, dans une terre bien ameublie , de préférence
à l’expofition du levant & du midi. Le
plant eft biné en été & en automne. U peut
être levé & repiqué, à fix pouces de diftance,
dans une autre planche, où il fera également biné,